• il y a 3 mois
Pour conclure cette émission, Mathieu Meffre rencontre Grégory Sanson pour une interview exclusive. Découvrez son parcours, ses projets, ses fiertés et ses ambitions pour les prochaines années.

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00:00Grégory Samson, à nouveau bonjour. Bonjour Mathieu.
00:11On a passé un moment très sympathique où vous avez présenté un peu le vaisseau amiral, la direction financière.
00:15Il y avait les hommes et les femmes qui bossent avec vous au quotidien.
00:18Là, si vous le voulez bien, on va plutôt se concentrer sur vous pendant un petit moment ensemble.
00:23Avec plaisir. Alors l'idée c'est de comprendre un petit peu effectivement comment vous, vous voyez votre métier.
00:29On commence peut-être par la question la plus ouverte finalement. DAF, c'est rarement un rêve de bac à sable.
00:34Comment est-ce qu'on y vient et vous, à quel moment cet intérêt pour le métier ?
00:39Comment s'est construit votre carrière finalement pour arriver à la direction financière du groupe Bonduelle ?
00:43Alors effectivement, je ne pense pas qu'on naisse DAF, voire même qu'on en rêve.
00:48C'est en fait un parcours qui se construit.
00:50Pour ce qui me concerne, c'est simplement un intérêt très grand que j'avais pour l'économie dans le secondaire
00:56et puis dans ma carrière universitaire. Puisque ensuite, je suis allé en école de commerce et études de comptabilité finance.
01:02Mais j'ai commencé par l'université. Et puis, quelque part, la finance est passée aux travaux pratiques de l'économie.
01:09Donc je m'y suis intéressé. Mon première étape de carrière professionnelle, c'était l'audit.
01:16Ce qui m'a permis de découvrir d'abord différents secteurs d'activité et trouver que l'industrie, c'était quand même sympa et très matériel.
01:22Audit en big ?
01:24Audit en big, oui. Cooper, Célibant, donc PWC maintenant.
01:29Et puis surtout, de voir ce que recelaient l'ensemble des métiers de la finance.
01:34Contrôle d'édition, direction financière, contrôle financier.
01:37Et d'être séduit par ce métier de directeur financier qui rassemble l'ensemble des expertises,
01:43qui a une vision holistique à 360 degrés de la fonction.
01:47Et donc, c'est comme ça que je me suis dit que ce serait peut-être intéressant.
01:50Et j'ai eu l'opportunité, première opportunité en dehors de l'audit, de rejoindre une entreprise, une PME, au titre de directeur financier groupe.
02:00OK. Et là, je crois que vous fêtez vos 22 ans au sein du groupe Bonduelle cette année.
02:0622 ans déjà. J'imagine que c'est passé vite et que vous vous y êtes amusé et développé.
02:12Pourquoi une telle longévité ? Qu'est-ce que le groupe vous a apporté à vous en tant que CFO ?
02:18Alors, ce qui m'intéressait lorsque j'ai rejoint Bonduelle, c'était de rejoindre un groupe de biens de consommation.
02:24Je venais du B2B, donc vente à des professionnels.
02:28Et puis de rejoindre une société d'une taille un peu plus importante et élément extrêmement important pour moi qui était tourné vers l'international.
02:35Donc, j'ai rejoint Bonduelle dans un poste de directeur financier de business unit.
02:40C'était laquelle ?
02:41C'était Bonduelle Développement.
02:43Donc, c'était tout ce qui était en dehors d'Europe à l'époque.
02:47Et en dehors de l'Europe, de l'Union européenne, il y avait la Hongrie, il y avait la Pologne.
02:51Donc, c'était un kaleidoscope de pays.
02:54Donc, une très, très grande diversité.
02:56Et cette expérience, et la suivante d'ailleurs, puisque j'étais pendant trois ans directeur financier de cette BU
03:02et trois ans directeur financier d'une BU qui était européenne dédiée au surgelé,
03:06ça m'a permis cette proximité avec le métier parce que je considère qu'on est directeur financier compétent, pertinent
03:12à partir du moment où on a une intimité avec le business.
03:15Et si on ne comprend pas le rythme des saisons, si on ne comprend pas l'ensemble de la chaîne de valeur,
03:19c'est extrêmement difficile d'être pertinent sur les décisions que l'on prend, sur le pilotage, sur les choix de financement.
