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François Bayrou est attendu ce mardi après-midi à l'Assemblée nationale pour son discours de politique générale. Le PS attend une annonce forte pour la réforme des retraites.

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00:00Le réveil 100% local, ici matin.
00:03Il est 7h44, notre invité ce matin, Emmanuel Champal est le député socialiste de Valence.
00:08Bonjour Paul Christophe.
00:09Bonjour Emmanuel.
00:10Vous allez prendre le train juste après cette interview pour monter à Paris pour la déclaration
00:15de politique générale de François Bayrou cet après-midi.
00:17Qu'est-ce qui fait que vous ne voterez pas la censure ? Ou que vous la voterez peut-être d'ailleurs ?
00:22Ce que nous essayons de faire depuis plusieurs semaines avec nos partenaires de gauche et
00:27des écologistes, c'est d'essayer d'obtenir du gouvernement des mesures concrètes pour
00:32les Français et les Françaises.
00:33Des mesures qui sont attendues sur le pouvoir d'achat, sur le SMIC, sur le point d'asile
00:37des fonctionnaires et aussi sur un grand sujet social qui est la réforme des retraites.
00:41Et ce qu'on demande nous, c'est la suspension de la mise en oeuvre de cette réforme et
00:46une nouvelle négociation pour qu'on puisse trouver un compromis différent.
00:50Si François Bayrou dit cet après-midi, je suspends la réforme des retraites, vous ne
00:54voterez pas la censure ?
00:55C'est ça, exactement.
00:57S'il ne prononce pas ces mots, il se passera quoi ?
00:59S'il ne prononce pas ces mots, on votera la censure.
01:02C'est assez simple en fait.
01:05On est dans un rapport de force avec le gouvernement et on essaye d'obtenir des choses.
01:09Si on ne les obtient pas, on votera la censure et on reviendra exactement les mêmes causes
01:14produisant les mêmes effets au point où on en était avec le gouvernement de Michel
01:17Barnier.
01:18Le rapport de force a commencé déjà.
01:20Hier soir, le PS a été reçu par François Bayrou.
01:24Le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet, est sorti en disant qu'il n'y avait pas eu
01:30d'avancée significative.
01:31Ce sont ses propres mots.
01:32Il n'y a pas eu non plus de garantie concernant la suspension.
01:36Qu'est-ce qu'il faut comprendre ce matin ?
01:37Que c'est plié ?
01:38Non, je crois que rien n'est plié.
01:40Il faut attendre.
01:41Tant que le Premier ministre n'a pas prononcé sa déclaration de politique générale, il
01:46ne faut pas anticiper.
01:47On est dans une phase de négociation.
01:48Il y a des hauts, il y a des bas.
01:50Peut-être qu'on aura une bonne surprise cet après-midi.
01:52En tout cas, je le souhaite.
01:53Je souhaite qu'on obtienne des choses pour le quotidien.
01:56Je souhaite que le gouvernement ne se place pas dans l'opposition avec le Nouveau Front
02:01Populaire, qui est la force qui est arrivée en tête aux élections législatives cet été,
02:05et qu'il ne se mette pas, comme l'avait fait Michel Barnier, dans les mains du Rassemblement
02:09National.
02:10Parce que la conclusion d'une motion de censure commune de la gauche, c'est qu'en réalité,
02:13le gouvernement se trouvera dans les mains du Front National.
02:15Or, qu'est-ce qui s'est passé en juillet ?
02:17C'est bien un message clair qui a été envoyé par les Françaises et les Français.
02:23Le Front Républicain, c'est-à-dire pas le Rassemblement National.
02:26Donc, tout gouvernement qui se place dans les mains du Rassemblement National fait exactement
02:31l'inverse de ce qui a été demandé il y a six mois lors des élections législatives.
02:35Donc, je crois que ce serait vraiment une erreur de la part du gouvernement de François
02:40Bayrou et de François Bayrou de refuser cette porte ouverte.
02:44Paul Christophe, là on parle de la question des retraites.
02:46Elle est cruciale pour vous, on a bien compris.
