• il y a 3 mois
Transcription
00:00Le monde de l'entreprise, et pourquoi pas même celui de l'industrie, est-il compatible avec une préoccupation environnementale ?
00:09En tout cas, pour Explore, fonds de dotation qu'on va vous présenter, la réponse est pourquoi pas ?
00:15Rencontre maintenant avec Emmanuel Poisson-Quinton.
00:21Emmanuel Poisson-Quinton, bonjour.
00:23Vous êtes le co-fondateur et l'un des plus vieux collaborateurs du coup de ce fonds de dotation qui s'appelle Explore.
00:30Un nom qui est très joli, ma foi, qui donne envie de partir très loin à l'aventure.
00:35Aujourd'hui, on est dans un salon professionnel.
00:37On peut se demander comment le monde de l'industrie, le monde de l'entreprise peut avoir à faire avec l'exploration au sens large.
00:46Et c'est pourtant la réponse que vous donnez avec votre fonds de dotation.
00:50Le premier point commun qu'on voit entre les entrepreneurs et les explorateurs, les aventuriers, c'est l'engagement.
00:56Et ça, c'est ce qu'on a voulu avoir au cœur de notre fonds de dotation.
00:59C'est être sûr que cet esprit d'engagement, on puisse le partager au plus grand nombre.
01:03Nous, on s'adresse plutôt sur les enjeux socio-écologiques, dans le domaine de l'intérêt général.
01:08Mais du coup, on est clairement en phase avec le monde de l'entrepreneuriat, qu'il soit associatif, économique ou même politique.
01:14Avec Explore, ou plutôt derrière Explore, se trouve Roland Jourdain.
01:20C'est vrai qu'aujourd'hui, les grands skippers, les navigateurs sont aussi des capitaines d'industrie.
01:25Des capitaines, tout court sur leur bateau, mais des capitaines d'industrie parce qu'il n'y a pas d'autre solution.
01:30Il faut être dans le monde des affaires, il faut organiser son départ, trouver des partenaires financiers.
01:35On sait que la course au large, c'est extrêmement cher.
01:38Et selon vous, la préoccupation de l'environnement passe par ces grands navigateurs,
01:45passe par leur prise de conscience de l'état de la planète ?
01:48Il vous a raconté des choses horribles, Roland Jourdain ?
01:50En tout cas, c'est ce qui s'est passé avec Roland.
01:52Quand je l'ai rejoint en 2010, il était clairement dans cette bascule.
01:55Et ce qui est marrant, c'est de voir que c'est plutôt les skippeuses qui font ça, d'habitude.
01:59Hélène MacArthur, Isabelle Autrissier.
02:01Et Roland, ça a été un des précurseurs là-dedans.
02:03Moi, je l'ai rejoint à ce moment-là.
02:05Il s'intéressait aux biocomposites à l'époque.
02:07Donc, on a fait des bateaux en fibre de lin pour voir les différences.
02:10Et rapidement, on s'est rendu compte que ça ne suffisait pas pour aller plus loin.
02:13On avait besoin aussi d'adresser d'autres problèmes.
02:15Et c'est pour ça qu'on s'est dit, on va faire comme dans la course au large,
02:18trouver des financements, avoir une base logistique, donner de la visibilité,
02:22pas à des coureurs au large, mais à ce qu'on appelle les nouveaux explorateurs
02:25qui questionnent des sujets qui sont parfois un peu en fruit, un peu en marge,
02:29mais qui explosent au bout d'un moment ou d'un autre.
02:31Sur les problèmes de l'océan, la question de la sobriété, la question de la biodiversité.
02:35Et du coup, c'est ce qu'on a été chercher en créant Explore.
02:38C'est les aider vraiment dans toutes les difficultés du quotidien qu'on ne voit pas,
02:41comme dans la course au large, et qui, par moments, sortent au niveau des médias.
02:45Les aider à émerger.
02:46Alors, vous êtes basé à Concarneau.
02:48Vous avez un pôle logistique, mais qu'on comprenne bien,
02:52vous n'êtes pas là pour créer des bateaux qui polluent moins.
02:55Ce n'est pas votre mission.
02:56Ça, c'est une mission qu'on a à côté.
02:58Une des missions.
02:59Mais nous, à Explore, la mission principale, c'est d'accompagner ces explorateurs
03:03dans leur émergence et leur développement.
03:05Concrètement, on accueille les expéditions Under the Pole,
03:08les spécialistes mondiaux de la plongée profonde au service de la science.
03:11Oui, qui viennent regarder ce qui se passe et où en est la fonte des glaciers.
