Sébastien Chenu, député RN du Nord, vice-président du RN est l'invité du Grand entretien ce mercredi 2 octobre. Il assure que la France "peut faire entendre sa voix" et qu'elle doit "montrer un soutien inébranlable à Israël qui lutte contre le terrorisme et contre l’islamisme".
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00:00Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin le vice-président du Rassemblement National,
00:05député RN du Nord.
00:06Vos questions et réactions au 01 45 24 7000 et sur l'application de Radio France.
00:13Sébastien Chenu, bonjour.
00:15Bonjour.
00:16Et bienvenue à ce micro au lendemain du discours de politique générale de Michel Barnier.
00:20On va en parler dans quelques instants, mais d'abord, le Proche-Orient qui s'embrase
00:26après l'assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, jeudi dernier et les bombardements
00:31lancés par Israël sur le Liban.
00:33L'Iran a réagi en envoyant près de 200 missiles balistiques sur Israël hier vers
00:4019h heure française.
00:42Comment arrêter l'escalade ? La France peut-elle faire entendre sa voix ?
00:47Bien sûr que la France peut faire entendre sa voix.
00:50D'abord, en réaffirmant, et je sais que le ministre des Affaires étrangères est
00:54allé au Liban hier, il a eu raison, en soutenant le Liban agressé, cannibalisé, abîmé par
01:02le Hezbollah chaque jour davantage.
01:04Et puis évidemment, en condamnant les attaques de l'Iran faites contre Israël, c'est-à-dire
01:10en soutenant Israël, en continuant à soutenir Israël qui se défend non seulement contre
01:16des terroristes, mais aussi contre des voisins qui veulent les exterminer.
01:19Et donc je crois que la voie de la France, c'est de montrer un soutien inébranlable
01:25face à Israël.
01:26Pas, je ne dis jamais un soutien inconditionnel, parce que je pense que le seul pays qui mérite
01:31un soutien inconditionnel, c'est notre propre pays, c'est la France, mais un soutien inébranlable
01:36face à Israël qui lutte contre le terrorisme et qui lutte contre l'islamisme.
01:40Israël a promis de répliquer aux tirs de missiles iraniens, ils paieront, a dit le
01:45porte-parole de l'armée israélienne, est-ce que vous soutenez ou vous soutiendrez une
01:48riposte d'Israël sur l'Iran ?
01:50Mais comment ne pas soutenir un peuple qui se défend ? Comment ne pas soutenir une démocratie
01:55qui est agressée ? On est à un an des attaques du 7 octobre, de ces centaines de victimes,
02:02on a des otages qui sont encore pris dans les mains des terroristes du Hamas.
02:07Comment ne pas soutenir Israël ? Évidemment qu'Israël, attaqué par l'Iran, Israël
02:13attaqué par le Hamas, Israël attaqué aussi au Liban par le Hezbollah, en réalité, doit
02:22et peut se défendre, il y a un cadre, il y a un cadre juridique dans lequel, évidemment…
02:26Il est respecté le cadre juridique ?
02:29En tout cas, il faut appeler à ce qu'il le soit chaque jour davantage…
02:32Le Liban, il est respecté le cadre juridique ?
02:34En particulier, c'est vrai, une certaine retenue d'Israël vis-à-vis des populations
02:38civiles, il y a un cadre, il faut que les répliques d'Israël se fassent.
02:43Dans ce cas, il y a une résolution, je crois que c'est la résolution 1701 de l'ONU
02:48sur les bombardements et les stratégies de guerre qui doivent être respectées.
02:54Michel Barnier, hier, a appelé à faire cesser les hostilités au Liban, vous appelez vous
02:58aussi ? Israël a cessé les bombardements et les incursions terrestres au Liban ou il
03:01faut qu'il continue ?
03:02L'arrêt des bombardements ne peut se faire qu'à partir du moment où il y a un plan
03:05politique derrière, où il y a une solution politique derrière.
03:08On ne peut pas juste dire arrêtez les bombardements et rentrez chez vous, ça ne peut pas fonctionner.
03:12Et ça ne fonctionnera pas.
03:13Benjamin Netanyahou a un plan politique ?
03:14En tous les cas, il va falloir qu'il y ait un plan politique et c'est là où la France
03:19peut probablement jouer.
03:20Parce que la France est à la fois amie d'Israël, amie du Liban, oui, nous avons un rôle à
03:25jouer.
