Retour aux sources : la renaissance des épiceries de village

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Cette vidéo explore le retour en force des épiceries de village, autrefois délaissées au profit des grandes surfaces. Elle met en lumière comment ces petits commerces, au cœur des communautés locales, renaissent et deviennent à nouveau des lieux de rencontre et de proximité. À travers des témoignages d'habitants et d'épicier·ères, la vidéo illustre les raisons de ce retour aux sources et l'importance de soutenir ces commerces de proximité pour revitaliser les villages.
Transcription
00:00En France, 2 communes sur 3 n'ont plus aucun commerce alimentaire.
00:07Dans la campagne d'Arras, des fermiers ont trouvé une solution plutôt originale pour permettre aux habitants de faire leurs courses.
00:16Ils ont installé un conteneur en libre-service ouvert 24h sur 24 et rempli de bons produits locaux.
00:25Jacques Leroy, le garagiste du village, est un fidèle client.
00:33Toujours un petit billet de 5 euros sous la main pour aller acheter son beurre.
00:38« Nous voilà arrivés. Vous avez le choix, vous avez les œufs, il y a quelques légumes, il y a même les pommes de terre. »
00:50La particularité de cette épicerie, c'est le mode de paiement.
00:55« On se sert soi-même, on paie en liquide et on prend sa monnaie soi-même.
01:01Il y a même une calculette pour faire ses comptes et après on met l'argent dans la boîte aux lettres. »
01:08Et on prend sa monnaie juste sous la flèche dans l'assiette verte.
01:13« Je récupère mes 2,20 euros. 2,20 euros. »
01:19Ici, on cultive la confiance. C'est écrit sur la porte, toujours ouverte.
01:27Les épiceries de village font partie de notre patrimoine.
01:31On y a tous de jolis souvenirs d'enfance, de paquets de bonbons achetés avec ses sous et de listes de courses à rapporter à la maison.
01:39Mais l'essor de la grande distribution à partir des années 70 a changé les habitudes de consommation.
01:46Plus de choix, des prix attractifs, de grands parkings,
01:50les hypermarchés ont poussé la plupart des petites épiceries à baisser le rideau.
01:56Dans les villages reculés, s'alimenter est devenu un réel problème
02:00et l'absence de commerce réduit l'attractivité d'une commune.
02:04Alors un peu partout, les passionnés de la ruralité cherchent des solutions pour les faire revivre sous de nouvelles formes.
02:13On n'a même pas de mots en fait pour dire le plaisir qu'on a de se lever tous les matins
02:17et de monter dans ce petit camion et de partir à l'aventure comme ça.
02:23Alors on est une épicerie associative, on a de tous des produits frais, des pâtes, des farines, des confitures.
02:31Je leur ai dit moi je vais ouvrir une supérette 24, 24, 7 sur 7 chez vous avec des prix au prix du supermarché.
02:36Il me dit ouais non mais c'est bon, c'est pas possible et on l'a fait.
02:40Épicerie participative, autonome, ambulante, saga familiale au choix de l'excellence,
02:47nous allons parcourir la France et aller à la rencontre de ces optimistes
02:51qui se battent pour le retour des épiceries dans nos villages.
03:10Musique
03:29Ça va être du tonnerre ça !
03:32Musique
03:377 heures du côté de la gare de Chambéry.
03:42Le mercredi est la plus grosse journée de la semaine pour Francine et Fabien
03:46qui parcourent les hameaux de montagne avec leur épicerie itinérante, la vagabonde.
03:52Salut les jeunes !
03:53Ça va ?
03:54Vous êtes encore en retard, faut changer.
03:58On démarre la journée avec le passage chez le boulanger ouais.
04:02Cakes, pizzas et tout, les croissants, il faut que tout soit frais pour que ce soit meilleur ouais.
04:08Ce matin il va y avoir peut-être une dizaine d'arrêts.
04:12Et puis ouais dans la journée peut-être une vingtaine ouais.
04:15Ouais ouais là ça pousse donc faut essayer de rester un peu dans les temps.
04:20Et donc c'est parti ouais.
04:22Musique
04:52Musique
04:58Bonjour !
04:59Bonjour !
05:00Bonjour !
05:01Ça va ?
05:02Allez aux commissions !
05:06Nous on prend des oeufs déjà.
05:08Ouais, qu'est-ce qu'il faut ?
05:09Je vais te ramener des boîtes.
05:10Ouais parfait.
05:11Bah tu nous en mets une douzaine.
05:13Une douzaine ?
05:14Ouais moi je veux bien rentrer 12 oeufs dans une boîte de 10 mais c'est compliqué ouais.
05:17Vas-y tu les tasses.
05:21Donne-nous du fromage.
05:22Ouais.
05:23Allez hop.
05:25Ouais à bout de temps à midi Patrick.
05:26Celui-là ?
05:27Ouais.
05:28Ça.
05:29Génial, tout simplement génial.
05:32C'est vrai ?
05:33Ouais.
05:34Ils viennent chez nous, ils nous amènent tout ce dont on a besoin.
05:36Et bah voilà, pas besoin de prendre la voiture, de descendre, impeccable.
05:39Un monsuré on a.
05:41Tellement bien monsuré.
05:42Il est sympa ouais.
05:43Ils sont sympas et puis ils ont des bons produits.
05:45Ça c'est important.
05:46Ils ont vraiment des très très bons produits.
05:48C'est tout du local.
05:50Non c'est terrible.
05:51Ça fait deux ans hein.
05:53Ouais ouais.
05:54Ah bah oui mais surtout les produits, il y a du fromage.
05:57Il y a tout.
05:58Vraiment ça les champignons.
06:05Je travaillais pour la ville de Chambéry dans la petite enfance.
06:09Et moi agent SNCF ouais.
06:11Et donc voilà on s'est dit oui après voilà c'était un risque à prendre.
06:15C'est sûr qu'on s'est dit bah on va tenter cette histoire.
06:18Et on voulait remettre du sens vraiment aussi dans nos vies.
06:21C'est ce qui a fait aussi qu'on a tenté l'aventure.
06:26Les gens nous ont dit quand même vous avez des bonnes places.
06:30Voilà c'était un peu, ils ont été un petit peu étonnés de la démarche.
06:36Et puis aujourd'hui ils sont contents pour nous ouais.
06:46Merci.
06:47Alors ici c'est la pause café.
06:48Ah bon ?
06:49Ah ouais café café.
06:50Merci.
06:52Voilà.
06:53Ça va les pilos ?
06:54Ouais et toi ?
06:55Ça va.
06:56Ce café il fait du bien ouais.
06:58Il passe bien.
07:00Il passe de mieux en mieux en plus hein.
07:03Ah oui là oui.
07:04Ah bah celui-là il va bien passer.
07:06Parfait.
07:07C'est sûr que ça va réchauffer.
07:08Tiens.
07:09Francine un tout petit peu.
07:10Un tout petit peu comme d'hab.
