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L'invité de 7h45 - France Bleu Loire Océan

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00:00— Marius Deloney, notre invité ce matin, c'est le délégué départemental du Rassemblement National en Loire-Atlantique.
00:05— Bonjour, Gauthier Bouchet. — Bonjour, M. Deloney.
00:07— Les derniers sondages placent le Rassemblement National en tête des intentions de vote.
00:10Pour le premier tour dimanche, vous maintenez autour des 36% devant le Front populaire, loin devant le camp présidentiel.
00:16Votre parti, en quelque sorte, a rendez-vous avec l'histoire dimanche ?
00:19— Oui, je le pense. Je crois que c'est non seulement un moment politique, comme nous en vivons régulièrement à chaque élection, en fait,
00:26mais aussi – et ça, c'est un peu nouveau et c'est très rare – un moment historique, parce que c'est la première dissolution
00:31depuis celle de Jacques Chirac en 1997. Ça fait donc 27 ans qu'il n'y a pas eu un tel contexte politique et historique.
00:39Et c'est l'occasion pour la première fois pour notre formation politique, le Rassemblement National, pour notre chef,
00:44Jordan Bardella, d'accéder au pouvoir et de montrer aux Français que le RN peut faire ses preuves à la tête du gouvernement.
00:51Donc c'est pour nous un grand rendez-vous politique, certes, mais aussi avec l'histoire.
00:55— Alors un grand rendez-vous, on le disait, mais surtout le dimanche d'après, le dimanche qui viendra.
00:58— Oui, le dimanche du second tour, qui devra – qui devrait, nous le pensons – concrétiser une victoire du RN,
01:04une majorité absolue acquise pour le RN à 280 sièges ou un peu plus ou un peu moins, avec, bien sûr, nos alliés au sein des Républicains.
01:11— Vous avez déjà fait vos prévisions sur une majorité absolue ?
01:14— Pas forcément nos prévisions, mais nous voyons bien ce que disent les sondages d'opinion.
01:18Nous voyons bien qu'ils placent le nouveau Front populaire en deuxième force.
01:22Et nous voyons aussi ce qui est tout à fait inédit, que la majorité présidentielle,
01:26les partis de gouvernement autour de M. Attal et de M. Macron sont en train de perdre le pouvoir.
01:32C'est donc la fin du macronisme après 7 ans de règne.
01:35— Alors Gauthier Boucher, il n'y a jamais eu de député RN chez nous en Loire-Atlantique.
01:39Vous pensez qu'ici aussi, vous pouvez décrocher des sièges dans une région où, historiquement,
01:42le vote RN a toujours été un vote un peu plus faible ?
01:45— Oui. Vous aurez des surprises dans un certain nombre de circonscriptions de la Loire-Atlantique.
01:49Vous aurez des surprises dans le Pays de Ré avec la candidature de Basse-Val d'Iner.
01:54Ici, dans la région nazérienne, pas forcément, je vous l'accorde,
01:57parce que c'est peut-être votre question implicite, dans la métropole nantaise où c'est plus difficile.
02:01— C'était pas la question. C'est, voilà, savoir si vous, concrètement,
02:03vous pensez avoir des sièges, sans citer d'endroit précis.
02:05— Nous aurons des second tours. Nous aurons plusieurs second tours, une majorité de second tour.
02:09Et nous aurons plusieurs sièges de députés en Loire-Atlantique, peut-être en Vendée également.
02:13— Vous vous sentez prêt à gouverner concrètement longtemps ?
02:15Vous êtes resté un vote de colère, de défiance. Vous pensez que ça a changé, ça, aujourd'hui ?
02:18— Oui, je pense. Je pense que nous avons depuis longtemps dépassé le stade du vote incantatoire protestataire.
02:24Nous sommes désormais à un vote d'adhésion d'un électorat considérablement élargi,
02:29électorat élargi notamment aux classes moyennes déçues de 7 ans de macronisme,
02:34qui croyaient trouver en Emmanuel Macron une réponse à la chèreté de la vie et une réponse à la sécurité.
