• il y a 2 mois
INVITEE - Aurélie Racine, directrice générale de la Banque alimentaire en Haute-Garonne

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00:00Bonjour Aurélie Racine, vous êtes la directrice générale de la banque alimentaire de Toulouse
00:05et vous fournissez la plupart des épiceries étudiantes toulousaines, c'est comme ça que ça fonctionne ?
00:10On est support, oui, de la plupart des épiceries pour les étudiants
00:14puisqu'elles viennent s'approvisionner pour partie à la banque alimentaire, sur les dépôts de la banque alimentaire.
00:19Selon la fédération des associations étudiantes, près de 20% des étudiants ne mangent pas à leur faim.
00:25Je rappelle que Toulouse est la deuxième ville étudiante de France.
00:29Et j'aimerais vous faire écouter le témoignage d'une étudiante que Marion Chantreau de France Bio-Occitanie
00:34a rencontré à l'épicerie solidaire de l'université, Paul Sabatier, elle raconte
00:39ce quotidien, je crois qu'on n'a pas l'expérience.
00:41On va l'écouter dans un instant.
00:42Oui, on va l'écouter dans un instant. Elle raconte qu'elle n'est pas en capacité de manger tous les jours.
00:47On l'écoute tout de suite.
00:50J'arrive de ne pas manger. Notre budget n'était pas suffisant la fin du mois.
00:55Je ne mange pas, je suis vraiment fatiguée.
00:57Des jeunes qui ne mangent pas à faute d'argent, vous en croisez souvent à Toulouse ?
01:03Oui, mais justement à la suite de la période de Covid, où on a été beaucoup en contact avec la jeunesse,
01:10on a ouvert une épicerie sociale, nous aussi, pour les étudiants d'un UT1 qui s'appelle UT1 ESOP,
01:18avec le soutien de l'université, pour justement se rapprocher de ces jeunes.
01:24Aujourd'hui, on a plus de 1100 étudiants sur l'épicerie qui viennent tous les mois.
01:29Ce sont des chiffres qui grossissent chaque année.
01:32Et ce sont des jeunes qui ont ce qu'on appelle un reste à vivre, donc ce qu'il leur reste une fois qu'ils ont payé leur charge,
01:38autour de 100 euros par mois pour vivre, donc avec 100 euros par mois aujourd'hui, pour tenir tout le mois sur toutes les dépenses.
01:45C'est vraiment insuffisant, donc les principes des épiceries sociales pour les étudiants leur permettent d'avoir
01:53des denrées, de choisir leur denrée, à des prix qui sont entre 10 à 30% de leur valeur marchande classique.
02:00Quel pourcentage d'augmentation du nombre d'étudiants à la Banque Alimentaire de Toulouse ?
02:04Alors nous, sur l'année dernière, on a eu plus de 22% de bénéficiaires sur cette ranche d'âge-là,
02:09sachant que les 0-25 ans représentent la moitié des bénéficiaires totale.
02:15Donc on a, sur cette moitié-là, 25% des 15-25 ans qui sont généralement en études ou en apprentissage.
02:210-5-34-43-31-31, on est au sud-est de Toulouse, à Bellboro avec Victoire dans le quart d'heure Toulousain. Bonjour Victoire.
02:28Bonjour. Bonjour, est-ce que vous êtes confrontée dans votre entourage à des étudiants qui ne s'en sortent pas, Victoire ?
02:34Non, non, non, moi j'ai la chance d'avoir mes deux petits-enfants étudiants,
02:38et qui ont leurs parents et qui mangent à leur faim, mais moi ça me démonte ça.
02:43Ça, ça m'horripile que les pauvres gosses viennent ici, en France, pour les étrangers,
02:49étudier, même les nôtres français, étudier ici, que les parents font des efforts pour leur payer un loyer,
02:56et qu'ils ne puissent pas manger à leur faim. Ça, ça me révolte, ça me révolte.
03:01Ça vous fend le cœur ?
03:03Ah oui. Ah oui, là j'ai bien envie de pleurer, mais bon, je vais me retenir.
03:08Mais moi je veux les aider. Alors comment il faut faire ? Expliquez-moi.
03:12On va poser la question à Aurélie Racine de la Banque Alimentaire de Toulouse.
03:15Qu'est-ce qu'on peut dire à Victoire ? Qu'est-ce qu'elle peut faire à son échelle ?
03:17Alors, Victoire, elle peut venir nous aider bénévolement, par exemple, à l'épicerie sociale pour les étudiants, donc au sein du T1.
