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La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a annoncé qu'un nouveau Casque bleu avait été blessé dans le sud du Liban. Israël indique que la Finul a refusé de quitter ses positions dans le sud du pays.

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Transcription
00:00Nous sommes en direct avec le porte-parole de la force intérimaire des Nations Unies au Liban.
00:05Bonsoir André Atenenti. Merci d'être avec nous.
00:08D'abord, quel bilan humain ce soir dressez-vous au sujet de ce qui se passe dans le sud du pays
00:16et de vos casques bleus qui sont pris pour cible ?
00:22Eh bien, la situation est très inquiétante à l'heure actuelle.
00:28Dans les derniers jours, la mission a été prise à partie par les forces israéliennes plusieurs fois.
00:37Il y a eu d'autres incidents.
00:39Nous ne savons pas qui est responsable.
00:43Jusqu'ici, il y a quelques jours, une de notre base à Nakura, le QG de la mission, a été ciblée par un tank israélien.
00:52Un peu plus tôt, ils ont également frappé une de nos bases où les casques bleus étaient abrités.
01:00Nos caméras ont été détruites.
01:02Il y a eu une illumination des postes également.
01:06Donc, ce sont des faits très inquiétants et nous nous sommes exprimés sur ces faits.
01:13C'est une violation de la résolution 17-01, mais une violation grave du droit international des droits de l'humanité pour le militaire.
01:23Êtes-vous sûr, êtes-vous certain de l'origine des tirs qui visent et parfois blessent vos casques bleus
01:31qui se retrouvent au milieu de tirs croisés de l'armée israélienne comme du Hezbollah, n'est-ce pas ? Expliquez-nous.
01:43Très clairement, les trois attaques que nous avons déplorées mercredi et jeudi contre une tour où deux casques bleus ont été blessés,
01:57une base italienne notamment, proche du QG, et ce sont des tirs très clairement qui ont été en provenance des forces israéliennes.
02:09C'est très clair, nous nous sommes exprimés là-dessus, la communauté internationale également.
02:14On nous a dit il y a quelques jours également, ce sont les forces israéliennes qui nous ont prévenus, de nous déplacer de certaines positions au sud, près de la ligne bleue.
02:24Nous avons décidé de rester sur place, c'est notre mission, c'est le Conseil de sécurité qui nous a confié cette mission et seul le Conseil peut se prononcer.
02:35Donc trois attaques qui provenaient des forces israéliennes, ensuite il y en a eu encore une autre, nous n'avons pas attribué la responsabilité jusqu'ici, il y a eu des blessés.
02:45Donc c'est une situation alarmante, les casques bleus sont sur le terrain pour amener la stabilité et c'est très difficile.
02:55Israël évoque des enquêtes en cours mais estime ne pas viser intentionnellement les forces de la Finule.
03:04En fait, dite l'ambassade d'Israël en France, c'est le Hezbollah qui se positionne à proximité de vos installations afin de favoriser de tels incidents, je cite, votre réponse.
03:15Eh bien, je ne pense pas que le Hezbollah est à notre QG, à Nakoura, c'est une base qui a été frappée, une tour dans le QG qui a été frappée, la base est très importante, donc je ne crois pas que les miliciens sont sur l'enceinte.
03:40Des caméras ont été frappées au sein de notre base, très clairement, ça a été une frappe ciblée pour nous empêcher d'avoir les capacités de surveillance.
03:53Et puis il y a eu des frappes autour des postes, une illumination de la mission et puis des drones qui se sont rapprochés d'un abri où se protégeaient des casques bleus.
04:07Donc ce sont des faits qui sont clairs, je ne crois pas que le Hezbollah était à proximité, ce sont des faits très inquiétants, la communauté internationale s'est exprimée sur ce sujet sans détour et il y a une obligation qui s'impose aux partis de protéger les casques bleus, ce n'est pas seulement notre rôle, les partis ont également cette responsabilité d'assurer la sûreté des troupes.
04:37Aujourd'hui, pour vous, c'est très clair, vous adressez une fin de non-recevoir à Israël lorsqu'elle demande à la Finul de quitter ses positions dans le sud du Liban.
04:49Oui, tout à fait. Ils nous ont demandé de quitter certains des postes proches de la ligne bleue, à 5 kilomètres, nous avons 29 postes proches de la ligne bleue, nous avons décidé de rester sur nos positions, c'était un accord unanime avec d'autres effectifs et des pays contributeurs, de rester sur nos positions et le drapeau de l'ONU,
05:19continue de pavoiser la région, c'est important de rester dans la région et de surveiller, d'établir une veille et ces positions sont contestées, nous avons des capacités limitées, nous continuons de faire rapport au Conseil et nous essayons de faire baisser la tension là où nous pouvons le faire avec d'autres agences de l'ONU en apportant de l'aide humanitaire aux milliers de personnes qui sont bloquées dans des villages,
05:49et qui ont besoin d'une aide essentielle.
05:52Mais est-ce qu'aujourd'hui vous estimez que, précisément, vous réussissez à vraiment faire baisser la tension dans la région ?
05:59Eh bien, la mission a été contestée, c'est difficile, du fait des frappes, mais la résolution qui a apporté la stabilité en 2006 après le conflit entre l'Hezbollah et Israël, la résolution 17-01, est toujours sur pied aujourd'hui, est toujours d'actualité plus que jamais d'ailleurs.
06:25Toutes les dispositions de la résolution 17-01 n'ont pas été mises en oeuvre, mais elles sont encore valides.
