Richelieu - 1977 - Episode 1 - L'Envol du Hobereau - 1590-1616

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DB - 05-10-2024

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Transcription
01:00C'est grave ?
01:01Très grave, mais ces jours ne sont pas en danger.
01:03Quel est son mal ?
01:05Celui que Galien lui-même ne nous a point appris à guérir.
01:07Les humeurs malignes.
01:09Faites excuse, mais les humeurs, mais t'as vu que ça se soigne ?
01:13Les humeurs, oui, mon ami, mais pour une autre cause.
01:15Et cette cause, c'est la mélancolie.
01:18Ne peut-on en débarrasser ?
01:20Non.
01:21C'est la mélancolie.
01:23C'est la mélancolie.
01:25C'est la mélancolie.
01:27C'est la mélancolie.
01:29Ne peut-on en débarrasser ?
01:31On peut le soulager, mais toute sa vie, il sera sujet à des troubles.
01:34Il nous apparaît...
01:36Je ne me demande pas, pardon, Madame.
01:37Comme un accident de la nature.
01:39Un corps d'homme habité par des nerfs et des réflexes de femme.
01:44Sera-t-il bientôt sur pied ?
01:46Sous un mois, il gambadera comme un champ.
01:48Madame.
01:58C'est bien, Alphonse.
02:00Vous priez pour la guérison de votre frère.
02:02Pour la guérison d'Armand, au fond.
02:08Vous perdez la tête ?
02:10C'est l'office des morts.
02:27Tu vas nous le donner, ton noir !
02:57Arrête !
03:28Oh, les gueules !
03:32Vite de l'eau, Dubon !
03:34Et une chemise, une vieille, pour faire de la charpie.
03:37Merci, mes amis.
03:44Je crois bien que c'était un coup de là.
03:46Je vais faire appeler le barbier.
03:48Oh, Madame, ne pense pas.
03:50Il n'y a pas autant que le barbier, il ne sort pas plus que le médecin,
03:53dès que les poules sont couchées.
03:56On ne peut déjà plus sortir le jour.
03:59À preuve.
04:01C'était des liguesurs, ou des lunauds ?
04:03Oh, c'était pas marqué sur leur tête.
04:06C'était seulement des machins.
04:09On devait leur avoir dit que je rapportais les fermages.
04:13Quand ça ne va plus à Paris,
04:15il ne faut pas s'étonner que le brigandage arrive même chez nous.
05:17Vous retrouverez l'usage de votre main.
05:19Oh, mais tu as vu qu'elle restera mi-morte.
05:23J'aurais donné les deux pour le guérison de M. Armand.
05:27C'est leur père avait écrit.
05:30Quand M. Armand n'est pas dans les idées noires,
05:33évidemment c'est une tête bien faite.
05:36Sans doute.
05:38Mais ce n'est pas ici qu'on peut la meubler.
06:30C'est peut-être beau, mais Paris est une ville de péché.
06:44Notre petit maître n'aurait pas mieux soupé à l'auberge.
06:49Le voyage a été rude.
06:52Il faut nous coucher à cette heure.
06:54Juste une petite oraison, et oui.
07:15Dormir?
07:16Si madame était là, voilà bien une grandeur que notre petit maître serait couché.
07:21Et ici, il faut que nous fassions comme si on était à...
07:25Mes chaussettes.
07:47Voici Armand du Plessis de Lichelieu.
07:50Marquis de Chillon.
07:53Monsieur, vous trouverez ici toute l'aide nécessaire pour faire de vous un homme accompli.
07:59Vous viendrez chaque jour en ces lieux à 5 heures de veille.
08:02Vous vous adonnerez à l'étude jusqu'à 5 heures de l'après-midi.
08:06Une messe,
08:08et un petit déjeuner.
08:10C'est tout.
08:12Un petit déjeuner jusqu'à 5 heures de l'après-midi.
08:16Une messe nourrira quotidiennement votre âme,
08:21et deux récréations de 30 minutes vous délasseront l'esprit.
08:27C'est la dernière fois que je m'exprime devant vous en langue vulgaire.
08:31Notre prochaine conversation se déroulera exclusivement en latin.
08:36Dans 6 mois, elle nous permettra de savourer les joies du grec,
08:41et en même temps, celle de l'hébreu.
08:45Prenez place, monsieur.
08:51Et n'oubliez pas,
08:53il vous faudra témoigner inlassablement votre reconnaissance envers celui qui vous permet d'entrer à Navarre,
08:58notre bon roi Henri IV.
09:11M. Lippernant,
09:13si vous me la demandiez,
09:15je vous donnerai ma chemise.
09:17Quoique vous n'en voudriez pas,
09:19car vous la jugez trop sale et pointe à ses filles.
09:22Mais je ne vous donnerai pas l'évêché de Lucent.
09:25Sire, mon parent est un jeune homme de mérite.
09:28Je le comblerai.
09:30Je le comblerai, mais il n'aura pas Lucent.
09:33En sollicitant du roi l'évêché le plus crotté de France,
09:37je ne pensais pas...
09:40Je te fais des excuses, mon beau-duc, mais c'est bien du bruit, voilà,
09:43qui m'empêche de gagner le pain que me donnent mes sujets.
09:48Écoute-moi !
09:49Que veux-tu, l'ami ?
09:51Joli papier, l'éprit !
09:53Je t'offre un fromage de vin.
09:54De vin ?
09:55Un fromage de vin ?
09:57Oui, par amour de Vierge, un fromage de vin, sous ta majesté.
10:00Ventre Dieu, je ne l'ai jamais vu !
10:03Monte, monte !
10:10Un peu de fromage, M. Leparment ?
10:12Avec ravissement, sire.
10:18Il est bon, hein ?
10:19Il est bon.
10:21Il est bon, mais il est de vache.
10:23On n'a jamais vu de fromage de bœuf.
10:25Tu as bien affirmé.
10:26Mais, mesdames, si j'avais dit qu'il était comme un autre,
10:29tu ne m'aurais jamais laissé monter.
10:32M. Leparment, vous allez demander à mon capitaine Desgarde
10:36de promener un peu cet endroit-là,
10:38et surtout de lui donner à boire, car il donne soif.
10:41Oui, pour Bluchon, c'est impossible.
10:43Mon frère et prédécesseur avaient donné les vachés
10:46à la famille du grand, vrai beau Richelieu.
10:49Vous l'avez connu, d'ailleurs.
10:51Ce n'était pas un petit compagnon.