07:12C'est rare quand il y en a pas.
07:14Ça lui est arrivé mais...
07:16Yves-Ed, tu attaques ou... ?
07:18Moi je vais attaquer ouais.
07:19Alors il faut six steaks hachés s'il te plaît.
07:22Un petit citron mon stinguet.
07:24Vous avez votre petite liste ?
07:26Ouais c'est mieux mais on prend toujours autre chose à la place.
07:29Des fois on se demande pourquoi on les fait.
07:31C'est des panses bêtes.
07:33Tiens.
07:34Les creusets et les lentilles.
07:37Au début c'était des petits paniers à...
07:39Merci.
07:4010, 20 euros au début tout doucement c'est monté.
07:43Puis maintenant c'est vrai qu'au bout de deux ans,
07:45les gens ont vu que c'était des bons produits et tout.
07:47Donc ils font des beaux paniers.
07:4835.
07:49En moyen 35 ouais.
07:51Et voilà on a des paniers des fois qui montent à pratiquement 200.
07:54C'est un sommet.
07:55Ouais ouais.
07:57Bon allez là par contre on va vous laisser aller au soleil là-haut.
08:00Ouais ouais parce que là j'ai l'impression qu'elle va geler sur place.
08:02Donc il faut y aller quand même.
08:05Elle va nous emmener voir.
08:06Allez ciao les amis.
08:07Philippe à bientôt.
08:09Salut.
08:10Ciao ciao.
08:14Francine et Fabien ont choisi dès le départ de limiter le nombre de kilomètres de leur tournée.
08:20Une sage décision confortée par l'augmentation inattendue du prix du gasoil.
08:26Bah déjà nous on trouve qu'il n'y a pas de sens si on fait vraiment trop de kilomètres déjà.
08:31On a fait une espèce de périmètre pour justement pas avoir trop de kilomètres à faire.
08:36On s'est dit ça n'a aucun sens si on commence à faire 100 kilomètres dans la journée pour faire de la proximité.
08:43Donc on a à peu près sur la semaine 300 kilomètres.
08:46Ce qui n'est pas énorme quand on voit tous les villages qu'on desserre.
08:54Le couple travaille sans relâche mais le modèle économique à ses limites.
08:5954,35.
09:0054,35.
09:01Hop là.
09:03Il va faire beau en plus.
09:04Parfait.
09:05Le camion ambulant ne peut générer qu'un seul salaire.
09:08L'essentiel n'est pas là.
09:10Travailler avec des producteurs locaux et être utile c'est ce qui leur donne le sourire chaque matin.
09:17Bah nous on se fait tellement plaisir d'avoir créé ça.
09:20C'est tellement bien qu'on a envie de continuer.
09:26Alors les oeufs, le jambon, clémentine, le fromage et les endives.
09:3124,46 euros.
09:35Le bouquet pour madame.
09:36Le bouquet pour madame.
09:37Les dios pour papa.
09:39Et on est bon.
09:40Madame pour la famille.
09:41Allez merci.
09:42A bientôt, merci.
09:43Au revoir.
09:46Là on trouve tout ce qu'il y a à peu près dans une épicerie avec une partie légumes.
09:51Légumes et fruits c'est essentiellement en bio.
09:54On a fait ce choix là.
09:55Parce que dans le camion on joue sur trois termes.
09:57C'est le local, le bio et le vrac.
09:59Un produit peut avoir les trois appellations comme il peut y en avoir qu'une.
10:03Parce que dans le local il y a des belles choses qui se font.
10:05Et c'est pas forcément estampillé bio.
10:07Après on a vinaigre, on a des soupes.
10:09Après on a tout ce qui est tisane.
10:11Ils vont cueillir un peu les herbes sur les mastifs du coin.
10:14Puis ils font des tisanes bio.
10:15Et après on a une partie vrac.
10:17Une partie fromage.
10:19Et après là il y a du miel.
10:21Des noix là-haut.
10:22Donc il y a vraiment un peu de tout.
10:24Après il y a des yaourts.
10:26Qu'on fait avec la ferme du chêne dans les Beauges.
10:28Et il y a des faissales aussi avec le lycée agricole de Renac.
10:30La mozzarella.
10:32On s'est dit que ça rentrait bien dans le projet de travailler avec un lycée agricole.
10:38Pour le vin, Francine et Fabien se fournissent chez David Bayer.
10:43Ils se trouvent sur la route de leur tournée.
10:47Ciao David !
10:48Salut !
10:49Ça va ?
10:50Ça va !
10:51Forme ?
10:52Salut !
10:56Parfait !
10:57Le trésor !
10:58Ah bah nous c'était les circuits courts au maximum.
11:01Et donc là c'est parfait parce que là on est en extra-local.
11:03Parce qu'on distribue aussi, on vend ses produits sur la tournée du coin.
11:07Ça fait l'occasion de faire connaître nos produits comme ça.
11:11Non, non, c'est très bien.
11:13Donc en fait il faut venir de Chambéry pour vendre le vin local au voisin.
11:17Voilà, c'est ça !
11:20David est aussi éleveur.
11:22Sa viande, la belle rouge, est en vente dans l'épicerie ambulante.
11:27Bah alors !
11:28Elle ne veut pas qu'on la tue !
11:30Elle n'a pas envie de finir dans votre camion ?
11:32Non !
11:34Elle sait !
11:38On a eu trois naissances hier, dans la journée.
11:42Tu mets la mère et le petit ?
11:44Ouais, pour que le veau s'habitue bien à la mère et quitte bien leur lait.
11:49D'accord, ouais.
11:51C'est vraiment au cœur du projet là.
11:56Il y a aussi le bien de la bête.
11:58Et là on sait qu'elles sont bien traitées.
12:06On en récupère à la mi-décembre des colis de viande.
12:08Ah pardon !
12:09Ouais, parce que là il va emmener la bête à l'abattoir.
12:12Ils ont tout ce qu'on veut.
12:14Je veux des poireaux, ils ont des poireaux.
12:17Je veux des oignons, des gros oignons, ils ont des gros oignons.
12:23Combien vous en voulez ?
12:24Quatre !
12:25Quatre !
12:26Puis j'aurais voulu des diots.
12:28C'est idiot !
12:29C'est idiot, ouais.
12:30Des diots frais parce que je les mange crus.
12:35Vous descendez jamais du balcon ?
12:36Ah ben ils m'y apportent, ça leur fait marcher un petit peu.
12:40Faut les laisser marcher les jeunes.
12:43Moi j'ai déjà assez marché et couru dans ma vie.
12:46Voilà, petite note.
12:48Oui, c'est toujours pareil moi.
12:51Là c'est aux petits soins.
12:53Ils sont gentils.
12:54Elle n'a pas loupé un passage depuis deux ans.
12:56Ils ne font pas trop de rabais mais enfin bon.
12:59J'espère que pour Noël j'en aurai un.
13:02Bon, la semaine prochaine ?
13:04On se dit à la semaine prochaine.