03:26Si on dit simplement à Netanyahou d'arrêter les bombardements, c'est inentendable pour
03:29lui.
03:30Il faut un plan politique, il faut un plan politique d'abord pour aider le Liban aussi,
03:33pour l'aider à se reconstruire demain, pour l'aider à mettre en place un régime démocratique,
03:38l'épauler, l'accompagner dans ce processus à venir.
03:40C'est essentiel.
03:41La France a un mot à dire, un rôle à jouer, c'est une évidence.
03:45Sébastien Chenu, venons-en donc maintenant au discours de politique générale de Michel
03:49Barnier.
03:50Une heure et demie de discours, un exposé de cinq chantiers prioritaires qu'on va détailler.
03:55Mais d'abord, une question simple, rituelle, avez-vous trouvé ce discours à la hauteur
04:01de la situation politique, inédite tout de même de la France ?
04:05C'était quand même le grand méchant flou.
04:09Michel Barnier a cherché un peu à nous endormir, à zigzaguer entre les lignes rouges définies
04:16par les différents groupes politiques, à gagner du temps aussi, probablement, ça
04:20se voyait.
04:21Et de tout ça, il ressort quelque chose, une impression qui n'est pas très claire.
04:24On ne sait pas très bien jusqu'où il veut aller, jusqu'où il veut aller sur le pouvoir
04:28d'achat des Français, sur la sécurité, sur l'immigration.
04:31Il a fait des impasses aussi terribles.
04:34Je l'entendrais quelques jours avant le discours de l'Assemblée nationale dire par exemple
04:38« une de mes priorités c'est le grand âge ». Pourquoi pas ? Il n'en a absolument
04:41pas reparlé, absolument pas reparlé dans son discours de politique générale.
04:46Donc on sent quand même un Premier ministre dont le cap est assez flou, dont les propositions
04:51restent très incertaines.
04:52Marine Le Pen, après le discours, a dénoncé une coalition du vide et du cynisme, fustigeant
04:57les arrangements, les désistements et les combines qui ont mené à la nomination de
05:00Michel Barnier.
05:01Les mots sont durs.
05:02Le vide, le cynisme, les arrangements.
05:04Et pourtant, vous ne censurez pas.
05:06Mais parce que non, on ne veut pas rajouter du chaos politique à cette situation que
05:11traverse le pays.
05:12On est dans une situation extrêmement difficile, les finances publiques sont exsangues, l'insécurité
05:18est particulièrement importante dans notre pays avec des faits de société qui terrorisent
05:23les Français chaque jour.
05:24On a quand même une situation très abîmée du pays.
05:28On ne va pas rajouter du chaos politique.
05:29Donc nous, on a dit, on laisse Michel Barnier nous proposer ses pistes.
05:33On l'a vu hier, ça nous semble un peu court.
05:35Moi, je dirais qu'il n'a pas marqué un point hier.
05:37On lui laisse élaborer maintenant le budget, c'est-à-dire la déclinaison de ses grandes
05:42orientations politiques.
05:43Mais sincèrement, tout ça me paraît pour le moins très déceptif.
05:47Mais n'est-ce pas une fausse menace au fond ? La censure, c'est votre manière de dire
05:54qu'on va censurer, mais au fond, il vous va bien, ce gouvernement de Michel Barnier,
05:58non ?
05:59Non, parce que, j'allais dire, si Michel Barnier prend conscience d'un certain nombre
06:03de sujets sur lesquels il faut bouger, par exemple, je vois que sur la lutte contre la
06:07fraude et les quart d'Itale biométriques, il a retenu nos propositions.
06:11Donc si ça permet d'ouvrir les yeux sur un certain nombre de sujets, très bien.
06:14Ça veut dire que ce sera toujours ça de gagné pour les Français.
06:17Mais si à côté, c'est un Premier ministre qui finit par tondre les sociétés, les ménages,
06:23la France du travail à travers l'impôt, parce qu'on ne sait pas jusqu'où, j'ai
06:27écouté le ministre des Finances chez un de vos confrères dernièrement, on ne sait
06:30pas ce qu'ils veulent faire, jusqu'où ils veulent le faire, alors là, ce sera difficile.
06:34Et puis, il n'y a pas de rupture franche avec le macronisme.
06:38En fait, on voit bien que tout ça, ce sont des zigzags, mais il n'y a pas de rupture
06:41avec le macronisme.
