• il y a 3 mois
DB - 17-09-2024

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00:00Et dépêche-toi, il sonne la deuxième fois !
00:08Il me fait recourir à la messe, avec tout ce qu'il reste à faire !
00:13Et tu sais bien que la maison d'Orel n'aime pas que ses fermiers travaillent le dimanche !
00:17Le vieux, lui, il a tenu compte ! Mais M.
00:19Palamède, il s'en manque !
00:301791, la République Française n'est pas encore proclamée.
00:57Mais à Orel, on ne parle plus tout à fait avec les mots d'autrefois.
01:04Je sais que dans notre beau village d'Orel, certains de nos paroissiens, et non les plus mauvais,
01:12prêtent une oreille complaisante à ces idées dites nouvelles.
01:18Je les exhorte à réfléchir, à obéir à la sagesse,
01:24à cette sagesse qui régit depuis toujours les rapports des habitants de notre village.
01:29Et je leur dis, prenez garde, mes frères !
01:34Certes, je salue vos efforts pour comprendre les mystères de ce monde.
01:40Mais prenez garde que ces efforts ne vous égarent,
01:44et vous fassent oublier l'œuvre de notre père à tous,
01:48et celle de ses plus dignes représentants.
01:51Oui, mes frères, n'oublions jamais ce que notre pays devait à notre Saint-Père le Pape,
01:58dont la grâce s'exprimait par la voix de notre vice-légat, Mgr Philippe Ocazoni,
02:04chassé de chez nous depuis plus d'une année lors du rattachement de notre canton à la France.
02:10Nous savons que les guerres déchiraient bien souvent les pays qui nous entouraient,
02:15alors que la magnanimité et la puissance pontificale nous protégeaient.
02:20Les hommes du Comtat avaient oublié depuis longtemps les armes et cultivé leurs champs.
02:26Nul ne pouvait être militaire que s'il avait choisi cette vocation,
02:30vocation qui n'est pas exempte de grandeur, certes, mais qui est quelquefois bien périlleuse.
02:36Nous savons aussi les peines de nos peuples voisins,
02:42qui soutiennent de leurs faibles mains le poids de la majorité des charges de leur État.
02:47Ici encore, la générosité de notre Saint-Père éclatait à Aurel comme dans tout notre pays.
02:52Le peuple ne payait aucune redevance au Saint-Sierre.
02:57Je sais, mes frères, je sais que l'apparition de la faux et la disparition de la raire au profit de la charrue
03:06augmentent vos possibilités d'exploitation et légitiment certaines de vos exigences.
03:12Mais c'est précisément pour cette raison et en cet instant
03:16que nous ne pouvons oublier tous les efforts de votre voisin, mon Seigneur,
03:21et on de ses lits en faveur de votre agriculture et de vous tous, les paysans.
03:27Oui, mes frères, réfléchissons ensemble
03:33et n'oublions jamais que le poids de notre destin repose dans les mains de notre Seigneur.
03:39Ainsi soit-il.
04:16...
04:32Qu'est-ce qu'il attend, Anguste, pour ouvrir ?
04:34Il attend la fin des cloches.
04:36Les ordres sont formels, plus de cabaret pendant l'office.
04:38Et depuis qu'il s'est fait taper sur les doigts...
04:42...
04:46Ah, ça y est.
04:58Froid, hein ?
05:05Il faut toujours que tu triches, toi.
05:07Pas moyen de le faire sortir, ce sacré pain.
05:10Ce monsieur me dénonce comme l'autre fois.
05:12L'amende, tu la feras toi, peut-être.
05:14Alors, qu'est-ce qu'il vous a dit, monsieur le curé ?
05:17Oh, tu peux rire.
05:22Il a dit des vérités.
05:24C'est-à-dire ?
05:26C'est-à-dire que...
05:28qu'ici, avant le rattachement du comté à la France,
05:31on n'avait pas besoin de faire un soldat
05:34et qu'on payait pas d'impôts.
05:37Et les 2000 hommes enrôlés, soi-disant volontairement, en 1708,
05:41et qui ont fini en Italie ou en Angleterre ?
05:43On va pas remonter jusqu'à Jésus-Christ, hein ?
05:46Ça peut recommencer.
05:53Et les impôts pour le Saint-Siège ?
05:55C'est vrai ou pas vrai qu'il n'y en avait pas ?
05:57Ça, c'est vrai.
05:58En somme, avec un peu d'argent, les papistes peuvent vous acheter.
06:07Ils sont là.
06:15Les vales se battent, le temps tourne.
06:18Faut pouvoir se mettre au labour et semer.
06:28Tu lavais le seigle pour la semence, toi ?
06:31Pas de suture.
06:33Alors, il a fallu d'abord en trouver et payer.
06:37Et c'est pas un impôt, ça?
06:47Payé.
06:49Ça s'écrit avec le « i » qui est tout drôle, là.
06:51Oui.
06:52Alors, ça fait « p »
06:54« a »
06:55« i »
06:56« e »
06:57« re »
06:58« payé ».
06:59Bravo.
07:00Tu en as du courage, là, pendant tout ça.
07:02Oui.
07:03Faut pas rester les deux pieds dans le même sabot.
07:05Quand on en a.
07:26Qu'est-ce que ça veut dire, le pisse?
07:28Ah, bonjour, monsieur le marquis.
07:30C'est le meilleur qu'il vaut mieux.
07:32J'ai empêché de sortir ces pigeons en ce moment avec les semailles.
07:35Et de quel droit?
07:37Ah, ben, je n'ai pas pensé que c'était une question de droit, monsieur le marquis.
