• il y a 2 mois
Annie Genevard devient officiellement ministre de l'Agriculture du gouvernement de Michel Barnier, ce lundi 23 septembre. Elle est accueillie par son prédécesseur, Marc Fesneau.

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Transcription
00:00Madame la ministre, chère Agnès, Madame la secrétaire générale, Mesdames et Messieurs les directeurs,
00:13Mesdames et Messieurs les agents du ministère, Mesdames et Messieurs, Madame la ministre,
00:20en ayant fait le choix à l'issue de la dissolution de l'Assemblée nationale de la présidence de mon groupe parlementaire
00:28et avec la ferme intention de tenir cette promesse, je peux dire qu'en quelque sorte je vous attendais.
00:37Et avant cela, il y a 28 mois, je savais en arrivant dans ce ministère l'importance du temps en agriculture.
00:48Le temps qui, siècle après siècle, a fait de l'activité agricole une permanence et une part de ce qui fonde notre identité collective.
00:57Le temps qui rythme le travail agricole est celui, plus long, qui évoque l'exigence et la constance passionnées qu'impose cette vocation singulière.
01:07Le temps, enfin, d'une mission au service de nos agricultrices et de nos agriculteurs, la mienne, que je savais par essence éphémère.
01:16Il y a 28 mois, j'ai été nommé ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.
01:21En cet instant, cela me semble être hier, et je crois pourtant que le travail accompli ou engagé a été profond, nécessaire et utile, je l'espère,
01:31et que cela le sera plus encore mis en évidence dans les années à venir.
01:35Alors que je m'apprête, forcément avec émotion à quitter ces fonctions, je vous dois en tout premier dire ma profonde reconnaissance
01:43à celles et ceux qui servent avec dévouement et sens de l'intérêt général ce ministère.
01:50Que ce soit en administration centrale, dans les services déconcentrés, en métropole comme en Outre-mer, dans les établissements publics,
01:59et naturellement dans notre enseignement agricole.
02:03Ma profonde reconnaissance, mais aussi la fierté d'avoir été votre ministre.
02:07Vous êtes celle et ceux qui s'engagent au quotidien pour notre agriculture et nos forêts, pour notre souveraineté et une alimentation sûre,
02:15mais aussi pour les transitions en agriculture, pour sa contribution essentielle à la décarbonation,
02:21ou encore pour l'indispensable renouvellement des générations.
02:25Je sais les outrances, les mises en cause et les violences verbales comme physiques auxquelles le débat public vous livre parfois.
02:32Je vous ai toujours soutenu comme ministre, y compris au plus fort d'une crise agricole très forte et des situations de tension qu'elle a générées.
02:41Je continuerai de le faire.
02:44Madame la ministre, chère Annie, en vous accueillant à ce ministère, je pourrais vous dire, ça ne serait pas très original,
02:51que ce ministère est un ministère de crise.
02:54Et d'ailleurs, cela ne vous aura pas essayé d'échapper durant ces derniers 28 mois,
03:00et singulièrement avec la profonde crise agricole qui, vous le savez, nécessite que les engagements puissants pris cet hiver puissent être,
03:07comme on en a parlé, tous tenus, au-delà de ceux déjà mis en oeuvre.
03:12Face à ces crises, qu'elles soient sanitaires, climatiques ou économiques, j'ai voulu, de manière systématique,
03:17que nous ne continuions jamais de répondre à la seule urgence.
03:21Et à chaque fois que nous nous mettions en situation de préparer l'avenir et d'apporter des réponses structurelles exécutées rencontrées par les filières,
03:29nous l'avons fait avec la première campagne mondiale de vaccination sur la grange du Anza à Avière,
03:35en déployant un fonds hydraulique ou un plan agriculture méditerranéenne,
03:38ou encore à travers le soutien structurel à notre viticulture, pensé d'ailleurs avec la profession.
03:45Je voudrais, madame la ministre, que vous entriez dans cet hôtel en ayant la conviction que ce n'est pas ici qu'un ministère de crise,
03:51mais davantage un ministère dont la vocation première doit être de donner et de retrouver à nouveau du sens.
03:58Parce que je crois que le sens, même de ce qu'au fond nos agriculteurs et nos agricultrices sont aujourd'hui interrogés,
04:05par la sédimentation de difficultés profondes et anciennes, mais aussi par des défis nouveaux,
04:10comme le changement climatique ou les instances sociétales émergentes.