06:42Sébastien Chenu, quand vous entendez Bruno Retailleau vouloir le retour de la double
06:46peine, un référendum sur l'immigration, remettre en cause l'état de droit, qu'y-a-t-il
06:51de différent avec ce que vous dites, vous, au Rassemblement National ? Lors, la valette
06:55elle-même, députée RN, l'a reconnue.
06:58Quand on écoute Bruno Retailleau, on a l'impression que c'est un porte-parole du Rassemblement
07:02National.
07:03Vous assumez cette proximité-là ?
07:05C'est vrai que Bruno Retailleau reprend dans son discours beaucoup de nos propositions,
07:10de nos arguments ou de nos positionnements.
07:12Mais ça, c'est le verbe.
07:14Et encore une fois, si vous voulez, moi je me souviens d'un Bruno Retailleau, par exemple,
07:18très hostile à la construction européenne, souverainiste avec Philippe Devilliers.
07:21Aujourd'hui, il siège dans un gouvernement dont le ministre des Affaires européennes
07:24est probablement l'incarnation du fédéralisme.
07:27Jean-Noël Barraud est l'incarnation familiale, intellectuelle du fédéralisme.
07:32Donc, les discours de Bruno Retailleau ne vont pas suffire.
07:35J'ai vu aussi que Michel Barnier l'avait, si ce n'est recadré, il l'avait borné en
07:41tous les cas.
07:42Il le borne en lui mettant, de toutes façons, à ses côtés un garde des Sceaux.
07:45Ça pourrait être un porte-parole du Rassemblement national ?
07:48Vous reprenez ce qu'a dit Laure Lavallette hier ?
07:51Pas un porte-parole du Rassemblement national, parce qu'il va falloir à Bruno Retailleau
07:54une sacrée dose de courage dans un gouvernement construit pour que tout ça n'aille pas au
08:00bout des logiques.
08:01En fait, ce que je crois, c'est qu'il pense que dire, c'est faire.
08:05Et c'est souvent la faiblesse de ceux qui nous dirigent depuis des années.
08:08Ils pensent que dire, c'est faire et ensuite, ils sont obligés de ne pas aller au bout
08:13de certaines logiques parce qu'ils composent, ils négocient, ils renoncent.
08:18Et moi, je crois que…
08:19C'est un gouvernement de compromis, il l'a dit Michel Barnier.
08:23C'est bien le souci, c'est que dans ce gouvernement, et c'est bien ce qu'on a
08:26dénoncé, c'est qu'il n'y aura pas de capacité à aller au bout d'un certain
08:30nombre de logiques et aller au bout de la rupture avec le macronisme.
08:34Oui, mais de fait, personne n'a la majorité absolue, ni vous, ni eux.
08:37Certes, mais les Français ont fait passer des messages.
08:39Les Français ont fait passer des messages.
08:41Moi, je crois qu'il y a des majorités trouvables sur des sujets.
08:44Nous, on a fait un certain nombre de propositions, mais regardez…
08:47Des messages, notamment le Front républicain qui a marché.
08:50Sébastien Chouinier, vous en avez pris…
08:51C'était un message, non ?
08:52C'était plutôt une façon de contourner par des arguties politiques la volonté exprimée
08:59par les Français dès le premier tour.
09:00Mais je note par exemple, Michel Barnier parle, assez vaguement d'ailleurs, du pouvoir
09:05d'achat des Français.
09:06Et puis, sa réponse, pour l'instant, c'était d'avancer la revalorisation du SMIC prévue
09:11en janvier à novembre.
09:13Je ne crois pas que ce soit une politique.
09:15Je pense qu'il a juste avancé quelques mois une revalorisation du SMIC.
09:20Mais le pouvoir d'achat, moi, j'aurais attendu de Michel Barnier qu'il dise, puisqu'il
09:23a parlé des partenaires sociaux, réunissons les partenaires sociaux, travaillons sur l'augmentation
09:28des salaires des Français jusqu'à trois fois le SMIC en échange de gel de cotisation patronale.
09:32Et puis, allons-y pour donner de l'oxygène à la France du travail.
09:36Rien.
09:37En fait, à part cette revalorisation du SMIC avancée, ce n'est pas ça une politique
09:41du pouvoir d'achat.
09:42Sébastien Chenu, Michel Barnier, a rappelé que la véritable épée de Damoclès était
09:46notre dette financière colossale.
