Reda Belhaj : «Il y a des choses prévues pour les gardés à vue, mais pas pour les victimes»
Le porte-parole Un1té Île-de-France, Reda Belhaj, était l’invité de Punchline, ce mercredi 25 septembre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur la prise en charge des victimes : «Derrière les victimes, ce sont les policiers qui ont le plus de frustration, parce que nous sommes censés protéger et accompagner. Il y a des choses prévues pour les gardés à vue, mais pas pour les victimes».
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NewsTranscription
00:00Oui, je pense qu'au-delà des proches et de la famille, derrière les victimes,
00:05c'est ceux qui ont le plus de frustration, c'est nous les policiers.
00:09Parce qu'en fait, c'est nous, on est censés les protéger, on est censés les accompagner.
00:12Et j'ai écouté vers 17h votre allocution et vous avez dit quelque chose de très judicieux,
00:20c'est qu'aujourd'hui en France, il n'y a absolument rien de prévu pour les victimes.
00:24Alors je ne remets pas en cause les droits des gardés à vue,
00:26mais un gardé à vie, il va avoir des biscuits, une brique de jus d'orange le matin,
00:30un repas le midi, un repas le soir.
00:32Quoi qu'il arrive, vous êtes gardé à vue, vous avez ça ?
00:34Oui, ça fait partie de ses droits, sauf s'il refuse de s'alimenter.
00:37Et là, on est obligé de le marquer, soit faire un PV dessus, soit le marquer sur son dépôt.
00:43Avant, on prenait l'argent de son dépôt pour le nourrir.
00:48Là, nous, c'est l'État. Et la victime qui vient déposer plainte au commissariat,
00:53qu'elle soit victime d'un viol, d'une agression, de ce que vous voulez, elle n'a rien en fait.
00:57Et en général, c'est le collègue de terrain qui est soit de permanence avec le chef de poste,
01:01selon les horaires, ou l'OPJ ou l'APJ qui va être dans le service d'investigation,
01:07qui va prendre en charge la victime, qui va lui payer un café avec ses propres deniers.
01:13Qui va lui payer un repas. On reste policiers, on n'a pas de gros budgets,
01:16mais si on le fait pour chaque victime, ça va être compliqué.
01:18Et vous voyez, déjà là, depuis plusieurs années, j'ai l'occasion de parler de ça
01:22et jamais, jamais, on n'a évolué là-dessus.