Collège marseillais criblé de balles de plomb: le point en intégralité des autorités

  • il y a 5 heures
Plus de 80 impacts de plomb ont été découverts sur le collège Stéphane-Mallarmé de Marseille mardi 24 septembre. Après deux jours de fermeture, l'établissement a rouvert ce jeudi, mais l'inquiétude persiste chez les parents d'élèves et le personnel. Le préfet de police, Pierre-Édouard Colliex, et Jean-Yves Bessol, inspecteur de l’académie des Bouches-du-Rhône, ont fait le point sur l’enquête ce jeudi 26 septembre. 

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Transcription
00:00Immédiatement, nous avons pris des mesures de sécurité sans aucun délai,
00:05en lien permanent avec monsieur le directeur académique des services de l'éducation nationale,
00:10pour rassurer tout le monde.
00:12On est à proximité d'une cité où on a du trafic qui a pu se développer
00:19et des tentatives de vouloir rapprocher ce trafic du collège.
00:24Donc immédiatement, nous avons pris des mesures,
00:26et les mesures ont été une présence permanente de la police.
00:29C'est une cité où on mène des actions régulières, quotidiennes,
00:35et depuis avant-hier, nous avons renforcé bien sûr ces actions.
00:39Donc il y a des policiers maintenant tous les jours devant l'entrée du collège.
00:42Il était important de pouvoir rassurer l'ensemble de la communauté éducative
00:47parce qu'il n'est pas admissible que les professeurs, les élèves,
00:51puissent à un moment avoir peur d'aller à l'école.
00:53Donc dès les premiers signalements, nous avons été présents.
00:58Nous avons également mené des opérations de remise en état du périmètre
01:04avec l'enlèvement de tous les encombrants, des sièges qui avaient pu être installés,
01:08l'effacement éventuellement évidemment des tags.
01:11Donc voilà, les premières mesures ont été immédiates.
01:14Quels sont les éléments sur l'enquête ?
01:16Il n'y avait personne à 13h30 devant l'établissement ?
01:19Donc évidemment, nous sommes là à l'entrée des élèves, à la sortie des élèves,
01:24et des patrouilles sont renforcées et reviennent à chaque fois que cela est nécessaire.
01:28Le but, c'est d'avoir des policiers chaque jour, à proximité et devant l'établissement.
01:32Il n'y avait pas de policiers devant l'établissement, M. le Préfet ?
01:35Depuis quand ont commencé ces impacts de candidats ?
01:38Les premiers éléments sur l'enquête ?
01:40Donc les impacts ne peuvent pas être datés.
01:45Ce sont des impacts de plomb, des petites billes de plomb.
01:49Néanmoins, dès que cette information a été remontée aux services de police en lien
01:54et sous l'autorité du procureur de la République,
01:56des premiers éléments d'enquête ont été menés.
01:59Nous avons notamment mené une perquisition sur ce site
02:03qui n'a pas amené la découverte d'armes d'aucune façon,
02:08mais nous avons pu identifier l'individu qui avait jeté des œufs sur des élèves dans la cour.
02:16C'était un enfant de 10 ans, donc il n'y a pas d'inquiétude particulière à avoir sur ce point.
02:22Est-ce qu'il y a un lien avéré avec les points de deal qui sont à proximité ?
02:26Notre devoir, c'est comme il y a cette inquiétude, comme il y a eu des trafics dans cette cité,
02:32c'est de pouvoir éviter que ne revienne un point de deal dans ce quartier, dans cette cité.
02:37Donc les services de la police nationale sont présents.
02:40Nous avons également mené depuis septembre, depuis la rentrée des classes,
02:45des opérations avec le renfort d'unités de force mobile, le CRF,
02:48qui ont été déployées sur le site afin d'empêcher toute réinstallation,
02:55toute pérennisation de trafics à proximité de cette édification scolaire.
02:59Comment ça se fait qu'il n'y avait pas de policiers à 13h30, monsieur le préfet ?
03:02Les policiers sont déployés le matin, les policiers sont déployés à l'arrivée des enfants,
03:07et sont en patrouille le reste de la journée, prêts à intervenir dès que nécessaire.
03:12Le DSA nous a parlé de prévention éducative dans l'établissement.
03:15Est-ce que la préfecture de police va intervenir auprès des élèves, par exemple ?
03:18Alors, bien sûr, nous sommes en lien permanent avec les services du collège.