03:25Et donc, cette période de six années en business unit m'a été extrêmement enrichissante pour le poste qui a succédé
03:32qui était celui de directeur financier groupe en 2008.
03:34Je suis obligé de vous prendre au mot, Grégory.
03:35Ça veut dire que vous connaissez un petit peu le calendrier des récoltes.
03:38Oui, absolument.
03:39Vous savez.
03:40Le petit pois, le haricot vert, c'est le mois de juin.
03:44Le maïs, c'est de juillet au mois d'octobre.
03:47Alors, ça dépend des zones de récolte.
03:49Mais effectivement, je ne les connais pas exhaustivement.
03:51Bien sûr.
03:52Mais en tous les cas, quelques-uns parce que derrière ces petits pois, il y a quoi ?
03:55Il y a du stock.
03:56Et derrière ces stocks, il y a du financement.
03:57Et ça, ça me regarde.
03:58Bien sûr.
03:59Et on a parlé à plusieurs reprises, encore une fois aujourd'hui, des différents projets,
04:04des différentes équipes qui composent la direction financière de Banduelle.
04:07Vous, vous avez, en tant que CFO groupe, vous avez laissé vos équipes parler.
04:12Mais qu'est-ce que vous, vous voyez comme…
04:14Quelles sont les spécificités de votre équipe, finalement, de cette direction financière ?
04:18On voit, nous, sur 4Change, beaucoup de DAF, d'hommes et de femmes, qui viennent nous parler de leur métier.
04:23Si vous deviez en retenir une ou deux spécificités ?
04:26Une ou deux, c'est peut-être compliqué.
04:28D'abord, la direction financière de Banduelle, elle est très liée aux caractéristiques mêmes de Banduelle.
04:34Donc, on a…
04:36Voilà. Alors, d'abord, on est une société cotée.
04:39Donc, il y a un certain nombre de visibilités, d'exigences aussi en termes de conformité,
04:44l'autorité des marchés financiers, par exemple, d'enjeux de communication financière également.
04:50Donc, ça, c'est le premier élément.
04:53Le deuxième élément concernant la caractéristique de la société, c'est que nous sommes aussi une société familiale.
04:58Souvent, on oppose les deux mondes.
04:59Quelque part, on a le meilleur des deux mondes, on a la rigueur de la société cotée,
05:02mais on a la politique de long terme de l'actionnaire familial.
05:05Et donc, j'ai la chance d'accompagner l'actionnaire de contrôle, la famille Banduelle,
05:10aux côtés de Christophe Banduelle pour l'assister sur le plan technique,
05:13notamment sur les aspects de passage de génération qui sont extrêmement critiques dans ces sociétés-là.
05:18Donc, caractéristiques sociétés cotées et sociétés familiales.
05:22Et ensuite, il y a la stratégie de l'entreprise.
05:24La stratégie de l'entreprise, c'est d'abord, on est international.
05:27Donc, c'est 100 pays de par le monde.
05:29Donc, une très grande diversité.
05:30Des environnements aussi réglementaires qui sont très différents.
05:34Des enjeux agro-industriels.
05:36Alors, pour le directeur financier, ça veut dire quoi ?
05:38Ça veut dire des CAPEX.
05:39Ça veut dire des besoins de fonds de roulement.
05:41Ça veut dire aussi une volatilité de la performance liée à la météo.
05:46Et puis, dans notre stratégie, on nourrit la moitié de notre croissance par de la croissance externe.
05:51Donc, ça veut dire, pour le directeur financier, une très forte implication.
05:54Et de ses équipes, une très forte implication dans les dossiers de M&A.
05:58Et puis, petite particularité supplémentaire concernant Bonduelle.
06:03La responsabilité sociale et environnementale est consubstantielle à notre activité.
06:07Et donc, là, la direction financière se doit de jouer un jeu particulier.
06:12Et elle le joue depuis très longtemps.
06:14On a vu, vous parlez de M&A.
06:16Donc, on a vu Session Canada, Acquisition US.
06:20Ça a été un projet qui vous a beaucoup occupé.
06:23L'international au cœur du projet.
06:25Quand on a demandé ce que votre équipe souhaitait pour le bicentenaire à venir,
06:29dans une trentaine d'années, pour Bonduelle,
06:31on a entendu une présence dans les 180 et quelques pays au niveau mondial.