04:14Et je crois aussi et surtout que l'agriculture aide, par nature, même à la nature même de cette activité,
04:20en première ligne, face au bouleversement puissant et à la perte de repères,
04:24qui, d'une certaine manière, sont en train de s'étendre à la société toute entière.
04:29Alors, pour donner du sens, il faut, je crois, savoir se donner du temps,
04:33un principe essentiel dans l'agriculture comme dans la vie publique,
04:37s'affranchir des conservatismes et des immobilismes de toute nature,
04:41et se défier des postures et parfois de la facilité.
04:45Le monde agricole mérite une parole claire et soit tenue.
04:50Il est, à sa base, contrairement à l'image dans laquelle il est parfois enfermé, prêt au changement,
04:55si le chemin tracé est celui de la confiance, du respect et de la compréhension actuelle.
05:01Dans cette optique, j'ai essayé à chaque instant de me tenir à un équilibre
05:05entre l'impératif de souveraineté alimentaire et la nécessité de mener les transitions,
05:10en particulier agroécologiques, souveraineté et transition,
05:15comme principe de décision et comme principe d'action.
05:19Nous l'avons fait dans le soutien apporté aux filières, avec la nouvelle politique agricole commune,
05:23la réforme de l'assurance-récolte, ou au travail massif engagé en faveur de la simplification,
05:29dont je conseille que le travail se poursuive,
05:32parce que la simplification, je le dis souvent, est une oeuvre un peu de tous les jours.
05:36Il n'y a pas grand soir de la simplification, c'est une oeuvre de tous les jours.
05:40Et les plans de souveraineté, évidemment, mis en place.
05:42Et nous l'avons fait avec Agnès, avec la planification écologique,
05:45qui est un budget d'une ampleur historique.
05:47Cela va permettre que l'agriculture et la forêt jouent un rôle majeur pour la transition écologique
05:52et la décarbonation de notre économie,
05:55avec le Parsada pour la recherche d'alternatives aux produits phytosanitaires,
05:59le pacte en faveur de l'AE, le plan en faveur de l'agriculture méditerranéenne,
06:03je le disais, ou le renouvellement forestier.
06:05Et je félicite que ce ministère, dans son multitude,
06:09voit consacrer ce sur quoi aussi il est engagé, c'est-à-dire les forêts.
06:14Je l'avais évoqué dans mon entretien, il y a quelques jours, avec le Premier ministre,
06:17en lui invitant l'impérieuse nécessité, pour moi,
06:20de mieux mettre en valeur la fonction forêt de ce ministère.
06:23C'est chose faite, et cela vient consacrer, je crois,
06:27nos efforts collectifs et partagés sur le sujet.
06:30Je l'ai fait enfin, et nous l'avons fait enfin,
06:33je le dis toujours, il y a des parlementaires présents,
06:35sur le renouvellement des générations,
06:37des filles au cœur de l'enseignement agricole,
06:39auxquelles je vous suis particulièrement attaché, madame la ministre,
06:42vous qui avez pris activement part, je le témoigne,
06:44au débat sur le projet de loi d'orientation.
06:47Pacte et projet de loi, il nous appartiendra,
06:49mais il vous appartiendra surtout à vous, les amis,
06:52d'en impulser les suites, et vous pourrez compter sur mon soutien
06:55et ma détermination comme président de groupe,
06:58pour que ce travail puisse aboutir en partenariat
07:00avec votre action ministérielle.
07:03Enfin, je veux dire que je n'ignore rien des difficultés profondes
07:06qui doivent être surmontées, en particulier cette crise
07:09qui traverse la vie culturelle.
07:11Nous avons posé, durant ces 28 mois, des jaloux pour y parvenir,
07:14le chemin est encore long,
07:16et je le dis avec une grande humilité.
07:19Madame la ministre, le Premier ministre vous a confié
07:22l'une des missions les plus nobles,
07:23être la ministre de ses hommes et femmes dans l'activité,
07:26mais pas seulement économique,
07:29mais elle est essentielle, elle est vitale,
07:31parce qu'elle est une nourrice.
07:35Je sais votre engagement sur le sujet,
07:37je sais d'où vous venez, d'un territoire rural et agricole,
07:40je connais vos qualités de travail,
07:42et ce qui compte aussi pour moi, vos qualités humaines.