03:15Le changement climatique, le réchauffement de la mer, les espèces qui bougent, qui disparaissent.
03:18Ils ont besoin de plongée. Ils ont besoin d'avoir de l'argent.
03:21Ils ont besoin de préparer leur matériel de plongée.
03:24Tout ça, on le permet à Concarneau, dans notre base de 1500 m2.
03:28On a les bureaux, les ateliers, une grande zone de prototypage.
03:31Et par exemple, ils ont développé leur capsule sous-marine
03:34dans laquelle ils pouvaient rester plus de trois jours sous l'eau
03:37pour observer en continu ce qui se passe.
03:39Et ça, c'est préparé à Concarneau, dans notre base.
03:42D'accord. Vous n'êtes pas seulement un hôtel où on essaie de venir...
03:47Certains dorment, mais pas tous.
03:48Mais ce n'est pas que ça.
03:49C'est aussi vraiment un incubateur et on vient faire des plans, se concerter.
03:54D'accord.
03:55Et surtout, se partager l'expérience et les difficultés entre explorateurs.
03:59Parce que c'est un milieu très... C'est une niche, en fait.
04:02Les problèmes de financement sont récurrents et il y a beaucoup de...
04:05À un moment, ils sont fatigués.
04:07Et clairement, chez nous, c'est un peu le sac des alcooliques anonyme.
04:11On est là, on parle ensemble des difficultés, on se rebooste.
04:14Oui, c'est ça.
04:15Et c'est le côté entre-aide, entre personnes qui sont extrêmement engagées
04:19et du coup, avec des niveaux de travail qui travaillent énormément.
04:23Oui, en fait, c'est aussi un des points communs entre les chefs d'entreprise,
04:26comme ceux qui peuvent se trouver dans ce salon professionnel,
04:29et les navigateurs.
04:30C'est l'isolement.
04:31On parle beaucoup de l'isolement, de la solitude du dirigeant.
04:33La solitude des navigateurs, on sait bien ce que c'est.
04:36Alors, dans ces salons professionnels, le mot bonheur revient souvent.
04:40On est de plus en plus à la recherche du bien-être des salariés.
04:43Ils ont d'ailleurs de plus en plus de mal à recruter les chefs d'entreprise,
04:47quels qu'ils soient.
04:48Comment est-ce que vous, vous arrivez à envoyer un message
04:52à ce monde de l'entreprenariat qui peut être très loin de la pleine nature
04:57de ce dont vous nous parliez ?
04:59Quel est le moment où vous arrivez à les intéresser, à explorer ?
05:03Le principal vecteur pour nous, le bonheur, il est dans l'engagement.
05:07D'accord, mais ça, ils l'ont déjà.
05:09L'engagement d'une entreprise, dans un projet d'intérêt général, etc.
05:12On travaille aussi régulièrement avec les élus et les agents
05:15parce que c'est un vrai engagement pour l'intérêt général.
05:18Donc, c'est le premier point commun.
05:20Ensuite, avec les collaborateurs de nos mécènes,
05:22parce qu'en fait, on est financé par des mécènes,
05:24il y a beaucoup d'accointance sur les questions de la formation.
05:26Donc, on a un programme campus pour l'enseignement supérieur
05:29pour partager un peu ce que font les explorateurs auprès de Sciences Po Rennes,
05:33les écoles centrales, etc., les universités.
05:35Et on a besoin de se former.
05:37Nous, le monde change tellement vite qu'on a besoin de manière continue
05:41de se mettre à jour par rapport au changement.
05:43Et nous, on le voit, on est en première ligne avec les explorateurs du changement.
05:46Et forcément, le point commun, c'est la formation.
05:49Et après, ce qui est le plus intéressant pour nous, c'est l'inspiration.
05:53C'est-à-dire qu'en fait, dans les marges, se trouve peut-être le futur de l'entreprise.
05:57Vous ne le connaissez pas encore.
05:59Nous, par exemple, il y a 10 ans, on travaillait la question de la low-tech.
06:02C'était complètement dans les marges.
06:04Maintenant, en 2024, ça intéresse des collectivités, des cabinets de conseil.
06:08On a monté un master là-dessus avec Centrale Nantes.
06:10Ça intéresse de plus en plus.
06:13Donc, ce qu'on essaie de dire, c'est que vous ne savez pas où votre avenir existe
06:16si vous n'êtes pas capable d'explorer.
06:18Et face aux mutations, c'est ce qu'il faut retenir.