10:53Il m'a servi, comme il avait servi Henri III.
10:58Il était à Ivry, M. Leparment.
11:00Alors, vous comprenez, le diocèse peut rester sous l'administration,
11:03bonne ou mauvaise, de quelques chinois,
11:05nous attendrons le temps qu'il faudra.
11:07Et un jour, c'est comme lui, le petit Alphonse de Richelieu,
11:10quand il entendra suffisamment le latin,
11:12coiffera la mitre et tiendra du sang.
11:14Allez, ne vous mettez pas dans la question.
11:16Votre roi vous trouvera bien d'autres douceurs
11:18pour votre protégé.
11:26Je n'ai pas fréquenté le temps d'échirer.
11:28Regarde, venez d'ici.
11:30Je suis connaissant, excusez-moi,
11:32mais c'est Basson Pierre qui me raconte...
11:34Tais-toi, tais-toi et donne l'exemple de la dignité.
11:37M. Leparment, viens ici.
11:39Reviens me voir l'an prochain.
11:41Ce soir, tu viendras gratis au carousel.
11:44M. Leparment, vous aurez, je vous l'ai dit, d'autres douceurs.
11:55Leparment, tais-toi.
11:57Leparment, tais-toi. Tu niaises encore.
12:00Je n'ai pas de raconte.
12:02C'est Basson Pierre. Encore un Basson Pierre.
12:05Basson Pierre qui me racontait comment il avait baisé gratis
12:08la pute la plus chère de Paris.
12:10Toi, tu n'en feras pas autant.
12:12Justement, je me proposais.
12:14Les ducs proposent, mais le roi dispose.
12:16Tu vas partir pour Florence.
12:18Pour Florence? Oui.
12:20Tu te rendras chez le grand duc de Toscane,
12:22Ferdinand de Médicis,
12:24un brave homme à qui je dois 20 000 au forêt.
12:26Tu vas lui dire que je ne lui dois plus rien.
12:28Comment?
12:29Tu vas lui dire que je ne lui dois plus rien
12:31et qu'il va me donner 20 000 autres florins
12:33contre quoi j'épouse sa nièce.
12:35Votre Majesté possède un certain sens des affaires.
12:38Non, Monsieur, un certain sens du dévouement.
12:41Pour sauvegarder les finances du royaume,
12:43moi, descendant de Saint-Louis,
12:45j'épouse la petite fille dans la potiquaire.
12:47Qu'est-ce que tu fais là?
12:49Je prends les ordres de Votre Majesté.
12:51Tu devrais être parti. Bien, Majesté.
12:53Tu vas me la ramener avec égard.
12:55Mais les égards ne l'épousent pas trop.
12:57J'ai l'habitude de me l'essayer en chemin.
13:00C'est par affection pour Votre Majesté
13:03que, parfois,
13:05je me dévoue pour un galop d'essais.
13:08Ha! Ha! Ha! Ha!
13:09Tais-toi! Ha! Ha! Ha!
13:11Sacré pain! Ha! Ha!
13:13Je fais une perdie de la maître au montoir,
13:15cette belle Marie de Médicis.
13:17Allez! Allez!
13:19Allez!
13:21Allez!
13:23Allez! Au parc! Au parc!
13:26Voici un trinquardeur que l'ambassadeur d'Espagne
13:28attend, Votre Majesté.
13:30Il s'impatiente, cet Hidalgo.
13:32Tu lui diras d'aller se faire foutre.
13:34Allons, Monsieur. Il n'est pas supportable
13:36d'entendre manquer de politesse envers nos amis.
13:38Ha! Ha! Ha! Nos amis?
13:40Ceux-ci ne sont pas les miens.
13:42Si vous les traitiez de plus belle manière...
13:44Puis, Mamie, je vais le recevoir avec égard,
13:46votre ambassadeur, mais j'ai encore quelques droits
13:48de jouer avec nos enfants.
13:50Nos enfants? Je dis plutôt les vôtres.
13:52Ha! Ha! Ha! Alors, alors.
13:55Vous abaissez à mêler vos bâtards,
13:57les fruits de vos amours avec des putains
13:59de barrières aux beaux et nobles princes
14:01que moi, je vous ai donnés.
14:03C'est que j'ai, moi, Madame, l'esprit de famille.
14:05Allez, mon chéri, viens.
14:07Et puis, on va lâcher. Vous troublez ma partie
14:09d'équitation. Oh! La! La!
14:11Allez! Allez! En scène,
14:13mon joli dauphin. Allez! Hop!
14:15Ha! Ha! Ha!
14:17Allez!
14:19Ça fait drôlement mal.
14:21Ça te fait rire, hein? Sacré pain.
14:23Nul n'oserait.
14:25Je me disais seulement que votre majesté
14:27ne ferait pas un très bon cheval à l'académie
14:29de M. de Pluvinel.
14:31Monsieur de Nogaret,
14:33Marquis de Lavalette.
14:46Monsieur de Lavalette est devenu
14:48un excellent cavalier. Ce que j'aime en lui,
14:50c'est que pour un fils de duc et père,
14:52pour le fils de M. Despernaud, il bataille
14:54en simplicité comme le dernier des gentillasses.
14:56Bien joué!
14:58L'honorable Georges Villiers.
15:09Monsieur Armand de Richelieu,
15:11Marquis de Chillou.
15:14Ce jeune monsieur de Chillou
15:16sait vaincre, mais ne sait pas encore
15:18se montrer élégant dans la victoire.
15:23Aidez-vous d'aider M. de Villiers.
15:31Merci, monsieur.
15:33En la circonstance, je préférais
15:35mille grâces, monsieur. Ou encore,
15:37je vous ai bien donné.
15:39Je vous remercie.
15:41Mille grâces, monsieur. Ou encore,
15:43je vous ai bien de l'obligation.
15:45En attendant la réciproque, je serai spirituel,
15:47mais en rien déplaisant.
15:49Pour maintenant, il apporterait de saluer.
15:51Parfait.
15:53Le chapeau contre la poitrine,
15:55au retour du bras, pour marquer un temps
15:57avant de se couvrir.
15:59Quant au poing gauche sur la hanche,
16:01l'habitude des nouvelles, mais gracieuse.
16:03La danse, maintenant.
16:05Voulez-vous nous offrir une pavane?
16:07Monsieur de Marquis de Chillou,
16:09s'il vous plaît, un instant,
16:11afin que je vous présente au plus remarquable
16:13de nos anciens élèves,
16:15le seigneur François Dutremblay.
