Johanna Rolland - Maire socialiste de Nantes

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L'invitée de 7h45 de la Rédaction de France Bleu Loire Océan

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00:00sur France Boulevard-Océan ou France 3 Pays de la Loire.
00:02Votre invitée ce matin, Nicolas Creuzel, la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland.
00:06Merci d'être là, bonjour Johanna Rolland.
00:08Bonjour.
00:08Ce mois de septembre qui se termine, c'est le mois de la rentrée,
00:11et elle se fait sous le signe des travaux à Nantes.
00:14Travaux, forcément, quand on parle de travaux, on parle de bouchons, de gêne aux déshabitants,
00:19de bouchons pour ceux qui viennent travailler dès qu'il pleut, et il pleut souvent à Nantes.
00:22C'est pire, est-ce que ce matin vous reconnaissez que c'est quand même un peu compliqué
00:27pour circuler dans votre ville ?
00:29Bien sûr que les travaux, c'est compliqué, j'en ai parfaitement conscience,
00:33et je le dis en pensant ce matin à ceux qui nous écoutent, par exemple, dans leur voiture,
00:38et vous l'avez dit, la météo du jour, disons-le sans détour, ne facilite pas forcément les choses.
00:45C'est compliqué parce que mener des projets, une transformation de la ville,
00:49ça implique au moins provisoirement parfois de changer ses habitudes.
00:53Donc nous, notre responsabilité, notre boulot, j'allais dire, c'est de faire en sorte
00:57de tout mettre en œuvre pour accompagner le mieux possible les habitants dans cette période.
01:01Est-ce que vous en avez fait assez à votre avis ?
01:02Parce qu'il y a quand même beaucoup de bouchons.
01:04Hier, on a des habitants de Rosée qui ont mis deux heures pour arriver sur l'île de Nantes.
01:07Alors d'abord, on continue à s'adapter en temps réel.
01:09Ça veut dire que tous les jours, nous avons des équipes qui sont sur le terrain
01:13pour mesurer là où le temps de circulation s'allonge,
01:16pour proposer des adaptations quand c'est possible, pour renforcer aussi les alternatives.
01:21Vous savez que nous avons offert au Nantais au Nantais qu'il le peut,
01:24c'est pas possible pour tout le monde, un mois gratuit de transport en commun,
01:28un mois gratuit pour l'autopartage, pour les parkings relais.
01:32Ça fonctionne, puisqu'on a quasiment 2500 personnes qui ont eu recours à ces abonnements.
01:40Après, je ne voudrais pas qu'on perde de vue. Pourquoi on fait ça ?
01:43Pas pour le plaisir d'embêter celles et ceux qui nous écoutent à la radio ce matin.
01:46Pour chasser la voiture qui est votre ennemi, comme disent vos oppositions de droite ?
01:49Sur la voiture, les choses sont claires.
01:51On l'a toujours dit, on a des objectifs dans ce qu'on appelle le plan de déplacement urbain,
01:54qui est de passer ce qu'on appelle la part modale, la part de la voiture en ville,
01:58de 43% à 27%. Ça ne veut pas dire zéro.
02:01Ça veut dire que oui, on doit trouver des alternatives pour toutes celles et ceux qui le veulent.
02:05Notre sujet, là, c'est deux nouvelles lignes de tramway qui vont franchir la Loire.
02:10Donc c'est 70 000 personnes qui demain pourront voyager plus simplement, plus économiquement.
02:17Voilà, c'est quand même très important, y compris au regard aux enjeux de pouvoir d'achat actuels.
02:21Et pour finir, j'ai envie de dire à ceux qui nous écoutent,
02:23c'est un peu comme quand vous faites des travaux dans votre appartement ou dans votre maison.
02:27Le temps des travaux, c'est rarement le temps le plus agréable.
02:30On peut se le dire sans détour. Mais c'est pour un mieux après, un plus.
02:33Et regardez dans l'histoire de Nantes.
02:35Quand Jean-Marc Heureux a décidé d'arrêter les huit voies automobiles du cours des 50 otages,
02:41je peux vous dire que ça a créé des débats qui étaient encore d'une autre ampleur que ceux d'aujourd'hui.
02:46Et pour autant, je crois que personne ne reviendrait plus en arrière.
02:49L'autre gros sujet, Johanna Roland, qui fait souvent l'actualité à Nantes,
02:52c'est la sécurité, la lutte contre la drogue, les règlements de comptes, parfois en plein jour.
02:56Vous aviez finalement, malgré vos divergences politiques, plutôt bien travaillé avec Gérald Darmanin,
03:02avec notamment un pour un policier municipal, policier national dans les renforts.
03:07Comment ça s'est passé avec Bruno Retailleau ?
03:09Parce que là, pour le coup, vous n'êtes pas du tout, mais alors pas du tout, sur la même longueur d'onde.
03:13Il y a deux sujets différents.
03:15Mes convictions sur les sujets de société sont à peu près diamétralement opposées à celles de Bruno Retailleau.
03:20C'est connu, acté.
