Ils sont de plus en plus utilisés par des utilisateurs qui cherchent des diagnostics sur leur santé.
Retrouvez la chronique "Veille Sanitaire" de Manon Mariani sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/veille-sanitaire
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AmusantTranscription
00:00Son généraliste lui dit souvent « Madame Mariani, 18 verres de Porto, c'est trop ! ».
00:04Raison pour laquelle Manon envisage de ne plus consulter ce généraliste.
00:07D'autant que d'autres solutions existent désormais grâce à l'intelligence artificielle.
00:11Justement, Manon, vous nous en parlez dans votre veille sanitaire.
00:13Qui n'a jamais consulté Doctissimo pour un petit mal de tête en ayant peur de souffrir
00:17d'un cancer incurable.
00:19Le site français compte plus de 25 millions de visiteurs par mois et c'est devenu une
00:22bible pour beaucoup d'hypochondriacs.
00:24Mais les médecins le disent et le répètent, rien ne vaut une consultation médicale, internet
00:28n'est pas fiable, surtout quand il s'agit de faire un diagnostic.
00:31Et ils n'ont pas fini d'alerter les patients sur la dangerosité de ce qu'on trouve sur
00:35internet, notamment à cause de l'arrivée des intelligences artificielles, en particulier
00:40des chatbots mis à disposition gratuitement comme ChatGPT, le plus connu.
00:44Car selon une étude américaine réalisée par KFF, un organisme de recherche en politique
00:49de la santé, un adulte sur six consulterait au moins une fois par mois un chatbot pour
00:55avoir des conseils médicaux.
00:57Du coup, j'ai testé ChatGPT à ce sujet pour voir ce qu'il me disait, je lui ai demandé
00:59son diagnostic parce que j'avais mal à la tête, mal au bras, il m'a donné plein de
01:03résultats allant des problèmes cardiaques à une simple tension.
01:05Et je précise qu'il ajoute à la fin de sa réponse que si les symptômes persistent
01:09ou s'aggravent, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.
01:12NICOLAS Demeurer.
01:13Jusque là, ça ne change pas énormément des sites internet ?
01:15NICOLAS Demeurer.
01:16Jusque là, ça ne change pas énormément des sites internet ?
01:17NICOLAS Demeurer.
01:18NICOLAS Demeurer.
01:19NICOLAS Demeurer.
01:20NICOLAS Demeurer.
01:21Un neurologiste américain dit que les chatbots répondent aux questions avec un air d'autorité,
01:26ce qui donne aux utilisateurs un sentiment de confiance.
01:28Si le chatbot le dit, c'est que c'est vrai.
01:30Là où effectivement, quand on consulte doctissimement, les informations données sont les mêmes
01:34pour tout le monde.
01:35Alors que les réponses d'un chatbot sont faites sur mesure pour celles et ceux qui posent
01:39les questions.
01:40Et puis, on peut lui parler à l'infini, avoir une vraie conversation, et même si
01:44elle est virtuelle, ça procure un sentiment de proximité.
01:47Sauf qu'évidemment, ça peut être très dangereux, notamment pour des patients qui
01:51sont de graves maladies.
01:52Il y a une différence entre demander un conseil à ChatGPT pour un mal de ventre lambda et
01:56demander le traitement qu'il conseille pour un cancer.
01:59NICOLAS Les gens demandent vraiment ça aux chatbots ?
02:01NICOLAS Si on en croit les témoignages de plusieurs
02:03docteurs dans le New York Times, oui, ça a par exemple été le cas d'une patiente
02:06qui a demandé à ChatGPT un traitement pour des convulsions qu'elle avait à répétition.
02:10L'IA lui a vendu un traitement miracle à base de grève de cellules.
02:14Du coup, elle est allée voir son médecin, toute contente d'avoir trouvé un remède
02:17efficace.
02:18Le traitement proposé s'est avéré être juste expérimental et aucun neurologue ne
02:22le recommande.
02:23Mais ça, ChatGPT ne lui avait évidemment pas précisé.
02:26Ça peut être une grosse déception pour un malade qui cherche à tout prix comment guérir.
02:30Et ce que je vous raconte vient rappeler une chose importante, les chatbots ne sont pas
02:34fiables et ils peuvent évidemment propager de la désinformation.
02:37Il ne faut pas oublier que ce sont quand même des technologies assez nouvelles qui se nourrissent
02:40de tous les contenus que l'on trouve sur Internet.
02:42Ils ne sont pas spécialisés, ce ne sont pas des médecins.
02:45C'est pour ça qu'il peut y avoir des conséquences assez graves quand on les utilise pour parler santé.
02:50Par exemple, l'année dernière, un père de famille belge s'est suicidé après avoir
02:53discuté avec un chatbot pendant deux mois.
02:55L'homme s'était confié à lui sur sa santé mentale et sur son anxiété et le
02:59robot n'avait fait que l'encourager dans ses craintes, allant même jusqu'à lui
03:02dire qu'ils allaient vivre ensemble au paradis.
03:05Le problème est que de plus en plus d'intelligences artificielles sont créées et qu'elles sont
03:09très utilisées par les plus jeunes.
03:12La preuve, selon l'étude que j'ai citée en début de chronique, il y aurait un quart
03:15des moins de 30 ans qui consultent des chatbots chaque mois pour avoir des conseils santé.
03:20Alors, je sais qu'aller chez le médecin, ça demande du temps, mais aujourd'hui,
03:24avec Doctolib, avec les téléconsultations, l'accès à des professionnels de santé
03:27c'est quand même beaucoup plus facile.
03:29Et c'est ça qu'il faut privilégier.