16:19Voici un seigneur dont les études à Navarre
16:21ont surpris ses maîtres tant elles ont été brillantes.
16:23En sept ans, il a plus appris
16:25qu'un homme ordinaire en 1900.
16:27Je suis infiniment honoré, monsieur.
16:29Je vous adresse mon compliment.
16:31Monsieur Dutremblay est venu nous voir
16:33pour nous annoncer une étonnante nouvelle.
16:35On peut en parler?
16:37Monsieur Dutremblay quitte le siècle
16:39et se fait capucin.
16:41Capucin?
16:43Quand Dieu nous fait la grâce en appel,
16:45on ne doit pas l'entendre à moitié.
16:47Le Marquis de Chillou lui semblait
16:49plus effurieusement son temps.
16:51Il est vrai que ce temps réclame
16:53qu'on s'occupe furieusement de lui.
16:55Dans six mois, vous en aurez terminé
16:57avec notre académie.
16:59Quelles sont vos intentions?
17:01Mon frère aîné détient le piège familial.
17:03Mon frère puiné est pourvu de l'évêché de Luçon.
17:05Pourquoi faire?
17:07Pourquoi faire, monsieur?
17:09Pour essayer le moins mal possible
17:11de nous adonner à l'amour
17:13et à la guerre.
17:17Dépêche-toi.
17:19Le biais est vite fait et mal fait.
17:21J'en rage plus que je sois en retard.
17:23Je veux que vous soyez parfaitement beau.
17:35Bonne soirée.
17:45Merci.
17:47Bonne soirée.
17:49Embrasse-moi.
17:55On parait loin.
17:57On dit lieu de moi.
17:59Non, je suis tout prêt.
18:01A recommencer?
18:05Bien sûr.
18:09A quoi penses-tu?
18:11Ne le dis pas à nous, ce n'est pas vrai.
18:15Je pense à cette grande ville bouleuse,
18:17demeurée telle qu'au jour de ma venue,
18:19encore enfant.
18:23Je pense à ces régions de collège
18:25perdues dans des habitudes héritées
18:27de temps à peine mémoriaux.
18:31Je pense à la grossièreté des mœurs,
18:33à la légèreté des gentils hommes.
18:37Je pense qu'atteindre l'âge d'homme
18:39de nos jours est une grande faveur
18:41de la Providence.
18:43Car c'est la chance
18:45de voir naître
18:47ou d'aider à naître
18:49un royaume nouveau.
18:51Tu as des étranges idées.
18:53Peut-être.
18:55On ne t'a jamais appris à vivre leur présent.
18:57On a dû me la prendre mal.
18:59J'aime toujours le lendemain.
19:01Quel lendemain?
19:03Le lendemain que tu m'iras plus riche,
19:05plus fort,
19:07que tu m'aimes plus.
19:31Peut-être parviendrez-vous à le persuader.
19:37Tu penses présentement
19:39que le service de Dieu
19:41t'interdit de recueillir le diocèse
19:43dévolue à notre famille?
19:45Je le pense.
19:47Et ne cesserai de le penser.
19:49On m'a élevé dans l'objet
19:51de faire honneur à l'Église.
19:53Et grâce à cela, j'ai compris moi
19:55qu'il m'incombe de m'élever jusqu'à Dieu.
19:57Pour y parvenir, il n'est qu'une voie,
19:59le cloître.
20:01L'aliénation de ton caractère contribue à t'y porter,
20:03cela n'est pas douteux.
20:05Mais tu sais à quoi tu t'engages.
20:07Le cloître ne sert de rien
20:09sans le jeûne, le travail des mains,
20:11les macérations de toutes sortes.
20:13Je le sais.
20:15Alors je ne puis qu'approuver ta décision.
20:21J'ai toutefois eu une objection
20:23en guerre bien importante, mais
20:25tu as été enseigné dans l'intention
20:27de faire de toi un bon évêque.
20:29Notre temps manque de religion.
20:31Au-delà de la réforme
20:33et parce qu'on s'est bien battus,
20:35il se trouve des gens pour ne plus aimer Dieu.
20:37Bien des évêques sont ignorants.
20:41N'est-il pas dommageable pour le service des hommes
20:43de la priver d'un homme tel que toi?
20:45Je sais, oui, je sais, mais...
20:47Mais?
20:49Mais on ne fait bien que ce qui plaît
20:51et je n'ai aucun goût pour la prélature.
20:53Le diocèse nous est donnée par le roi.
20:55Si tu ne l'occupes pas, les chanoines de Lusson,
20:57assez des administrateurs,
20:59feront révoquer l'appartenance.
21:01C'est appauvrir notre famille.
21:03Ça ne serait pas lui faire honneur
21:05que de donner auprès de toi un mauvais évêque.
21:13La saison est belle, hein?
21:15C'est un présent de Dieu.
21:17J'irai tout à l'heure à la chasse.
21:19C'est ce qu'il m'a le plus manqué à Paris.
21:21Eh bien?
21:23Eh bien, Alphonse entrera demain...
21:25Demain, n'est-ce pas?
21:27Dans le monastère qu'il s'est choisi.
21:31Mais c'est notre ruine.
21:33Notre ruine? Pourquoi?
21:37Je serai, moi, évêque de Lusson.
21:51Vous avez demandé un revoir?
21:53L'infinie bienveillance de Votre Sainteté.
21:55Les marques d'une faveur
21:57dont je suis bien indigne
21:59m'ont encouragé dans la plus grande...
22:01Allons, allons, chère moitié d'évêque.
22:05Ce n'est pas le moment
22:07d'en parler.
22:09C'est le moment d'en parler.
22:11C'est le moment d'en parler.
22:13C'est le moment d'en parler.
22:15C'est le moment d'en parler.
22:17C'est le moment d'en parler.
22:19Ce n'est pas la recommandation
22:21du roi Henri
22:23qui m'a décidé à permettre
22:25votre sacre
22:27en dépit de votre jeune âge.
22:29J'aime votre savoir
22:33et votre mémoire.
22:35Répétiez un prêche mot pour mot
22:37après l'avoir entendu une fois
22:39n'est pas commun,
22:41et moins commun encore
22:43d'en improviser un autre sur le même thème.
22:45Vous ferez honneur à l'Église.
22:49Et à la France.
22:51Il faut nous rester encore quelques temps
22:53avant que de gagner votre diocèse.