06:36On a une idée des zones que vous pouvez être amenés à regarder,
06:40des continents, déjà.
06:42Ça a entré dans le secret des dieux.
06:44Alors, malgré ce désengagement partiel en Amérique du Nord,
06:48qui est lié à un métier particulier,
06:50l'Amérique du Nord représente encore un champ d'expansion très naturel pour le groupe Bonduelle.
06:56On y est encore.
06:57Ça représente un tiers de notre activité, encore aujourd'hui, les États-Unis.
07:01Et puis, il y a plein d'endroits dans le monde où nous ne sommes pas.
07:04Nous ne sommes pas aujourd'hui en Asie, pour diverses raisons.
07:07Et puis, un continent qui va se développer en matière de population.
07:11Et notre responsabilité, notre mission, c'est de nourrir les populations.
07:15C'est évidemment l'Afrique.
07:17Ça veut dire aussi des habitudes alimentaires différentes
07:20et probablement des modèles économiques qui soient différents.
07:23Mais on a des champs d'expansion extrêmement importants aujourd'hui.
07:26On est très loin d'avoir couvert le monde.
07:28L'Afrique, ce serait en organique ou en croissance externe ?
07:30Parce que ce n'est quand même pas la même stratégie.
07:32Ce n'est pas non plus forcément le même marché, les mêmes consommables.
07:36Alors, on le fait aujourd'hui, d'ores et déjà, au travers de notre activité export.
07:40Et puis, c'est aujourd'hui des réflexions sur des produits
07:43qui soient adaptés aux modes de consommation en Afrique.
07:46Donc, ce serait possiblement par l'interne.
07:48OK. Merci beaucoup.
07:50Votre vision du rôle de CFO en tant que leader ?
07:54Nous, chez 4Change, encore une fois, on voit les 3, 4 grands piliers,
07:58sans être réducteurs, du rôle d'un CFO.
08:01Le CFO stratège, aux côtés de la direction générale.
08:04Le CFO bâtisseur et transformant, qui accompagne les transformations du groupe.
08:10Le CFO performance, pilotage, garant de l'excellence des métiers
08:16et de la communication financière, on en parlait.
08:18Comment vous voyez ces piliers ? Est-ce que vous en voyez d'autres ?
08:22Pour moi, le directeur financier, il est orchestre et stratège.
08:27Orchestre au niveau de l'entreprise, puisqu'il a une importance évidente
08:35sur l'analyse de la performance, sur le fait de tracer une trajectoire.
08:39D'être sûr que cette trajectoire nous amène à la performance voulue.
08:43Et aux côtés de la direction générale, surtout de s'assurer qu'il y ait un alignement
08:48entre les différentes fonctions de l'entreprise.
08:50C'est là où le chef d'orchestre doit s'assurer que tout le monde joue la même partition.
08:53Ça, c'est son rôle au niveau de l'entreprise.
08:55Au niveau de son équipe aussi, il est un chef d'orchestre d'une multiplicité d'expertises
09:00qui doit contribuer à la performance aux côtés de la direction générale
09:04et aux côtés des business units.
09:06Nous sommes des accompagnateurs des différents métiers.
09:09Ça, c'est pour la partie chef d'orchestre.
09:11Pour ce qui est de la partie stratégie, au-delà de délivrer la performance,
09:16il doit y avoir une réflexion permanente de la direction générale
09:20et du directeur financier sur le modèle d'affaires
09:23et également le portefeuille d'activités pour épouser les tendances qui se développent
09:28et savoir se désengager lorsque c'est nécessaire.
09:30C'est cette vision de moyens long terme que doit développer le directeur financier.
09:35Il est également chef d'orchestre.
09:37Il est également stratège au niveau de la propre transformation de sa fonction
09:42puisqu'on voit apparaître l'intelligence artificielle,
09:45l'automatisation des enjeux en matière de RSE.
09:48Il doit se remettre régulièrement en cause,
09:51remettre régulièrement en cause son organisation, ses outils
09:54pour accompagner correctement l'entreprise.
09:57Une main sur la boussole, une main sur le guidon.
10:00Un GPS.
10:02En n'oubliant pas que ce n'est pas le GPS qui conduit la voiture
10:05mais qui garante la trajectoire et la bonne direction.
10:07Exactement.
10:08On parle un peu de tout dans nos émissions.
