Les victimes de guerre sont bien plus nombreuses qu'on ne l'imagine dans la Drôme. Entre 15.000 et 20.000. Mais beaucoup de victimes ignorent qu'elles peuvent prétendre à des aides , notamment financières.
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00:00Ici Matin sur France Bleu Dromardèche
00:04Il est 8h moins le quart, plus de 15 000 dromois pourraient bénéficier de l'aide de l'ONAC VG
00:10C'est l'Office National des Combattants et Victimes de Guerre
00:13Mais ils ne le savent pas forcément, alors on va en parler avec notre invité ce matin, Emmanuel Champal
00:17Bonjour Laure Bonnet
00:18Bonjour à vous
00:19Vous êtes directrice de l'ONAC VG dans la Drôme
00:21Hier vous avez organisé une journée solidarité à Lorient
00:24pour faire connaître vos missions sociales
00:27Vous estimez à plus de 15 000 personnes le nombre de bénéficiaires potentiels dans le département
00:34Qui sont ces gens ?
00:36D'abord pour nous, nous les appelons les ressortissants
00:39C'est un groupe de personnes, des hommes, des femmes, ça peut être également des enfants
00:45qui peuvent être vos voisins
00:46Première chose, ce sont des gens qui sont titulaires de la carte du combattant
00:50Ils le savent, mais parfois ils l'ont oublié
00:52Ils l'ont dans leur porte-monnaie, ils l'ont dans leur papier
00:55C'est la carte du combattant, ancien format ou nouveau format carte bancaire
00:58Des militaires, d'anciens militaires
01:00Des militaires, d'anciens militaires effectivement
01:03A l'heure actuelle, beaucoup d'anciens de la guerre d'Algérie
01:06Et leurs veuves, quelles qu'elles soient
01:10Mais en fait, les cartes du combattant
01:13Les titulaires du titre de reconnaissance de la nation
01:17Que nous appelons communément les TRN
01:19Ça peut être des pupilles de la nation
01:21Et pupille de la nation c'est de 0 à plus de 100 ans
01:24On l'est tout au long de sa vie, pupille de la nation
01:27Ça peut être des victimes d'actes de terrorisme également
01:32Qui sont donc ressortissants de l'ONAC VG
01:37Et en fait, toutes ces personnes sont très diverses
01:39Sont partout en drôme
01:41Et force est de constater que certains savent qu'ils sont ressortissants de l'ONAC SEF
01:45Qu'ils peuvent se tourner vers ce service public qu'est l'ONAC VG
01:48Mais beaucoup l'ont oublié
01:50Ou alors n'ont jamais eu de difficultés tout au long de leur vie
01:52Et tant mieux
01:53Et puis l'âge avançant commence à rencontrer des difficultés
01:56Notamment financières
01:58Et peuvent se tourner vers l'ONAC VG plus rapide
02:02Victimes de terrorisme, d'attentats
02:04Ça veut dire que des personnes par exemple chez nous
02:06Qui ont pu être touchées par l'attaque de Romand
02:08L'attaque au couteau de Romand
02:10Directement ou indirectement
02:12Ne savent peut-être pas qu'elles peuvent faire appel à vous
02:14Alors exactement pour l'attentat de Romand, c'est vrai
02:19Au demeurant, ces personnes-là
02:21Nous voyons très bien qui elles sont
02:23Elles sont prises en charge
02:24Mais il y a également en Drôme
02:26Des personnes qui ont été touchées par un attentat
02:28Ou que ce soit en France, sur le territoire métropolitain
02:30Ou à l'étranger
02:32Parce que la France s'occupe de ces victimes d'attentats
02:34Le Bataclan, le Bardot
02:36Exactement, donc nous avons des personnes en Drôme
02:38Qui ont été victimes malheureusement du Bataclan
02:40De Nice, du Bardot
02:42Ou d'attentats beaucoup plus loin
02:44Dans le temps et même géographiquement
02:46Comme à Ouagadougou en Afrique
02:48Comment vous faites pour les repérer ces personnes-là ?
02:50Elles ne se manifestent pas spontanément ?
02:53Alors si, justement
02:55Celles qui se manifestent spontanément
02:57Bien sûr nous sommes là, nous les accueillons
02:59Je le répète, nous sommes un service public
03:01Mais il y a d'autres personnes
03:03Soit qui ne savent pas, soit qui n'osent pas
03:05Soit qui ont tellement été submergées d'informations
03:09Qu'elles ne savent plus qu'elles peuvent s'adresser à l'ONAC
03:11Tout au long de leur vie
03:13C'est-à-dire que pour aller les chercher aujourd'hui
03:15Vous faites comment ?
