Cyril Hanouna - Un journaliste raconte son entretien avec un haut dirigeant du Hezbollah

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Transcription
00:00Vous nous l'avez dit, il y a un instant vous avez donc rencontré le numéro 2, le venu numéro 1 du Hezbollah.
00:06Juste, avant d'y aller, vous aviez quel a priori ?
00:10Écoutez, quand on est journaliste et qu'on a la chance de rencontrer un personnage assez discret, difficile à voir,
00:17et qui a un rôle local, régional, qui joue un rôle dans des événements qui peuvent produire la paix ou la guerre au Liban,
00:28on considère bon qu'on a une chance, qu'on a beaucoup de chance.
00:31Il se trouve que, vous savez, les journalistes c'est un peu comme les militaires, on dit qu'à un général qui n'a pas de chance,
00:35il ne faut pas lui donner à commander une armée.
00:38Les journalistes doivent avoir de la chance de temps en temps.
00:40Pourquoi il vous a dit oui ?
00:41C'est ce que j'allais vous expliquer.
00:42C'est que j'y suis allé au moment où Israël et le Hamas avaient signé leur première trêve.
00:47Et là, les gens voulaient parler, les gens avaient des messages à envoyer.
00:50Vous voyez, c'est dans ces cas-là, les gens veulent parler.
00:53Et j'ai eu la chance d'y arriver.
00:55Juste à ce moment-là, les portes se sont ouvertes.
00:57Et j'avoue que c'était une discussion et une rencontre professionnellement très intéressante.
01:03Vraiment, c'est quoi ? Vous étiez impressionné ? Vous avez eu...
01:06Vous étiez un peu... Vous étiez tendu ?
01:09Impressionné... Enfin, voilà, ce n'est pas le premier dirigeant que je rencontre.
01:14Mais ce qui est intéressant, c'est d'essayer d'amorcer un dialogue avec quelqu'un qui ne parle pas le français mais qui le comprend.
01:21J'ai vite compris qu'il comprenait le français, en fait.
01:23J'avais un interprète en arabe, bien sûr, et on a initié un échange et on se dit qu'on va sur une autre planète.
01:30Et tout d'un coup, vous sentez, vous êtes journaliste, vous sentez que vous amorcez le dialogue
01:36et la personne qui est sur l'autre planète que vous, vous comprenez à un moment donné que le dialogue s'instaure
01:41et qu'on peut échanger, dialoguer des arguments et c'est intéressant.
01:47Vous aviez un terroriste en face de vous ou pas ?
01:49Non, je n'avais pas un terroriste, j'avais un intellectuel.
01:51Ah oui ?
01:52Un intellectuel, un chat spirituel.
01:54C'est compliqué à entendre ça.
01:56C'est difficilement audible.
01:58C'est fou d'entendre ça, c'est vrai.
02:00Je voudrais rappeler que les pires des terroristes sont des intellectuels.
02:02Oui, les pires, exactement.
02:04C'est toujours au nom d'un d'autre.
02:06C'est pour ça que quand Méridien Craffray m'a dit au début de l'interview « j'ai rencontré quelqu'un de très intelligent »,
02:11j'ai dit « c'est pire, c'est une mauvaise nouvelle ».
02:13C'est une très mauvaise nouvelle, on aurait préféré qu'il me dise « j'ai rencontré quelqu'un qui était un abruti fini ».
02:18Mais c'est vrai que quand vous nous avez dit « c'est quelqu'un qui a une vision, qui a un plan, qui sait où il va et qui est extrêmement intelligent »,
02:26on s'est dit « on est dans une plus grosse panade que celle qu'on croit ».

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