03:22Il n'en demeure pas moins que la maire de Nantes et le ministre de l'Intérieur doivent travailler ensemble,
03:29en bonne intelligence, chacun dans son rôle, chacun dans sa responsabilité.
03:32Parce que pour assurer la sécurité aux Nantaises et aux Nantais, on doit lutter contre le narcotrafic.
03:37Et ça, c'est le travail de la police judiciaire et de la police nationale.
03:42Et la ville, elle, elle mobilise sa police municipale, sa brigade de l'espace public.
03:46Vous savez que j'ai voulu mettre en oeuvre cette brigade.
03:49Donc moi, je suis dans un esprit de responsabilité, dans un travail pour les Nantaises et les Nantais.
03:56La sécurité, ce n'est pas un gros mot.
03:58Ça ne l'a jamais été de mon point de vue.
04:01C'est une attente légitime.
04:03Nous y mettons beaucoup de moyens, à Nantes.
04:06La ville, l'État, nous avons d'ailleurs des résultats, vous le savez.
04:09Nous sommes dans la bonne direction.
04:11Nous devons maintenir notre violence absolue pour continuer à progresser sur ce sujet.
04:16Bruno Retailleau est dans ce gouvernement.
04:18Ça ne vous aura pas échappé non plus que votre principale opposante depuis des années y est aussi entrée, Laurence Garnier.
04:23Elle n'a d'ailleurs pas été nommée à la famille, vu ses positions plutôt conservatrices.
04:27C'est là-bas que la rumeur l'annonçait.
04:29Elle hérite de la consommation.
04:31Ça vous inspire quoi comme commentaire ?
04:34Laurence Garnier est tellement éloignée des valeurs humanistes de Nantes.
04:41Dans la diversité de nos philosophies.
04:44Vous le savez, elle s'est opposée au mariage pour tous.
04:47Elle a quand même voté contre la constitutionnalisation de l'IVG.
04:51C'est assez rare pour une femme de ma génération et de la sienne.
04:55Finalement, quand on regarde les choses de manière très objective,
04:58elle est à l'image de ce nouveau gouvernement.
05:01L'un des plus à droite de la Vème République.
05:03Et ce gouvernement qui penche à droite, est-ce que vous n'avez pas des regrets ?
05:06Il penche bien bien bien à droite même.
05:08Est-ce que vous n'avez pas des regrets vous, en tant que numéro 2 du parti socialiste,
05:10de ne pas avoir œuvré peut-être pour que ce soit Bernard Cazeneuve qui soit nommé,
05:15plutôt que Michel Barnier ?
05:17On a vu des socialistes tiraillés sur ce dossier.
05:19Pas de Cazeneuve, Lucie Casté, seulement Lucie Casté, que Lucie Casté.
05:22Je crois vraiment qu'il est temps d'arrêter avec cette légende urbaine.
05:26Les choses sont très simples.
05:28Emmanuel Macron avait deux possibilités.
05:30Nommer une coalition de droite, ou nommer une coalition de gauche.
05:36Et s'il voulait faire un peu entre les deux ?
05:38Il a pris la première décision.
05:40C'est sa volonté, c'est à lui de l'assumer.
05:43Vous dites qu'il n'aurait jamais nommé Bernard Cazeneuve ?
05:45Mais bien sûr que non, il n'aurait jamais nommé ni Bernard Cazeneuve,
05:47ni Lucie Casté, ni Laurent Berger, ni aucun homme ou aucune femme de gauche.
05:52Tout le monde le sait.
05:54Tous les responsables politiques vous racontent,
05:56ils sont sortis du plateau, les discussions qu'ils ont eues,
05:58et qui démontrent une chose.
06:00Emmanuel Macron ne voulait pas qu'on touche à la réforme des retraites.
06:03Vous croyez vraiment qu'un homme de gauche,
06:05ou une femme de gauche, n'aurait pas touché à la réforme des retraites ?
06:07Qu'il se soit appelé Bernard Cazeneuve ou Lucie Casté ?
06:10Bien sûr que nous aurions abrogé cette réforme.
06:12Bien sûr que nous aurions lancé une grande conférence salariale
06:16pour enfin augmenter les salaires dans ce pays.
06:19Bien sûr que nous aurions lancé la régulation des médecins.
06:22Bien sûr que nous aurions allé vers plus de gratuité concrète à l'école.
06:26Bien sûr que nous aurions déjà, au moment où on se parle,
06:29mis en œuvre le retour de la police de proximité.
06:32La difficulté, Joanne, à relancer, vous le savez,
06:34vos alliés insoumis, la France insoumise,
06:36qui fait figure de repoussoir,
06:38de ligne rouge pour beaucoup de monde.
06:40Est-ce que vous ne vous dites pas que peut-être
06:42le parti socialiste devrait se détacher
06:44de cette alliance-là,
06:46qui finalement l'amène à l'impasse ?
06:48Vous le savez, il y a
06:50cette double aspiration dans le pays.
06:52Une aspiration à l'union.
06:54Et à l'union de la gauche.