22:55Très avert, oui.
22:57Marianne Preuss.
22:59Continuez de vous rompre à la controverse.
23:01Vous en aurez besoin
23:03pour convaincre les réformés
23:05qu'ils sont légions, près de tout.
23:07Oui, ils sont légions, très avert.
23:09Mais que votre sainte dédaigne
23:11m'entendre, même s'il me manque
23:13l'espoir d'être absurde.
23:15Mais mon enfant, j'ai commis un forfait.
23:17Dans ma hâte de servir le pontife et l'Église,
23:19j'ai présenté un acte
23:21attestant que j'étais ancré dans ma 23e année,
23:23or j'entre seulement dans la 22e.
23:25Vous avez produit un faux musculévec.
23:27Oui.
23:29C'est grave, cela.
23:31Très grave.
23:35Quelles sanctions vais-je prendre?
23:37L'ampleur de ma faute.
23:39Réclame le châtiment exemplaire.
23:41Vous n'avez que 21 ans,
23:43et non point 22.
23:47Mettez à profit cette année d'avance.
23:49Vous avez déjà montré votre mérite,
23:51et vous y joignez l'adresse
23:53que vous venez de l'approuver.
23:55D'abord,
23:57en produisant un faux document.
23:59Ensuite,
24:01en m'avouant l'affaire,
24:03pas avant que de mauvaises langues
24:05ne me l'apprennent.
24:09Allez en paix, Armand.
24:13Vous montrez très haut.
24:17Car vous serez un grand fou.
24:31Je prends le roi.
24:33Personne ne peut prendre le roi,
24:35à moins que tu l'aies encore enrichi.
24:37Sire, c'est grande pitié
24:39quand un valet prend le roi.
24:41Et pourtant.
24:43Ah, mon évêque.
24:45Je dépose mes compliments
24:47aux pieds de votre majesté.
24:49L'évêque écolier.
24:51Comment cela?
24:53M. Despernon veut dire par là
24:55que je suis retourné à Navarre
24:57pour y préparer trois thèses de théologie.
24:59Et vous êtes allé comme ça?
25:01Au milieu des galopins.
25:03Me voici trois fois docteur.
25:05De me donner une dispense.
25:07Elles ne m'ont jamais manqué.
25:09Étrange divertissement.
25:11Oui.
25:13Toi, tu serais allé un peu plus longtemps
25:15sur les bancs du collège
25:17que tu signerais peut-être ton nom
25:19sans faire de pâté.
25:21J'ai rarement entendu prêcher
25:23avec autant de vigueur, de clarté
25:25et quand il le faut d'onction.
25:27Il est aisé, sire, de se montrer bon orateur
25:29quand le plus grand des rois
25:31honore de son attention
25:33le plus humble des évêques.
25:35Avec vous, la parole de Dieu
25:37devient aisé à comprendre.
25:39Il y a un instant entre les affaires du ciel
25:41et celles de la terre.
25:43Tout est politique.
25:45C'est bien. C'est très bien.
25:47A vous de donner, monsieur l'épargnant.
25:49Les joies, les noms.
25:51Venez.
25:53Voilà.
26:09Merci.
26:35Elgarda.
26:37J'ai besoin de toi
26:39et voudrais vérifier l'ordonnance
26:41de mes boucles blondes.
26:43Faites-moi un peu ton miroir.
26:49Oh!
26:51C'est un instrument commode
26:53pour déchiffrer les paroles des voisins.
26:55Tu prends ma cour pour un tripot,
26:57monsieur le duc, hein?
26:59Je vais t'arracher les oreilles.
27:01Quoi seront-elles utiles à Votre Majesté?
27:03Mais vous aussi, vous trichez, mon évêque.
27:05Mais ça ne me permettrait pas, sire.
27:07Mais avec un jeu pareil,
27:09vous pouviez me prendre le valet.
27:11Belgarde triche
27:13pour me prendre mon argent.
27:15Le roi en a si peu.
27:17C'est toi qui triche pour me prendre mon argent
27:19et vous pour me donner l'illusion de la victoire.
27:21Sa Majesté admettra qu'un ecclésiastique
27:23puisse ignorer le maniement des cartes.
27:25Je peux l'admettre, mais je ne le crois pas.
27:27Belgarde!
27:29Oui?
27:31Joue!
27:33Oui, sire.
27:35Plus vite!
27:37Expliquerez-vous.
27:39Allusson, messire l'évêque.
27:41Allusson, mon poitou.
27:47C'est par là que passent les voies de l'avenir
27:49et le grand chemin du salut.
27:51Tu n'as pas compris?
27:53J'ai compris que notre maître est bien en cours,
27:55qu'il a prêché cinq fois devant le roi,
27:57qu'il côtoie les grands...
27:59Les grands?
28:01Des grands d'une rare petitesse.
28:03Qu'il est admis au jeu de Sa Majesté
28:07et qu'il est malcontent.
28:09Il faut être bien sourd pour se montrer content.
28:11C'est la gloire.
28:13La gloire?
28:15La gloire de parler sans être entendu,
28:17de se montrer sans être vu.
28:19Notre maître a dit lui-même
28:21que le roi l'a remarqué
28:23pour faire sa partie de piquet.
28:25Je peux rester à Paris vingt ans
28:27et durant vingt ans je serai l'un des ornements de la chair
28:29pour haranguer les sourds,
28:31de la cour pour distraire les aveugles.
28:33Tu sais ce que c'est que d'être évêque?
28:35Ma foi, j'ai l'honneur d'en servir un.
28:37Imbécile.
28:39J'ai tout perdu.
28:41Mon humeur de combattant,
28:43mon amour du siècle,
28:45mon inclination pour les dames.
28:47Et tout cela, pourquoi?
28:49Pour être ce que vous êtes,
28:51la fierté de votre famille.
28:53J'ai tout perdu.
28:55J'ai contrefait ma nature.
28:57Pour être évêque, non.
28:59Pour me déguiser en évêque.
29:01Parer de faux semblants et de fausses situations.
29:03Voilà, monsieur, retournez à ces démons.
29:05Pour une fois que je parle le langage de Dieu,
29:07laisse les démons tranquilles.
29:09Mon renoncement n'avait aucun sens
29:11tant que je composais avec ma fonction épiscopale.
29:15J'ai triché avec moi-même.
29:17Maintenant c'est fini.
29:19C'est bien fini.
29:21Et comment entendez-vous
29:23recommencer?