09:48Il a annoncé souhaiter ramener le déficit à 5% en 2025, 3% en 2029 et pour lui, le
09:57premier remède doit être la réduction des dépenses et la fin de l'argent magique.
10:01Pour l'instant, on n'a pas le détail des mesures.
10:03Mais est-ce que vous partagez l'objectif ?
10:06Son objectif, il est assez intenable pour plusieurs raisons.
10:11D'abord, il l'a dit lui-même, il a fait une réponse assez crue à la Gabrielle Attal
10:15où il a souligné qu'il héritait d'une situation qui avait été créée par ses
10:19prédécesseurs.
10:20Mais le problème, c'est que Michel Barnier fait partie de ses prédécesseurs.
10:23Il n'a pas lui-même gouverné, mais ses amis ont accompagné finalement cette politique
10:29durant toutes ces années.
10:30Donc c'est leur héritage commun.
10:31Demain, revenir à un déficit de 5% me semble un peu audacieux.
10:37Alors, on n'a pas les mesures précises, mais il me semble un peu audacieux dans le
10:40sens où il n'ouvre pas un certain nombre de dossiers de dépenses taboues.
10:45On a souvent parlé des dépenses de l'immigration, mais ce ne sont pas les seules de dépenses
10:50taboues sur lesquelles il y aurait des économies importantes et pérennes à réaliser.
10:55Il refuse de les ouvrir.
10:57Comme quoi, à part l'immigration ?
10:58Par exemple, les énergies intermittentes.
11:02Moi, j'ai vu que dans le projet de budget, l'un des seuls budgets en hausse, c'est
11:06par exemple l'éolien et notamment l'éolien en mer.
11:09Là, qui va mobiliser 500 millions d'euros ?
11:11Il a parlé également de la dette écologique.
11:13Il a dit qu'il n'y a pas que la dette financière et la dette écologique.
11:15Elle n'existe pas la dette écologique ?
11:16Si, probablement.
11:17Mais là, c'est autre chose.
11:18Moi, je vous parle des énergies intermittentes qui coûtent beaucoup d'argent aux Français.
11:22Les parcs éoliens en mer, ce sera 500 millions d'euros de plus dans le budget, avec une
11:27très faible capacité de résultat.
11:29Donc, je veux bien qu'on ait des objectifs écologiques, mais il faut y mettre les moyens
11:32et des moyens efficaces.
11:34Or, je considère qu'aujourd'hui, ce gouvernement a pris, là encore, de mauvais chemins.
11:38Et là aussi, il y a des économies à réaliser.
11:40Alors, Michel Barnier, vous le savez, a demandé hier une contribution exceptionnelle aux Français
11:44les plus fortunés, ainsi qu'une participation au redressement collectif.
11:47Ce sont ces mots aux grandes et très grandes entreprises qui réalisent des profits importants.
11:51Vous, vous avez indiqué pas de hausse d'impôts, ligne rouge, pas de hausse d'impôts.
11:55Là, il y a une hausse d'impôts.
11:56Vous voterez contre ?
11:57Non, mais nous, ce qu'on ne veut pas, c'est qu'on s'appuie sur ce qui fait tenir aujourd'hui
12:03notre économie, c'est-à-dire la France du travail et les PME, les TPE, les entreprises
12:08qui aujourd'hui ont déjà un certain nombre de difficultés pour, finalement, venir essayer
12:14de combler les trous du budget.
12:15Donc, si Michel Barnier, et c'est là où on ne sait pas où ils veulent mettre le curseur.
12:19Et ce matin, je n'étais pas rassuré en écoutant Antoine Armand.
12:22Si Michel Barnier, à un moment, met le curseur à un niveau qui nous semble inacceptable,
12:27c'est la ligne rouge.
12:28Mais c'est quoi le niveau inacceptable ?
12:30Vous avez parlé du grand méchant flou pour le discours de Michel Barnier sur cette question.
12:34Des surprofits ou de taxer les plus riches, vous êtes également flou au rassemblement
12:39de réserves.
12:40Ce n'est pas très clair.
12:41Vous voulez ou non taxer les plus riches ?
12:42Non, sur les surprofits, on l'a demandé.
12:43Et je rappelle que dans la dernière législature, c'est le Modem et la gauche qui ont empêché
12:48de faire aboutir notre proposition sur les surprofits.
12:50C'est-à-dire pas des profits, il est normal qu'une entreprise fasse des profits, mais
12:53des surprofits, c'est-à-dire des résultats qui sont faits en dehors de la stratégie
12:57d'entreprise.