13:05Ça marche, ouais.
13:06Et puis pour Noël on se paiera quand même un petit quelque chose.
13:10Ben ouais, on va bien voir.
13:12Un porto !
13:13Allez, chiche !
13:14Ben bien sûr !
13:21Saint-Vallahougues en Normandie, 1800 habitants.
13:26Dans la rue principale, il y avait autrefois une quinzaine d'épiceries.
13:32Toutes ont disparu avec l'essor de la grande distribution.
13:37Toutes, sauf une, qui résiste avec panache aux épreuves du temps depuis 1889.
13:51Au volant de sa 403 break, Paul n'est pas peu fier.
13:56C'est toujours sympa.
13:58Mais bon, ça fait partie de la tradition du magasin d'avoir des vieux véhicules.
14:03C'est une vieille voiture française, ça correspond pas trop mal à l'image du magasin.
14:10Dans la famille, on est épicier depuis cinq générations.
14:20Alors là, crèmerie.
14:21Là, on va retrouver ma sœur.
14:23Ça, c'est son rayon.
14:25Elle fait aussi d'autres choses dans le magasin.
14:29Bonjour !
14:30Donc, on va continuer le rayon ici.
14:32On va arriver au rayon confitieux, au rayon épices.
14:36Et ma mère qui est en train de faire les vitrines.
14:39Ça va, il est sage le petit ?
14:40Ouais, ouais, bien élevé.
14:42Il travaille beaucoup ?
14:43Il travaille beaucoup.
14:45On va vraiment être pris dans une atmosphère à l'ancienne.
14:49Les vieilles poutres, toutes les façades de caisses bois qu'on peut avoir à droite à gauche.
14:53Et en parlant de vieillerie, mon père, il sort du bureau.
15:01En 135 ans, l'épicerie n'a cessé de se développer pour devenir une des plus importantes de France.
15:08Une quinzaine d'employés et un achalandage à faire perdre la tête.
15:14Donc ici, on a Sylvain au rayon primeur.
15:17Une des activités historiques du magasin.
15:20Donc là, on passe au rayon déco.
15:22On a des jouets anciens.
15:24On a beaucoup d'enfants qui se ruent dans le magasin à ce niveau-là.
15:27Et ils ont l'habitude, ils peuvent s'amuser avec pendant que les parents regardent le reste du rayon.
15:31Ici, on va rentrer dans le rayon drogue gris.
15:34Des cires d'abeille, de l'acide citrique.
15:37Enfin, tout ce qu'il faut pour faire ses produits ménagers soi-même.
15:40On va avoir des brosses pour tout faire.
15:42Même des brosses à nettoyer les brosses.
15:43Ah, merci Rachel.
15:46Voilà, la brosse à nettoyer les brosses.
15:50De vieux plumeaux.
15:51Si je ne me trompe pas, c'est bien de la plume d'Autruche.
15:54Donc ici, on va avoir notre rayon soupe avec Gaël.
15:57L'un des produits forts du magasin.
15:59La soupe de poisson au courbouillon Clovis.
16:01Donc en fait, c'est la recette du fondateur du magasin.
16:04La moutarde aux cèpes, la moutarde aux wasabi, ça c'est un truc qui plaît énormément.
16:10Bon, un grand classique, mais celle de l'Himalaya.
16:12Enfin, on va avoir des selles de partout.
16:14Et le monde entier se trouve dans le magasin.
16:16Combien de références ?
16:17Dans le magasin, on doit être entre 25 000 et 35 000 peut-être.
16:24On s'accroche à une valeur, à un terme qu'on utilisait au début du siècle.
16:28Le terme d'épicerie fine et comestible.
16:30C'était vraiment une épicerie généraliste où on pouvait acheter les produits ménagers,
16:35où on pouvait acheter de la moutarde au vrac,
16:38où on pouvait vraiment tout acheter dans un seul commerce en fait.
16:45On a de la clientèle qui vient au jour le jour faire ses courses de tous les jours.
16:49Bonjour monsieur.
16:51Voilà, exemple monsieur.
16:53Comme de la clientèle qui va venir au week-end.
16:57Il y a beaucoup de maisons secondaires dans la région.
16:59Donc une clientèle qui vient de Paris, une clientèle qui vient de Caen.
17:02Beaucoup d'étrangers aussi qui viennent découvrir le magasin pour la curiosité.
17:07Il y a tellement de choses, c'est incroyable.
17:11C'est...
17:13On a les yeux qui regardent partout.
17:18C'est un enchantement de se balader et de trouver tellement de choses qu'on ne trouve jamais ailleurs en fait.
17:24Donc j'ai acheté ce joli shop, que je trouve tellement marrant.
17:31Pour faire les parquets.
17:33C'est du poêle de chèvre.
17:35Pour faire les parquets.
17:37Qu'est-ce qui vous plaît ici ?
17:38L'ambiance.
17:39Oui.
17:40L'ambiance, on trouve tout.
17:41Le choix de...
17:43Et puis on trouve toujours le petit objet que l'on cherche.
17:47Et dont on n'a pas forcément besoin.
17:50Puis c'est accueillant.
17:51Ça donne envie, ça donne envie.
17:54Et en fait pour les poissons c'est fabuleux.
17:56Tu vois c'est ce que tu...
17:57Toi tu mets un cube.
17:58Oui.
17:59Ah bah non !
18:00Bah oui.
18:01Quelle horreur.
18:02Bah oui mais...
18:03Je connaissais pas.
18:04Et bah là vous allez voir.
18:05Et bah je vais en prendre.
18:06C'est un courbouillon.
18:07C'est un courbouillon que l'on fait.
18:10Il y a 13 épices dedans.
18:12Il s'appelle Clovis pour nous rappeler l'arrière-grand-père.
18:18Je l'ai baptisé.
18:38Alors.
18:39On va aller regarder les vieilles photos avec Naël.
18:43Attention.
18:44Alors.
18:45On va les poser là parce qu'elles sont lourdes.
18:47Hop.
18:48Tu m'aides ?
18:49Oui.
18:50La destinée de l'épicerie est précieusement conservée dans ses mâles.
18:54Les trésors.
18:56Des centaines de photos qui racontent le courage et la persévérance de cette famille normande.
19:05Là c'est Clovis.
19:07Ah oui je les vois là.
19:08C'est le premier qui a fait le magasin.
19:10D'accord.
19:12Papy Albert.
19:14C'est le papa de Papy Maurice.
19:16Et là.
19:18Là on voit.
19:19Papy Maurice.
19:20Oui.
19:21Papy Maurice.
19:22La boutique ne représentait que les trois vitrines du milieu de la boutique actuelle.
19:27Et au fur et à mesure des générations on a grignoté d'un côté et de l'autre.
19:31Il y en a des histoires dans le magasin à raconter.
19:33Oui.
19:34Ah ouais ?
19:35On a sorti toutes les photos ?
19:37Non.
19:38Alors, as-tu vu papa ?