03:24Elle peut venir bénévolement aussi aider à la Banque Alimentaire, puisque la Banque Alimentaire est un support à l'ensemble des épiceries pour les étudiants.
03:31Elle peut aussi faire un don, si elle le souhaite, nous aider pour la Grande Collecte aussi, dans son secteur,
03:39puisque les produits collectés vont être redistribués dans les épiceries pour les étudiants.
03:44La date de la Grande Collecte ?
03:45Ce sera le 22 novembre, 22, 23, 24 novembre cette année.
03:48Et puis elle peut aussi, eh bien, il y a beaucoup de propositions autour de cet accompagnement des jeunes pour lesquels on peut la guider.
04:00Merci, Victoire, pour ce joli témoignage au 05 34 43 31 31.
04:05Quel est le plan B ? Il y a quand même déjà des étudiants, il existe d'attente sur les épiceries étudiantes.
04:10Est-ce que si on frappe à la porte, on aura forcément un panier ?
04:13Oui, là, on est sur la rentrée, on a déjà presque 1000 étudiants inscrits.
04:20Nous, on sait qu'on peut encore monter sur 500 étudiants supplémentaires.
04:25Donc là, on traite tous les dossiers qui arrivent sur le site UT1-ESOP, sur lequel on peut s'inscrire.
04:31En fait, on va justifier de ses revenus, entre guillemets, et de ses charges, et on peut adhérer assez rapidement à l'épicerie.
04:42Donc après, on vient faire ses courses quand on veut, pour la durée de l'année scolaire.
04:4605 34 43 31 31, avec Françoise. Bonjour, Françoise !
04:51Oui, bonjour, monsieur.
04:52Vous êtes à Corbarieux, Selgers ?
04:53Corbarieux, Tarn-et-Garonne.
04:55Tarn-et-Garonne, et vous avez une petite fille qui est étudiante, je crois, à Paris. Est-ce qu'elle s'en sort ? Comment elle fait ?
05:01Elle se débrouille. Nous, on essaye d'aider.
05:05Là, elle était censée aller à l'université à un euro le repas, mais comme les horaires ne correspondent pas, voilà, il faut qu'elle se débrouille autrement.
05:18Et vous savez s'il lui arrive de manger moins qu'avant, de sauter des repas ?
05:24C'est possible.
05:25Elle ose vous le dire ?
05:26On est toujours en train de titiller pour qu'elle mange bien, mais c'est pas évident, quoi.
05:31C'est pas évident quand on est proche aussi pour accompagner ces jeunes étudiants.
05:35Merci beaucoup, Françoise, pour votre appel.
05:38La solution pour beaucoup aussi, enfin, je reviens quand même sur les restaurants universitaires,
05:43beaucoup sont fermés le soir, 70% me semble-t-il, sont fermés le soir. C'est un problème aussi, ça, Aurélie Racine ?
05:50Alors, je sais qu'il y a beaucoup, beaucoup, justement, de choses qui ont été mises en place par le Crous pour répondre sur ce repas à un euro,
05:57puis sur les restaurants universitaires, et pour agrandir leurs ouvertures.
06:02Après, justement, les épiceries sociales viennent en complément pour ceux qui souhaitent cuisiner aussi,
06:09parce qu'il y a aussi, continuer à finalement pouvoir se nourrir comme on l'entend, comme on le souhaite.
06:15Bien sûr, avec de bons produits.
06:17Voilà, donc on a aussi beaucoup d'étudiants qui cuisinent, en fait, et qui sont contents de pouvoir cuisiner,
06:22même très modestement, mais de pouvoir cuisiner.
06:25Et vous vous frénissiez, on terminera là-dessus, grâce au supermarché qui vous donne chaque semaine des denrées,
06:30et aussi, il faut les saluer, les agriculteurs qui jouent le jeu.
06:32Oui, énormément. On a beaucoup de dons du monde agricole.
06:36On a aussi, l'année dernière, pu réaliser des achats avec le programme Mieux Manger Pour Tous auprès d'agriculteurs,
06:43et on les a sélectionnés vraiment en Occitanie, et ils ont abondé ces achats, ils essayent vraiment eux aussi de soutenir la jeunesse.
06:53Et c'est vrai que sans tout cet écosystème, on ne pourrait pas proposer des prix à 10%.
06:59Et s'il y a des agriculteurs qui nous écoutent, ils peuvent vous contacter directement pour faire des dons à la Banque Alimentaire de Toulouse,
07:05dont vous êtes la directrice générale. Merci beaucoup Aurélie Racine.

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