07:41Surtout que nous, nous avons de quoi les nourrir, ces bêtes, hein.
07:44Mais les autres ne sont pas tous dans le même cas, hein.
07:47Les autres? Quels autres?
07:51Les autres habitants d'Oral, de Sainte-Rémy ou de Ventouré,
07:54qui ont dû acheter le grain pour semer et même pour manger, hein.
07:57Et qui l'ont payé très cher, hein.
08:00Le marquis est un homme raisonnable.
08:02Monsieur le marquis n'entend pas qu'on se moque de lui.
08:05Enlevez-moi ce tréhage et vite.
08:10Comme monsieur le marquis voudra.
08:13Mais s'il arrive des histoires, hein.
08:16Des histoires?
08:19Eh, comment vous expliquer?
08:24Les petits paysans se soutiennent à présent, hein.
08:27Tenez, regardez le marquis de Maudet à la crayon.
08:29Un homme respecté, pourtant, hein.
08:31Eh bien, il n'a rien voulu savoir pour ses pigeons.
08:33Mes pigeons par-ci, mes pigeons par-là.
08:35Il ne sera pas dit, eh bien, de le voir son pigeonnier.
08:39Un beau pigeonnier, pourtant, hein.
08:42Un tas de pierres en noir, c'est tout ce qu'il en reste, hein.
08:45Des menaces, maintenant, à l'opis?
08:48Des menaces?
08:49Monsieur le marquis n'y pense pas.
08:50Moi, qui suis le fermier du château depuis 25 ans
08:52et qui n'ai eu qu'à m'en féliciter, non, non.
08:54Et pour me comprendre, moi.
08:56Tu ne parles pas pour moi, mais dans l'intérêt de tous.
08:59Tenez, depuis des années.
09:01Monsieur le florent Molière, marquis de Bédouin,
09:03accepte d'enfermer ses pigeons pendant les semaines
09:05et tout le monde est content.
09:06Florent Molière est maître chez lui.
09:09Vous le répète, ôtez-moi ce traillage.
09:11Et tout de suite.
09:15Aux ordres de monsieur le marquis.
09:18Je vous défends également de toucher au pigeonnier
09:20du couchant et celui de la sentinelle.
09:27Ça ne te passera jamais, ça.
09:29Il faut toujours que tu manques de respect à monsieur le marquis.
09:32Je ne manque de respect à personne.
09:33Mais tu peux me rattraper des lentilles.
09:35Pourquoi?
09:36Parce que vous allez en manger, du pigeon.
09:38En attraper une indigestion, si on vous en laisse.
09:40Qu'est-ce que tu racontes?
09:41Des choses que tu ne comprendras jamais.
09:43À Avignon, tout a changé depuis un an.
09:45Ils ont rasé le palais de la Sainte Inquisition.
09:47Ils ont chassé le vice-légat du pape
09:49et décrété le rattachement de notre comte à Venessey
09:51à la France.
09:52Mais monsieur le marquis,
09:53pour la France?
09:54Pour de la même façon que ceux qui parlent de l'épapiste.
09:56Seigneur, je me demande d'où tout ça va nous mener.
09:58Pas grand-chose.
10:00Si monsieur le marquis essaie de comprendre
10:01qu'ici on est encore entre nous,
10:02les républicains de Jourdan coupent tête
10:04monteront pas dans la plaine,
10:05si tout le monde s'entend.
10:07Sinon?
10:08Sinon quoi?
10:10Sinon le château d'Oreille ne serait pas le premier brûlé.
10:12Et ça serait dommage, non?
10:15C'est une si belle maison.
10:18Tiens.
10:20Ils reviennent, ces charognes.
10:22Pourtant, l'opisse avait dit qu'ils feront
10:24les pigeonniers pendant les ce mariens.
10:26Oui, mais au château, c'est pas le patron qui commande.
10:29C'est la vie.
10:31La vie, ça peut pas être un honneur.
10:33Allez, on y va.
10:34À l'hôpital.
10:35À l'hôpital!
10:36À l'hôpital!
10:37On y va.
10:38On y va.
10:39On y va.
10:40On y va.
10:41On y va.
10:42On y va.
10:43On y va.
10:44On y va.
10:45On y va.
10:46Ce n'est pas le patron qui commande. C'est le marquis.
11:04Ça ne serait pas difficile de leur faire leur toilette à ces pigeons.
11:10D'ici, on ne nous voit pas du château.
11:16C'est un racaille.
11:19Ils sont de plus en plus nombreux.
11:22Ils se sont donnés le mot.
11:27Écoute,
11:30continue ton travail.
11:32Tu peux faire semblant d'aller boire un coup sous le peuplier.
11:35Tu peux prendre ton fusil. On ramasserait les morts en vitesse.
11:38Tu es fou. On peut se faire foutre dans la porte.
11:40Et si l'officier nous tombe dessus ?
11:42C'est son intérêt à ton patron qu'on se fasse une brochette.
11:44Il y a des montagnes de seigles à sauver.
11:46Et puis les pigeons, ce n'est pas lui qui les mange. C'est le château.
12:14C'est le château.
12:16C'est le château.
12:42Jamais il le ra.
12:45Qu'est-ce que je te disais ?
12:59Espèce de crapule.
13:04Le privilège de m'avoir sauvé la vie,
13:06ne te donne pas celui de me looter.
13:15Je te l'ai dit, Mark.
13:17Il y a des gestes qui sont plus de saison.
13:44Qu'est-ce que vous faites là ?
13:47Un trou, monsieur le marquis.
13:49Je vois bien. Et pourquoi, s'il vous plaît ?
13:55On plante l'arbre de la liberté.