12:58Sur la contribution exceptionnelle aux Français les plus fortunés, vous voulez qu'ils
13:01fassent une contribution exceptionnelle ?
13:02Oui ou non ?
13:03Mais c'est quoi les Français les plus fortunés ?
13:05Moi, je reprends par exemple, François Hollande disait qu'on est riche à partir de 4000
13:08euros.
13:09Ça ne me semble pas être totalement juste.
13:11Donc, où met le curseur ?
13:14Où le Premier ministre met-il le curseur ?
13:16Et je me méfie de politiques qui commencent par dire qu'on va faire payer les Français
13:21les plus fortunés sans nous expliquer qui ils sont et qui, à la fin, on l'a vu avec
13:25beaucoup de ménages notamment, qui aujourd'hui sont mis à contribution, et bien qui touchent
13:30tout le monde.
13:31Les 0,001% des plus riches, il faut qu'ils fassent une contribution exceptionnelle ou
13:36non ?
13:37Mais probablement qu'il faut faire en sorte de revoir notre fiscalité et mettre à contribution
13:42ceux qui peuvent encore le faire.
13:44Mais attention là où on met la barrière, où on met le curseur, comme je l'ai dit.
13:48Et je pense que ce n'est pas clair.
13:50Et quand ce n'est pas clair, on connaît la chanson, quand c'est flou, quand c'est le
13:55grand méchant flou, c'est qu'il y a un grand méchant loup.
13:57Il faut citer Martine Aubry.
13:58J'améliore même.
13:59Et on passe au standard d'Inter, on change de sujet.
14:03Jean-Paul, bonjour.
14:04Oui, bonjour.
14:05Je vous remercie de me prendre la question.
14:08Je vous en prie, soyez les bienvenus.
14:10Voilà, je voudrais vous parler d'un sujet qui me tient à cœur, au sujet de la loi
14:17sur la fin de vie.
14:18Je voudrais demander à M. Chenu de me donner leur position et de faire en sorte que cette
14:24loi finisse par aboutir.
14:26Vous vous en doutez, je me sens très concerné, bien sûr, et je voudrais aussi qu'on parle
14:35de cette loi et qu'enfin elle puisse aboutir.
14:39Je voudrais lui demander de relever le drapeau et qu'enfin cette loi aboutisse, ça me serait
14:45d'un grand soulagement.
14:46Je vous remercie.
14:47Vous l'attendez, cette loi, Jean-Paul ?
14:48Je l'attends, oui, bien sûr, je l'attends, je la souhaite, je l'espère.
14:52Je voudrais aussi qu'on foute la paix aux gens qui donnent beaucoup d'amour, qui aident
14:59les gens à partir, des gens comme moi qui ne demandent qu'à partir, en fait.
15:04Merci, Jean-Paul.
15:05Merci infiniment pour votre question, votre témoignage.
15:08On a entendu votre émotion, Sébastien Chenu vous répond.
15:11Bonjour, monsieur, et merci d'attirer notre attention sur cette problématique douloureuse.
15:17Moi, je n'ai pas de leçons à donner en la matière, j'ai quelques idées.
15:22La première, c'est que je pense que le développement des soins palliatifs est la première porte
15:27d'entrée pour pouvoir répondre à la question d'une fin de vie digne et sans souffrance.
15:33Les soins palliatifs, les unités de soins palliatifs ne sont pas dans tous les départements
15:38de France, ne sont pas dans tous les hôpitaux.
15:39Et je pense que l'effort premier, avant même d'ouvrir le débat, il est celui-ci.
15:44Je n'ai pas entendu cela dans la bouche de Michel Barnier et je pense qu'il est nécessaire.
15:48Pour le reste, une loi sur la fin de vie, moi, j'étais prêt à en voter une.
15:52Quelle est la position du Rassemblement national ?
15:54On a une liberté totale de vote sur ça parce que ça fait appel à des expériences, à
15:59des convictions, à des intimités.
16:01Moi, j'étais prêt à en voter une, même si je trouve que le dernier débat parlementaire
16:07nous amenait, enfin, tournait mal, me semblait ouvrir des portes qu'il aurait été difficile
16:13de refermer après.
16:14Donc, je n'ai pas aimé la fin du débat parlementaire, alors qu'à titre personnel,
16:18je suis prêt à regarder ça avec bienveillance.