07:45J'aime plutôt l'élégance en politique,
07:47elle est trop rare, elle se fait rare,
07:50il faut la cultiver.
07:52Et puis je trouve comme un joli clin d'oeil
07:54le fait que vous ayez débattu avec moi d'un projet de loi
07:56pour l'orientation de l'école,
07:58et qu'avec nombre de vos collègues républicains,
08:00vous l'ayez voté.
08:01J'y vois le signe d'une forme de continuité républicaine,
08:04et un signe positif pour l'avenir de cette loi.
08:07Je sais que notre nouveau Premier ministre,
08:09et je sais vous-même, y êtes très attentif.
08:11L'agriculture n'est pas une activité comme une autre,
08:13elle dépasse la seule dimension économique,
08:17elle lie comme nul autre l'œuvre à la nature,
08:19elle évoque comme nul autre l'importance de la transmission,
08:22de l'amour du travail fait avec soi,
08:24et donne un sens unique à la liberté d'entreprendre.
08:27Et avec tout ce qui fait de l'agriculture
08:29une activité à part,
08:31j'emporte avec moi plusieurs choses.
08:33Je garde avec moi la détresse et les larmes
08:36de l'éleveur victime de la prédation par le loup rencontré tôt,
08:39un matin, c'était dans vous, dans votre département,
08:42Madame la ministre,
08:43et des nuits passées en estime, avec des bergers.
08:46Et je me suis emparé de ce sujet qui ne dépendait pas pleinement
08:49de ce ministère reconnaissant l'oeuvre,
08:51pour que nous parvenions enfin à l'équilibre nécessaire
08:53pour préserver notre pastoralisme.
08:55Je garde en mémoire cette jeune viticultrice en larmes,
08:58c'était en Occitanie,
08:59qui m'expliquait qu'elle ne pouvait vivre de sa passion.
09:02Je garde l'image des agriculteurs rencontrés
09:04au lendemain d'un orage de Noël,
09:06d'une inondation, chez moi en Loire-et-Cher,
09:08dans le sud, ou dans les Hauts-de-France.
09:10Je n'oublie pas, au milieu de cette crise agricole immense,
09:13le coup de téléphone reçu un matin de janvier,
09:16c'était le 23 janvier à 6h30,
09:18qui m'a appris l'accident qu'avait coûté la vie
09:21à Alexandra et Camille Semac en mariage.
09:24Mais je garde aussi avec moi les centaines de déplacements
09:27que j'ai effectués pendant plus de deux années,
09:29qui ont été maintes fois éprouvés de ces hommes et de ces femmes,
09:32si souvent caricaturées, incompris,
09:35à innover, à s'adapter,
09:37à réinventer chaque jour une activité multicipulaire,
09:40à promouvoir leurs traditions tout en étant modernes,
09:43leur fierté si impressionnante.
09:46Je garde avec moi les visages lucides,
09:48les confiants et résolument passionnés
09:50des jeunes de l'enseignement agricole
09:52que j'ai rencontrés partout en France.
09:54Ils sont l'avenir de l'agriculture et des métiers du vivant.
09:57Je veux leur dire en conclusion ma confiance
09:59en ce qu'ils sont et en ce qu'ils font.
10:02Et je voudrais ajouter quelques mots en direction d'Agnès Pannier-Runacher,
10:05qui m'a rejoint en février,
10:07et qui a travaillé en particulier sur les autorisations de mise
10:10sur le marché des produits phytosanitaires,
10:12sujet complexe,
10:16on va dire ça comme ça,
10:18et sur les sujets énergétiques, entre autres.
10:20Mesdames et Messieurs les ministres,
10:22la tâche de cheminer désormais ensemble.
10:24Ça permettrait d'y ajouter quelques mots plus personnels
10:26à mon cabinet, à mon sous-frétariat,
10:28à mon équipage, à l'intendance,
10:30à l'intendance et à l'accueil pour leurs petits soins
10:32et leur vigilance à l'endroit du besoin de tous,
10:34vous verrez,
10:36à l'équipage, Frédéric, Caroline, Jean-Éline et David,
10:40des kilomètres,
10:43des déplacements improbables,
10:45de la Creuse à l'Amogolie,
10:48mon voyage dans l'agriculture.