13:57C'est ce qu'on fait.
13:59C'est ce qu'on fait.
14:01C'est ce qu'on fait.
14:03C'est ce qu'on fait.
14:05C'est ce qu'on fait.
14:07C'est ce qu'on fait.
14:09C'est ce qu'on fait.
14:11C'est ce qu'on fait.
14:13C'est ce qu'on fait.
14:15On plante l'arbre de la liberté.
14:17Comme à ceux, comme à mon lieu, comme à mes amis.
14:20Comme partout.
14:23Et qui vous a donné la permission
14:25de faire ce trou chez moi ?
14:29Sans offenser, monsieur le marquis,
14:31la place appartient d'abord à la commune.
14:36Oui, j'entends.
14:38Mais je te conseille charitablement
14:40de reboucher ce trou.
14:43Je vous demande à Benoni.
14:45Il n'a même pas eu le courage
14:47de faire ce travail lui-même.
14:49Que monsieur le marquis me pardonne,
14:51mais tout est de ma faute.
14:53Hier, le conseil communal a décidé
14:55de planter cet arbre.
14:57Il m'a demandé de faire les démarches
14:59nécessaires auprès de monsieur le marquis
15:01qui était à la chasse et que je n'ai pas pu
15:03joindre de toute la journée.
15:05De toute manière, ça nous fera
15:07un arbre de plus en vrai.
15:09Vous en manquez, il faut bien le dire.
15:11Non, non, non, on ne se parle comme ça.
15:13Eh bien, monsieur le maire,
15:15je vous déclare que mon droit est mon droit.
15:18Moi, vivant, j'entends le faire respecter.
15:20Mais il n'est surtout pas question
15:22de manquer de respect à qui que ce soit.
15:24Non, ces jeunes gens sont allés un peu vite.
15:26Pensant que j'avais fait mon travail, c'est tout.
15:28Non, non.
15:30Monsieur le curé, le nouveau curé,
15:32a promis de venir là après la messe.
15:34Et si monsieur le marquis donne la permission,
15:37tout le village sera content.
15:41Mes amis, nous pouvons remercier monsieur Dorel
15:44qui veut bien accepter cet arbre.
15:49Merci, monsieur le marquis.
16:11Sous-titrage Société Radio-Canada
16:41Sous-titrage Société Radio-Canada
17:11Sous-titrage Société Radio-Canada
17:42Si c'est pas malheureux,
17:44voir le curé de notre propre paroisse
17:46porter ces trois couleurs.
17:48Ah, je vous le dis, nous en sommes au jugement dernier.
17:50Et vous verrez qu'il la portera même devant l'hôtel,
17:52cette écharpe du diable.
17:54Mais alors là, je me gênerai pas pour lui dire ce que j'en pense.
17:57Et devant tout le monde encore.
17:59Et pourtant, on te dit partout
18:01que tout ça est pour le bien du peuple.
18:04Le bien du peuple est pas le bien d'autrui, non.
18:06Un pain est un pain,
18:08et qui vole un oeuf, vole un oeuf.
18:09Je veux pas de ce pain-là.
18:11La vanne tourne, pas si fort, barbe.
18:13M'entendent qui voudra.
18:15La liberté va quand même pas forcer les gens
18:17à mettre leur langue dans leur poche.
18:19Et puis, que chacun sauve sa part de paradis.
18:21Moi, je ne crains qu'un jugement, celui de Dieu.
18:23Allez, assez de ce carnaval.
18:25Demain, c'est mon jour de fournée, je vais poser mon levain.
18:40Eh, alors, où tu étais, Ianténiang ?
18:43Et alors, creusé, chambre-toi.
18:45Oh, ça va, c'est vrai, parce que...
18:47Et alors, comment ça s'est passé ?
18:49Salut, Borel, pas mal. Il nous a laissé planter l'arbre.
18:51Tu parles, il nous a laissé planter l'arbre ?
18:53Il a vu qu'il était pas le plus fort, c'est tout.
18:55Et où il est, maintenant ?
18:57Marquadé dans ce château.
18:58Il méprise notre fête, il méprise le peuple.
19:00Fête comme nous, à Flassin.
19:02Notre fête, c'est la fête de la liberté.
19:04C'est la fête de la liberté.
19:06Il méprise le peuple.
19:08Fête comme nous, à Flassin.
19:10Notre scie de vent nous méprise plus.
19:12Lui aussi s'est enfermé dans son château quand on a planté l'arbre.
19:15Et pour pas griller tout vif, il a été obligé de décamper.
19:18Comme un blaireau.
19:20Voilà à qui est parlé.
19:22Borel a raison.
19:23Puisque M. le Marquis ne veut pas dans notre fête,
19:25nous allons boire ça, nous aussi.
19:27Tu parles.
19:28Tu nous as bel et bien laissé creuser le trou tout seul.
19:31Alors, je suis un lâche.
19:34Tiens, donne-la-moi, ta cocarde, Borel.
20:00Tiens, maintenant, dis.
20:01Est-ce que tu veux mon garçon ?
20:02Je veux parler aussi devant Borel.
20:03Et vite.
20:04Qu'est-ce que tu me racontes ?
20:05Qu'est-ce que c'est, ici, devant ?
20:06Je voudrais parler à M. le Marquis,
20:07qui doit porter cette insigne, comme nous tous.
20:09Regarde tes femmes, prenez-je pour toi.
20:11Et laisse en paix, M. le Marquis.
20:13Barbe !
20:14Il n'y a pas ton drame.
20:15C'est hors de toi.
20:16Laisse.
20:17Je t'en répète que M. le Marquis, ton maître,
20:19doit porter cette insigne.
