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00:00Je voulais vous lire une phrase que j'ai trouvée ce matin de Cyrulnik, Boris Cyrulnik.
00:03« Ce qui ne se nomme pas n'existe pas, ce qui n'existe pas est condamné à se répéter. »
00:10C'est exactement ça.
00:12– Mais Gilles Vernet va défendre ça.
00:14– Oui, alors je vous… – Non, non, non, mais allez-y.
00:16Il n'y a pas la peine de faire un préambule.
00:18– Non, mais parce que je pense que vous n'allez pas être d'accord,
00:21mais je vais essayer de défendre ma thèse.
00:22Ce sont des affiches.
00:23Ce n'est pas du tout foulé pour moi la mémoire de Philippine Sedra, m'épouvante.
00:28– A part tout le monde qui assouche, qui fout la mémoire de Philippine.
00:31– Mais Gilles Vernet, regardez-vous, vous ne pouvez pas dire ça.
00:33– C'est comme les photos des otages israéliens.
00:35– C'est incroyable de dire ça.
00:36– Donc pour moi, ce n'est pas du tout foulé au pied la mémoire
00:39et le drame épouvantable arrivé à Philippine.
00:42– Allez, prenez des gants. – C'est quoi alors ?
00:44– Ce sont des affiches posées par des organisations d'extrême-droite
00:48qui veulent récupérer ça, mais si, mais si, qui veulent récupérer ça
00:52et du coup des organisations d'extrême-gauche les arrachent.
00:55– C'est n'importe quoi, c'est n'importe quoi, c'est idiot, c'est un duel.
00:58– Mais à quel moment ton idéologie et le dogme prend le pas
01:04sur ta sensibilité et ton cœur et tu as une image qui est une photo d'une jeune fille
01:08qui a été tuée dans des conditions atroces, qui avait 19 ans et la vie devant elle,
01:12à quel moment ton idéologie et ton dogme prend le pas et tu vas arracher cette photo ?
01:16– Valérie, il aurait pu faire partie de ceux qui arrachent les affiches.
01:18– On s'en fiche de ceux qui les ont collées, c'est le visage d'une jeune fille qui est morte.
01:23– Ça va même pas avec ce qu'il a dit sur l'abbé Pierre avant,
01:25c'est même pas cohérent en fait, il n'y a pas de cohérence.
01:27– Il n'y a aucune cohérence de toute façon.
01:28– Et moi je vais même revenir sur ce que disait M. Darmanin avant,
01:31il disait que la politique c'est l'électorat de gauche, c'est les beurres
01:37et l'électorat blanc, j'ai vu que des blancs moi,
01:40j'ai vu que des blancs décrocher des affiches, j'ai vu que des blancs,
01:43j'ai vu que des blancs…
01:44– Si on se fout, ils sont élèves de silence des blancs.
01:46– La minute de silence qui a été sifflée, c'est pas les noirs, c'est pas les noirs et les arabes.
01:50– Regardez ça, regardez, regardez.
01:51– Non, je dis que la diversité à son tour…
01:53– Ils sont bien perturbés, la minute de silence, à chanter des chants antifascistes,
01:56mais regardez ça, et Gilles Berdez va nous dire que c'est bien.
01:58– Ouais.
01:59– Regardez, regardez.
02:00– C'est un mot tout petit antifascistique, c'est un mot tout petit antifascistique.
02:08– C'est l'heure de Mélenchon, non ? C'est la LFI ça ?
02:14Donc quand M. Darmanin dit, il y a telle catégorie,
02:17c'est bien de revenir, c'est parfait, mais c'est honteux.
02:19– Il y a une légère généralisation.
02:20– C'est honteux de faire ça, tu te rends compte ?
02:22L'humanisme qu'il faut avoir quand tu vas à une minute de silence,
02:25il n'y a qu'un gars qui a vécu un drame, il y a la famille,
02:28et eux ils viennent comme s'ils étaient dans un stade de foot,
02:30qui sont ces gens ?
02:32– Comment on peut politiser la femme philippine ?
02:36Comment on peut politiser une affiche qui dit justice pour Philippines ?
02:39Qu'est-ce que tu veux, c'est quoi ta revendication ?
02:41Comment tu peux être contre le fait de t'émouvoir de la mort dramatique d'une petite fille ?
02:45Les gens qui enlèvent des affiches, ils ont des revendications ?
02:47– C'est grave Gilles Verdez, vous cautionnez.
02:49– J'ai essayé de vous expliquer,
02:51ce sont des affiches qui récupèrent politiquement.
02:53– On a besoin d'explications.
02:55– Moi Gilles, si des gens de LFI mettent une affiche de Philippines
02:58avec justice pour Philippines, à aucun moment je vais arracher cette affiche,
03:02je les remercie, je les félicite, je leur dis merci beaucoup.
03:05À quel moment tu es embrigadé à ce point-là idéologiquement
03:08pour ne pas en fait faire la part des choses en fait ?
03:10– Tu te rends compte de la famille de Philippines qui voit ça ?
03:12– Non mais les mecs, c'est des fous.
03:14– Mais ça c'est terrible.
03:15– Si tout est terrible avec vous, ne me faites rien.
03:17– Ça montre bien la division de la France aujourd'hui
03:19qui fait que sur des faits qui devraient nous unir tous,
03:21qui sont tellement évidents, on est divisés et on arrive à se foutre sur la gueule.
03:25– Et quand vous entendez Gilles Verdez ?