16:20Question courte, réponse courte, l'enterrement de la réforme de l'assurance-chômage, c'est
16:24bien ou pas bien ?
16:25Oui, c'est bien.
16:26C'est bien ?
16:27Oui, c'est bien.
16:28Revoir les partenaires sociaux sur la réforme des retraites pour l'améliorer ?
16:30Oui, mais il y a une chose plus simple à faire, c'est commençons par l'abroger.
16:33Nous, c'est ce qu'on propose dans notre niche parlementaire.
16:37C'est un moment où l'opposition peut maîtriser l'ordre du jour.
16:40On fait ça le 31 octobre et une fois qu'on abroge le texte actuel, eh bien, on peut réouvrir
16:45une grande négociation.
16:46Michel Barnier s'est dit prêt à une réflexion sur le scrutin proportionnel, demandé de
16:50longue date du Rassemblement National.
16:51Vous dites quoi ce matin ?
16:52Mais là encore, c'est un peu flou, une réflexion.
16:54Ça veut dire quoi ?
16:55Nous, c'est clair.
16:56On demande le scrutin proportionnel avec une prime majoritaire, c'est-à-dire que tout
16:59le monde soit représenté, une prime majoritaire, pour stabiliser effectivement le Parlement.
17:05Donc, Michel Barnier nous dit qu'il veut bien y réfléchir.
17:08C'est déjà ça de pris, mais là encore, parler, réfléchir, c'est bien, agir, c'est
17:13mieux.
17:14Sébastien Chenu, un procès décisif s'est ouvert ce lundi pour votre parti, il doit
17:18durer deux mois.
17:19C'est le procès des assistants du Parlement européen.
17:23Marine Le Pen, le RN et plus de 20 personnalités de votre parti sont jugées devant le tribunal
17:29correctionnel de Paris pour détournement de fonds publics, complicité et recel de
17:33fonds publics.
17:34Ils risquent jusqu'à 10 ans de prison, 1 million d'euros d'amende et 5 ans d'inéligibilité.
17:41Il est reproché à Marine Le Pen, à leurs eurodéputés et aux autres prévenus d'avoir
17:46touché du Parlement européen 6,8 millions d'euros, 6,8 millions d'euros versés à
17:52des assistants qui n'ont jamais travaillé ou presque jamais pour le Parlement européen.
17:57Ce qui est illégal.
17:58Êtes-vous serein déjà ? Et avez-vous confiance dans la justice ?
18:03On est serein, on est combattif.
18:05La justice, j'espère, verra les choses avec l'objectivité qu'on attendait.
18:13Si on remet notre sort entre les mains de la justice de notre pays, on ne peut pas dire
18:17que ça puisse nous laisser dormir tout à fait sereinement chaque jour.
18:21Si on regarde le passé, souvent on a été très maltraité, voire plus maltraité que
18:28les autres.
18:29Mais sur ce dossier-là, je pense qu'il y a des choses à dire qui sont importantes.
18:32D'abord, c'est un procès sur la liberté politique et parlementaire.
18:37Nos collaborateurs ne sont pas les employés du Parlement européen.
18:41C'est ça aussi qui est important.
18:43Ils sont payés par le Parlement européen et la règle, c'est qu'ils effectuent un
18:46travail lié au Parlement européen.
18:49Or, on le voit dans le dossier, vous le savez, vous le connaissez.
18:53Le dossier d'accusation parle d'un système centralisé, parle d'assistants parlementaires
18:57bien en peine d'expliquer ce qu'ils faisaient pour le Parlement européen, certains n'ayant
19:01jamais mis les pieds au Parlement européen.
19:03Il y a aussi un échange de courriel entre un ex-député à Rennes et Valérande Saint-Just.
19:07Ce que Marine nous demande équivaut consigne pour des emplois fictifs.
19:11On va se faire allumer.
19:12Auquel Valérande Saint-Just, à l'époque trésorier, disait « je crois que Marine
19:15sait tout cela ». Il y a des choses qui sont accablantes.
19:18Et il y a de l'argent.
19:196,8 millions d'euros qui ont été versés au RN.
19:22Deux choses très précises.
19:23Zéro enrichissement personnel.
19:25C'est important de le dire.
19:26Aucun euro n'est allé dans la poche des dirigeants politiques du RN.
19:30Zéro enrichissement personnel.
19:32Zéro emploi fictif.
19:33On nous reproche de ne pas avoir travaillé, que nos collaborateurs n'aient pas travaillé,
19:37vous l'avez dit vous-même, pour le Parlement européen.