20:20Laisse cette farine.
20:22Comme nous tous.
20:25Et là-bas, c'est de vous.
20:30Un vampire nous affronte, ce bélonie de malheur.
20:33Puisqu'il aime le carnage.
20:55Je t'en tiendrai, moi, ici-dedans.
21:13Peut-être qu'il aurait accepté la cocarde, M. le Marquis,
21:16si on lui avait présenté autrement.
21:19Je crois pas.
21:21On n'est pas obligés de tout casser,
21:23mais il y a des choses que ces gens ne peuvent pas comprendre.
21:29Alors, Bénon y avait raison.
21:33Plus maintenant.
21:35Avec sa farine sur la figure.
21:38La Révolution, c'est pas le carnaval.
21:42C'est dommage.
21:46Mais, M. le Marquis,
21:48c'est dommage.
21:51Ça ferait moins de peur.
22:18M. le Marquis.
22:20Mon père m'a chargé de vous attendre ici,
22:22pour vous conduire au bas d'Astier et de Sainte-Anne,
22:24en évitant la comble.
22:26Et ma petite fille, ce détour va nous rallonger d'une heure.
22:28C'est pour ça qu'il faut faire vite.
22:30Mon père a demandé aussi que vous enleviez les courlots des chiens.
22:35Si M. le Maire se permet de me donner des ordres, c'est qu'il a ses raisons.
22:39Allez, Phil, je te suis.
22:45Allez.
22:46Allez, les chiens.
23:17Doucement, M. le Marquis.
23:24Mais c'est mon ami Pénoni.
23:27C'est pour cette racaille que vous prenez toutes ces précautions ?
23:30Je vais lui montrer de quel bois je me chauffe.
23:32Surtout pas.
23:34Tout à l'heure, j'en ai compté douze.
23:36Ils sont tous là, postés.
23:38Vous savez que dans le pays, tout le monde a tiré pas mal.
23:40C'est pas la peine.
23:43Ils sont tous là, postés.
23:45Vous savez que dans le pays, tout le monde a tiré pas mal.
23:47Il s'est trouvé au rel douze heures pour...
23:49Non, non. Ils sont pas tous de chez nous.
23:51Il y a là le Borrel de Flassand et quelques autres formants de son espèce.
23:54Ces gens-là sont reniflants entre eux.
23:56Si vous faites quoi que ce soit, ils y passent tous.
24:01J'oublierai jamais le vice.
24:04Et par le nom de mon père, ce Bénoni aura de mes nouvelles.
24:06Je sais bien que c'est pas le moment,
24:08mais je me permets de rappeler à M. le Marquis que les temps changent tous les jours.
24:12C'est mon affaire.
24:43Alors ?
24:45C'est envolé, ton oiseau ?
24:48Il y a du cul de la chemise, la dame.
24:51Tu as raison.
24:53Je crois que c'est plus la peine d'attendre.
24:55Il faut prévenir les autres.
24:57Non, ça fait mauvais effet.
25:00Eux qui sont montés du bas pour nous donner un coup de main.
25:03Et tu sais, de Cavaillon à Aurel, il y a une autre hôte.
25:07C'est pas de ma faute si elle est venue dans le coin.
25:10Et s'ils veulent s'employer, ceux du bas, il y a du travail partout.
25:13Et si Devandorelle n'aime pas la République, il n'est pas seul dans le coin.
25:17Bouge pas. On sait jamais.
25:21Moi, je vais rassembler les autres.
25:23Tu les ramènes par ici pour endormir à la bergerie du haut.
25:26Entendu.
25:40Venez vite, monsieur le marquis. Votre cheval est malade.
26:11Ça fait longtemps qu'il est couché ?
26:13Non. Il y a deux heures, j'ai lui donné son angoisse. Il était bien pringant.
26:18Où il est, ce grain ?
26:20Là. J'ai ouvert un nouveau sac de ceux qu'on a apportés l'antierre de Sainte-Rémy.
26:30Oh, les conneries.
26:41Oh, mon dieu.
26:51Et on en donne du fil à retordre aussi devant.
26:54Ici, ils n'emmènent pas large ces salopards.
26:58Et à la reine, on lui a enlevé l'envie de jouer à la paysanne,
27:02dans son village de théâtre à Versailles.
27:06Vive la République, qui va peut-être faire de moi un officier.
27:11C'est un peu mieux que d'être l'arbin d'un aristocrate
27:14que vous devriez pendre le plus vite possible.
27:18Je vous embrasse.
27:20Tant mieux si vous l'avez déjà fait, sergent Dominique Lopis.
27:25Qu'est-ce que ça veut dire, l'arbin ?
27:27Ça doit vouloir dire domestique.
27:30Je l'aime.
27:32Il n'aime pas de gendre dans mon office.
27:36Alors, il ne va pas revenir, Dominique ?
27:40Ça, il n'y a que le bon Dieu qui peut le dire.
27:43Et pourquoi il est devenu méchant ?
27:45Par ailleurs.
28:01Ah, ces histoires horrendes de gens malades.
28:04Pour ces morts de faim à se faire taper sur les doigts, ils l'auront bien cherché.
28:12Seigneur, qu'est-ce que c'est encore ?
28:14Je vais ouvrir moi-même.
28:16Il ne manquerait plus que ça.
28:19Chacun à sa place.
28:21Et le monde continuera à vivre en bonne santé.
28:23Barbe, prends la lanterne.
28:30Qui est là ?
28:32Ouvrez sans crainte. Amis du roi.
28:36Qui est là ?
28:38Ouvrez sans crainte. Amis du roi.