19:39Oui il est là papa.
19:41Avec Tata.
19:42Et ça c'est Tata.
19:44Oui.
19:46Dans les années 80 il y a eu quand même des grandes surfaces qui sont arrivées
19:51qui ont changé complètement la structure de l'économie française.
19:56Et on a résisté.
19:58Et on est toujours là.
19:59J'ai vu ma maman pleurer tous les soirs parce que les gens ne venaient pas.
20:04Et madame Attal elle n'est pas là.
20:06Et monsieur Attal on ne l'a pas vu.
20:08Très très très très dur.
20:10Très dur.
20:11Et qu'est-ce qui a fait que la quinzaine d'épiceries dans la rue a fermé
20:14et que la vôtre elle a continué ?
20:16Parce qu'on envoyait du pâté.
20:18On s'est accrochées.
20:20On s'est accrochées et mon papa a fait l'effort pendant plus de 20 ans
20:24d'aller tous les deux jours à Caen acheter ses fruits et légumes.
20:27Il partait à 2h du mat' pour acheter ses fruits et légumes.
20:29Il arrivait et il montait aussitôt le rayon.
20:34Il a mangé sa santé.
20:36Mais il fallait y aller.
20:38C'est ça.
20:41Proposer des produits de qualité à des prix accessibles,
20:44c'est comme cela que l'épicerie a réussi à tenir et à se développer.
20:49On ne pourrait pas prétendre la grandeur du magasin
20:53si on n'avait pas des prix attractifs.
20:56Les gens ne se trompent pas.
20:57Ils vont faire pas mal de kilomètres pour venir nous voir.
21:01Si ce n'était pas attractif, ils ne viendraient pas nous voir.
21:04A partir des années 90, une idée fait entrer l'épicerie
21:08dans la cour des grandes maisons.
21:10Créer des étiquettes personnalisées.
21:14Pratiquement tous les produits présents dans le magasin
21:17sont estampillés au nom de la famille.
21:20C'est vraiment une marque qui est déposée.
21:22C'est une marque de sélection.
21:23Il y a beaucoup de clients qui connaissent notre manière de sélectionner les produits,
21:26qui savent qu'on atteste vraiment de la qualité.
21:28Après, on cherche vraiment à retrouver le goût qui nous plaît.
21:34On a une façon de voir l'épicerie, de sélectionner, de connaître ce métier.
21:39On est vraiment épicier, on n'est pas distributeur.
21:43On a reçu plein de nouveautés, avez-vous vu ?
21:46À manger tout de suite ?
21:47Bien fait ?
21:48Oui.
21:49Vous allez vous régaler là.
21:50Moi, j'y arrive pas.
21:51En tout cas, merci.
21:52Bonne journée, au revoir.
21:54Là, c'est que du pinot noir, 24 mois de fût.
21:58Voilà.
21:59Merci, des bons conseils.
22:00Bonne journée et bonne dégustation.
22:02Merci, au revoir.
22:04On va aller chercher des tablettes.
22:06La réussite de la famille Gousselin est exceptionnelle.
22:15Maintenir une épicerie dans un village est de plus en plus difficile.
22:20Concurrence des grandes surfaces, pression des centrales d'achat,
22:24question des stocks et des denrées périssables, marge très faible,
22:29la plupart des épiciers baissent le rideau.
22:35Comme à Vienne-le-Château, dans la Marne.
22:40Un charmant village de 550 habitants.
22:44Le maire, monsieur Schneider,
22:46avait tout fait pour que l'épicerie au petit marché soit viable économiquement.
22:55Le local de 100 mètres carrés, propriété de la commune,
22:59venait d'être entièrement rénové.
23:03Le loyer était symbolique, mais cela n'a pas suffi.
23:08Il y a un an, le dernier épicier a jeté les bonges.
23:13C'est l'épicerie qui a été renouvelée.
23:15C'est le loyer qui a été renouvelé.
23:17C'est le loyer qui a été renouvelé.
23:19C'est le loyer qui a été renouvelé.
23:22C'est, on va dire, plus que vide même.
23:25Il n'y a pas de vie.
23:27C'était aussi un lieu de vie sociale important.
23:35Tous les week-ends, on avait notre poulet rôti avec des petites patates.
23:39C'était que du bonheur.
23:44Un peu de vacances, on va dire, dans notre village.
23:48On avait un service, on va dire, complet.
23:51Ça allait des légumes frais jusqu'au jambon à la coupe.
24:01On avait un beau truc.
24:03Moi, j'ai un peu de nostalgie d'ailleurs.
24:06Je ne dis pas que c'est un cimetière, ce n'est pas le mot.
24:09Mais on aimerait tellement remettre un peu de vie là-dedans.
24:12Ça, c'est...
24:14Ça va être notre objectif.
24:19Pendant le Covid, le commerce a fonctionné de façon tout à fait intéressante
24:23et pour les villageois et pour le gérant,
24:26parce que les gens étaient captifs.
24:28Une fois qu'on reprend, qu'on retrouve sa liberté,
24:32on reprend les habitudes, on va dire, de grande consommation,
24:36de consommation sur les grandes surfaces.
24:40Avec mon prédécesseur, ça doit faire 20 ans à peu près
24:44qu'on se bat pour conserver des services ici dans le village.
24:48Aussi que les gens comprennent qu'on compte sur eux aussi pour que ça fonctionne.
24:54Il faut aussi un minimum de débit dans les petits commerces pour que ça tourne.
25:01Si vous travaillez comme un dératé jour et nuit
25:04et que vous vous sortez un salaire même pas équivalent au SMIC,
25:07à un moment, vous vous dites, bon sang, à quoi ça sert ?
25:12Mais bon, on va trouver d'autres solutions.
25:15Il faut absolument qu'on en retrouve d'ailleurs.
25:21Et si une des solutions était le libre-service ?
25:25Clé, en Charente, est un joli village de 1000 habitants,
25:28entouré de vignes, connue surtout pour son église romane,
25:32classée aux monuments historiques.
25:36Mais depuis un an, Clé est sous les feux de la rampe
25:39grâce à ce mobilhome habillé de bois.
25:42Une épicerie 100% autonome, ouverte 24 heures sur 24,
25:46dans laquelle on entre avec un QR code.
25:51Voilà, et la porte s'ouvre. On n'a plus qu'à rentrer.
25:56Christine vient y faire son plein de courses une fois par semaine.
26:02C'est très pratique, on trouve tout ce qu'on veut.
26:05C'est vraiment l'idéal.
26:08On achète vraiment ce qu'on a de besoin.
26:11On ne fait pas comme dans les grandes surfaces où on tourne,
26:14et on achète des choses auxquelles ce n'est pas nécessaire.
26:17Et le fait qu'il n'y ait personne, ça ne vous dérange pas ?
26:20Ah non !
26:22Personne à l'intérieur, pas de vigile, pas d'employé pour la caisse.
26:27Ici, on fait tout tout seul.