29:25Par la conquête de l'autorité.
29:27Et pour l'heure...
29:31Pour l'heure, je n'en aurai pas.
29:33Henri IV est satisfait de ses ministres
29:35et de ses capitaines.
29:37Me promettrait-il une place
29:39qu'il serait incapable de me la faire?
29:41Mais quelle place, quelle charge,
29:43quel office serait suffisant
29:45pour que je serve selon mes capacités?
29:47Je n'entends rien.
29:49C'est pourtant simple.
29:51Simple à en pleurer.
29:53J'ai fait fausse route en tentant de faire figure
29:55comme un évêque à la mode.
29:57Il vaut mieux être le premier à Luçon
29:59que deux fois rien à Paris.
30:01Alors, mon bon, c'est en Poitou
30:03que nous saurons le mettre.
30:05Depuis bientôt un quart de siècle,
30:07nous administrons cette évêchée.
30:09Nous ne pensons point avoir failli...
30:11Messieurs le chanoine et vous autres de mon chapitre,
30:13je vous ai dit ma reconnaissance pour votre tâche.
30:15Sachez qu'elle a pris fin dès lors
30:17que je prends personnellement la tête de ce diocèse.
30:19Vous avez dit, nous avons administré.
30:21J'aurais voulu entendre,
30:23nous avons édifié cette évêchée.
30:25Nous l'avons évangélisé.
30:27Face aux Huguenots et aux indifférents,
30:29il est temps de porter jusqu'en la moindre bourgade
30:31la parole de Dieu.
30:33Pour porter cette parole, il faut qu'ensemble
30:35nous arrêtions les détails de l'administration du diocèse.
30:37Votre sainte autorité.
30:39Mais ne gagnerait-elle pas
30:41à respecter les avis d'un chapitre composé
30:43d'hommes d'expérience?
30:45Certainement.
30:47Parfois, vos avis me seront d'autant plus précieux
30:49que je les aurai sollicités.
30:51Dans l'instant, je ne vous les demande pas.
30:57Messieurs, je vous invite à retourner à vos prières
30:59et à vos méditations.
31:09Un moment.
31:11Je crois que ma bénédiction ne vous sera pas inutile.
31:13Bénédicte Latos,
31:15nomine Patris et Phili.
31:17Et Spiritus Sancti.
31:19La paix règne dans les villes
31:21lorsque les personnes privées se maintiennent modestement
31:23dans le respect des lois et des ordonnances
31:25de ceux qui ont légitimement reçu l'autorité.
31:29La paix règne dans les maisons lorsque ceux qui les habitent
31:31y vivent sans éprouver d'envie,
31:33sans nourrir d'inimitié,
31:35sans se livrer à des querelles.
31:37Ainsi, la paix dans nos cœurs
31:39apporte la paix dans les maisons
31:41et la paix dans les maisons concourt
31:43à la paix dans l'état.
31:47Comment parvenir à la paix ?
31:49En observant les principes
31:51que nous dicte la raison.
31:53Qui nous donne la raison ?
31:55Les lumières de la foi.
31:57Que la foi donne à chacun
31:59la sagesse d'obéir au prince.
32:05Bon, tu peux rentrer à l'évêché.
32:07Mais vous pouvez pas aller seul, c'est lumineux.
32:09Rentre, je te dis.
32:11Bonne nuit.
32:35Bonsoir, monsieur. Bonne nuit.
32:37Donc, ça va être un petit peu le cinéma.
32:41Oui, bien sûr.
33:11Bonsoir.
33:41Ne vous fatiguez pas.
33:55Priez seulement avec moi
33:57dans le secret de votre âme et de votre cœur.
34:11Bonsoir.
34:33Est-ce là la mission d'un évêque ?
34:35L'occasion était belle de montrer
34:37qu'on peut pénétrer dans une famille protestante
34:39à une servante catholique.
34:41L'exemple, une fois donné,
34:43peut-être mon pierreger faudra tenir son devoir.
34:45Pourtant, j'en doute.
34:47Vous en doutez ?
34:49Pour être obéi, il ne suffit pas
34:51d'exercer scrupuleusement son ministère.
34:53Non, cela ne suffit pas.
34:55Un évêque doit aussi être riche.
34:57Il est plus difficile à un riche
34:59d'entrer dans le royaume de Dieu...
35:01Je ne suis pas ici pour mon salut,
35:03mais pour assurer celui des autres.
35:05En quoi la richesse ?
35:07Je n'ai pas besoin d'exister.
35:11Seulement je possède les malheureux plats d'argent
35:13que peut exhiber le plus gueux des châtelains.
35:15Enfin, j'ai tout de même lieu
35:17d'être satisfait des résultats.
35:19La tolérance envers les réformés
35:21porte ses fruits.
35:25Merci. Bénédicité.
35:27Bénédicte.
35:33Vous avez ramené des fidèles à la vraie fois ?
35:35Mais j'en ai empêché de passer à la fausse.
35:37Je ne vois vraiment plus ce que le diocèse
35:39peut attendre de moi.
35:41Votre frère Henri affirme que l'heure
35:43n'est pas venue pour vous de tenter votre chance.
35:45Je ne peux pas tenter ma chance, mais la forcer.
35:47Votre frère Henri...
35:49Mon frère Henri est bien au cours,
35:51mon frère Alphonse est bien au cloître,
35:53et moi je me meurs à leçon.
35:55Non.
35:57Non.
35:59Je dois rendre compte
36:01à notre souverain.
36:03Oui, ça n'est jamais inutile.
36:05Vous n'avez jamais rien fait d'inutile.
36:07Jamais.
36:33Sire, c'est Monseigneur de Lusson.
36:35Lusson ?
36:37Ah oui, parfaitement, Monsieur de Lusson,
36:39à droite aux grandes entrées.
36:47Allez-y, mon curé.
36:49Mais prenez garde.
36:51Il s'opiniatre si méchamment
36:53dans son projet de guerre
36:55qu'il est mal aisé de l'aborder.
37:03Ah, le bonjour.
37:05Le bonjour, mon évêque.
37:07Sire, permettez au plus humble de vos serviteurs...
37:09De venir prendre l'air de Paris.
37:11Les provinciaux, et j'ai été provincien,
37:13ne s'en passent plus de ce qu'ils ont goûté.
37:15C'est vrai.
37:17Mais je voulais aussi vous dire...
37:19Parlez de votre diocèse.
37:21Le protestantisme recule, sire.
37:23J'ai été...