03:18On utilise tous les moyens
03:20D'où ma présence ce matin sur vos ondes
03:22On utilise tous les moyens
03:24Les mails auprès des mairies
03:26Faire connaître que nous existons
03:28Et que ça tilte
03:30C'est-à-dire, autour de vous, vous avez un militaire
03:32Qui est en difficulté
03:34Ou un blessé de guerre
03:36Quelqu'un qui a de gros problèmes
03:38Des addictions
03:40Et vous savez qu'il a été militaire
03:42Appelez-nous s'il vous plaît
03:44À l'ONAC de la Drôme, comme dans chaque département
03:46Laure Bonnet, vous êtes directrice de cette structure
03:48Vous pouvez les aider comment ?
03:50C'est quoi que vous apportez ?
03:52C'est une aide morale ? C'est une aide administrative ?
03:54Une aide financière ?
03:56C'est une aide financière
03:58Rapidement
04:00Mais je crois que la première aide que nous avons
04:02C'est déjà l'accueil
04:04L'accueil, l'écoute au service
04:06Ensuite, oui
04:08Cette aide est financière, nous ne sommes pas des psychologues
04:10Il n'y aura pas une prise en charge, ni médicale, ni psychologique
04:12Mais ce seront des aides financières
04:14Qui peuvent être extrêmement diverses
04:16Donc, venez poser des questions
04:18Bien sûr, c'est sur condition de ressources
04:20Mais nous étudions tous les dossiers
04:22De manière collégiale
04:24Vous avez quelle enveloppe ?
04:26Le budget aujourd'hui dans la Drôme, il est de combien pour aider ces personnes ?
04:2815 à 20 000 personnes
04:30Nous avons plusieurs enveloppes
04:32A l'heure actuelle, elle est montée
04:34A 175 000 euros par an
04:36Par an ?
04:38Par an, et régulièrement
04:40Nous nous réunissons en commission
04:42L'année dernière, nous avons attribué
04:44A peu près 50 000 euros
04:46Ça suffit, ça, aujourd'hui ?
04:48Alors, oui
04:50Oui, compte tenu du volume
04:52Des personnes que nous aidons
04:54Mais au demeurant, je pense que
04:56On est en deçà des besoins
04:58De notre société
05:00Ça ne veut pas dire que toute personne qui est ressortissante
05:02Obligatoirement va arriver et aura
05:04Mais c'est toute personne en difficulté
05:06Et en fait, on est là
05:08C'est la France, c'est la République française
05:10Pour aider toutes celles et ceux
05:12Qui ont donné de leur temps
05:14De leur jeunesse, de leur vie
05:16Quel que soit leur âge, pour la France
05:18Hier, à l'occasion de la journée
05:20Que vous avez organisée, la journée de solidarité à Lorient
05:22Il y a des personnes qui se sont présentées spontanément
05:24Oui
05:26Et qui peuvent être bénéficiaires, qui ne le savaient pas
05:28Ou qui la veille ou l'avant-veille ne savaient pas
05:30Et qui ont réalisé
05:32On a vu aussi des personnes
05:34Qui généralement n'osaient pas venir
05:36Comme ça, dans des lieux
05:38On va dire publics
05:40Des lieux où il y avait certes du monde
05:42Mais qui disaient que ce n'est pas pour nous
05:44Et on a pu voir arriver
05:46Donc des victimes d'actes de terrorisme par exemple
05:48Qui sont venues
05:50Pour nous, c'est une belle réussite
05:52Et dans leur parcours à eux, ça veut dire qu'ils peuvent sortir
05:54Et pour nous, de pouvoir les associer
05:56Dans cette grande famille, parce que l'ONAC est une famille
05:58Déjà en tant qu'institution, c'est vrai
06:00Mais c'est une famille aussi sur tous les bénéficiaires
06:02De l'ONAC
06:04Ne pas hésiter à se rapprocher donc de cet organisme
06:06L'Office national des combattants
06:08Et victimes de guerre
06:10Dont vous êtes directrice dans la Drôme-Lorbonnet
06:12Merci à vous, passez une bonne journée
06:14Une interview que vous trouverez dans quelques instants
06:16Sur notre application à télécharger gratuitement
06:18Ici ICI par France Bleu et France 3