26:31Alors maintenant, on présente votre carte.
26:34Voilà.
26:36Et après, on scanne nos produits. On fait caissière.
26:43Vous voyez, la viande, c'est très bien.
26:45C'est emballé, c'est par deux.
26:4936,62.
26:51Donc là, on fait passer au paiement.
26:53Oui, c'est bien correct pour tout ce que vous avez acheté ?
26:56Ah ben, plus que correct, oui !
26:5936 euros, je serais allée aux grandes surfaces,
27:02j'en aurais eu pour 100 euros,
27:04parce que j'aurais pris des choses pas spécialement nécessaires.
27:08Franchement, c'est au top du top.
27:18Margot est une des salariées de l'enseigne.
27:21Pour assurer le fonctionnement de ses épiceries en libre-service,
27:24elle parcourt la région et gère 3 ou 4 points de vente.
27:29Première étape, la mise en rayon des marchandises,
27:32livrées en toute autonomie par les fournisseurs.
27:36Donc, le stockage des chambres froides,
27:38qui nous permet aujourd'hui d'avoir une livraison autonome pour nos livreurs.
27:42C'est-à-dire que, vu que nous ne sommes pas là en permanence,
27:45ça permet à nos livreurs de venir nous poser les produits
27:48dans les chambres froides en sécurité à tout moment,
27:51ce qui permet d'avoir une autonomie pour tout le monde.
27:54Par exemple, là, j'ai le producteur de viande qui est passé,
27:57qui m'a déposé les produits de la semaine.
28:02Le métier d'épicier, c'est d'avoir en gestion plusieurs supérettes.
28:06C'est ce qui permet aujourd'hui, clairement, d'avoir un modèle économique qui est viable,
28:10avec un service sur une plage horaire aussi large.
28:14L'enseigne a un partenariat avec un grand distributeur pour la plupart des produits
28:19et un programme avec des producteurs locaux pour les œufs, les légumes ou la viande, par exemple.
28:25Vous êtes donc totalement libre dans la supérette, un supermarché classique.
28:29Vous allez trouver tous les univers de l'épicerie sucrée, des produits locaux,
28:33des fruits et des légumes, du snacking.
28:36Et l'idée, c'est que vous avez 700 références de produits
28:39qu'on vous propose aujourd'hui avec des tarifs supermarchés.
28:42C'est vraiment ça qui est important pour nous.
28:44Vous proposer un service de proximité avec des tarifs cohérents
28:47et surtout une liberté d'utilisation.
28:50Tout ça sous l'œil des caméras, donc intérieur et extérieur.
28:53Les gens savent qu'ils sont filmés. Pour rentrer, il faut qu'ils s'identifient.
28:56Donc déjà, on a une trace des personnes qui rentrent.
28:59Et deuxième chose, je pense qu'il y a le bon sens de se dire qu'on apporte un service à la commune
29:04et s'ils veulent qu'il perdure, il faut en prendre soin.
29:07Donc il n'y a pas beaucoup de vols ?
29:08Non, honnêtement, on ne peut pas dire qu'on a de problèmes de ce côté-là.
29:10Et puis, je pense que ça dissuade un petit peu aussi quand même.
29:13Sous tous les angles, on nous observe.
29:15De jour comme de nuit, l'épicerie autonome a changé la vie des habitants d'Auclay.
29:22Là, c'est l'apéro.
29:23Oui, c'est l'heure de l'apéro, oui, c'est ça, le vendredi soir.
29:26Tout ce qu'il faut pour manger au dernier moment, même si on n'a pas prévu.
29:30Il y a tout ce qu'il faut ici.
29:39Ce matin, c'est la fête au village.
29:42Ce matin, c'est la fête au village.
29:45Cela fait tout juste un an que l'épicerie est ouverte, la toute première du genre.
29:51Alex Grammatico, un des fondateurs, est très reconnaissant envers Dominique Perez,
29:56le maire d'Auclay, qui a cru en leur projet.
30:00Ça faisait trois mois qu'on travaillait sur le projet.
30:02Je m'en souviens, je suis arrivé au conseil avec un petit dossier, avec des schémas,
30:08et je leur ai dit, moi, je vais ouvrir une supérette 24-24, 7 sur 7, chez vous,
30:12avec des prix au prix du supermarché.
30:14Il me dit, c'est bon, ce n'est pas possible.
30:16Et on l'a fait.
30:18On s'est inspiré d'un concept suédois qui existe depuis 2017.
30:22On pensait que ça allait marcher parce qu'il y avait un vrai besoin en France,
30:26puisque sur 36 500 communes, il y a 23 500 communes qui sont dépourvues de magasins d'alimentation.
30:31Et on répondait, du coup, à ce besoin.
30:35Vous avez des critères d'implantation ?
30:37Tout à fait. On a la densité du village, qui est important,
30:39et la distance du supermarché le plus proche.
30:42En parlant de temps en minutes, on est sur 9 minutes aller, 9 minutes retour,
30:47donc ça fait 20 minutes, le temps de se garer, le temps de prendre son chariot et de faire ses courses,
30:51on fait économiser aux gens une trentaine de minutes.
30:55Moi, je suis là depuis 1989 et je n'ai jamais connu de commerce en activité sur la commune.
31:02Tout est positif et ça crée un petit lieu de vie.
31:06Souvent, les gens se rencontrent dans le magasin, conversent, tout est positif.
31:21Dimanche matin, il fait moins de degré à Saint-Privat-du-Dragon, en Haute-Loire.
31:27Le dernier commerce a fermé ses portes il y a 45 ans.
31:33Ce n'est pas très chaud ce matin.
31:35Mais depuis quelques mois, le village de 162 habitants reprend vie.
31:43Allez, ouverture des portes.
31:49Une poignée de bénévoles, à l'aide d'un chef,
31:53une poignée de bénévoles a décidé d'ouvrir une épicerie participative.
32:00William, qu'est-ce qu'il te fallait du coup ?
32:02Je vais me prendre des croissants et puis je vais me prendre deux pains au chocolat et trois croissants.
32:10Je suis un des premiers clients le dimanche matin.
32:13C'est le bonheur ?
32:14C'est le bonheur.
32:19Je peux prendre un pâté de campagne ?
32:20Je t'en mets un.
32:21Oui, mets-moi un, tiens.
32:235,50 ? Ah ben, t'enlèves le pâté.
32:257 euros le pâté.
32:28Une épicerie participative, ce n'est pas tout à fait un commerce, même si cela y ressemble.
32:34C'est une association animée par des bénévoles.
32:38Le local est mis à disposition par la mairie.
32:41Il n'y a pas de salaire à payer ni de charge à honorer, ce qui permet de vendre les produits à prix coûtant.
32:47Pour avoir le droit d'y faire ses courses, il faut payer une cotisation annuelle de 3 euros et dans l'idéal, donner un peu de son temps.
32:56Je suis retraitée agricole, je suis la doyenne de l'équipe.
