Témoignage santé mentale bipolarité

  • il y a 5 jours
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Transcription
00:00L'accueil est dur. On lui a dit « Votre mère, si elle signe là, vous allongez et je vous attache. »
00:07Il m'a regardé, mon fils, il m'a dit « Tu ne peux pas faire ça, maman. »
00:10« Bah non, je ne peux pas. Je ne peux pas. C'est impossible. Donc on repart. On part de là. »
00:20Donc derrière le brouillard, c'est une retranscription de votre histoire ?
00:24C'était assez spontané, plutôt comme quelque chose de thérapeutique.
00:29J'ai commencé à écrire une scène qui est issue d'un cauchemar d'une nuit.
00:35Derrière le brouillard, c'est la retranscription de notre histoire.
00:39C'est aussi l'histoire d'autres familles, parce que ça fait écho à plein de gens.
00:44On parle dans la pièce aussi de rétablissement, ce qui est peu évoqué aujourd'hui
00:50parce qu'on a toujours l'impression, quand on a un proche qui a un trouble,
00:53que ça va être une fin en soi et qu'il n'arrivera jamais à s'en sortir.
00:56Et voir comment les associations aident les pères aidants à se former,
01:01notamment l'UNAFAM, la Maison Percher, où il y a une écoute possible et un soutien.
01:08À un moment donné, ça parle de « il n'est pas bipolaire, il a une bipolarité.
01:14C'est comme, tu ne dis pas à quelqu'un qu'il a un cancer, il l'a en cancer. »
01:18En fait, ça m'a marqué ce passage-là. Je me suis dit « c'est vrai, mais pourquoi autant insister là-dessus ? »
01:24Pourquoi insister ? Parce qu'en fait, on n'est pas une maladie.
01:31On est soi-même, mais notre maladie ne nous identifie pas.
01:35Ce n'est pas parce qu'on a une maladie qu'on doit être identifié dans la société comme malade.
01:41Vous trouvez ça réducteur aussi ?
01:43Je trouve ça un peu discriminant même.
01:46Pourquoi cette Journée mondiale de la santé mentale est-elle importante pour vous ?
01:50Parce que c'est le moment où on peut en parler.
01:54Montrer aussi que la santé mentale, ce n'est pas que les hôpitaux.
01:59Parler plus largement au public, mais au psychiatre aussi,
02:05parce que les familles sont souvent un peu éloignées de la psychiatrie par les médecins.
02:11C'est un moment, un grand rassemblement, où on peut échanger avec des conférences,
02:19montrer aussi que la santé mentale, ça atteint tout le monde,
02:23qu'il y a beaucoup de richesses aussi chez les gens qui sont atteints de troubles psychiques.
02:27Et puis ça fait avancer, je pense, d'en parler.
02:32Ça fait avancer la recherche, ça fait avancer les jeunes psychiatres aussi,
02:36dans leur considération des familles, et puis des traitements en général.
02:40Et donc justement, en parlant de ça, pourquoi dans cette pièce,
02:42vous avez choisi une approche mettant en valeur tout ce qui est groupe de parole,
02:46associations, aidants ?
02:49Grâce à ma fille, qui un jour m'a amenée dans une association,
02:53parce qu'elle me voyait un peu perdue.
02:56J'ai enfin réussi à franchir le pas d'une association,
03:00qui est l'UNAFAM, et c'était la première fois que j'avais l'impression d'être écoutée.
03:05C'est une association qui est extrêmement bien implantée au niveau national.
03:09Il y a 112 délégations, il y en a dans chaque département,
03:12300 lieux d'accueil pour les familles.
03:14Ils m'ont proposé des formations.
03:16Et ensuite, j'ai moi-même participé à un groupe de parole à la Maison Percher.
03:22Ce faisant, on m'a demandé aussi d'animer après des groupes de parole.
03:28Donc aujourd'hui, j'anime encore des groupes de parole à la Maison Percher.
03:32C'est un moyen de décharger un peu tout ce qu'ils ne peuvent pas dire.
03:37Et à leurs proches.
03:39C'est surtout un moyen de parler sans être jugée,
03:42et de parler avec des gens qui vivent la même chose.
03:44Ça vous a aidé ?
03:46Moi, ça m'a beaucoup aidée.
03:48Ça m'a aidée à finaliser la pièce,
03:50à ne pas avoir peur de la montrer.

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