10:50Il y a mille anecdotes qui sont devant,
10:52on va marquer tous les cinq,
10:54puisque nous faisons un petit collectif,
10:56on va en garder une grande partie pour nous.
10:58Zora et Céline,
11:00vous traverserez toutes les secrétaires là,
11:02toujours solides, professionnels,
11:04absolument et toujours.
11:06Cela a été une chance de vous avoir,
11:08votre gentillesse et vos sourires manquent déjà.
11:10Et puis à mon cabinet,
11:12merci à Mylène,
11:14Claire, Julie, Sophie, Audrey,
11:16Jean, Yannick, Marie-Christine,
11:18merci à Yves, Tom, Emmanuel,
11:20Louis, Quentin, Simon, Adrien,
11:22Stéphanie, Robin, Erwann et les autres,
11:24on dirait le louche.
11:26Puis il y a Sylvain et Annef, mon directeur
11:28et ma chef de cabinet,
11:30ils ont formé un bureau à qui rien ne pouvait résister,
11:32ils ont tout donné pour l'organiser,
11:34pour l'équipe,
11:36ils ont toujours fait professionnalisme et humanité.
11:38Sans eux, je le dis, rien n'aurait été tenable ou possible.
11:40Ce sont des êtres précieux,
11:42pas seulement pour moi,
11:44mais pour tous ceux avec qui ils ont travaillé.
11:46Ils ont un sens du devoir, une éthique,
11:48je ne veux pas dire une esthétique,
11:50qui est trop rare pour ne pas être salué,
11:52j'aime l'éthique et l'esthétique en politique,
11:54et je leur dis donc mille fois merci.
11:56Tout cela, je le garde avec moi,
11:58je l'emporte pour continuer d'oeuvrer
12:00au service de notre agriculture et de notre forêt,
12:02à la place à laquelle je suis et je serai.
12:04Je l'ai toujours fait et je continuerai de le faire
12:06parce que je crois que c'est pour moi,
12:08bien au-delà d'un moment
12:10ou d'un engagement professionnel politique,
12:12c'est tout bêtement ma vie.
12:14Depuis 30 années, c'est quelque chose que nous partageons.
12:16Le hasard, les rencontres,
12:18mon village de Marchand-de-Mauve-en-Lorche
12:20et mes engagements d'élus,
12:22tout m'a toujours fait revenir
12:24à l'agriculture et aux forêts.
12:26Je n'en pars donc pas,
12:28j'y reste sous d'autres formes.
12:302169 jours.
12:32Je devrais dire
12:342169 jours et nuits.
12:36C'est le nombre de jours
12:38depuis ma première nomination,
12:40c'était de l'autre côté de la rue,
12:42c'était les relations avec le Parlement,
12:44c'était le 16 octobre 2018,
12:46c'est d'ailleurs là que nous sommes
12:48un peu reconnus
12:50avec Anne-Geneviève.
12:52Ce moment est donc aussi celui de remercier
12:54le Président de la République
12:56et les quatre premiers ministres successifs
12:58qui m'ont fait confiance.
13:00J'ai beaucoup donné, ma famille et mes amis aussi,
13:02d'une certaine façon.
13:04J'espère que malgré tout, nous n'en recoudrons pas trop
13:06parce que j'ai raté auprès d'eux.
13:08C'est aussi cela, l'engagement.
13:10Madame la ministre,
13:12à la place qui est désormais la vôtre,
13:14ces vœux sont sincères
13:16malgré nos divergences,
13:18nos différences
13:20et parfois nos complémentarités.
13:22Je sais, par les relations que nous avons nouées,
13:24vos qualités,
13:26malgré les différences,
13:28je sais aussi ce qui peut rapprocher
13:30les hommes et les femmes de bonne volonté.
13:32J'ai toujours été de ce côté-là de la balance,
13:34indéfectiblement,
13:36et je vous remercie.
13:42Merci.
14:12Applaudissements
14:28Je veux leur laisser le temps
14:30de t'exprimer leur reconnaissance et leur amitié.
14:32Monsieur le ministre,
14:34chère Mme la ministre,
14:36chère Agnès, mesdames et messieurs,
14:38je voudrais tout d'abord
14:40remercier Marc Fesneau
14:42qui s'est montré
14:44un ministre attentif
14:46à la députée d'opposition que j'étais.