28:50Saint-Christophe.
28:52Quel bon vent vous amène.
28:54C'est le roi.
28:56C'est le roi.
28:58C'est le roi.
29:00C'est le roi.
29:02C'est le roi.
29:04Quel bon vent vous amène.
29:06Un vent de foriture, Aurel.
29:08Pouvez-vous nous loger et nous nourrir pour cette nuit ?
29:11Les cieux vous indiquent.
29:22Nous sommes fourbus et affamés.
29:25Je vous présente le comte de Galice.
29:30M. le Marquis de Carnavé, M. le comte de Montanus,
29:32tous fidèles amis du Bas-Comtat.
29:36M. le Marquis, palamètre d'Aurel.
29:39Messieurs, enchanté. Je vous en prie.
29:49Barbe, va chercher l'opis. Il s'occupe des chevaux.
29:52Tu prépareras pour ces messieurs de quoi peser leur faim.
29:54Tout de suite, M. le Marquis.
29:59Ils sont tous prêts. Le sel a bien pénétré.
30:02Il te le faut gros ou petit, ce jambon ?
30:04Le plus gros que tu pourras. Je sais pas quand t'es, mais ils sont une bande.
30:14Tiens.
30:16Il me semble que ça ira.
30:18Tu en as mis un tas pour choisir.
30:20Et d'où ils viennent, ces gens ?
30:21Je sais pas, mais il faut se dépêcher.
30:23Si c'est pour t'aider à la cuisine, tu peux emmener Chrétienne.
30:25Mais non, je me débrouillerai.
30:27Il a dit que tu viennes pour t'occuper des chevaux de ces hommes.
30:30Ah !
30:32Ils sont d'un cheval.
30:33Oui, alors tu me le donnes, ce jambon ?
30:35Non, mais laisse-moi faire, je le porterai.
30:37Il faudrait peut-être aussi un peu de branvets.
30:39S'ils sont d'un cheval, ce sera délicieux.
30:41Ne fais pas de mauvais seins. Il y a encore tout ce qu'il faut à la cave du château.
30:44Allez, on y va.
30:45Ben, on y va.
30:47Notre union de Sainte-Cécile fédérait 63 communes du Comtat, fidèles au roi.
30:54Mais les 20 communes groupées autour d'Avignon étaient beaucoup plus peuplées,
30:58donc plus fortes.
31:00Il faut le reconnaître.
31:03Que comptez-vous faire ?
31:05Gagner la Savoie, rejoindre les légions de Mirabeau et combattre ces gens-là.
31:10Mirabeau, taudou.
31:12Monsieur de Mirabeau n'est pas plus disgracieux que son frère.
31:15Et il a, sur cette canaille de tribun, l'avantage et la noblesse d'être fidèle au roi.
31:20Oui.
31:22Mais les bruits qui courent à propos de ces fameuses légions sont assez inquiétants.
31:25Armas de déserteurs, venus de tous les pays.
31:29Cela risque de discréditer la noblesse française.
31:32Défernez tout cela, mon cher Aurel.
31:34Ces hommes sont des combattants acquéris.
31:36Vêtus de leurs uniformes noirs à tête de mort,
31:39ils ont déjà fait merveille contre la racaille.
31:42Mais enfin, ne peut-on s'organiser d'abord sur notre propre sol ?
31:45Vous rêvez, Aurel.
31:47La République vient d'être proclamée.
31:49Le roi est prisonnier au temple.
31:51Prisonnier ?
31:53Oui.
31:54Il est pratiquement impossible de combattre à partir d'une terre qui ne nous appartient plus.
31:59Pour le moment.
32:02Il faut donc lutter à partir de l'extérieur.
32:04Sous trois mois, nous rentrons en maître et le règne de la canaille est terminé.
32:08Allons.
32:10Venez avec nous, Marquis.
32:18J'en aurais grande envie.
32:20Si mes moyens me le permettaient.
32:22C'est cela qui vous arrête.
32:24Ce serait bien le diable si vous n'aviez pas quelques centaines d'écus dans quelques vieux bains.
32:30Quelques centaines d'écus, bien sûr.
32:36Mes fermages de la Saint-Michel sont encore intactes.
32:40Des fermages ?
32:41Vous touchez encore des fermages ?
32:43Saluez, messieurs, saluez ce dernier bastion de notre ancestrale autorité nobilière.
32:49Il y a fort longtemps que nous ne savons plus ce qu'est la couleur d'un fermage.
32:53La santé de notre nouvel recrut aurait l'air le plus riche d'entre nous.
33:00Il ne peut que nous suivre.
33:02Et au triomphe, messieurs.
33:05Au triomphe de notre cause sacrée.
33:19C'est bon.
33:42Messieurs, en route.
33:50Tiens, petite fille.
33:52Garde cette croix.
33:54Elle me vient de ma mère, elle te portera bonheur.
33:57Pense à moi dans tes prières, maman.
34:05Il vaut mieux passer par le plateau des Ferratières, monsieur le marquis, c'est plus prudent.
34:09De là-haut, on voit venir les gens de l'Auvergne.
34:12On peut éviter les surprises.
34:15Je vous garde, Lopis.
34:17Je vous garde, Lopis.
34:48C'est moi qui les ai enfoncés à la porte, puisque personne ne voulait le faire.
34:52Faut dire qu'ils n'ont pas demandé leur reste, les moines.
34:55Qui sait où ils sont passés.
34:57T'en fais pas pour eux.
34:59C'est drôlement solide, ces bâtiments.
35:02Avec ces pierres, je vais pouvoir refaire la citerne.
