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Xerfi Canal a reçu Meriem Hizam, doctorante en sciences de gestion et du management, LEMNA, Nantes Université, pour parler des effets de l'IA sur la prise de décisions.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

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Transcription
00:00Bonjour Myriam Izzam.
00:10Bonjour.
00:11Myriam Izzam, vous êtes doctorante en sciences de gestion et du management au Lemna, université
00:15de Nantes.
00:16Oui, et Grenoble école de management.
00:18Et Grenoble école de management.
00:20Papiers d'enmanagement et data science, éclairage sur l'évolution de la fabrique
00:24de la décision à l'ère de l'IA.
00:26La grande question, l'impact de l'IA, mais cette fois-ci sur la question de la décision.
00:31Comment on en vient à travailler sur cette question dans le cadre de sa thèse de doctorat?
00:35C'est une question super intéressante parce que déjà quand on parle de la prise de décision,
00:40ça nous frustre, ça frustre la plupart d'entre nous parce que ça suppose qu'on va passer
00:45à côté, éventuellement à côté d'une opportunité parce qu'on l'a mal évaluée.
00:48Donc c'est là où la technologie a rentré en jeu parce qu'elle vient offrir son potentiel
00:54parce que nous, on est des humains, donc on a des limites cognitives.
00:56Il y a l'intelligence artificielle parmi d'autres technologies qui vient nous offrir
01:00son potentiel.
01:01Un potentiel qui va consister en la mise à disposition de données grâce au big data
01:07qui est l'essence de l'intelligence artificielle, mais également avec les capacités ou bien
01:11les puissances de calcul qu'on a à disposition aujourd'hui avec les ordinateurs quantiques
01:16notamment.
01:17Avec votre papier, vous pointez un point qui est très juste, que tout le monde note, qu'aujourd'hui
01:24la majorité des individus est partagée entre l'inacceptabilité, le déni, le rejet, la
01:33résistance et la peur.
01:34Est-ce que vous dites en fait non, il faut revenir à la compréhension du processus
01:38décisionnel pour lever un peu et y voir un peu plus clair ?
01:40Parce que justement nous, avec nos capacités limitées, on ne peut pas faire le meilleur
01:44choix.
01:45Je reviens à la théorie de Simon pour la prise de décision et si on suit cette méthodologie
01:52ou bien ce modèle qui est proposé par Simon, on saura qu'on est toujours à la recherche
01:56de la solution la plus satisfaisante.
01:57Ce qu'ILIA nous permet de faire, c'est qu'il va, grâce à ses capacités de puissance,
02:03essayer d'analyser un maximum de données pour nous guider pour qu'on puisse faire
02:06le meilleur choix possible, le choix le plus satisfaisant pour nous.
02:10C'est pour ça que je propose dans le papier la structuration de prise de décision selon
02:15Simon avec des décisions structurées, non structurées ou bien semi-structurées pour
02:19aider les gens justement ou bien les décideurs à reclasser leurs décisions selon cette
02:24logique ou bien d'autres logiques qui peuvent être possibles pour savoir ce qu'ils sont
02:28capables ou bien ce qu'ils sont en mesure ou bien ce qu'ils sont prêts à déléguer
02:31à une intelligence artificielle et ce qu'ils préfèrent garder sous contrôle justement
02:34pour ne pas menacer en quelque sorte leur légitimité ou bien leur autonomie dans la
02:39prise de décision.
02:40Bien sûr.
02:41Alors juste précisément entre structurées, semi-structurées et non structurées, finalement
02:45quand on prend le prisme de l'IA, qu'est-ce que ça nous dit ? Vous évoquez l'idée
02:50de déléguer.
02:51Le structuré c'est délégable et le non structuré c'est pas délégable, c'est
02:55ça ?
02:56Le structuré, des fois on n'a même pas besoin de faire appel à l'IA parce qu'il
02:58suffit de faire de l'automatisation.
03:00On automatise parce qu'on sait par quelle étape il faut passer, quels sont les critères
03:04qui nous permettent de sélectionner le choix et du coup évidemment derrière tout est
03:08déjà prédéfini, on a un processus qui est bien formalisé.
03:11Quand on est sur du semi-structuré, là ça devient intéressant parce qu'on a des parties
03:15qui sont structurées et des parties qui ne sont pas structurées.
03:18Donc on va faire appel à la capacité d'analyse parce qu'une IA a plusieurs capacités.
03:22Elle a des capacités descriptives, des capacités prédictives et des capacités prescriptives.
03:27Donc ça va dépendre vraiment du niveau de profondeur ou bien de ce que nous attendons
03:31de l'IA.
03:32C'est la définition de l'attente en fait précisément, ça permet de définir le
03:36périmètre pour savoir est-ce qu'on… justement c'est un problème que j'aborde
03:40dans le papier.
03:41La plupart des gens ont du mal à savoir quand est-ce qu'on passe de la prise de décision
03:46de la délégation à la prise de décision à l'aide à la prise de décision.
03:49Donc la définition du périmètre entre les deux est super importante.
03:52Vous évoquez une idée très importante, c'est que décider, c'est quelque part
03:57formuler un problème, évaluer des alternatives par rapport à ce problème et choisir et
04:03donc renoncer.
04:04Ou bien saisir une opportunité des fois parce qu'il y a un problème ou bien des fois
04:08parce qu'on veut saisir une opportunité parce qu'on pense qu'il y a quelque chose
04:13à gagner.
04:14Et dans les deux cas, on formule soit une opportunité à saisir ou bien un problème,
04:19on vient pour dégager ou bien pour faire un processus d'idéation pour évaluer toutes
04:24les alternatives.
04:25Évidemment, on n'a pas la capacité d'énumérer toutes les alternatives et on n'a pas la
04:29capacité d'être sûr des inconvénients et des avantages de chaque alternative.
04:33Donc finalement, on fait avec les capacités qu'on a et c'est là où l'IA vient pour
04:37augmenter en fait les capacités dont on dispose.
04:40La grande thèse de la thèse, vous allez dire ça comme ça, mais ici on n'est pas
04:43dans la thèse en 180 secondes, donc vous allez avoir du temps pour développer, c'est
04:47que finalement, on pense l'IA sur le registre de la délégation, vous le pensez sur le
04:51registre de l'augmentation.
04:52C'est ça la grande idée du papier.
04:56Merci à vous.
04:57Merci à vous Jean-Philippe.

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