37:25J'ai été le premier protestant.
37:27Il est vrai, mais depuis, Votre Majesté
37:29a trouvé le chemin de la lumière.
37:33Laissez-moi, mon évêque.
37:37Combien d'hommes valides et équipés
37:39pourraient aligner le poteau?
37:41C'est l'affaire du lieutenant général
37:43plutôt que de l'évêque.
37:45Pour moi, je puis seulement dénombrer
37:47catholiques et huguenots.
37:49Vous pourriez m'apporter combien de canons?
37:51On pourrait aller vite, sire.
37:53Instruire les fondeurs, former des servants.
37:55Vos potevins sont solides,
37:57bien embataillonnés.
37:59Marcherait-il avec honneur?
38:01Qui sera l'ennemi?
38:07Voilà.
38:09Elle est ce qui la pousse.
38:11Monsieur!
38:13Viendrez-vous enfin voir
38:15le merveilleux manteau qui m'a été fait
38:17tout spécialement pour mon sacre.
38:19Son sacre?
38:21Maudit sacre.
38:23Elle me l'a arraché.
38:25Elle me tuera.
38:27Un moment, mamie. On vous suit.
38:29Monsieur, je le veux bien,
38:31mais hâtez-vous, je vous prie,
38:33je brûle du plaisir que vous me voyez resplendissant.
38:35Maudit sacre.
38:37J'en reste après.
38:39Mon programme est établi.
38:41Trois jours après la cérémonie,
38:43je me ferai casque en tête.
38:45On vous dira que c'est pour une femme.
38:47On racontera que c'est un prétexte
38:49pour faire ma campagne
38:51et passer à Bruxelles,
38:53reprendre cette pauvre petite Charlotte de Montmorency
38:55sur laquelle ce bougre de Condé
38:57se croit dédroit
38:59depuis que je les ai mariées.
39:01L'essentiel, mon évêque, n'est pas là.
39:03L'essentiel, c'est...
39:05Monsieur.
39:07Viendrez-vous à la fin.
39:09Vous m'offensez et je...
39:11Oui, oui, mamie. Bien, j'arrive.
39:13Il n'est pas interdit à l'évêque
39:15de venir me voir en votre compagnie?
39:17Mais oui, mamie, oui, oui.
39:19On vous suit.
39:23Il faut en finir.
39:25Nous sommes désormais assez forts
39:27pour en découdre victorieusement
39:29avec la maison d'Autriche.
39:31Tant que l'empire germanique
39:33sera puissant et uni à l'Espagne,
39:35la France sera dans un péril mortel.
39:39Prise dans un étau.
39:41Menace au nord, au sud,
39:43à l'est,
39:45et même à l'ouest,
39:47car il sera mal aisé de défendre nos rivages.
39:49Si nous laissons les impériaux
39:51parvenir à l'unité,
39:53celle des Espagnols est hélas déjà assurée.
39:55Ça sera fait de la nôtre.
39:57Voyez-vous, mon évêque,
39:59celui qui comprendra cela
40:01mènera bonne politique
40:03en ce royaume.
40:23C'est avec ça qu'il a frappé.
40:25On affirme, mon cousin,
40:27que ce ravaillac
40:29avait des complices.
40:31Je ne crois pas.
40:33Mais il a été...
40:35Il a été frappé.
40:37Il a été frappé.
40:39Il a été frappé.
40:41Il a été frappé.
40:43Il a été frappé.
40:45Il a été frappé.
40:47Il a été frappé.
40:49Il a été frappé.
40:51Je ne le crois pas.
40:53L'acte d'un isolé?
40:55L'acte d'un fou.
40:57Vraiment?
40:59Il existe des fous
41:01très raisonnables.
41:03Cela nous épargne
41:05une guerre.
41:07Je connais peu de guerres intelligentes.
41:09Vous êtes l'arbitre de la situation.
41:11J'ai déjà cessé de l'être.
41:13Grâce à moi, l'ordre a été maintenu
41:15à la nouvelle de la mort du roi.
41:17Grâce à moi, le Parlement
41:19a donné tous les pouvoirs
41:21à la Reine.
41:23Mais déjà, elle ne me parle plus que du bout des lèvres.
41:25Elle les réserve
41:27ce continu continu.
41:31Monseigneur.
41:33Bonjour.
41:35Quel honneur de voir un si grand homme
41:37répondre à notre scellé.
41:41Quelle honte
41:43de devoir s'incliner devant ce fagin.
41:45Un ancien croupier
41:47que la Reine promène depuis Florence.
41:49Il recule les bornes de l'extravagance.
41:51C'est bien pour ça
41:53qu'il plaît à la Grosse.
41:55Il ne laisse place pour personne.
41:57C'est-à-dire ni pour vous
41:59ni pour moi.
42:01Dans un royaume
42:03aux mains d'une femme
42:07et d'un petit enfant.
42:09Cinq, six, sept,
42:11huit.
42:13Huit, pas neuf.
42:15Il est beau, l'évêque de Lucent.
42:19Rien n'est plus triste que de se savoir dans la pauvreté
42:21quand les sauts nagent dans l'opulence.
42:23Armand, vous possédez tous les dons
42:25sauf un.
42:27L'humilité.
42:29Je n'y songeais pas.
42:31Non, je pensais seulement à la patience.
42:35Quand la tête n'est plus que restative du corps.
42:37Un aventurier
42:39gouverne le royaume.
42:41Et les grands ne pensent qu'à faire tomber des écus dans leur coffre.
42:43J'ai quelques droits de penser
42:45que j'irais moins mal qu'eux.
42:47C'était ainsi avant la victoire d'Henri III.
42:49C'était ainsi avant qu'Henri IV ne l'emporte.
42:51Un cauchemar,
42:53c'est toujours un rêve recommencé.
42:55Nous voici revenus
42:57à l'insécurité des grands chemins.
42:59Aux bandes armées, courant le royaume,
43:01aux rustres, violant les nonnes,
43:03incendiant les moutiers.
43:05Non, je n'ai rien oublié
43:07du temps de mon enfance.
43:09Débournez.
43:11Montre.
43:19Il y a des images
43:21qui se fixent à jamais.
43:25Mon fils,
43:27vous risquez de nouveau assaillir par vos migraines.
43:29Je hais le désordre parce qu'il n'est pas de justice
43:31sans ordre.
43:33Le royaume me fait mal à la tête.
43:35J'ai mal.
43:37Vous m'inquiéterez toujours.