14:48Je sais donc,
14:50et depuis longtemps, parce que nous nous connaissons
14:52depuis longtemps, nous avons siégé ensemble
14:54l'association des maires de France,
14:56je crois que c'est là que nous avons fait connaissance,
14:58je sais donc tout le respect
15:00qu'il porte, non seulement
15:02aux relations
15:04nouées dans l'action politique,
15:06mais qu'il porte plus singulièrement
15:08au secteur agricole.
15:10Je me réjouis
15:12à la perspective, chère Agnès, de travailler avec vous
15:14dans le périmètre ministériel
15:16qui est désormais le vôtre.
15:18Je voudrais tout d'abord
15:20vous dire ma fierté.
15:22La fierté d'avoir été nommée à cette fonction
15:24par le président de la République, Emmanuel Macron,
15:26sur proposition du Premier ministre
15:28Michel Barnier,
15:30je les remercie tous les deux.
15:32J'arrive dans ce ministère
15:34qui est un grand ministère,
15:36présent dans chaque département
15:38de France, y compris l'Outre-mer,
15:40bien sûr.
15:42Je salue les services
15:44dont chacun connaît le dévouement
15:46et que votre
15:48ministre sortant
15:50a eu
15:52la gentillesse et l'émotion
15:54de rappeler.
15:56Le contexte, vous le savez,
15:58est tout à fait particulier.
16:00L'attente dure depuis longtemps,
16:02une crise sanitaire
16:04grave dans l'élevage,
16:06trop d'eau dans certaines régions,
16:08pas assez dans d'autres, la baisse
16:10des rendements dans presque tous les secteurs
16:12de production, notamment pour les céréales.
16:14Nous sortons de la pire
16:16moisson depuis 40 ans,
16:18mais aussi dans la viticulture.
16:20Tout cela fragilise gravement les
16:22exploitations et leurs trésoreries.
16:24Elles subissent le ciseau
16:26de prix la tonne et de l'inflation
16:28des charges.
16:30L'inquiétude domine,
16:32les tentes sont immenses, je le sais,
16:34la patience est grande
16:36depuis des mois.
16:38Je veux et je dois
16:40avancer vite.
16:42Je veux faire en sorte que dans les
16:44semaines qui viennent, de premiers
16:46résultats se voient dans les cours de ferme.
16:48Le calendrier électoral
16:50a trop pesé sur le monde agricole.
16:54Le chef du gouvernement a toujours
16:56ardemment défendu le monde agricole
16:58dont il a été en son temps
17:00ministre, chacun le sait.
17:02Il a compris que les agriculteurs
17:04seraient les premiers impactés
17:06par les aléas climatiques
17:08et la multiplication des crises sanitaires.
17:10Il le sait comme moi,
17:12qui suis élue d'une terre rurale.
17:14Le monde agricole
17:16est au bout de la chaîne des difficultés,
17:18mais il formera aussi
17:20ses solutions.
17:22Je peux en témoigner. Les agriculteurs
17:24me l'ont redit samedi,
17:26le jour de ma nomination en ces termes.
17:28On a des problèmes,
17:30mais on peut aussi
17:32être la solution.
17:34Je ressens une certaine fierté,
17:36elle n'est pas personnelle.
17:38Cette fierté est celle des agriculteurs
17:40et des habitants de cette si belle région
17:42du Haut-Doubs d'où je viens.
17:44Avec quoi ce sont leurs espoirs,
17:46leurs difficultés et leurs solidités
17:48qui entrent dans ce ministère.
17:50En ce moment solennel,
17:52je veux témoigner
17:54un soutien indéfectible
17:56aux agriculteurs,
17:58à tous les agriculteurs, quelle que soit leur région
18:00et la spécificité de leur activité.
18:02C'est avec une égale attention,
18:04une même vigueur
18:06que je veux les entendre
18:08pour ajuster les réponses concrètes,
18:10rapides et opérationnelles
18:12qu'ils attendent et que d'ailleurs
18:14nous construirons ensemble.
18:16J'ai une immense admiration
18:18pour cette profession difficile
18:20qui subit trop souvent
18:22des procès très injustes,
18:24exprimés quelquefois violemment.
18:26L'on peut comprendre que ce soit
18:28insupportable à vivre.