35:05Ça fait des années qu'on était obligés de faire des lieux pour avoir de l'eau.
35:09Mais c'est pas la même chose ici.
35:12Ça fait des années qu'on était obligés de faire des lieux pour avoir de l'eau.
35:16Et cette huile, elle ressemble pas bien, là.
35:19C'est fini. À Aurel, il pleuvra plus dans les maisons.
35:22Regardez ce troupeau comme il se régale.
35:25Ça, c'est de l'herbe qu'il nourrit.
35:28Ils étaient pas bêtes, les moines.
35:30Tu peux remarquer, partout où tu as des sources, ils étaient là.
35:33Et toi, tu crevais le fesse sur les terres sèches.
35:35Que chacun soit raisonnable et ne prenne que les pierres qui lui font besoin.
35:40Tu vas pas embêter les gens qui ont voté pour toi.
35:43N'oublie pas que si tu es le nouveau maire de notre village, c'est grâce à nous.
35:46Mais justement, c'est pourquoi vous devez m'obéir de temps en temps.
35:49Le roi est mort, vive le roi.
35:51On n'obéit plus, on n'obéit pas. On ne t'écoute.
35:54Tiens, je suis, tu es, il est, nous sommes, vous êtes, ils sont.
36:00J'ai, tu as, il a, nous avons, vous avez, ils ont.
36:06Merci, merci les amis.
36:08J'ai pas beaucoup fait d'efforts, je suis doué, c'est tout.
36:11Mais j'ajoute que l'instruit a raison, il faut pas gaspiller le bien commun.
36:15Bravo.
36:30Pourquoi tu pleures depuis hier, Barba ?
36:32Parce qu'on a tué le roi.
36:34Où ?
36:35A Paris.
36:36Et comment tu l'as su ?
36:38Tu penses que cette crapule de Benoni a pas manqué d'hurler la nouvelle sur la place,
36:44pour que tout le monde en profite ?
36:56Tu l'aimais bien, le roi.
36:58Oh, des gens devident tout ça.
37:01Des gens à fanfreluche, disaient les Marquis.
37:04Versailles y avait pas plus.
37:06Alors ?
37:07Mais alors, pauvre innocente, si on se met à couper la tête au roi,
37:11pense un peu ce que ce sera pour les Marquis.
37:14Mais personne ne sait où il est, M. le Palamède.
37:19Quand il s'agit de faire le mal, on trouve toujours les personnes.
37:29Voilà ce que c'est que de laisser courir les valets de l'aristocratie.
37:32Ils ont arraché notre arbre de la liberté.
37:34Faut foutre le fou au château.
37:35Bah, pour quoi faire ? Le Marquis est plus là.
37:38Et alors ? Au moins, on sera sûr qu'il pourra plus revenir.
37:41Et Barba ?
37:42Il ne lâche aucune. Elle a qu'à aller porter ses services ailleurs.
37:44C'est ça. Et faire une mandiante de plus.
37:47Mais bon Dieu ! Je parle dans votre intérêt, moi.
37:50Vous voulez faire comme un bédouin ?
37:52L'année dernière, en 1963, il en a laissé sur le carreau, le fichier.
37:55Il a pas trié, lui.
37:56Les Allongers n'étaient sûrement pas tous royalistes.
37:58Qu'est-ce que vous ferez si on vous envoie l'armée ?
38:00Il a raison, Benoni.
38:01Allez, viens, Auguste, ne te fais pas remarquer.
38:05Vous êtes les poules mouillées.
38:07Une trompeau de mouton bombe pour n'importe quel répertoire.
38:12Et pour faire tes lettres,
38:15tu me copieras bien heureux les pauvres insprits,
38:19car le royaume des cieux leur appartient.
38:24Vite, mon père, vite.
38:27Ceux du village vous cherchent. Passez par là.
38:30Continuez à travailler, ma petite chrétienne.
38:32J'essaierai de revenir s'il est temps de me permettre.
38:34Vite. Voilà de quoi vous nourrir pendant quelques jours.
38:37Merci, mademoiselle.
38:39Merci pour tout ce que vous faites.
38:41Je vous remercie.
38:42Je vous remercie.
38:43Je vous remercie.
38:44Je vous remercie.
38:45Je vous remercie.
38:46Je vous remercie.
38:47Je vous remercie.
38:48Je vous remercie.
38:49Je vous remercie.
38:50Je vous remercie.
38:52Je vous remercie.
38:53Je vous remercie.
38:54Merci pour tout ce que vous faites.
38:56Tu n'oublies jamais la Sainte-Michèle toi ?
39:19Puisque M.
39:20Le Marquis n'est pas là, il faut bien que je m'en occupe.
39:22Mais enfin, tu devrais comprendre que depuis qu'il est parti, les choses ont bien changé.
39:29Ces terres nous ont été données par la République, nous les avons même payées.
39:33Pas M.
39:34Le Marquis.
39:35Et tu ne veux rien comprendre toi.
39:37Moi je comprends qu'une chose, tous ceux qui ont les terres du château me paient les
39:42fermages.
39:43L'opis aussi, sans discuter comme toi.
39:46Je discute, mais je paie alors.
39:51Et je t'en remercie.
40:04Bon, je vais continuer ma tournée.
40:11Bonsoir à tous.
40:12Bonsoir.
40:20Moi je ne comprends pas que tu continues encore à lui obéir à celle-là.
40:29On n'est plus métaillés.
40:31Cette petite rame ne fait pas un gros saumon, et je ne sais jamais combien les choses peuvent
40:38tourner.
40:39Qui sait ce qu'elle en fait de ses sous.
40:41Pour autant, ne me fais pas avoir.