19:39Ben non, on ne travaille pas pour le Parlement européen, on travaille pour des idées politiques.
19:44Et il se trouve que ces idées politiques, quand on est député d'opposition, elles
19:47sont a priori et parfois contradictoires avec les décisions, les volontés de la Commission,
19:53du Parlement, etc.
19:54Vous assumez en fait ce matin d'avoir enfreint les règles ?
19:56Non, pas d'avoir enfreint les règles.
19:58Nous n'avons enfreint aucune règle.
19:59Nous avons fait de la politique.
20:01Si le Parlement européen veut que les collaborateurs ne travaillent que dans un sens, c'est-à-dire
20:06soutenir la logique politique du Parlement européen, eh bien à ce moment-là, il faut
20:11les transformer en salariés du Parlement européen.
20:13Aujourd'hui, les assistants parlementaires de Jordane Bardella et de tous ceux que vous
20:15avez envoyés au Parlement européen, ils travaillent pour le parti ou ils travaillent
20:18pour le Parlement européen ?
20:19Vous avez changé vos règles ?
20:20Ils travaillent pour des députés européens qui mènent un combat politique contre cette
20:24structure et qui ont été élus pour le faire.
20:27Oui, nos collaborateurs, comme nos élus évidemment, font de la politique et c'est probablement
20:31ce qui déplaît fortement au Parlement européen qui aimerait avoir des classes bien sages
20:35de gens qui ne travaillent que dans la même direction.
20:37Vous estimez que c'est au Parlement européen de financer le parti ?
20:40Ah non, pas du tout.
20:42C'est au Parlement européen de financer les collaborateurs de ses députés dans leur
20:46diversité.
20:47Les députés ont une diversité.
20:49Ils sont élus, ils ont des diverses opinions politiques et les députés emploient leurs
20:53collaborateurs et leur font faire.
20:55D'ailleurs, c'est pareil à l'Assemblée nationale, quand on embauche un collaborateur,
20:58on lui attribue une mission, une tâche dont on est le juge-arbitre.
21:02Le Modem a été condamné alors que le Parlement n'avait versé qu'1,4 million d'euros.
21:08Vous, c'est 6,8 millions d'euros.
21:09Est-ce que vous craignez la condamnation ?
21:11Non, je ne crois pas parce qu'on a des éléments qui vont nous permettre d'expliquer notre
21:16innocence, notre bien-fondée.
21:18Donc, on est assez serein, on est combattif.
21:20Marine Le Pen n'est pas du genre à se planquer.
21:22Non, elle y va.
21:23Chaque jour, en tous les cas, au moment où je vous parle, elle sera présente pour répondre,
21:28argumenter, faire valoir nos droits.
21:30Parce que derrière, je le disais, c'est la liberté politique qui est en jeu.
21:34En revanche, Jean-Marie Le Pen n'a pas pu assister au procès des assistants parlementaires
21:37du FN.
21:38Vous levez les yeux au ciel, Sébastien Chenu ?
21:40Oui, c'est un monsieur qui a 96 ans, qui n'est pas dans un état de santé qui lui
21:46permet probablement de répondre.
21:48Effectivement, une expertise a estimé qu'il n'était pas en état d'être jugé pour
21:51des raisons de santé.
21:5296 ans, il a pourtant été filmé ce week-end en train de chanter en compagnie de Match
21:56Retour.
21:57Vous connaissez ce groupe de rock lyonnais, proche de la sphère néo-nazi.
21:59Marine Le Pen a indiqué qu'elle avait déposé plainte pour abus de faiblesse contre le
22:03groupe de musiciens.
22:04Il s'invite toujours au bon moment, Jean-Marie Le Pen, non ?
22:06Oui, je crois que là, ce n'est pas lui vraiment qui s'est invité, il est manipulé.
22:10Marine Le Pen a déposé plainte, vous l'avez dit, pour abus de faiblesse, c'est-à-dire
22:13qu'il y a derrière des gens qui essayent de faire un procès à Marine Le Pen, de régler
22:19un compte à Marine Le Pen, en utilisant la faiblesse aujourd'hui de Jean-Marie Le Pen.
22:24Et je pense que tout ça est assez malvenu, on sait très bien qu'il y a derrière ces
22:28groupes.
22:29Merci Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement National, député RN du Nord.
22:36Merci d'avoir été à ce micro, 8h46.