18:30Je partage le sentiment de révolte
18:32de certains face à des activistes
18:34qui détruisent les moyens de production
18:36et l'outil de travail indispensable
18:38pour nous nourrir.
18:40Sans parler de confiés inutiles
18:42sur les sonorités ou les senteurs
18:44de la campagne.
18:46Les agriculteurs, par la diversité
18:48de leur production, par sa qualité,
18:50l'une des plus vertueuses au monde,
18:52comme je l'ai toujours rappelé,
18:54par l'attention qu'ils portent à la nature
18:56qui est leur outil de travail,
18:58constituent une richesse économique
19:00indispensable au pays
19:02et à sa souveraineté alimentaire
19:04qu'il nous faut reconquérir
19:06pied à pied.
19:08Chaque fois que nous surinterprétons
19:10une norme européenne.
19:12Nous nous glorifions d'être plus vertueux
19:14que les autres, mais en réalité
19:16nous nous tirons une balle dans le pied.
19:18Nous l'avons vu avec la filière
19:20N'interdisons pas
19:22avant de proposer des solutions
19:24sinon c'est l'impasse.
19:26Par ailleurs, le sentier de la simplification
19:28normative est prioritaire.
19:30Redonner du sens,
19:32du bon sens, dirais-je même,
19:34à toutes les règles,
19:36les dates agronomiques choisies sans réalisme,
19:38alléger la patte-prasse, réduire les interdits,
19:40je vais m'y atteler
19:42dans la continuité et avec méthode.
19:44Aujourd'hui,
19:46quelle que soit la taille
19:48de son exploitation,
19:50un exploitant agricole
19:52est un chef d'entreprise.
19:54Je l'ai rappelé souvent lors de l'examen
19:56de la loi d'orientation pour la souveraineté agricole
19:58dont j'espère bien,
20:00et je veux le dire clairement,
20:02que nous la mènerons rapidement à son terme.
20:04Elle est attendue
20:06et je veux sur ce point
20:08assurer les agriculteurs
20:10les formations professionnelles
20:12et syndicales de ma détermination à la faire aboutir.
20:14L'exploitant agricole,
20:16le chef d'entreprise agricole
20:18croule sous les démarches administratives.
20:20Il doit investir et moderniser
20:22sans cesse des outils qui sont de plus en plus goûteux.
20:24Un tracteur, une moissonneuse,
20:26un drone agricole,
20:28ce sont de véritables concentrés
20:30de technologies de pointe et informatique
20:32en constante évolution.
20:34Les entrepreneurs agricoles doivent surveiller les marchés,
20:36négocier les prix
20:38avec de puissants acteurs économiques,
20:40combattre une concurrence étrangère déloyale
20:42de la part de ceux
20:44qui ne sont pas tenus de respecter les mêmes normes.
20:46Il faut faire avancer
20:48le dossier des closemiroirs.
20:50Souveraineté alimentaire.
20:52Le mot est donc important
20:54dans l'intitulé de ce ministère
20:56comme celui de la forêt.
20:58Disparue depuis une dizaine d'années
21:00et heureusement réintégrée,
21:02tant là aussi
21:04les enjeux sont importants.
21:06Je viens d'une région forestière
21:08et je le mesure chaque jour.
21:10Le réchauffement climatique,
21:12ses conséquences sanitaires
21:14dessinent nos forêts.
21:16La recherche doit nous apporter
21:18des réponses concrètes
21:20sur les espèces du cou.
21:22Les agriculteurs
21:24sont aussi une profession dont j'admire
21:26profondément le sens de la solidarité.
21:28On le voit dans les mouvements
21:30coopératifs, dans la défense
21:32des filières et des produits
21:34sous signe de qualité.
21:36Le travail de filière est essentiel.
21:38J'y attache évidemment
21:40en tant qu'ancien maire de Morteau,
21:42je pense à la saucisse de Morteau,
21:44en tant que territoire du Comté,
21:46du Morbier, du Mont d'Or, du Bleu de Gex,
21:48des AOP magnifiques.
21:50Vous comprendrez que j'y attache
21:52une importance tout à fait capitale.
21:56Les cultures de la terre et l'élevage
21:58sont les secteurs les plus exposés
22:00aux évolutions climatiques
22:02et dans certaines régions aux prédateurs.