10:11On a parlé beaucoup de vos succès.
10:13Ce n'est pas un échec, mais il faut quand même qu'on parle de la correction du titre.
10:17Aujourd'hui, Bonduelle, on avait en tête, vous le savez certainement bien mieux que moi,
10:22un titre autour d'une trentaine d'euros pendant plusieurs années.
10:26On l'a vu dans les 30 euros.
10:28Aujourd'hui, on est autour de 10 euros.
10:30Vous avez, vous, apporté beaucoup de choses aux côtés de Christophe Bonduelle.
10:34Qu'est-ce qui finalement aujourd'hui...
10:37Vous avez d'ailleurs votre trajet demain.
10:39On profite de notre venue dans vos bureaux pour d'ailleurs faire quelques prises de vue demain.
10:44Qu'est-ce que le marché n'a pas forcément saisi ?
10:48Qu'est-ce que vous devez leur dire ?
10:50Quels sont les éléments de langage, les éléments de preuve et de stratégie
10:56qui doivent passer pour ce titre et pour le refaire décoller ?
11:00D'abord, le marché a toujours raison, mais il n'a pas raison tous les jours.
11:04Il y a probablement eu des excès en termes de valorisation.
11:07On est monté jusqu'à 47 euros par action.
11:09Et nous sommes rendus aujourd'hui à 10 euros par action.
11:13Simplement, c'est le reflet aussi d'une situation et d'une performance.
11:17Ce n'est pas un secret.
11:19Il y a eu trois profit warnings de rang sur la performance de Bonduelle depuis trois années
11:24liés en particulier à une difficulté sur nos affaires américaines en matière de frais.
11:29Le retournement aujourd'hui est engagé.
11:32On a la chance d'accueillir un directeur général aujourd'hui, Xavier Nkovic,
11:36qui connaît parfaitement ce marché et qui est franco-canadien, je crois.
11:40Absolument, et qui est totalement instrumental sur ce retournement.
11:44Nous sommes très confiants pour parvenir à ce retournement.
11:48Et assez naturellement, ce retournement, cette amélioration de la performance du groupe aujourd'hui,
11:53qui est nettement, nettement insuffisante, se matérialisera dans le titre.
11:57Et donc, quelque part, il suffira de délivrer pour voir le titre se revaloriser.
12:01Oui, surtout qu'en termes de ratio de dette, vous n'êtes pas élevé, vous êtes autour de 3.
12:05On sait que dans des métiers à fort enjeu CAPEX, ce n'est pas forcément...
12:09Et en même temps, avec un marché qui sera... un métier, pardon, une filière qui sera toujours là,
12:15les gens vont toujours se nourrir, on en parlait en préparant cette émission.
12:18On sait qu'il y a d'autres groupes qui sont leveragés un peu plus haut.
12:21Donc, ce n'est pas la dette qui pose problème, c'est ce sujet US.
12:26Et une fois qu'on l'aura réglé, ça devrait rentrer dans l'ordre.
12:30Absolument, il faut qu'on trouve aussi des relais de croissance qui soient différents.
12:36Aujourd'hui, épouser des habitudes de consommation qui changent.
12:39Autrefois, le légume était à côté de la protéine animale, le poisson, la viande.
12:44Aujourd'hui, le légume, et d'une façon plus générale, le végétal, doit être au centre de l'assiette.
12:50Et donc, on doit passer, quelque part, d'un accompagnement à un repas complet.
12:54Un repas complet très largement fait de produits végétaux.
12:59On le voit d'ailleurs, les lunch bowls qui sont à côté de vous.
13:02Simplement, ça passe au micro-ondes 2 minutes et vous avez un repas complet pour 3,50 euros.
13:08Donc, en plus, extrêmement accessible.
13:10Et donc, c'est vers ces solutions-là qu'on doit absolument se tourner.
13:13Donc, il y a une situation spécifique en Amérique du Nord, un retournement et beaucoup de création de valeur.
13:18Mais il faut que le reste de nos activités continue à progresser.
13:21— Merci beaucoup, en tout cas, d'aborder ce point.
13:24Et on regardera évidemment de près l'évolution du titre et vos différentes annonces dans les prochains mois.
13:30On a parlé de votre rôle en interne. Votre rôle s'arrête pas là.
13:34Vous avez toujours été membre de différentes associations.