40:44Elles n'achètent pas les toilettes.
40:47Si jamais il revient M.
40:48Le Marquis, il trouvera encore un joli magot.
40:50Tu sais, Barbe, elle vit de rien.
40:54Justement.
40:56C'est de l'argent perdu.
41:09Enfin.
41:16Bonsoir.
41:47Qui est-ce?
41:48Maître.
42:00Bonjour, Barbe.
42:01Comment va la santé?
42:02Très bien.
42:03Assieds-toi.
42:05Tu veux un verre de vin blanc?
42:07C'est pas de refus.
42:35Toi, tu as sûrement quelque chose à me dire.
42:39Oui.
42:41Tout d'abord, c'est pas le maire qui te parle.
42:43Je suis venu en amie.
42:47Pour te dire que si tu continues, moi, je ne pourrai plus rien faire pour toi.
42:51Si je continue quoi?
42:55Tout d'abord, à aider ce moindre réfractaire qui se faufile partout pour propager des idées
43:00qu'ils n'ont plus de saison.
43:02Il apprend à lire à Chrétienne et aux gens qui le veulent.
43:05Comme toi, tu faisais.
43:07Avant qu'il y ait le maître d'école.
43:09Oui, mais moi, c'était pas pour leur prendre le catéchisme.
43:11Tu leur as appris bien autre chose.
43:13Entre autres, à respecter ta religion.
43:15Tu es toujours libre d'aller à la messe, non?
43:17Ça m'intéresse pas.
43:19D'écouter un curé couvert de bleu blanc rouge.
43:24Admettons.
43:29Mais lorsque tu te retrouveras au district,
43:31comment tu leur expliqueras tous ces fermages que tu encaisses à la Saint-Michel?
43:36Ça les regarde pas, puisque tout le monde peut s'en discuter.
43:40C'est pas ceux-là qui te dénonceront,
43:43mais d'autres
43:45qui te reprochent de travailler pour les émigrés.
43:48Je sais pas ce que c'est pour un émigré.
43:50Je pense au bien de M. le Marquis, c'est tout.
43:53Eh ben, M. le Marquis a fait la guerre contre la France.
43:57Et qui te dit que c'est la France, votre République?
44:02C'est tout.
44:19Je n'y discute plus mais j'essaie un peu de réfléchir.
44:21Ton vin blanc était très bon.
44:24Au revoir.
44:31Alors, à l'année prochaine, hein? À la Saint-Michel.
44:34À la Saint-Michel.
44:36Après, nous te verrons peut-être avant.
44:38Au moins, à la foire dessous.
44:47Attention! Il faut pas qu'elle nous échappe.
44:58Au secours!
45:01Au secours!
45:02Tiens-la, Borel!
45:03Tiens-la!
45:05Sur l'âne!
45:06Sur l'âne!
45:07Ah, non! Les pommes dures, c'est le migré!
45:09Allez!
45:14La bourse, Borel!
45:16Il est en peine d'essayer de migrer!
45:17Le promenade!
45:18Allez, allez!
45:23On va lui faire un point de volère.
45:24Ah, t'as plus assez en régime!
45:26On va t'aider à les encaisser!
45:28Les fermages, nous!
45:29Hein?
45:30Bordel!
45:31Barbette!
46:01Regardez-la!
46:02La voilà!
46:03La complice des moines refraitées!
46:06Regardez-la!
46:07Celle qui ramasse votre argent
46:09pour les marquis et autres canailles!
46:11La voilà!
46:25Elle arrive!
46:26La voilà!
46:27La voilà!
46:28Elle est là, la barbette!
46:30Portez!
46:31Elle arrive!
46:32Venez voir!
46:45Tiens!
46:46Voilà le chien de garde du château Nobel!
46:48Approchez, approchez!
46:49Elle ne manque pas!
46:54Toujours du côté du mèche, à l'impératif!
46:57Et elle se frappe au barbeau d'orelle!
47:04Mon Dieu!
47:05Qui s'est gardé les meilleurs morceaux!
47:07Et qui nous laisse les miettes!
47:11Voilà un beau collier pour madame!
47:13Madame la marquise!
47:14Réponds-toi, je vais le lire, moi!
47:16Mais c'est pas bien, toi!
47:17Qu'est-ce que tu racontes?
47:18Comment je sais pas lire?
47:19Barbe, terrassant, pendu!
47:28Hé!
47:29Oh!
47:30Et maintenant, la barbette va boire la sainteté de notre république!
47:34Donne, Borel!
47:35Donne!
47:36Et c'est pas de la trompe, oh!
47:37Ça, c'est de la boulot de vie!
47:39Allez!
47:40C'est quoi, madame la marquise?
47:42C'est quoi?
47:43Tête!
47:44Tête!
47:45Ça donne des forces!
47:46Tête, là!
47:47Tête, là!
47:48Voilà!
47:49Allez!
47:50Tête!
47:51Et voilà!
47:52Tête!
47:53Tête!
47:54Tête!
47:55Tête!
47:56Tête!
47:57Et voilà!
47:58Et maintenant, on la partage, à la fois!
48:01C'est une énorme escarade!
48:02Bande de salopards!
48:03Où est-ce que t'en avais le raccourci?
48:05Hé!
48:06Salopards, quand même!
48:07Tu protèges l'air bête des immigrés!
48:12On va pas se laisser dicter les lois par un bourgeois!
48:15Toi, ça te regarde pas, tu mets un pas d'Orel!
48:17Et les gens d'Orel règlent leurs affaires entre eux!
48:19C'est clair?
48:20Attention, hein!
48:21Le premier qui bouge, il aura le sort de soumis, hein!