02:40Finalement, ces électeurs déçus se sont, je le pense, depuis les élections législatives
02:44et les élections européennes du 9 juin, massivement tournés vers l'URN.
02:48C'est ce qui explique les bons succès du URN aux élections européennes du 9 juin, par exemple 31% des votes.
02:53Et ça fait partie de cet élargissement de notre électorat.
02:56Nous ne sommes plus désormais uniquement ni majoritairement un vote de protestation,
03:00mais un vote de projet, un vote d'adhésion.
03:02— Il y a encore une partie des milieux économiques, culturels, services publics aussi,
03:05qui s'inquiètent d'une éventuelle arrivée au pouvoir de votre parti.
03:08Vous leur répondez quoi, ce matin, à quelques jours des élections ?
03:10— Je réponds que ces craintes sont infondées.
03:14Je réponds également que nous nous adressons à nos électeurs,
03:16à ceux qui nous donneront leur confiance par leur suffrage, bien davantage...
03:20— Vous vous adressez aussi à tous les Français ?
03:21— Économique. Effectivement, à tous les Français.
03:23Et quant à la thématique des services publics,
03:26je demande qui a considérablement affaibli les services publics ces dernières années.
03:30Est-ce la politique néolibérale d'Emmanuel Macron depuis 7 ans
03:35ou est-ce le Rassemblement national qui n'a jamais été au pouvoir
03:38et qui a toujours défendu le maintien des services publics
03:41au-delà des zones de métropole, notamment dans les zones rurales ?
03:43— Alors, pour le coup, on parle de privatisation du côté de l'URN.
03:45Donc pour se défendre de services publics, c'est plutôt tendancieux, ce que vous dites là.
03:48— Vous parlez là du service public audiovisuel. — Oui.
03:51— Mais pour ce qui est des autres services publics, nous sommes pour leur maintien,
03:54nous sommes pour leur consolidation, notamment dans les zones rurales
03:57où ils disparaissent de plus en plus, les bureaux de poste, les transports publics.
04:02Et nous ne sommes pas du tout pour une désertification de ces territoires.
04:05Nous sommes pour que les services publics y soient forts et plus développés
04:08qu'ils ne l'étaient sous les gouvernements de M. Attal, M. Castex auparavant.
04:12— Gauthier Boucher, il y a donc le premier tour qui arrive dimanche.
04:15Il y aura le deuxième, évidemment, à venir la semaine d'après.
04:17Est-ce que vous craignez un front républicain dans l'entre-deux tours,
04:19des appels à faire barrage contre le RN ?
04:22— Il me semble que la République et le front républicain, c'est en réalité le RN
04:27et qu'il y ait en face de nous un extrême centre représenté par le gouvernement
04:31et une extrême gauche représentée par le nouveau Front populaire.
04:34— Mais parlons-en de vous comme l'extrême droite.
04:35Je sais que vous n'aimez pas ce terme-là, mais pourquoi parler de vous comme l'extrême droite ?
04:38— Nous ne sommes ni de droite ni d'extrême. Nous sommes républicains et patriotes.
04:41Alors il peut y avoir des gens... — Les républicains ne sont pas patriotes ?
04:44— Nous sommes républicains. — Les insoumis ne sont pas patriotes ?
04:46Ne sont pas républicains ? — C'est à eux de déterminer s'ils sont patriotes ou pas.
04:49J'ai l'impression qu'ils sont davantage indigénistes ou des choses comme ça.
04:53Ils manifesteront peut-être contre le RN dans un certain nombre de grandes villes.
04:57Ça ne nous effraie pas, parce que c'est le peuple souverainement qui décidera de son avenir.
05:02Ce ne sont pas quelques milliers de manifestants, peut-être jeunes,
05:06mais finalement très vieux dans leurs idées, avec des idées assez ringardes,
05:10qui sont incapables de se projeter dans l'avenir
05:11et qui recyclent comme cela des schémas de pensée des années 80. C'est leur affaire.
05:15— Merci beaucoup Gautier Boucher, délégué départemental du RN, en Loire-Atlantique, avec nous ce matin.

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