32:59Je suis fille d'agriculteur et je suis seule agricole le reste de mon temps.
33:05Toute ma vie, j'étais floriste, rien à voir, mais j'ai l'habitude de recevoir des gens, de les accueillir, ça ne me gêne pas du tout.
33:15On est une épicerie associative, on a du pain frais, des viennoiseries en libre-service.
33:22Et plein de produits de conserve, principalement en bio et en conventionnel.
33:27On travaille avec des producteurs locaux, au même prix que chez le producteur, c'est ça qui est important.
33:34On a de tout, des pâtes, des farines, des confitures, des sirops.
33:39On a de tout, des produits frais, on a quelques yaourts.
33:42Voilà, on vous laisse regarder, choisir.
33:44On va prendre de la salade à lard.
33:47Tu marques maman, 5 euros de pâtes s'il te plaît.
33:50Une confiture sorcière ?
33:51Oui, c'est quoi ?
33:52Citrouille, pomme, citron et vanille.
33:55Écoutez, c'est surprenant et puis en plus, ce ne sont que des bénévoles.
34:00Et 10,40 monsieur.
34:02Et ça, ça me touche beaucoup parce que moi je fais beaucoup de bénévolat aussi.
34:08Merci beaucoup.
34:09Merci à vous de nous avoir venu.
34:10Merci pour votre accueil.
34:12Bon dimanche.
34:13Merci à vous.
34:18Le premier commerce est à 7 kilomètres.
34:22Depuis que l'épicerie participative est ouverte, le quotidien est un peu plus facile.
34:29Ça dépanne bien et puis quand j'ai commencé à m'inscrire ici,
34:33c'était un peu en pensant pour l'hiver, le jour où les routes sont un peu trop mauvaises.
34:37Bon, moi j'habite à un kilomètre et demi, je peux dans le pire des cas même venir à pied.
34:45Et pour créer du lien, les bénévoles ont eu l'idée de proposer des petits-déjeuners.
34:52Un rendez-vous devenu incontournable.
35:01Alors je suis la mère de la commune.
35:05Moi je suis contente.
35:07Je suis même au-delà de contente.
35:10Merci Isabelle.
35:12C'est incroyable quoi.
35:14C'est incroyable parce que là vraiment, on revoit venir aux petits-déjeuners
35:19des gens qui, il y a 35 ans, 40 ans, venaient justement au dernier commerce.
35:27C'est un lien social croyable qui a été créé.
35:31C'est un redonné du peps aux habitants.
35:36J'aime bien, c'est chouette.
35:37Ça me fait plaisir.
35:46C'est important, cette épicerie pour nous.
35:50C'est un projet qui est très intéressant parce que c'est un projet dans le lien surtout
35:55et qu'on peut partager.
35:57Ce modèle d'épicerie participative est en train de se développer dans toute la France.
36:03Déjà 150 villages en ont ouvert une.
36:06Une cinquantaine d'autres pourraient suivre dans le cours de l'année.
36:11Un mouvement citoyen porté par l'économie et l'économie.
36:16C'est un projet qui est très intéressant parce que c'est un projet dans le lien surtout
36:20et qu'on peut croiser des gens qu'on ne voit pas forcément.
36:23Donc c'est un bon moment.
36:26Par l'association Bouchetoncoq, qui œuvre à la revitalisation des zones rurales.
36:34Aurillac, en Corrèze, 220 habitants.
36:39Le dernier commerce a fermé ses portes il y a bien longtemps.
36:43Alors les villageois aimeraient eux aussi monter leur épicerie.
36:47Pour les aider, ils peuvent compter sur Emar, un des membres de Bouchetoncoq.
36:52C'est un joli pays par ici.
36:56Vous êtes souvent sur la route ?
36:58Oui, assez souvent. Six mois par an quasiment.
37:02Le colporteur de nouvelles idées ?
37:06Pour l'instant, c'est toujours la même idée qu'on essaie de colporter partout
37:09parce qu'on la trouve excellente, cette idée d'épicerie participative.
37:14Mais oui, ça implique forcément d'être, d'aller voir les gens en fait.
37:18C'est quand même le meilleur moyen de faire passer les idées.
37:24En moyenne, dans un village en France, on est à 12 km d'un commerce généraliste,
37:28souvent d'une grande surface.
37:30Et donc, quand on n'est pas compétitif sur les prix, c'est difficile de garder sa clientèle.
37:34Et donc, on a essayé de trouver une solution de commerce
37:36qui soit adaptable dans tous les villages.
37:38Et on est tombé sur cette idée d'épicerie participative
37:41qui nous a semblé être la bonne solution puisque
37:43c'est une solution de commerce qui s'affranchit de logique de rentabilité économique.
37:48Et donc, qu'on peut mettre dans n'importe quel petit village,
37:51y compris comme ici à Aurillac où il y a 220 habitants,
37:53mais on a aussi des épiceries participatives dans des villages qui ont 70 habitants.
37:59Et donc, c'est pour ça qu'on aime beaucoup ce modèle d'épicerie participative.
38:03Ce soir, Mme Le Maire a organisé avec les habitants une réunion publique.
38:08Près d'un quart du village s'est déplacé.
38:11Je pense qu'on peut être fiers parce que vous êtes nombreux dans la salle.
38:15Et ce qui prouve qu'il y a forcément, je pense, un besoin.
38:19Et si on est suffisamment nombreux, on peut y arriver.
38:23Le sens de Bouche Ton Coq, c'est d'apporter des projets qui reposent sur l'engagement citoyen.
38:28C'est-à-dire que ça ne nous intéresse pas beaucoup d'aider les habitants.
38:32Nous, ce qu'on veut, c'est vous donner les moyens de mettre en place des projets qui vous ressemblent.
38:37En fait, une épicerie participative, vous supprimez d'une part le salaire, d'autre part le loyer.
38:43Et donc, les deux principales charges qui pèsent sur un commerce,
38:45si vous n'avez pas de charges, vous n'avez pas besoin de dégager de marge.
38:49Et donc, les produits sont revendus dans l'épicerie au prix de l'épicerie participative.
38:55C'est-à-dire que vous n'avez pas besoin de dégager de marge.
38:57Vous n'avez pas besoin de dégager de marge.
38:59Et donc, les produits sont revendus dans l'épicerie au prix auquel ils ont été achetés.
39:03La contrepartie, c'est que les habitants doivent mettre la main à la pâte.
39:08Il faut donner deux heures de son temps par mois.
39:10Pour être client, il faut être adhérent.
39:13C'est une équanone.
39:15Les interrogations sont nombreuses.
39:17Comment ça va se passer ? Si je suis intéressé par l'informatique, par exemple, on va prendre rendez-vous avec vous ?
39:22Les produits restent propriétaires des producteurs.
39:24Ce sont les associations qui achètent les produits à l'avance.
39:28Des questions très pertinentes, des réponses rassurantes.
39:32Et on fait la queue pour s'inscrire sur la liste des volontaires.
