Le Premier ministre fait face ce mardi à une première motion de censure du Nouveau Front populaire. Le Rassemblement national a fait savoir qu’il ne la voterait pas.
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00:00Madame la Présidente, mes chers collègues, Monsieur le Premier ministre,
00:05jamais je n'aurais dû me tenir devant vous aujourd'hui pour défendre cette motion de censure
00:11que je porte au nom de toute la gauche et des écologistes.
00:15Jamais, Monsieur le Premier ministre, vous n'auriez dû vous tenir devant moi
00:19et siéger sur ces bancs avec un gouvernement qui, lui non plus, n'aurait jamais dû être nommé.
00:26Il est de bon ton, depuis votre nomination, de faire comme si,
00:32comme si le 7 juillet n'avait jamais existé,
00:35comme si les droites libérales et conservatrices avaient gagné ces élections législatives
00:41et se retrouvaient naturellement à la tête du pays.
00:44Vous ne pouvez ignorer la violence de ce détournement démocratique,
00:48la violence de l'offense faite au peuple français.
00:52Le 7 juillet, c'est le Front populaire qui est arrivé en tête.
00:57Deux mois plus tard, c'est un Premier ministre issu d'un parti laminé
01:04et un gouvernement issu d'un parti rejeté par trois fois en un mois
01:09qui sont à la tête du pays et, comble de tout,
01:13ce gouvernement est placé sous la tutelle de l'extrême droite
01:17alors que deux tiers des Français sont venus lui faire barrage.
01:21Si nous étions dans un autre pays que la France,
01:24comment qualifieriez-vous votre propre nomination ?
01:28Vous seriez le premier à dénoncer un hold-up électoral
01:31et sans doute à décrire un régime illibéral.
01:35C'est votre premier motif pour voter la censure.
01:38Vous faites à nouveau, vous avez de la suite dans les idées,
01:43une sorte de procès en illégitimité au gouvernement.
01:51Je n'ai pas besoin, mesdames et messieurs les députés,
01:55qu'on rappelle au gouvernement qui est maintenant au travail
01:59qu'il est un gouvernement ici minoritaire.
02:03Je le sais.
02:06Il n'y a d'ailleurs pas dans cet hémicycle de majorité absolue,
02:09il n'y en a pour personne.
02:13Il y a donc des majorités relatives, c'est le choix du peuple français
02:17et parmi ces majorités relatives,
02:20ce que je peux dire, ce que je veux dire, ce que je constate
02:23à l'engagement des hommes et des femmes des différents groupes,
02:26de ceux qui participent au gouvernement,
02:28c'est que la majorité relative qui accompagne le gouvernement
02:31est aujourd'hui la moins relative.
02:35Je ne vais pas perdre trop de temps dans des polémiques,
02:49mais vous pouvez dire ce que vous voulez, c'est la réalité.
02:53La majorité relative, je sais qu'elle est relative,
02:56qui accompagne le gouvernement et qui attend de lui avec vigilance.