03:23Les réunions sont menées toutes les deux semaines avec la directrice, avec la principale de l'établissement,
03:28pour coordonner nos actions, faire remonter les difficultés.
03:33Et évidemment, ce que nous avons fait, c'est que nous avons mis en place, dès lundi d'ailleurs,
03:39avant même le signalement, on avait nos équipes du centre de loisirs jeunes,
03:43des experts de la prévention avec les enfants,
03:47qui avaient mis en place le programme pour éviter l'entrée dans les trafics des enfants.
03:51Donc cela avait été déjà fait depuis lundi.
03:54Et bien sûr, nous allons renforcer ce dispositif pour rassurer tout le monde,
03:59rassurer les enfants, rassurer évidemment aussi les parents.
04:02Monsieur Besson, quand est-ce que les vitres vont être réparées ?
04:05C'est dans le communiqué qui a été donné aux familles.
04:09Il indiquait qu'il y a une promesse de réparation, mais sans délai ni date.
04:13Alors, je n'ai pas de délai ni de date à vous donner,
04:15d'autant que la réparation des vitres, c'est le conseil départemental,
04:18mais ça devrait être fait le plus rapidement possible.
04:21On en discutait encore hier avec la chef d'établissement.
04:24Si ça devait prendre un peu plus de temps que nous ne le pensions,
04:28on ferait une intervention directe éducation nationale.
04:31Ça devrait se faire assez vite.
04:33Nos partenaires sont très réactifs du conseil départemental en la matière.
04:36Est-ce qu'il y a d'autres mesures, monsieur Besson,
04:38notamment en soutien psychologique de prévu, que ce soit pour les élèves, les professeurs ?
04:42Alors, pour les professeurs, oui, il a été mis en place dès mardi,
04:45puisque une psychologue clinicienne qui travaille avec le rectorat et l'inspection académique
04:52a été diligentée dans l'établissement.
04:54Elle a reçu l'ensemble des enseignants sous la forme de trois groupes différents
04:59pour qu'il puisse y avoir libération de la parole.
05:02Donc ça, ça a été fait dès mardi.
05:04Cette psychologue clinicienne est à disposition.
05:08Ses coordonnées ont été données à chaque enseignant.
05:10Et si d'aventure il fallait de nouveau que les choses se mettent en place de manière collective,
05:14on le ferait sans aucune difficulté.
05:16Pour les enfants, si le besoin se fait sentir,
05:20et là on va le savoir en fin de journée,
05:22à ce moment-là, on mettra en place une cellule d'écoute, bien évidemment.
05:25Qu'est-ce qui a changé depuis hier et vos déclarations d'hier ?
05:28Il n'y avait pas d'urgence à prendre, pas de droit de retrait.
05:33Qu'est-ce qui a changé pour les enseignants ?
05:36Par rapport à vous, vos déclarations d'hier.
05:38Je les ai entendues et donc je me suis rangé à un certain nombre de leurs arguments.
05:42Notamment, vous vous l'avez évoqué, j'imagine, la question du danger grave et imminent.
05:46J'entends ce qu'ils me disent.
05:48J'entends aussi que je souhaite que les enseignants...
05:51Ma priorité, c'est quand même que les élèves soient dans la classe.
05:53Et donc je suis revenu sur une décision qui avait été prise
05:57de ne pas reconnaître l'imminence et désormais de la reconnaître.
06:00Qu'est-ce que vous répondez aux parents qui disent que la situation se dégrade ?
06:04La décision avait été prise avant que Madame la Ministre intervienne
06:10et Madame la Principale au téléphone.
06:13Ce qui est important, c'est qu'avant-hier, on avait ces signalements qui nous étaient portés.
06:18Dès le jour même, nous avons mené les opérations,
06:21nous avons garanti cette présence visible.
06:24Parce que les policiers sont là tout le temps, mais il fallait qu'ils soient particulièrement visibles.
06:27Nous l'avons fait dès l'après-midi même.
06:29Le lendemain, les premiers éléments d'enquête apparaissaient
06:33et grâce au soutien du procureur de la République,
06:35nous avons pu mener les premiers éléments d'enquête face à ces informations,
06:40ces signalements de jets de projectiles dans la cour ou d'impact de plomb.
06:47Dès le lendemain, ces éléments d'enquête arrivaient
06:49et aujourd'hui, nous avons réussi, je le crois, à rassurer tout le monde.
06:53Il faudra maintenir cette sécurité dans le long terme et sur la durée
06:59pour que chacun puisse revenir et travailler paisiblement.