39:35Je suis très intéressé. Je lui passerai certainement plus de deux heures par mois.
39:40Moi, je n'ai pas d'espoir, oui, toujours.
39:43Quand il y a une volonté, il y a un chemin.
39:45Donc, normalement, on devrait y arriver.
39:47J'espère, en tout cas.
39:55À quelques kilomètres du lac de Serre-Ponçon, Châteauroux-les-Alpes, 1250 habitants.
40:03Ce joli village de montagne a de quoi faire désenvieux.
40:07Non seulement, il possède une épicerie,
40:12mais elle vient en plus de remporter le titre de meilleure épicerie fine de France.
40:19À sa tête, Delphine.
40:22À sa tête, Delphine, 24 ans.
40:26Vous êtes au courant qu'elle vient d'être élue meilleure épicière de France ?
40:29Oui, bien sûr, je suis satisfait, évidemment.
40:33Et c'est bien mérité, d'ailleurs.
40:35Quand on rentre ici, on n'arrête pas d'être tenté.
40:38Il y a tellement de bonnes choses.
40:40Je veux bien du lard nature, s'il te plaît.
40:43Ça fait quelques années maintenant qu'on vient et vraiment, c'est le bonheur.
40:47Franchement, c'est le bonheur de faire ses courses ici.
40:49Il y a le fromage blanc, mais pas que, les fromages aussi, les fromages locaux,
40:53les charcuteries qui sont excellentes, les plateaux de raclette qui sont à tomber,
40:57les plateaux apéros qui sont très bons, très bien présentés.
41:00À chaque fois qu'on en apporte et que des amis viennent nous voir,
41:02ils se disent, vous avez une chance incroyable.
41:04Donc on en profite.
41:06Delphine, originaire du village, n'avait que 20 ans lorsqu'elle a repris l'épicerie de sa tante
41:11après des études de commerce.
41:13Je savais que j'allais avoir un accompagnement de ma tante
41:15parce qu'en fait, sortie d'école, c'est bien beau, on a la théorie, mais on n'a pas la pratique.
41:21Elle m'a aidée une saison d'été à mes côtés, on l'a fait ensemble.
41:25Et puis c'était à moi de mettre ma touche.
41:27Ici, c'est tout local, donc on retrouve plusieurs producteurs.
41:31En l'occurrence, le producteur le plus médaillé qu'on a dans le magasin,
41:35le ketchup du Kéra.
41:37C'est un ketchup local à base de cynorhodon.
41:41Ça, c'est une pâte à tartiner aussi qui a eu un prix cette année.
41:43C'est des producteurs de noisettes, donc comment vous dire que le goût de la noisette y est.
41:48Ça, c'est le petit côté épicerie fine aussi.
41:51On va avoir des petits assemblages pour faire les soupes.
41:54On va avoir l'ail noir qui est très tendance en ce moment.
41:58Voilà les fruits et légumes, c'est tout le frais.
42:00Des produits qui viennent autant d'Italie que de France.
42:03La qualité italienne est juste incroyable.
42:06Vous pouvez le voir au Clémentine.
42:08Et après, on a la coupe fromage charcuterie,
42:10une des plus grosses ventes, donc quotidienne pour le coup,
42:14parce qu'on ne travaille que sur du frais.
42:16Je dirais qu'à chaque fois, je découvre des nouvelles saveurs.
42:20Je me remémore le goût des tomates, je me remémore le goût du saucisson.
42:24Et en fait, je suis incapable maintenant d'aller acheter du fromage ailleurs que chez Delphine.
42:29Au printemps dernier, Delphine entend parler du concours de la meilleure épicerie de France.
42:36J'ai regardé les questions.
42:37Puis je me suis dit, allez, je vais répondre aux questions pour m'entraîner.
42:40Et ils me demandaient des photos.
42:43Du coup, j'ai dit, bon, de toute façon, une épicerie de village,
42:47le cliché des épiceries de montagne, ça ne marchera pas.
42:51Donc, je n'ai pas de quoi m'inquiéter.
42:53On ne sera jamais sélectionné.
42:55Donc, quelques semaines après, je reçois un mail qui disait comme quoi on était meilleure épicerie de France.
43:01Je me suis dit, c'est un spam.
43:03Ils ont volé les adresses.
43:08Et ça a été le bouche à oreille sur les clients.
43:11Ils étaient euphoriques.
43:13Et eux se rendaient vraiment compte de la chose.
43:15Moi, pas du tout.
43:17Ce qui leur a plu, en l'occurrence, c'est la proximité, qu'on soit une épicerie de village et qu'on soit un service aussi.
43:24Il fallait quand même qu'il y ait des produits régionaux.
43:28Et puis après, il y a aussi les plateaux qui ne sont pas forcément communs.
43:31Et puis, le fait que j'ai repris l'épicerie pour mes 20 ans, c'est vrai que ça a été un peu la stupeur pour le jury.
43:39Et ça a beaucoup plu.
43:46Loin de prendre la grosse tête, la future maman est sur tous les fronts.
43:51Elle déneige le trottoir.
43:53Elle met les bons produits en rayon.
43:55Et elle rend visite à ses producteurs préférés.
43:57Pour aller chercher ses commandes et découvrir les dernières nouveautés.
44:02Et coucou, ça va ?
44:04Ça va et toi ?
44:05Oui.
44:06Là, c'est les grosses truites.
44:09Nous, on élève et on transforme la truite arc-en-ciel ici.
44:13J'ai déjà le masque.
44:14J'ai déjà le cul violé.
44:16Ça, c'est les filets fumés tranchés que Delphine vend dans son épicerie.
44:20C'est des clients qui viennent exprès pour les filets de truite de la ferme à Coca-Cola.
44:26C'est vrai, c'est vrai.
44:28C'est notre saumon de Noël pour nous, chez nous.
44:31Et puis l'été, t'en prends pas mal aussi.
44:34De toute façon, c'est hyper saisonnier.
44:36Noël, l'été et un petit peu en février.
44:40À 10 kilomètres de là, la fromagerie de l'Adurance.
44:44Plusieurs fois médaillée et fournisseuse.
44:46Moi, je viens souvent quand je suis en rupture et que tout ce qu'ils m'ont livré, je l'ai vendu.
44:51Et je viens souvent me ravitailler, surtout en raclette, du coup, l'hiver.
44:56Là, c'est le coffre-fort.
44:59Alors, il n'y a pas beaucoup de raclette.
45:03Si on vous dit qu'on est en rupture de stock, on est en rupture de stock.
45:06Comment ça ?
45:07Comment ça ?
45:08C'est le coffre-fort.
45:10C'est le coffre-fort.
45:11C'est le coffre-fort.
45:12C'est le coffre-fort.
45:13C'est le coffre-fort.
45:14C'est le coffre-fort.
45:15Comment ça ?
45:16Comment ça, on est en rupture de stock ?
