Radiologie, dermatologie, ophtalmologie: comment l'IA révolutionne les diagnostics
La cheffe du service santé de BFMTV nous explique comment l'IA transforme le monde de la santé et notamment les diagnostics, comme en cancérologie.
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00:00C'est vraiment fascinant, Margot de Frouville. L'intelligence artificielle, on le sait, révolutionne le diagnostic dans bien des domaines. D'ailleurs, quel domaine essentiel ?
00:07La radiologie, la dermatologie et l'ophtalmologie, si on cite vraiment les trois principaux domaines. Hier encore, il y avait une conférence de l'Institut Curie, avant Octobre-Rose, sur l'impact de l'intelligence artificielle dans la lutte contre le cancer du sein.
00:19C'est vraiment très courant. Ça a eu un impact considérable, notamment dans un domaine de la cancérogie qui s'appelle l'anatopathologie.
00:30En fait, c'est quand on fait le tri des lésions, des cellules, qu'on analyse les tissus, et ça permet de classer la lésion, de savoir si elle est bénigne ou pas, et surtout de prédire l'évolution de cette lésion.
00:41Aux urgences aussi, on sait que l'IA est testée à titre expérimental pour attribuer un degré de gravité aux patients. Ça permet de faire gagner du temps, notamment aux infirmiers de tri.
00:51Un autre exemple concret est l'hôpital Foch, à Suresnes, en région parisienne. Depuis 2020, ils utilisent l'intelligence artificielle dans un programme de dépistage du cancer du poumon.
01:00Vous faites un scanner du thorax, très concrètement. Il y a des images qui sont reconstituées en 3D, envoyées sur le cloud et qui arrivent sur le poste de travail du radiologue.
01:08En fait, ça permet en 17 minutes de faire 6 tâches qui prennent d'habitude beaucoup de temps au radiologue. C'est ça qu'il faut comprendre.
01:14Ça permet d'aider le médecin, de ne pas s'y substituer. C'est en fait une aide à la décision, en quelque sorte.
01:21Ce qu'on voit, c'est que pour le moment, l'intelligence artificielle est utile pour diagnostiquer, pour prévenir, pas encore pour traiter.
01:28Ça aide à savoir quel traitement il faut en matière de médecine prédictive pour prédire les risques d'apparition d'une maladie.
01:35Il y a l'Institut Gustave Roussy qui mène un énorme programme avec une base de données qui est la première en Europe de données génomiques et immunologiques.
01:42Et à partir de ces datas, les scientifiques veulent définir des algorithmes pour prédire l'efficacité des traitements et le risque de rechute.
01:49Il y a aussi un point de la médecine qui s'y intéresse, c'est la médecine de précision.
01:54Est-ce qu'on va être capable d'adapter le traitement en fonction du profit génétique de chaque patient ?
01:59Il y a-t-il des exemples ?
02:00L'exemple le plus marquant pour moi, c'était celui qu'on a raconté en début d'année dernière.
02:04Un patient de 30 ans qui se présente à l'institut Curie avec plein de métastases.
02:07Là, le docteur Sarah Watson pense à un sarcome, un cancer rare des tissus mous, sauf qu'on n'arrive pas à définir quel est le premier organe touché.
02:16À ce moment-là, il y a un logiciel d'intelligence artificielle sur lequel il travaille.
02:19Le patient va mal et la seule solution, sans savoir l'origine de son cancer primitif, c'est de faire une chimio extrêmement large.
02:25Ça ne marche pas très bien avec une espérance de vie de 6 à 10 mois.
02:28Avec cet outil d'intelligence artificielle, on va en quelques minutes définir que le jeune homme présente un cancer du rein avec 95 % de certitude.
02:38Là, on va le traiter spécifiquement pour le rein, sans chimio, parce qu'en plus, ça ne marchait pas là-dessus.
02:43Aujourd'hui, il est guéri.
02:45Incroyable.
02:46Incroyable.
02:47Et la radiologie, c'est le secteur, enfin l'imagerie médicale, c'est le secteur qui a le plus recours aujourd'hui à l'IA.
02:52Parce qu'il prête le mieux avec des bases de données immenses qui permettent de comparer.
02:54Parce que l'IA, elle va voir tout de suite ce que les médecins vont peut-être voir au bout de plusieurs jours ou plusieurs semaines d'examen.
03:00Et il y aura toujours besoin du médecin derrière pour confirmer.
03:02Oui.
03:03Ça pose aussi des questions éthiques, etc.
03:05Mais c'est un outil d'aide et de gain de temps considérable pour les professionnels de santé.
03:09Passionnant.
03:10On n'a pas fini d'en parler.
03:11Merci.
03:12Bon reportage pour Octobre Rose.
03:13Oui.
03:14On compte sur toi.
03:15Merci Margot.