Le directeur artistique des cérémonies de Paris 2024, Thomas Jolly, était auditionné ce mercredi matin à l'Assemblée pour faire le bilan.
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00:00Vous avez beaucoup évoqué les attaques, parce que moi je ne parle pas de polémiques, je parle d'attaques.
00:04La critique, c'est ma vie.
00:07C'est ma vie, j'ai depuis 20 ans que je fais des mises en scène reçu des critiques négatives, positives, de la presse, des spectateurs, des institutionnels, des professionnels, c'est le jeu.
00:18Et ça va, et c'est ok.
00:21La critique, elle n'est plus tout à fait la même quand il s'agit d'attaques qui vont être de l'ordre de la discrimination.
00:30La discrimination, c'est parfait, c'est un délit.
00:33Ceux qui commettent de la discrimination sont des délinquants et il existe donc des procédures.
00:42Effectivement, j'ai porté plainte et la brigade de lutte contre la haine en ligne travaille à retrouver les profils et j'attends l'issue de cette enquête.
00:51Je soutiens évidemment Barbara Butch, Nicky Doll et tous les artistes qui ont été victimes de cyberharcèlement.
00:58Mais autre chose m'interroge dans cette aventure.
01:03Vous avez parlé, Madame, de la scène, mais vous êtes la seule à en parler.
01:09Vous êtes la seule à en parler.
01:10Le médiaguide qui a été donné à tous les journalistes du monde entier, du monde entier, trois jours avant.
01:16Mais si, Madame, trois jours avant, le médiaguide ne parle pas de la scène.
01:21Si des journalistes, des commentateurs, des community managers de chaînes de télévision ont eu ou des interprétations erronées sur les réseaux sociaux,
01:32ça n'est pour le coup que de l'ordre de l'interprétation.
01:36Mais le problème de ces interprétations, c'est que derrière, elles soulèvent de la haine.
01:41Comment est-il possible que j'ai pu, qu'on puisse croire, croire que je puisse moquer une quelconque religion,
01:48en l'occurrence la religion chrétienne catholique, quand dans la même cérémonie, on ne peut non pas croire, mais voir,
01:54constater qu'un tableau entier est consacré à Notre-Dame de Paris, que je demandais à Notre-Dame de Paris de sonner,
02:02que je termine la cérémonie avec « Dieu réunit ceux qui s'aiment ».
02:05Je ne fais pas tout cela en hommage à la religion chrétienne catholique pour une raison simple,
02:09c'est que je n'ai pas le droit d'évoquer la religion dans les cérémonies, ça c'est le CIO.
02:13Donc je ne le fais pas pour ça, je le fais parce que Notre-Dame de Paris fait partie de notre patrimoine,
02:18c'est notre joyau, ici, à Paris, elle est Notre-Dame de Paris.
02:23En plus, tout le monde a été heurté, moi le premier, nous tous, par son incendie.
02:28Elle n'était pas prête complètement pour la cérémonie, elle disait « je ne suis pas prête, mais je suis là, donc je veux quand même sonner ».
02:33C'était une chose de la personnifier, de mettre aussi en valeur les artisans, les ouvriers, les ouvrières,
02:38tous les métiers d'art qui sont en train de lui rendre ça superbe.
02:41Donc on ne peut pas à la fois penser que je puisse moquer qui que ce soit,
02:47et en même temps voir qu'en réalité je mets en valeur, notamment cet héritage, cet édifice religieux.
02:53Je ne crois pas qu'il y ait une autre cérémonie d'ouverture dans l'histoire des Jeux Olympiques
02:57qui mette en valeur un bâtiment religieux comme Notre-Dame de Paris et qui fait sonner un bâtiment religieux.
03:02Donc ces interprétations erronées, et ces petites phrases aussi de tweets,
03:08et je veux parler aussi des médias, en fait génèrent de la haine et une sorte de frénésie du commentaire
03:16qui retombe sur les humains, sur nous, sur moi, sur des individus, nos familles.
03:23Qu'on ne peut pas à la fois penser être politique si on n'est pas dans la volonté d'unifier la cité
03:35et volontairement lancer ce type d'interprétations erronées,
03:41et je rappelle d'une image arrêtée, parce qu'il n'a jamais été question,
03:44c'est une image arrêtée d'un plan en mouvement, cette histoire de la Seine.
03:49Moi je trouve que c'est indigne, je le dis, et surtout ça génère derrière tellement de fracas
03:59qu'à cet endroit-là, je crois qu'il n'y a rien de bon à tirer pour faire société.