07:02Clairement, il faut mieux que les enfants soient à l'école que dans la rue.
07:06Donc c'est important que l'école ait pu reprendre.
07:10Et en tout cas, notre engagement, c'est de garantir cette présence visible des policiers
07:15et d'éviter évidemment tout retour ou toute installation d'un point de vue de la proximité immédiate
07:21ou même plus loin dans la cité.
07:23Est-ce que les impacts de plomb...
07:24Est-ce qu'il y a un lien du coup qui est avéré entre les impacts et le plan d'île pour reposer la question ?
07:28Nous n'avons aucune information et nous ne sommes pas en capacité de dater ces impacts de plomb.
07:33Voilà, donc nous ne savons pas d'où viennent ces impacts, de quand ils datent.
07:37Néanmoins, c'est forcément un climat d'insécurité pour les élèves et pour les parents.
07:43C'est pour ça que nous avons pris toutes les mesures immédiatement
07:46et que rien n'a été laissé de côté
07:49et que l'ensemble des dispositifs, l'ensemble des forces sont mobilisés
07:53pour bien sûr éviter que ça ne se reproduise, en tout cas pour assurer tout le monde.
07:58Une mobilisation jour et nuit ?
08:00La mobilisation de la police nationale, elle est jour et nuit sur l'ensemble du territoire.
08:04Donc évidemment, de jour et de nuit pour lutter contre les trafics
08:09est très visible à l'entrée des élèves et à la sortie des élèves pour assurer tout le monde.
08:13Leur présence est prévue jusqu'à combien de temps ?
08:16Les présences de la police sont permanentes et on n'a pas de date de fin.
08:20Elles seront là tant que nécessaire.
08:22On ne va pas abandonner le terrain.
08:24Il est hors de question de laisser l'idée se répandre
08:27que la police ne serait pas présente aux côtés du corps enseignant,
08:30aux côtés de la communauté éducative,
08:32pour garantir que cette rentrée scolaire qui s'est bien passée continue comme ça
08:36et que chacun puisse poursuivre son travail paisiblement
08:40et dans les meilleures conditions de sécurité au collège mal armé.
08:43L'emprise des réseaux autour des établissements scolaires,
08:45est-ce que c'est une problématique qui concerne d'autres établissements qui se généralisent à Marseille ?
08:49L'emprise des réseaux est un souci particulièrement important.
08:53C'est une priorité, c'est la première des priorités de la police nationale à Marseille.
08:58Vous savez que depuis quatre ans, on a divisé par deux le nombre de points de deal.
09:02Évidemment, il en reste encore trop et cette mobilisation se poursuivra pour les éliminer.
09:08Évidemment, en priorité, à proximité des quartiers, des établissements scolaires et aux endroits où c'est le plus sensible.
09:14C'était le cas à la Cayolle et les dernières. Est-ce que ça va continuer aujourd'hui autour de l'école Calangue sur nous ?
09:19On continuera à être vigilant sur l'ensemble des établissements scolaires.
09:22Moi, je voudrais redonner aussi un exemple.
09:24A la Castellane, on avait six points de deal à proximité d'un collège.
09:28Aujourd'hui, il n'y a plus aucun point de deal actif à la Castellane.
09:32Ça ne veut pas dire qu'il faut qu'on déserte l'endroit.
09:35Ça veut dire qu'il faut qu'on poursuive cette mobilisation pour bien sûr garantir que les gains que nous avons obtenus,
09:40les résultats que nous avons obtenus restent dans la durée et que nous maintenons cette sécurité pour les élèves et pour les habitants.
09:47En tout, combien d'établissements bénéficient de cette mobilisation ?
09:51L'ensemble du territoire de Marseille et du département bénéficient de cette mobilisation.
09:57Il y a un plan renforcé dès que des incidents nous sont signalés.
10:02Et en tout cas, sur le collège Malarmé, mais comme sur les autres collèges, nous interviendrons à chaque fois que nécessaire.
10:09Est-ce que depuis deux jours, vous avez vu des incidents qui se sont manifestés pour signaler le même type de problème ?
10:15Non. Je faisais un point ce matin même avec des élus et avec le maire notamment de Salon de Provence.
10:23La rentrée se passe bien dans la plupart des endroits du département.
10:27Donc c'est pour ça que nous n'allons pas laisser un point problématique se créer et que nous réinterviendrons à chaque fois que nécessaire partout sur le département.
10:36Merci.

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