Selon une étude du Crédoc,16% des Français ne mangent pas à leur faim. En cause, l'inflation alimentaire est responsable. Pour rappel elle est de 15% en un an selon l'Insee.
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00:00 Il y a un chiffre qui nous a beaucoup interpellé, Guillaume Paul, et qu'on avait besoin de décrypter avec vous, évidemment.
00:04 Nous étions avec le responsable des Restos du Coeur tout à l'heure.
00:07 Près d'un franc, c'est sur 6. Ne mange pas à sa faim.
00:10 Ne mange pas à sa faim en 2023. C'est le Crédoc qui a sorti ce chiffre.
00:13 Oui, oui, oui, ça nous confirme effectivement qu'il est temps que vraiment les choses se détendent du côté des prix en rayon.
00:17 Oui, oui, c'est le Crédoc qui a réalisé ce sondage, alors en se basant sur un échantillon vraiment représentatif de la population française,
00:24 c'est-à-dire qu'ils ne sont pas focalisés sur les classes, les ménages les plus précaires.
00:29 Et oui, effectivement, la question, elle est toute bête. Est-ce que vous considérez que vous mangez à votre faim aujourd'hui ?
00:33 Effectivement, vous avez quand même 16% des Français qui vous disent non, je ne mange pas à ma faim tous les jours aujourd'hui.
00:39 C'était seulement 12% six mois auparavant.
00:43 Et dans une moindre mesure, il y a une autre question qui est posée, qui est la suivante.
00:46 Est-ce que vous consommez tous les jours les aliments dont idéalement vous auriez envie ?
00:50 Et là, vous avez seulement 39% des Français qui vous disent oui.
00:53 C'était 44% il y a six mois. Donc il s'est passé effectivement quelque chose.
00:56 Alors évidemment, il n'y a même pas besoin de le dire, c'est l'inflation qui fait en grande partie ce chiffre.
01:00 Bien sûr, vous avez l'inflation alimentaire qui est toujours de 15% sur un an.
01:03 Donc effectivement, on l'a déjà vu dans d'autres études, les ménages achètent moins.
01:06 Et puis, il y a aussi le fait qu'en parallèle, tout augmente.
01:09 Ça aussi, on en parlait récemment.
01:10 Vous savez, c'est toutes les dépenses contraintes dont on ne peut pas se passer.
01:12 C'est le loyer, c'est les assurances, c'est les factures diverses et variées, c'est le carburant, c'est les transports.
01:17 Ce qui fait que l'alimentation, qui est quand même quelque chose d'absolument essentiel,
01:21 dans cette histoire, ça devient une variable d'ajustement, tout simplement.
01:24 Vous rognez sur l'alimentation.
01:26 Et ça, tous les distributeurs qu'on voit sur les plateaux de télé vous expliquent très, très bien
01:29 qu'il y a certains produits, comme la viande rouge, comme le poisson, comme les légumes frais,
01:33 qui se vendent beaucoup moins bien, c'est devenu quasiment des produits de luxe aujourd'hui.
01:37 Et encore une fois, le Credoc le dit très bien, ce problème d'insuffisance alimentaire.
01:42 Alors déjà, ce n'est pas nouveau, ça ne date pas de l'inflation, ça date d'il y a très, très longtemps.
01:46 Et deux, ça touche vraiment tous les publics, mais certains en particulier, les femmes seules,
01:50 les femmes qui élèvent des enfants seules sont beaucoup plus touchées.
01:53 Et puis les jeunes, parce que c'est aussi ce que dit le Credoc,
01:55 vous avez un quart des jeunes de moins de 25 ans, des étudiants qui sont un petit peu déracinés,
02:00 qui ne mangent pas leur faim finalement dans ce pays tous les jours.
02:02 C'est ça le problème, malheureusement.
02:04 Donc évidemment, ce serait une bonne chose que les distributeurs et les fournisseurs se mettent vite d'accord.
02:08 Normalement, fin mai, on rouvre les négociations.
02:10 Fin mai, oui, mais pour espérer avoir des résultats dans le courant de l'été.
02:13 Oui, ça dépendra de ça, évidemment.
02:14 Ça dépendra du trimestre anti-inflation qui doit s'arrêter à la mi-juin.
02:18 On verra s'il est prolongé.
02:19 Il faudra encore pas mal de gestes parce que je voudrais vous donner juste un dernier chiffre pour terminer.
02:23 Fin décembre, on nous disait qu'il y avait 2,4 millions de personnes en France qui fréquentaient les banques alimentaires.
02:29 2,4 millions, dont un tiers qui ne les fréquentaient pas six mois auparavant.
02:35 C'est pour vous dire effectivement l'ampleur de cet impact de l'inflation
02:39 et ce que ça a causé sur beaucoup de ménages.
02:40 Donc effectivement, il faudra beaucoup de signaux pour que très vite les choses se décampent sur ce détail-là.
02:44 Merci Guillaume.