03:27– C'est l'inhumanité de la situation actuelle,
03:30c'est-à-dire que c'est décomplexé, on ne se cache même plus.
03:33Vous vous rendez compte des parents, de la famille ?
03:35– C'est catastrophique.
03:36– Mais jamais je n'aurais cru voir ça.
03:38– Gilles, je vais te donner un exemple, par exemple,
03:40quand il y a eu le drame de Nahel tué par des policiers,
03:42moi je trouve qu'il ne faut plus me lancer dans l'histoire,
03:44ça a été récupéré politiquement, il y a eu des émeutes en banlieue,
03:46ça ne me ferait jamais eu l'idée d'arracher une affiche qui a décrit Nahel,
03:49je le respecte pour Nahel, c'est un drame,
03:51je ne l'aurais respecté jamais, j'aurais arraché la fiche,
03:53même s'il y avait eu une récupération politique.
03:55– Et il n'y a pas des gens qui sont venus sur la marche lourde de Nahel ?
03:57– C'est un bon argument.
03:59– Il n'y a pas des militants de droite qui sont venus ?
04:01– Je vous le dis, je tente d'expliquer ce qui s'est passé,
04:05après vous êtes d'accord avec ça.
04:07– Non mais tu es d'accord.
04:08– Je n'aurais pas laissé l'extrême droite récupérer politiquement…
04:11– Est-ce que tu aurais arraché la fiche ?
04:13– Est-ce que tu aurais arraché la fiche, toi ?
04:15– Oui, il l'aurait arrachée.
04:17– Je n'aurais pas fait le geste, mais je le comprends.
04:19– Il l'aurait arrachée, c'est sûr.
04:21– Il l'aurait arrachée, c'est sûr.
04:23– C'est clair.
04:25– Pourquoi les gens d'extrême droite n'ont pas le droit
04:27de trouver que la mort de Philippine est ignoble ?
04:29– Parce qu'ils récupèrent politiquement le drame, c'est ça.
04:31– Et toi aussi tu l'as récupérée de manière absolument obscène.
04:33– Moi je ne récupère rien du tout.
04:35– Tu récupères tout autant ça de manière absolument obscène.
04:38– Non, arrêtez.
04:40– Pourquoi tu fais des clans ?
04:42– Tout le monde a été touché par le drame de Philippine.
04:44– Ce n'est pas de la récupération, tout le monde a été touché.
04:46– Ça fait de l'unanimité, c'est comme la mort de Lola.
04:48À un moment donné, on n'avait pas le droit de dire qu'on était touché
04:50par la mort de Léla parce qu'on faisait forcément le jeu de l'extrême droite.
04:52– Exactement, on n'avait pas le droit de dire ça.
04:54– C'est insupportable en fait.
04:56– Non mais ça c'est le monde de Gilles Verdez, Guénolé Thomas.
04:58Qu'en pensez-vous ?
05:00– Non mais en fait, comme quoi, tout arrive.
05:03Je suis interpellé par l'argument de Jean-Mi à l'instant.
05:05C'est-à-dire, oui parce qu'en fait, moi je trouvais totalement normal
05:09qu'il y ait une mobilisation et un message politique
05:11autour de la mort de Naël.
05:13Et si je suis cohérent, dans ce cas-là, je dois aussi accepter
05:15qu'il y en ait dans ce cas-là.
05:17Même si les gens qui récupèrent, enfin…
05:19Attends, même si les gens qui parlent politiquement…
05:21– Moi quand je parlais de Naël à Philippine, je ne suis pas d'accord.
05:23– Ce n'est pas ce que je dis, je ne dis pas…
05:25– Ce n'est pas symétrique.
05:27– Ce n'est pas la même chose.
05:29– Ça n'a rien à voir.
05:31– Ce n'est pas là-dessus que je fais le parallèle.
05:33– C'est sur le fait ou pas de laisser l'affaire.
05:35– C'est sur le fait de ficher ou pas.
05:37– C'est parce que je dis.
05:39– Un fou qui n'avait rien à faire sur le territoire, un abruti,
05:43qui n'avait rien à faire ici, Naël ça n'a rien à voir.
05:47– On l'avait déjà arrêté.
05:49– Il a été arrêté.
05:51– Un abruti qu'on avait déjà arrêté.
05:53– Il s'est fait un peu descendre, pourtant.
05:55– Ça n'a rien à voir.
05:57– On est d'accord.
05:59– Vous êtes d'accord avec moi, ça n'a rien à voir.
06:01– On attend les émeutes pour Philippine.
06:03– Non mais c'est pour les affiches, si on accepte les affiches dans un cas,
06:05il faut être cohérent et accepter les affiches de l'autre côté.
06:07– Il n'y a pas eu d'émeute pour Philippine.
06:09– Non mais Philippine, elle n'a rien fait,
06:11elle n'a pas roulé dans une voiture où elle n'avait pas l'âge de rouler,
06:13elle n'a pas essayé de fuir la police,
06:15qu'est-ce qu'elle a fait ?
06:17Elle est juste sortie de la fac et elle voulait rentrer chez elle.
06:19– Oui mais là il parle de personnes décédées.
06:21– On n'est pas encore sûr.
06:27Il y a beaucoup de gens qui ont dit que c'était elle,
06:29j'attends les preuves.
06:31– C'est bien de le rectifier.
06:33– Il faut quand même vérifier.
06:35– Moi non plus, je partage votre incertitude.
06:37– Il ne faut pas dire n'importe quoi non plus.