45:18Elle est gouttue, elle est extrêmement fondante, donc elle fond bien, c'est-à-dire qu'elle ne va pas trier le gras.
45:24Et on ne va pas avoir un côté gras et un côté fromage.
45:27C'est vraiment le fromage coulant.
45:29Et puis après, ils font plein de raclettes aromatisées.
45:32On a l'ail des ours, la sarriette, le trois-pommes, le piment d'Espelette, la truffe d'été.
45:39C'est celle qu'on me demande depuis le mi-octobre et que je sors que pour les fêtes.
45:43Et après, les nouveautés, là, c'est celle de Maurice.
45:46Ah, ça, je ne savais pas.
45:48À la prochaine, à la carte.
45:51Renouveler sa carte et proposer des produits toujours plus étonnants, c'est ce qui passionne la jeune épicière.
45:59Allô, ça va bien ?
46:01Elle vient découvrir la nouvelle bière de Clément, un ami-brasseur.
46:06Alors ça, c'est notre bière éphémère.
46:08C'est un brassin de Noël, qui est donc une bière en braie au blé fumé.
46:13Avec dedans des écorces de yuzu, des fèves de tonka et des gousses de vanille.
46:18Donc on est sur quelque chose d'assez rond, assez épicé, avec des notes d'agrumes assez sympas.
46:25Il m'avait présenté le projet, donc il ne reste plus qu'à goûter, avant de récupérer les cartons.
46:31Parce que si ce n'est pas bon, on ne récupère pas.
46:34Toujours goûter.
46:35Oui, toujours goûter, c'est le maître mot.
46:37Dans l'épicerie, j'ai tout goûté.
46:39C'est ça le secret aussi, il faut toujours goûter le produit.
46:44Qu'est-ce que tu en penses ?
46:47C'est un petit fruit.
46:52Le yuzu et la fève de tonka et la vanille, on sait que ça matche déjà ensemble.
46:56Le tonka est bien maîtrisé, je pense.
46:58Tu peux l'associer à le vin chaud.
47:00Oui, c'est un peu ça. C'est une bière froide, du coup.
47:04Oui, mais par contre…
47:06Mais sans le côté cannelle et pain d'épices, qu'on n'aime pas avec mon associé.
47:11Donc on s'est tourné vers quelque chose de plus exotique.
47:13Ça change aussi, oui.
47:14Là, il travaille en profondeur et du coup, ça fait vraiment comme un vin.
47:18On va avoir les premières saveurs et les deuxièmes saveurs, et ainsi de suite.
47:23Elle s'y connaît bien en bière.
47:24On a eu du mal à se placer dans son rayon parce qu'il était bien garni avec des très bonnes bières.
47:29Et il a fallu qu'on y fasse notre place.
47:32Et j'avoue que ça a été pas dur de convaincre Delphine,
47:36mais dur d'arriver à un niveau d'exigence qui permette de se sentir légitime
47:40à avoir sa place dans un rayon comme celui-là.
47:44Attends, on veut un ou deux, du coup ?
47:45Deux, ouais.
47:46Attends, je te peux te prendre.
47:50On va pas faire porter une femme ensemble. Elle est pas sauvage.
47:52Je me sens inutile.
47:57Du côté de Chambéry, les tournées continuent.
48:01Quel que soit le temps, la vagabonde dessert les hameaux les plus éloignés.
48:07Pour certaines personnes, l'épicerie ambulante est devenue essentielle.
48:12Bah oui, parce que moi je peux pas descendre, j'ai pas de facilité, j'ai mon mari qui est malade.
48:17C'est compliqué pour moi de descendre.
48:20Je peux descendre que lundi après-midi quand il y a des assistantes de vie.
48:26Donc c'est pratique.
48:27Pour moi c'est bien et en plus on a des fournisseurs très gentils.
48:37On est content de vous retrouver toutes les semaines en tout cas.
48:42À la semaine prochaine. Au revoir.
48:50Pour réussir leur changement de vie, Francine et Fabien ont pu compter sur deux organismes,
48:55France Active et Einoval.
48:59Bonjour Francine. Bonjour Fabien.
49:01France Active s'est porté garant auprès des banques
49:04et Einoval les a aidés à élaborer un business plan et les a suivis pendant plusieurs mois.
49:10Parce que le business plan, la première fois qu'on nous en a parlé, on s'est demandé ce que c'était.
49:13On s'est dit mais de quoi ils nous parlent.
49:15On s'est dit mais alors on est mal barrés là.
49:18Là on est en train de faire le bilan de la deuxième année.
49:20On peut se rendre compte qu'on est à peu près à 30% au-dessus du chiffre d'affaires de la première année.
49:24Donc on est plutôt content.
49:27On sent qu'on a posé des bases avec notre clientèle.
49:31En tout cas nous ce qui nous plaît c'est de voir que c'est un projet qui vit.
49:34Et Dieu sait qu'il y en a beaucoup des projets d'itinérance sur l'épicerie.
49:40Mais il n'y en a pas beaucoup qui arrivent à en vivre aussi bien que vous.
49:44C'est que vous avez bien su mener votre barque.
49:46Et que le territoire en plus était vraiment le bon endroit pour porter ça.
49:51Pour se dégager un deuxième salaire, le couple a un nouveau projet.
49:56Décliner la vagabonde en épicerie fixe avec les mêmes produits locaux.
50:01Un village est déjà très intéressé.
50:04L'ouverture devrait avoir lieu prochainement.
50:10Les épiceries participatives séduisent de plus en plus.
50:14Bientôt 200 communes auront rejoint ce mouvement citoyen.
50:21Grâce au succès de son épicerie, Delphine a réussi à créer un emploi.
50:26Elle a embauché Gaëlle, une habitante de Châteauroux-les-Alpes.
50:31Sa nouvelle idée, créer un site internet pour vendre ses bons produits dans toute la France.
50:39A Vienne-le-Château, l'espoir renaît.
50:42Amandine et son compagnon sont bien décidés à redonner vie à l'épicerie du village.
50:48On a plein de projets.
50:50Ici, il y aurait de la petite restauration, une épicerie solidaire avec tous les producteurs locaux.
50:55Et des animations, des cinémas une fois par semaine et des ateliers culinaires pour les Ehpad.
51:02En un an, l'enseigne d'épicerie autonome a ouvert une trentaine de points de vente.
51:07Son ambition, devenir le leader de la distribution alimentaire dans le monde rural.
51:12Avec plusieurs centaines d'épiceries partout en France.
51:16L'aventure de la famille Gosselin n'est pas prête de s'arrêter.
51:24Naël a déjà choisi son futur métier.
51:45Je suis sûre qu'il fait meilleur ici qu'en bas.
51:47Bonne randonnée.
51:48Au revoir, caméraman.
51:49Allez.
51:52La quelle 5, sur la télé ou comment ?
51:54Oui !
51:55Ah bon !
51:56Petit selfie, avec le panneau !
51:58Avec le panneau !
51:59Eh oui !

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