43:39Je m'inquiéterai toujours de tous.
43:41Mais qui vous le demande?
43:43Personne, sinon moi.
43:45Pardon, Monseigneur.
43:47Un frère prêcheur demande à s'entretenir
43:49avec notre maître.
43:59Soyez le bienvenu, mon père.
44:03En grâce, Monseigneur.
44:05Le seigneur François du Tremblay.
44:07Il n'y a plus de Marquis de Chiyou.
44:09Il n'y a plus de Marquis de Chiyou.
44:11Il n'y a plus de François du Tremblay.
44:13Père Joseph.
44:15Mais je le lui sens.
44:17C'est la Providence qui vous mène ici.
44:19Mais comment?
44:21Il n'y a pas moins de 200 évêchés, pourtant.
44:23Mais il n'y a pas 200 évêques
44:25tels que vous.
44:27J'ai quelque peu
44:29aidé la Providence.
44:33Je suis aise de vous voir.
44:37Vous portez les réformés dans votre diocèse.
44:39Comme les catholiques,
44:41ni mieux ni plus mal, ils s'agitent tous.
44:43L'exemple vient d'en haut.
44:45Pour apaiser les grands
44:47et les moins grands, la régente apparaît-il
44:49vider les réserves d'or
44:51accumulées à l'arsenal par M. de Sully.
44:53Très vrai. Les coffres sont maintenant
44:55vidés comme toujours dans ce cas.
44:57Il va falloir...
44:59Réunir les états généraux.
45:01Les états généraux entraînent souvent le désordre
45:03et parfois l'abaissement du pouvoir royal.
45:05Tout dépend des députés.
45:09Songeriez-vous.
45:11Je ne songe plus qu'à cela.
45:13Cette affirmation est indigne de vous.
45:15Un homme de votre qualité ne doit pas, ne peut pas
45:17se limiter dans ses aspirations.
45:21Vous êtes comme un mousquetaire
45:23tirant à la cible uniquement préoccupé de faire mouche.
45:25Si vous êtes élu député,
45:27tant mieux si vous ne l'êtes pas, tant pis.
45:31Vériez-vous une inconvénience que je me présente
45:33devant le collège ecclésiastique de la province?
45:35Aucun.
45:37Je disais seulement que marqué par la Providence,
45:39vous devez voir grand.
45:41Et ne pas vous miner à la moindre embûche.
45:43Je vous parle ferme.
45:45Et je vous parlerai toujours de la sorte.
45:49Parce que je ne n'aurai pas d'autre ambition
45:51que de vous aider humblement à grandir.
45:55Vous auriez donc conservé pour moi de l'amitié?
45:57Assurément.
45:59Et à travers un homme tel que vous,
46:01j'entends servir les destins du Dieu.
46:07Après tout, peut-être lui plairait-il
46:09de vous voir au Cétat Généraux.
46:13Député des trois diocèses de Poitou,
46:15de Luçon et de Maizet,
46:17nous parlons aujourd'hui au Cétat Généraux.
46:19On sait si ces états sont généraux,
46:21mais l'ennui, lui, il est général.
46:23Nous avons dit la nécessité...
46:25Ne prune de brignoles,
46:27ne prune de brignoles.
46:29Vous, deux, s'il vous plaît.
46:33La parlotte.
46:35La parlotte.
46:37Avec les Français, c'est toujours la parlotte.
46:39Je présente mes civilités les plus choisies
46:41au seigneur consultant.
46:43Et moi de même.
46:45La parlotte.
46:47Quand ils n'ont pas d'argent,
46:49ils se perdent en parlotte.
46:51Votre grâce a telle raison
46:53de négliger les plus beaux parleurs.
46:55Quand on s'aperçoit
46:57qu'on n'est pas insensible
46:59au discours de M. de Luçon...
47:01Vous en avez beaucoup fait, madame.
47:03Mais il n'en faut point
47:05de meurer là.
47:07Dans la voie de l'honneur,
47:09ne plus s'avancer,
47:11ne plus s'élever serait reculer
47:13et déchoir.
47:15Depuis,
47:17il m'en a répété
47:19dix fois le discours.
47:21Et pourtant, j'étais là,
47:23j'avais écrit une.
47:25Quand notre maître l'a dit,
47:27on le vient dit.
47:29Reste que
47:31nous revoilà ici.
47:33Et que c'est pas demain
47:35qu'on nous reministre.
47:49Exerciz le poing d'avant.
47:51J'égalise.
47:53Nous n'en ressentirons pas plus
47:55qu'autant nous nous mesurions
47:57chez M. de Pluvinet.
47:59L'égalité vous exaspère.
48:01Pas avec vous.
48:03Un doigt de vin?
48:05De l'eau seulement,
48:07ça fait partie de mes voeux.
48:09Mes voeux ne m'interdisent pas
48:11de boire quelques gouttes de vin,
48:13mais je le trouve bien amer à leur présence.
48:15Tout est amer en ce monde.
48:17Est-ce le monde qui est amer
48:19à l'effort de recréer
48:21l'unité de la chrétienté?
48:23On entrerait dans Jérusalem
48:25que l'harmonie n'ait tout d'abord été retrouvée en Occident.
48:27Seulement quand la France est malade,
48:29l'Europe ne va pas bien.
48:33L'autorité royale serait bafouée
48:35si M. Conchini, avec autant de maladresse
48:37que d'acharnement, ne soutenait la régente.
48:41J'ai tout fait aux États pour tenter
48:43d'attirer son attention.
48:45A vouloir plaire à chacun,
48:47on ne complète à personne.
48:49Ces États généraux
48:51n'auraient été donc servis de rien.
48:53Vous avez dit n'importe quoi.
48:55Vous avez dit n'importe quoi
48:57avec beaucoup de talent.
48:59Dans l'espoir de plaire à la reine-mère.
49:01Je me moque bien de plaire,
49:03mais j'utilise tous les moyens dans l'espoir de servir.
49:05J'ai dit que vous aviez tort.
49:07C'est rentrer bredouille des États généraux.
49:09Mais je crois savoir
49:11une place reste vacante, celle
49:13du beaunier de Marie de Médicis.
49:15Elle conviendrait à vos mérites.
49:17Mes mérites ?
49:19Vous commencez d'y croire ?
49:21On n'a jamais douté.
49:27Regardez le coq, père Joseph.
49:31Il tourne au grand vent
49:33comme la destinée.
49:35Après là, M. Blusson n'évoque pas la destinée.