06:56Parce que si nous voulons demain battre
06:58Marine Le Pen en 2027,
07:00préparer une alternance, et c'est notre responsabilité,
07:02nous devons le faire.
07:04En revanche, je le dis sans détour,
07:06vous le savez,
07:08ma ligne politique,
07:10sur le fond comme sur la forme,
07:12ce n'est pas celle de Jean-Luc Mélenchon.
07:14Je pense que la gauche ne peut pas fonctionner
07:16dans la conflictualisation
07:18permanente du pays.
07:20Parce qu'à la fin, on vit tous ensemble.
07:22Et moi, je fais partie de ceux qui pensent que le pays
07:24a besoin d'apaisement, de réconciliation.
07:26Mais notre sujet d'actualité,
07:28permettez-moi de le dire, quand je dis que la France
07:30a besoin d'apaisement, ce n'est pas en remettant
07:32à l'agenda la suppression de l'aide médicale d'État,
07:34par exemple, comme est en train de l'annoncer
07:36ce gouvernement. Oui, pourquoi ?
07:38D'abord, c'est quand même indigne du point de vue
07:40humain, contre-productif du point de vue
07:42de la santé publique, et c'est un signe
07:44de plus du point auquel
07:46ce gouvernement est aujourd'hui
07:48sous surveillance du Rassemblement National.
07:50Je comprends que vous ayez envie de critiquer le gouvernement,
07:52mais moi, je voudrais vous entendre sur la gauche.
07:54Je ne veux pas critiquer le gouvernement, je veux alerter sur ce qui est en train de se passer
07:56pour les Françaises et les Français. Si on supprime
07:58l'AME, c'est majeur.
08:00Les médecins nous alertent aujourd'hui. J'appelle
08:02le gouvernement à écouter la voix des médecins.
08:04Ce sera contre-productif
08:06pour les Françaises et les Français en matière de santé
08:08publique. C'est très grave, ce qui est en train de se jouer là.
08:10L'aide médicale d'État, c'est le combat
08:12de la gauche, on l'a bien compris. Je reviens, je suis désolé,
08:14à des préoccupations nantonantes peut-être
08:16et de politique et d'alliance.
08:18Parce que votre discours sur Jean-Luc Mélenchon, peut-être que
08:20vous me le tenez, parce que Mélenchon a fait 34%
08:22à la présidentielle à Nantes et qu'il y a des municipales qui arrivent
08:24et qu'on sent quand même que les forces
08:26de gauche risquent d'avoir envie de se compter.
08:28Or, vous êtes à la tête d'une coalition aujourd'hui
08:30et moi, j'ai lu ce matin Presse Océan,
08:32Marie Vitoux, désignée chef de file
08:34des écologistes désormais.
08:36Alors, chef de file, ça ne veut pas dire tête de liste,
08:38mais quand même, elle fait la liste de vos désaccords.
08:40Le centre de rétention, l'aéroport,
08:42les caméras de vidéosurveillance à l'échelle de la métropole,
08:44la belle étoile, la zone industrielle,
08:46elle ne refuse qu'elle soit étendue.
08:48Vous allez pouvoir continuer de travailler ensemble ?
08:50Ah ben oui, nous pouvons
08:52continuer de travailler ensemble, et même à bien
08:54travailler ensemble, si nous étions d'accord
08:56sur tout. On serait dans la même organisation
08:58politique, ça ne vous a pas échappé que ce n'était
09:00pas le cas. Moi, je suis très heureuse
09:02de diriger une équipe
09:04diverse, une équipe plurielle.
09:06Marie Vitoux est une femme
09:08de conviction, j'ai en partage
09:10avec elle des engagements
09:12féministes, des engagements écologistes.
09:14C'est une de mes adjointes de quartier.
09:16Donc oui, nous travaillons ensemble au quotidien.
09:18Ma position à moi pour 2026,
09:20elle est connue, elle est claire
09:22et elle est constante. C'est la même
09:24depuis 2014. Moi, je suis pour
09:26une liste de premiers tours de rassemblement
09:28de l'approche et des écologistes
09:30avec les écologistes.
09:32Ensuite, le moment venu, chacun
09:34prendra ses responsabilités, et pour ma part,
09:36je suis prête à tous les cas de figure.
09:38Tous les cas de figure, même éventuellement
09:40que ce ne soit pas vous, la tête de liste.
09:42Alors, je l'ai dit, je serai candidate pour
09:442026 et quand je vois, ne serait-ce
09:46que ce week-end, ce que nous avons
09:48avec mon équipe inaugurée
09:50à belle vue de transformation
09:52de ce beau quartier populaire.
09:54Une nouvelle médiathèque, un équipement sportif,
09:56un conservatoire pour la première fois
09:58dans ce quartier, une transformation
10:00profonde de la vie des gens, il nous reste
10:02et il me reste beaucoup de choses à faire à Nantes.
10:04Et moi, j'en arrête là parce que
10:06le journal de 8h va partir à 8h30 et je vais me faire taper dessus.
10:08Merci beaucoup.

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