13:38Je pense que la DFCG, qu'on peut citer par exemple, ou d'autres.
13:42Vous avez été jusqu'à prendre la présidence.
13:44Et vous êtes toujours, je crois, président de l'Île-Place-Financière.
13:47Alors les associations avec Ville-Place-Financière, on en connaît plusieurs en France.
13:51Vous êtes le premier président qu'on voit.
13:53Donc c'est intéressant de voir peut-être rapidement quelle est la mission de l'Île-Place-Financière.
13:57Mais aussi pourquoi c'était important pour vous de porter le métier.
14:01Et puis peut-être aussi de porter des thématiques.
14:03Je sais que vous êtes très attaché également sur les sujets de délai de paiement,
14:06de responsabilité territoire et responsabilité filiaire.
14:12Donc pourquoi est-ce que l'Île-Place-Financière était une évidence pour vous,
14:18ou en tout cas devait faire partie de votre parcours ?
14:21D'abord, je suis très attentif à l'ouverture sur l'extérieur.
14:25C'est vrai que le rythme du quotidien, les challenges auxquels on est confrontés,
14:29chargent déjà notre programme de travail, notre agenda.
14:33Mais je pense qu'il faut s'ouvrir sur d'autres expériences, sur d'autres idées.
14:36On s'enrichit chaque fois.
14:37Et moi, j'encourage mes collaborateurs à rejoindre les associations.
14:41On citait celle des directeurs financiers à la DFCG.
14:43Il y a celle des trésoriers d'entreprise.
14:46L'ITE, le conseil d'or.
14:48Voilà, exactement.
14:49Donc tout ça, ce sont des sources d'enrichissement.
14:51Et ce n'est absolument pas du temps perdu.
14:53Ensuite, concernant mon engagement à l'Île-Place-Financière,
14:57l'Île-Place-Financière, ensemble, les acteurs, les banques, les assureurs,
15:01les conseils financiers en haut de France,
15:04avec un enjeu, c'est de contribuer au développement économique
15:08et à l'emploi dans les Hauts-de-France.
15:10Et alors, pourquoi cet engagement ?
15:13Moi, d'abord, j'ai un très fort attachement à cette région.
15:16Je suis originaire de cette région.
15:18Cette région qui a dû elle-même se transformer.
15:20Quand on pense aux secteurs économiques qui ont été les siens,
15:23quand on parle du textile, quand on parle du charbon,
15:25quand on parle des chantiers navals,
15:27vous imaginez les bouleversements qu'ils ont eus.
15:29Et chaque fois, cette région a su se régénérer.
15:31J'y suis très attaché.
15:32Et puis, j'ai une passion pour la finance.
15:34Et donc, comment concilier les deux ?
15:36Eh bien, c'est cette présidence de l'Île-Place-Financière
15:39qui m'a été proposée.
15:41Et donc, l'idée, c'est de promouvoir ce métier auprès de la population en général,
15:46également peut-être faire bénéficier de mon expérience
15:50d'autres agents économiques, des PME, par exemple,
15:53faire valoir aussi auprès de ces acteurs la voix des directeurs financiers,
15:58donc le côté demande par rapport à l'offre,
16:01et puis aussi faire aimer ce métier aux jeunes générations,
16:04ceux qui sont à l'école aujourd'hui,
16:06et qui vont nourrir cette place financière.
16:09Voilà. Donc, c'est quelque part mon engagement citoyen,
16:12mais qui vient rejoindre deux intérêts, deux attachements ou deux passions.
16:17Magnifique.
16:18L'importance des ressources humaines,
16:20parce que vous parlez des talents, des jeunes talents,
16:22dans le métier de CFO, c'est prégnant.
16:24Comment s'organise le duo DRH-CFO au sein du Groupe Mondial ?
16:29Alors, c'est le cœur du réacteur.
16:32Nous sommes un métier d'intelligence,
16:35et l'intelligence, elle est chez les collaborateurs,
16:37elle ne sera jamais complètement vers l'intelligence artificielle,
16:41c'est très clair.
16:42Et donc, j'attache une très, très grande importance
16:44à l'animation de cette filière.
16:46Ça veut dire quoi ?
16:47D'abord, servir l'organisation.
16:49Donc, mettre la bonne personne au bon endroit, au bon moment.