02:48Est-ce que, malgré tout, il y a une annonce, une avancée qui pourrait faire que vous vous
02:53dites, finalement, laissons-lui le bénéfice du doute ?
02:55De toute façon, on a demandé un certain nombre de choses.
02:59Je vous l'ai dit sur le pouvoir d'achat, sur la transition écologique, sur les services
03:02publics, sur l'hôpital, sur l'école, sur les retraites.
03:04Donc, ce n'est pas simplement un seul sujet.
03:06C'est le sujet qui ressort, qui est un peu le sujet tête de proue, figure de proue.
03:11Mais en fait, il y a d'autres sujets sur la table.
03:15Paul Christophe, vous êtes député socialiste.
03:17Est-ce que c'est possible pour vous, aujourd'hui, de prendre vos distances avec LFI, par exemple,
03:21en ne votant pas une motion de censure qui serait déposée par LFI ?
03:24Est-ce que c'est possible ?
03:25C'est bien le cas aujourd'hui.
03:26Puisque si jamais on voit que le gouvernement fait ce pas vers les mesures qu'on propose
03:32et vers ces mesures concrètes, dans ce cas, on ne voterait pas la motion de censure qui
03:35a été déposée par les Insoumis.
03:36Donc, il y a bien un écart, une différence et on n'est pas tous sur la même stratégie
03:42politique en ce moment au sein du NFP.
03:44Ça veut dire que le NFP n'existe plus ?
03:46Ah ben non, ça ne veut pas dire que le NFP n'existe plus parce qu'on continuait tous
03:50dans l'opposition.
03:51On continue de partager tous des luttes fondamentales, des objectifs politiques communs pour faire
03:55progresser une meilleure répartition des richesses en France, pour faire progresser
03:59des sujets sur la transition écologique.
04:00Donc, en fait, on a encore plein de combats communs, simplement là, on est dans un moment
04:03où on a une stratégie politique qui diffère vis-à-vis du gouvernement.
04:07On essaie d'obtenir des choses différentes, mais ça ne veut pas dire que ni le Nouveau
04:12Trône populaire, ni nos objectifs politiques ont disparu.
04:14Vous êtes député, vous avez en partie l'avenir du pays dans les mains, ça patauge sérieux
04:20depuis plusieurs mois maintenant, les élus râlent, les agriculteurs râlent, les chefs
04:25d'entreprise râlent.
04:26Comment on en sort ?
04:27Moi, j'entends, depuis le début du mois de janvier, j'ai repris, j'ai fait beaucoup
04:32de vœux dans les communes, je rencontre des dromoies et des dromoises régulièrement
04:37et j'entends l'inquiétude, l'envie que les choses bougent, mais j'entends également
04:41autre chose.
04:42D'accord, les gens veulent de la stabilité, mais de la stabilité pourquoi ? Il y a aussi
04:47un vrai besoin de changement sur la répartition des richesses, sur la transition écologique,
04:52sur des grands sujets sur lesquels on a l'impression qu'ils étaient fondamentaux pendant les
04:58séances électorales cet été et qui ont disparu du champ politique depuis.
05:01Donc à un moment donné, d'accord pour essayer de retrouver de la stabilité institutionnelle
05:06dans le pays, mais sur quelle base ? C'est ça la question qui se pose aujourd'hui.
05:10Et justement, c'est quoi la réponse ?
05:11La réponse que nous nous formulons, c'est une réponse sur pouvoir d'achat, suspension
05:16des retraites, il y a une majorité à l'Assemblée nationale pour suspendre la réforme des retraites,
05:20donc entendons-la et négocions quelque chose d'autre à la place.
05:23Paul Christophe, le député socialiste de Valence, très impatient d'écouter cet après-midi,
05:27François Bayrou à l'Assemblée pour son discours de politique générale, merci à
05:31vous et donc bon voyage puisque vous prenez le train dans quelques minutes.
05:33Merci beaucoup.
05:34Bonne journée.
05:35Il est 7h49 et bientôt 5h50 d'ailleurs.
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