22:04J'ai aussi le souvenir,
22:06cher Marc, de votre venue à Pontarlier
22:08lors d'un super commis.
22:12Les commis,
22:14un moment magique dans nos territoires ruraux.
22:16Et vous étiez venu
22:18parce qu'il y avait eu beaucoup de prédation
22:20et vous avez raison d'éloguer,
22:22de remémorer ce grand moment d'émotion.
22:24Ces agriculteurs
22:26que je vois solides, déterminés,
22:28je les ai vus tout d'un coup
22:30fondre en larmes
22:32parce qu'ils aiment leur maître,
22:34parce que le bien-être animal c'est leur quotidien.
22:36Donc,
22:38voilà, je pense
22:40qu'il faudra que
22:42nous reparlions, cher Agnès,
22:44de ce sujet important.
22:46Qu'il s'agisse de céréales, de viticulture,
22:48des fruits et légumes, des fleurs,
22:50les rendements baissent partout
22:52à cause du réchauffement climatique planéaire.
22:54J'aurai l'occasion d'en discuter
22:56de manière approfondie avec les éleveurs
22:58la semaine prochaine au sommet de l'élevage.
23:00Vous savez,
23:02le fatalisme n'est ni mon tempérament
23:04ni mon engagement politique.
23:06Le déclinisme,
23:08la décroissance, le renoncement,
23:10c'est le contraire de ce que je suis.
23:12Je ne renonce jamais
23:14quand il s'agit de l'intérêt général.
23:16J'aime le monde agricole, comme vous,
23:18parce que ce sont
23:20des hommes et des femmes qui savent
23:22se serrer les coudes.
23:24Mais je n'ignore pas le sentiment
23:26d'isolement face à l'absurde,
23:28à l'incohérence, à la perte de sens
23:30qui conduit parfois les agriculteurs
23:32à des moments de désespoir.
23:34Le rôle de l'État est de soutenir
23:36ceux qui nourrissent la population,
23:38pas de les décourager.
23:40Notre rôle est aussi d'encourager
23:42notre jeunesse à aller vers
23:44ces professions qui offrent du sens
23:46et des perspectives.
23:48C'est pourquoi, et je pense l'avoir démontré
23:50tout au long du débat sur
23:52le projet de loi de rotation agricole,
23:54j'attache une importance
23:56tout à fait particulière
23:58à l'enseignement agricole.
24:00Et sur les quelques
24:02120 commisses que j'ai fait
24:04depuis que je suis parlementaire,
24:06j'ai toujours vu une jeunesse
24:08enthousiaste, une jeunesse
24:10très passionnée.
24:12Et ça, c'est une richesse dont la France
24:14doit son organe.
24:16Je ne vais pas
24:18détailler maintenant toutes mes priorités.
24:20Je vous informe juste que
24:22je continuerai à être attentive
24:24aux femmes agricultrices.
24:26Bien sûr que
24:28l'Outre-mer sera dans
24:30mes préoccupations. Vous souriez, cher Marc,
24:32parce que pendant ce même débat,
24:34j'ai souvent parlé des agricultrices
24:36qui sont une pièce capitale
24:38dans ce secteur d'activité.
24:40Je sais aussi, bien sûr,
24:42que beaucoup se jouera au niveau
24:44européen. J'y mènerai une action
24:46résolue pour mieux protéger notre agriculture
24:48française et faire valoir
24:50une vision équilibrée
24:52qui n'ignore ni
24:54l'approche environnementale,
24:56ni les nécessités économiques.
24:58Je vais d'abord rencontrer les organisations
25:00professionnelles et syndicales
25:02et aller sur le terrain au contact
25:04de réalité. C'est ma méthode,
25:06c'est ce que j'ai toujours fait
25:08depuis mon mandat municipal comme maire.
25:10Il faut aller voir,
25:12il faut aller percevoir le terrain
25:14pour véritablement comprendre ce qui s'y joue.
25:16Je vais donc écouter, voir,
25:18faire le point, avant de parler
25:20et surtout d'agir, parce que
25:22le Premier ministre a dit « parler, ce n'est pas agir ».
25:24Et notre mission
25:26dans ce gouvernement est d'agir
25:28vite, quand l'urgence
25:30commande, et d'agir juste.
25:32Je vous remercie.
25:54Applaudissements
26:24...

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