16:52Les différents métiers connaissent des situations variées,
16:56ont des trajectoires, des stades d'évolution,
16:59et un profil adapté à un moment ne sera peut-être plus à un autre moment,
17:03lorsqu'on passe du développement à la maturité, par exemple.
17:05Et donc, toujours être en résonance entre les personnes
17:09et les enjeux du métier.
17:12Et la deuxième chose, c'est d'offrir aux collaborateurs
17:15des parcours qui soient attractifs.
17:17On est dans une guerre des talents,
17:18il faut être attractif, il faut faire évoluer.
17:21C'est vrai aussi que les aspirations aujourd'hui des collaborateurs
17:24sont en train de changer.
17:25Ça veut dire quoi ?
17:26Ça veut dire créer des passerelles entre le groupe,
17:29les business units, les pays.
17:31Faire évoluer au sein des différentes structures,
17:34les collaborateurs.
17:35Et puis, parfois, les voir aussi quitter la sphère financière
17:38ou certains d'autres fonctions,
17:39venir nous enrichir d'une vision différente au sein de la finance.
17:43Et c'est ce qu'on essaie de faire,
17:45en couple avec la direction des ressources humaines.
17:49Et donc, depuis très longtemps,
17:51et on a été novateur là, chez Bonduelle,
17:53nous avons une organisation ressources humaines
17:56dédiée à l'ensemble de la filière.
17:58C'est-à-dire qu'on couvre le groupe,
18:00les business units et les pays.
18:04On passe sur la partie fierté doute.
18:06Les deux dernières questions de cet entretien.
18:09Grégory, 22 ans dans la boîte,
18:11si on devait retenir une fierté ?
18:13Alors, une, c'est peut-être compliqué.
18:18Deux ou trois, peut-être.
18:20La première, c'est d'avoir contribué
18:22à faire évoluer la culture de l'entreprise.
18:25Notre ADN, c'est l'agro-industrie.
18:28Ce sont nos usines, 40 usines de par le monde.
18:31C'est la relation avec le monde agricole,
18:33c'est assez naturel.
18:34Une évolution ensuite, dans l'histoire du groupe,
18:37vers les ventes et le marketing.
18:39Parce que notre stratégie est articulée autour de nos marques.
18:43Marques Bonduelle, Marques Assegrain, par exemple.
18:46Et d'avoir insufflé
18:50cette vision, cette prise en considération
18:53de la nécessaire performance pour accomplir notre ambition.
18:56Et donc, cette dimension de performance financière.
18:59Et puis après tout, un triptyque, un tabouret sur trois pieds,
19:02c'est quand même beaucoup plus stable.
19:04Et donc, d'avoir insufflé cette dimension-là,
19:06sans qu'elle soit aujourd'hui prédominante ou court-termiste,
19:09mais qu'en tous les cas, dans tout ce que l'on fait,
19:12elle soit présente.
19:13Et notamment, c'est le projet Finance for Growth
19:15qui vous a été présenté,
19:16et qui a permis d'acculturer l'entreprise
19:18à un certain nombre de réflexes.
19:20La deuxième dimension, je pense, c'est l'innovation.
19:25Chez Bonduelle, on innove dans tous les compartiments.
19:28L'agro-industrie, le commerce, mais également en finances.
19:31Et donc, d'avoir été, par exemple,
19:33le premier groupe à lancer un placement privé européen
19:36sur la place de Paris.
19:37Donc, en Europe PP, c'était à l'aide de quand ?
19:39C'était en 2012.
19:41Donc, on a ouvert le marché.
19:44Également, accompagner le mouvement
19:46en matière de couverture des risques
19:48avec une captive d'assurance.
19:50Là, on fait partie aussi des premières entreprises
19:53en France à l'avoir créée.
19:56Ou d'ouvrir notre capital avec la complexité
19:59qui vous a été exposée également aux agriculteurs.
20:02Donc, rechercher l'innovation, rechercher la transformation
20:05en permanence, être en mouvement.
20:07Et puis, peut-être une troisième fierté,
20:10pour rebondir sur votre question sur les ressources humaines,
20:13on a eu un vaste mouvement cet été
20:15où les retours qui me sont faits aujourd'hui des métiers,
20:18c'est de se dire que les profils sont parfaitement adaptés
20:21et des collaborateurs, leur épanouissement aujourd'hui
20:23dans les fonctions qu'on leur a confiées.