48:23Si vous continuez, vous finirez au district!
48:26Allez, en route, le petit!
48:56Que faire?
49:12La vente des biens des émigrés est achevée!
49:20Depuis longtemps!
49:21Justement!
49:23A Orel, tous ceux qui pouvaient acheter
49:25les quelques bois et azoteurs du château l'ont déjà fait!
49:27Et même ceux qui ne pouvaient pas,
49:28ont reçu un prêt de l'Etat pour le faire!
49:30Alors, la situation est maintenant très claire!
49:34C'est-à-dire?
49:35C'est-à-dire que le pouilleret et le moulette des médevilles
49:38abandonnés par les moines,
49:39sont trop chers pour nos concitoyens!
49:41Déclarés biens nationaux, faute d'acquéreurs,
49:43ils perdent depuis des mois de leur valeur!
49:45Et ils sont, aujourd'hui,
49:48à des prix raisonnables!
49:50Très bien!
49:52Mais, en tant qu'ancien notaire pontifical,
49:57il m'est difficile de demander à la République
49:59le droit d'acquérir...
50:01Le moulin des méderilles!
50:03Qui vous intéresse depuis longtemps!
50:06Alors, voilà ce que je me permets de vous proposer!
50:10Vous faites tout de suite les démarches
50:13auprès du directoire départemental à mon nom,
50:16vous m'avancez la somme nécessaire
50:18à l'achat des debris,
50:19vous m'avancez la somme nécessaire
50:21à l'achat des deux propriétés,
50:23et je vous revends le moulin quelques mois après!
50:26Une vente de principe, bien entendu!
50:30En somme, vous faites une bonne affaire!
50:32Vous aussi!
50:34Vous savez trop bien que le moulin et ses pâtures
50:36valent beaucoup plus que la somme que vous m'avancez!
50:39Oui!
50:40Oui, peut-être, oui!
50:42Mais...
50:45Pourrais-je vous poser une question, Lopez?
50:49Vous avez quelques moyens!
50:51Oh!
50:52Si, si!
50:54Et en tant que fermier du château,
50:57vous étiez bien placé pour en connaître les bonnes terres.
51:01Pourquoi ne pas les avoir achetées?
51:04Parce que, a priori, c'est plus sûr.
51:07Les moines ne reviendront jamais dans ces petites communautés isolées.
51:12Les autres...
51:19Le directoire départemental
51:21déclare et informe la population d'Orel
51:24que le prieuré et le moulin des Médéris,
51:27déclarés bien nationaux jusqu'à ce jour,
51:30ont été vendus par acte notarié
51:32au sieur Jean-Claude Lopiz,
51:34président d'Anjou-Village.
51:36En conséquence,
51:38le directeur départemental
51:40déclare et informe la population d'Orel
51:43que le prieuré et le moulin des Médéris,
51:47En conséquence,
51:49il autorise le sieur Lopiz
51:51à interdire sur l'ensemble de ses terres
51:54les pâtures, démolitions et coupes de bois.
51:58Il informe d'autre part la population
52:00que toutes les rigueurs protectrices de la propriété
52:03puniront les contrevenants.
52:05On ne peut pas accepter ça!
52:07C'est la loi!
52:09C'est la loi!
52:11C'est la loi!
52:21Alors à quoi ça sert d'avoir raccourci le roi et la reine
52:24et d'avoir balayé les silles de Val
52:25si un paysan comme nous les remplace?
52:28C'est pas tout à fait la même chose.
52:31Tu as acheté un petit terrain qui m'en donne un à toi.
52:37Oui, mais tu te rends compte
52:40que la propriété de Lopiz
52:42est maintenant plus grande que celle du château.
52:45Il va faire la loi dans le pays.
52:47Qu'est-ce que nous pouvons dire?
52:49Le partage d'été a terminé.
52:51Même ceux qui n'avaient rien
52:52ont pu en acheter pour 500 livres
52:54que nous leur avons prêtés.
52:56C'est pas la peine de t'avoir élu contre Lopiz
52:58si tu peux rien faire.
53:00Nous avons le pouvoir.
53:01Lui, il a l'argent.
53:04Eh oui!
53:11Ils ont foutu le feu, au pire.
53:14Tenez la mule, tout de suite!
53:15Comment nous allons faire en patron si vous partez?
53:17Mais mêle-toi de ceux qui te regardent!
53:19Je vais en plus presser!
53:40Allez!
54:03Moi, je crois pas au hasard.
54:06Tu sais, il faut pas grand-chose pour mettre le feu.
54:09Il faut démarrer aux quatre coins de la grange.
54:12Moi, je suis pour que tout le monde s'entende.
54:15Mais il faut avouer que cette vente élu-priorité
54:17a fait mauvais effet.
54:24Qu'est-ce que tu fais pas à ça?
54:39Et alors, t'as de l'avenue?
54:41Vous avez fini de me chier dans vos pantalons?
54:46Et toi, Lestoui, espèce de pourri,
54:49qu'est-ce que tu viens à dire?
54:51Tu complotes avec les nouveaux sylvanes?
54:54C'est plus le château qu'il faut raser, les amis.
54:56C'est le prix de Réal Lopiz,
54:58tout ce que les chemises de cette racaille.
55:04Il changera jamais, ce Benoni.
55:08Faut dire qu'on l'a pas beaucoup aidé à changer.
55:11Je comprends pas.
55:13Tu t'es pourtant pas toujours d'accord avec lui, avant.
55:16Ouais.
55:19Et maintenant, je me demande
55:21si nous n'aurions pas intérêt à ce que le Benoni soit plus dans le bois.

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