06:20Oui, et puis c'est vrai que pour des entreprises qui ont toutes la fameuse RSE,
06:25recherche et le développement autour des bonnes idées concernant l'environnement,
06:33en tout cas, vous leur proposez quelque chose qui est déjà prêt,
06:36sur lequel après, ils peuvent communiquer, j'imagine, avec leurs collaborateurs.
06:40Tout à fait. Nous, ce qu'on prône, c'est le pas de côté.
06:43Si on ne fait pas de pas de côté, on ne verra pas le gouffre qui arrive.
06:46On ne verra pas les opportunités.
06:48Et c'est pareil dans l'intérêt général comme dans l'entrepreneuriat en général.
06:52On essaie de casser un peu ce silo entre les mondes publics et privés
06:55parce qu'on a besoin des alliances entre tous ces acteurs pour répondre aux mutations.
06:59On a bien compris que c'est une sacrée mission.
07:02Ils ne savaient pas que c'était impossible, donc ils l'ont fait.
07:05Ça pourrait bien vous résumer.
07:06On va maintenant, si vous voulez bien, Emmanuel, rencontrer le breton que vous êtes.
07:10D'abord, on veut savoir, est-ce que vous êtes un breton de toujours ou d'adoption ?
07:14Adoption grâce à mes parents qui sont arrivés en 80 en Bretagne.
07:19Mais du coup, je suis né avec un père. J'ai de la chance.
07:21On peut dire qu'il n'y a rien à faire. Vous êtes vraiment breton.
07:24Seulement, voilà, nous, on va vous faire choisir parmi trois lettres B, Z ou H.
07:28Vous ne savez pas ce qui se cache derrière ces trois lettres.
07:31Vous savez ce que veut évidemment dire cet acronyme.
07:33Ça, il n'y a pas de problème.
07:35Vous allez devoir faire la lecture à voix haute d'une des questions qui se trouve derrière ces trois lettres.
07:40Ce sera B, Z ou H. Il n'y en aura que deux qu'on prendra sur les trois.
07:43Le Z. Le Z. Très jolie lettre. Je vous comprends.
07:46Allez, ça commence fort.
07:49Quelle chanson bretonne êtes-vous capable de chanter ?
07:53Alors, aucune. Mais chez nous, chez les explorateurs, on chante pas mal Dirty Old Town.
07:58Ah oui.
07:59C'est le titre, pas bretonne, plutôt irlandaise. Je ne la chanterai pas, mais elle revient souvent.
08:03Mais c'est vrai que c'est pas mal.
08:04C'est une chanson, effectivement, qui est à la fois mélancolique et un peu guerrière.
08:09C'est assez surprenant. C'est vrai.
08:11Bon, dommage, on ne vous a pas entendu chanter.
08:13Allez, une autre lettre et après, je vous laisse tranquille.
08:16Le B, alors.
08:17Alors, le B.
08:18Le début.
08:21Quelle île bretonne est chère à votre cœur et pour quoi ?
08:24Toutes. Alors, s'il ne faut choisir qu'une, c'est l'île de Sein. C'est la plus sauvage.
08:28Elle est magnifique.
08:29Il y a Edith qui est pas mal, quand même. Edith, elle est pas mal.
08:31Moi, je préfère l'île de Sein. C'est son côté finistérien, peut-être.
08:34L'île de Sein, c'est celle qui m'en rapproche le plus à l'endroit où j'ai beaucoup été en Écosse.
08:39C'est ce côté vraiment sauvage et des habitants adorables.
08:43Il faut y aller en saison, c'est sûr, pour avoir le temps de discuter avec eux, d'être dans un vrai échange.
08:48Et surtout, c'est leur première ligne sur le changement climatique avec la montée des eaux.
08:52Et c'est un laboratoire en accéléré de ce qui nous attend sur le littoral breton.
08:56Et du coup, de la nécessaire entraide qu'il va falloir jouer.
08:59D'accord.
09:00Donc, l'île de Sein.
09:01Bon, et vous y retournez quand, la prochaine fois ?
09:03Alors, on y va tous les eaux au mois de janvier. Voilà, mi-janvier prochain.
09:08Merci beaucoup d'avoir accepté de répondre à nos questions.
09:11Je rappelle que EXPLORE est un fonds de dotation, que tout un chacun peut aller voir comment ça fonctionne.
09:17On peut donner en tant que particulier ?
09:20On peut, en tant qu'entreprise, nous rejoindre et aussi dans l'enseignement supérieur et avec les scolaires.
09:26Là, c'est la génération qui monte. On est là pour vous accompagner dans les mutations.
09:32Et on a beaucoup de formats disponibles.
09:34Venez explorer !
09:38EXPLORE

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