49:37Il fête éteinte la Providence.
49:39Et s'il l'a pris,
49:41il ne l'abandonne pas.
49:45A-t-il bien été tué, à mon attention,
49:47par une nuit sans lune ?
49:51Bien sûr. Tu ne t'imagines pas qu'on te soignerait
49:53avec les remèdes de charlatan ?
50:05Tu manges du poisson,
50:07et tu n'as pas l'air d'être
50:09à l'aise.
50:11Tu manges du poulet cru,
50:13ma petite Ladronche ?
50:15C'est bien étrange comme médecine.
50:17Les autres sont impuissantes.
50:19D'ailleurs, je ne le mange pas.
50:23Et comment va ma reine ?
50:25Oh, sans doute encore plus mal que toi.
50:27Oh, mais j'ai une arme.
50:33Ils sont tous là comme des loups.
50:35Les princes s'entrebattent
50:37pour prendre notre argent.
50:39Et le tiers état ne veut plus nous en donner.
50:43Heureusement que ton mari est là pour nous aider.
50:45Ma divine souveraine est trop bonne.
50:47La vérité est que je sais me faire craindre.
50:51Votre majesté m'excusera,
50:53mais ma nouvelle dignité
50:55de maréchal de France me crée des devoirs.
51:01Je m'en fais passer mes gens de guerre
51:03en revue.
51:05Oh, le cher homme.
51:07Le pauvre homme.
51:09Pourquoi ?
51:11Oly, il est capable de beaux exploits.
51:13Il en était capable avant.
51:15Avant d'être rompu par ses ennuis sociatiques.
51:17Sans doute,
51:19mais il est quand même beau.
51:21C'est vrai qu'il est beau.
51:23Et pas méchant,
51:25s'il ne faisait tant le fier.
51:27Dans l'intérêt de votre majesté,
51:29il faudrait l'aider.
51:31Comment pourrais-je bien l'aider ?
51:33Comment pourrais-je bien l'aider ?
51:35Il est si buté qu'il ne veut jamais rien écouter.
51:37Il faudrait l'entourer d'hommes moins provocants que lui.
51:39Parce que tu en connais, toi ?
51:43Il y en a qui seraient très heureux de le servir.
51:45Je pense à monsieur de Lusson, par exemple.
51:47Lusson ?
51:51Il avait joliment parlé
51:53aux états emménageant les trois ordres.
51:55Il avait évité le conflit entre les gens de robe
51:57et les gens d'épée.
51:59Il te plaît donc si fort, ce monsieur de Lusson ?
52:01Quand je l'écoute,
52:03j'ai l'impression d'être une femme de très grand sens.
52:07Tu en parles en des termes qui me donnent
52:09très envie de le revoir, ton évêque.
52:11Si jamais il se trouve quelques charges vacantes,
52:13nous parviendrons bien
52:15à le faire sortir de son diocèse.
52:17J'y veillerai.
52:25Par grâce, calmez-vous.
52:27Si vos chanoines vous voyaient...
52:29Nous en verrons d'autres, maintenant que nous voilà
52:31sortis de mon bourbier de Lusson.
52:33J'avais douté de la régente, je m'étais trompé.
52:35Elle n'est pas assez royale
52:37pour témoigner de l'ingratitude.
52:39Excellente Florentine,
52:41un tiers de pire de moi s'en a moigné.
52:43Ma mère, s'il lui fallut, j'aurais rompu la porte
52:45pour sortir de mon écurie.
52:47Votre écurie ?
52:49Oubliez-vous que je suis un cheval ?
52:51Pas un pâle-froid, mais un destrier.
52:53Attentif à la trompette,
52:55prête et qu'elle sonne à se jeter dans le combat.
52:57Souvent, ces caparassons me gênent.
52:59Maîtrisez votre foudre.
53:01Trop souvent, vous le savez bien,
53:03la mélancolie vient à lui succéder.
53:05Qui m'empêchera de bomber les deux hélices ?
53:09Dieu me témoigne que je ne m'attendais pas à tel corbé.
53:11Henri multiplie les duels pour rien.
53:13Alphonse, dans son couveau, en soutient
53:15qu'il ait dû le perdre.
53:17Et je ne le quitte que pour retrouver un cheval.
53:19Pour retrouver un cheval ?
53:21C'est ce que vous avez dit.
53:23Je n'en ai pas souvenance.
53:25J'exprimais, par une comparaison
53:27avec cet animal,
53:29ma satisfaction de parvenir en cours.
53:31Que je le dise en latin
53:33ou que je le hénisse,
53:35mon propos demeure le même.
53:37Je veux et je vais justifier
53:39cette phrase de l'écriture
53:41placée en épigraphe
53:43de mes thèses de doctorat.
53:45Qui hérite similisme ?
53:47Qui sera semblable à moi ?
53:55L'Histoire est une histoire.
53:57L'Histoire est une histoire.
53:59L'Histoire est une histoire.
54:01L'Histoire est une histoire.
54:03L'Histoire est une histoire.
54:05L'Histoire est une histoire.
54:07L'Histoire est une histoire.
54:09L'Histoire est une histoire.
54:11L'Histoire est une histoire.
54:13L'Histoire est une histoire.
54:15L'Histoire est une histoire.
54:17L'Histoire est une histoire.
54:19L'Histoire est une histoire.
54:21L'Histoire est une histoire.
54:23L'Histoire est une histoire.
54:25L'Histoire est une histoire.
54:27L'Histoire est une histoire.
54:29L'Histoire est une histoire.
54:31L'Histoire est une histoire.
54:33L'Histoire est une histoire.
54:35L'Histoire est une histoire.
54:37L'Histoire est une histoire.
54:39L'Histoire est une histoire.
54:41L'Histoire est une histoire.
54:43L'Histoire est une histoire.
54:45L'Histoire est une histoire.
54:47L'Histoire est une histoire.
54:49L'Histoire est une histoire.
54:51L'Histoire est une histoire.
54:53L'Histoire est une histoire.
54:55L'Histoire est une histoire.
54:57L'Histoire est une histoire.
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55:01L'Histoire est une histoire.
55:03L'Histoire est une histoire.
55:05L'Histoire est une histoire.
55:07L'Histoire est une histoire.
55:09L'Histoire est une histoire.
55:11L'Histoire est une histoire.
55:13L'Histoire est une histoire.
55:15L'Histoire est une histoire.
55:17L'Histoire est une histoire.

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