06:32Le déploiement total de l'armée libanaise au sud, rapporter, ramener l'autorité de l'Etat, assurer qu'il n'existe pas d'armes hors armée libanaise, rétablir la ligne bleue,
06:50et nous marquons cette ligne bleue pour la rendre visible et résoudre toutes les tensions le long de la ligne bleue.
06:58Arrêter toutes les violations, tout cela est compris dans la résolution qui est toujours d'actualité, mais il faut l'engagement de toutes les parties et la mise en oeuvre qui ne peut fonctionner que si toutes les parties sont engagées.
07:10Est-ce la première fois que des casques bleus sont pris pour cible, sont visés par l'armée d'une démocratie dans le cadre d'un conflit ?
07:19Pendant ces 18 ans, après la résolution 17-01, après le conflit en 2006, je dirais oui, c'est très probablement la première fois que les casques bleus ont été visés délibérément.
07:46La communauté internationale a condamné ces faits, la France, l'Italie, l'Irlande, la Norvège, l'Espagne. Hier, le président américain a dit que les casques bleus ne devraient pas être ciblés.
07:59Donc, il est essentiel que chacun le comprenne. Il faut maintenir cette mission malgré les difficultés. Il nous faut avoir le soutien de la communauté internationale, mais il nous faut également trouver des solutions à ce conflit qui a détruit la région et qui pourrait déclencher un conflit régional qui pourrait entraîner un effet domino pour tout le monde.
08:24On va y revenir, mais puisque vous parlez à l'instant de soutien, bénéficiez-vous de celui de l'armée libanaise ? Est-elle à vos côtés aujourd'hui ?
08:34Oui, tout à fait. L'armée libanaise traverse beaucoup de difficultés ces dernières 18 ans, d'ailleurs. Il y a eu beaucoup de problèmes capacitaires, mais il y a un engagement. Effectivement, il y a un besoin de soutien financier qui demeure. Il nous faut nous assurer des capacités complètes et déployées.
09:01Nous sommes au sud du Liban. Il nous faut davantage d'effectifs militaires et il nous faut le soutien de chacun, jusqu'à récemment, de la part de la communauté internationale pour que l'armée libanaise soit présente au sud et s'engage pour ramener la stabilité et investir son rôle institutionnel.
09:26Alors oui, il y a de nombreuses difficultés, mais la résolution 17-01 prévoit des solutions. Le déploiement total des soldats libanais, cela aiderait à mettre en œuvre la résolution.
09:40Vous mettez en garde contre un conflit régional à l'impact, dites-vous, catastrophique pour tous. Ça représenterait quoi concrètement ? Ça ressemblerait à quoi ? Et quelles conséquences si cela devient ?
09:52Eh bien, nous voyons d'ores et déjà les conséquences. L'année dernière, conflit au sud du Liban, entre Israël et Hezbollah, Gaza. Le conflit s'étend à Beyrouth. Il y a des frappes tous les jours dans différents quartiers.
10:11En Syrie également, la région explose. Il y a de nombreux problèmes entre l'Iran et Israël. Tout cela est lié. Et ce conflit continue de s'étendre. Et bien sûr, cela va se poursuivre.
10:27Le conflit régional pourrait devenir plus que cela et prendre de l'ampleur. Donc, il faut que chacun comprenne bien que ces faits doivent être une priorité pour la communauté internationale. Il faut trouver des solutions. Il n'y a pas de solutions militaires à ce conflit. Il ne peut y avoir que de solutions diplomatiques et politiques. Et nous sommes prêts à prêter soutien à tout accord qui peut être trouvé.
10:52À court ou moyen terme, est-ce que vous vous doutez une invasion du Liban par Israël ?
10:55Eh bien, c'est le cas maintenant. Sahal est déployé au sud du Liban, ils l'ont déjà dit, il y a 10 jours. Ils disaient « nous commençons des incursions limitées au Liban » et ils sont passés à l'action.
11:19Donc, les soldats sont présents au sud du Liban. Ce n'est peut-être pas une invasion complète, mais il y a une présence militaire. Donc, il nous faut l'éviter, y mettre fin, pour éviter que cela fâche tâche d'huile. Et c'est pour cela qu'il faut absolument trouver des solutions. Tous les parties prenantes, le Conseil de sécurité, l'Union européenne et toutes les parties qui peuvent avoir de l'influence, il faut que nous trouvions des solutions à ce conflit.
11:49Dernière question, Andréa Tenenti, si vous adressiez ce soir un message à Israël, ce serait quoi ? Ce serait de cesser des manœuvres que vous qualifieriez de manœuvres d'intimidation ?
11:59Eh bien, non, je n'ai pas de message pour Israël, j'ai un message pour toutes les parties, parce qu'il y a des requêtes qui sont lancées dans tous les sens, tous les azimuts et contre Israël. Donc, j'encourage chacun à mettre fin au conflit et à trouver une solution de cesser le feu qui est exigée par la plupart de la communauté internationale depuis plusieurs semaines.
12:25Et c'est toujours une porte de sortie, il nous faut une solution, il nous faut mettre à bas les armes et la résolution 17-01 est toujours valide et fait toujours foi, il faut la mettre en œuvre. Cela peut être la solution pour mettre fin au conflit, comme ça a été le cas en 2006 pour mettre fin au conflit entre Hezbollah et Israël.
12:46Merci Andréa Tenenti, porte-parole de la Finul, porte-parole des Casques Bleus d'avoir été avec nous en direct sur BFMTV dans le Newsbox.

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