Faut-il montrer les vidéos des viols de Mazan? C'est la question qu'a dû trancher ce vendredi 4 octobre la cour criminelle du Vaucluse alors que les parties civiles avaient déposé des conclusions d'incident. Il y a deux semaines, le président de cette cour avait pris la décision que le visionnage de ces scellés ne serait plus systématique et se ferait à huis clos. Un huis clos pourtant refusé par Gisèle Pelicot en début de procès. Collégialement, la cour est revenue sur cette décision.
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00:00On va donc tout de suite à Avignon, on vous retrouve, Mélanie Bertrand, il y a eu cette décision très importante pour la suite du procès des viols de Mazan, la Cour est donc revenue sur la décision du Président, finalement, les vidéos ont été diffusées en présence de la presse et du public, un moment, Mélanie, qui a été particulièrement éprouvant.
00:19Oui, un moment qui est toujours au cours, un moment où je vous parle, effectivement, c'est une nouvelle plongée dans l'horreur, ici, au tribunal d'Avignon, avec la diffusion de ces viols, on rappelle que pendant 10 ans, Dominique Pellicot, il a filmé chaque agression sexuelle faite sur sa femme, il a filmé avec son téléphone, parfois en gros plan, c'est évidemment, vous l'imaginez, insoutenable, alors je ne vais pas vous détailler chaque viol, mais c'est très instructif aussi, parce que sur ces images, il y a ce qu'on dit, les accusés à la barre, et il y a la réalité que l'on voit diffuser sur les écrans dans cette salle d'audience,
00:48et c'est par exemple le cas d'un accusé qui, hier, disait n'avoir aucun souvenir du viol, parce qu'il prétendait avoir été drogué par Dominique Pellicot, quand il est arrivé au domicile de Mazan, on a vu la vidéo du viol, il y a quelques minutes, et je peux vous dire qu'on voit un homme très conscient sur les images, qui semble en parfaite maîtrise de ses actes, très actif, il viole, pardon pour ces termes, mais il viole Gisèle Pellicot pendant de longues minutes, et pourtant, à la barre, interrogée il y a quelques instants, il a répété n'avoir absolument aucun souvenir du viol.
01:17Il y a aussi le cas de cet autre accusé qui disait, hier encore, j'ai été terrorisé par Dominique Pellicot, je n'ai pas eu d'autre choix que de m'exécuter, là encore, pardon pour les détails, mais on le voit violer Gisèle Pellicot allongée nue sur le lit pendant de longues minutes, à aucun moment on ne lit la peur sur son visage, on n'entend pas non plus de menace dans la bouche de Dominique Pellicot, qui filme cette scène, ces vidéos, elles sont essentielles, parce qu'elles permettent de mettre en perspective ce qu'il s'est passé.
01:46Elles permettent de mettre en perspective, encore une fois, ce que disent les accusés, à la barre, et le récit implacable des images, et vous le disiez, dans la salle de retransmission, juste à côté, il y a le public qui voit aussi toutes ces vidéos, certaines personnes sont sorties précipitamment, d'autres s'accrochent à leur mouchoir tellement c'est difficile, une nouvelle journée éprouvante ici au tribunal d'Avignon, mais essentielle pour comprendre la réalité du calvaire de Gisèle Pellicot.