20:26Un dernier mot peut-être sur la partie, effectivement,
20:28je vous ai posé la question sur un doute
20:31ou en tout cas, voilà, un challenge,
20:33un moment difficile
20:35ou un challenge pour l'avenir
20:37par rapport à ce beau groupe,
20:39ce beau champion tricolore que vous accompagnez
20:41et le rôle que vous y jouez.
20:43Un doute.
20:45D'abord, pour moi, le doute est salutaire.
20:48Il permet de couvrir plusieurs angles d'analyse,
20:51d'envisager différentes options.
20:53La condition, c'est à un moment, il faut en choisir une
20:55et puis il faut exécuter,
20:57il faut se mettre en action.
20:59Le questionnement,
21:02la période de doute la plus importante
21:04a pété peut-être à ma nomination en 2008.
21:07Donc, je suis nommé en octobre 2008.
21:09Donc là, le monde est en train de changer,
21:11les Man Brothers viennent de se casser la figure.
21:14Vous étiez nommé à quel mois ?
21:16Premier octobre.
21:17Ah oui, donc, vous étiez en plein dedans.
21:19Absolument, absolument.
21:21Et donc, on voit le monde,
21:23d'abord, mes propres attributions augmentées,
21:26financement, communication financière,
21:29autour de soi, on voit le monde évoluer,
21:32des banques disparaissent,
21:34qui étaient absolument, totalement inconcevables,
21:37des financements beaucoup plus difficiles à obtenir,
21:40des investisseurs qui, tout d'un coup,
21:42plutôt que de spéculer à court terme,
21:44se posent la question des fondamentaux de l'entreprise.
21:47Et puis, autour de moi, une équipe très largement renouvelée,
21:49donc qui n'a pas d'expérience,
21:51et de se dire, mais comment on va arriver à faire face ?
21:53Et je dirais que c'est peut-être
21:55ce qui a été la meilleure chose,
21:56c'est de se dire que dans cet environnement,
21:58les vieilles recettes ou les vieux réflexes,
22:00ça ne fonctionnait plus.
22:01Et donc, il fallait réinventer
22:03un certain nombre de choses,
22:05remettre peut-être aussi un peu de bon sens
22:07à des époques où on parlait des IFRS, etc.,
22:09ce qui a perturbé la vision,
22:11mais cash is king dans ces conditions-là.
22:14Et donc, ce renouvellement des équipes,
22:18cette nécessité de réinventer quelque chose,
22:20a été une réelle opportunité.
22:22Je pense que c'est dans ces situations-là
22:24qu'on se transforme.
22:25Donc, ça a été extrêmement instrumental
22:27pour notre transformation.
22:28Ça a été aussi très instrumental
22:30pour ma propre formation.
22:31J'imagine.
22:32J'ai appris très, très rapidement.
22:34A n'en point douter.
22:35Voilà, mais ça a été très enrichissant,
22:38cette période-là, très intense.
22:39C'est le moment où vous pensez
22:42que votre duo avec Christophe,
22:44c'est peut-être encore plus matérialisé,
22:47mis en place,
22:48évidemment, par le fait de votre nomination,
22:50mais du fait de devoir passer cette étape ensemble.
22:53Alors, évidemment, ça resserre les rangs.
22:56Ça resserre les rangs avec la direction générale.
22:58Ça resserre les rangs aussi avec les équipes.
23:00Et il y a vraiment,
23:01j'espère que vous l'avez senti tout à l'heure,
23:03un extraordinaire sentiment du collectif.
23:05La direction financière n'est que le reflet
23:07de ce qui est Bonduelle.
23:08Il y a un sentiment du collectif
23:10qui est extrêmement, extrêmement fort.
23:12Et puis, c'est la confiance
23:13que l'on a dans les collaborateurs.
23:15Ce n'est pas dans les procès,
23:16ce n'est pas dans les systèmes,
23:17ce n'est pas dans les outils.
23:18Encore une fois,
23:19être convaincu qu'on a la bonne personne
23:21au bon endroit est quand même clé
23:23dans ces situations totalement perturbées.
23:26Et très clairement, ça soude une équipe,
23:29ça soude une organisation.
23:31Merci Grégory Samson.
23:32Merci Mathieu.
23:33Merci beaucoup.
24:07© Amara.org

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