Caroline Fourest, journaliste, était l'invitée de Benjamin Duhamel dans C'est pas tous les jours dimanche.
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00:00Là, en l'occurrence, on est en train de briser des femmes et des hommes et de plus en plus de femmes,
00:05des hommes gays aussi, où l'homophobie se mêle des fois à la fausse dénonciation.
00:09Donc moi, je suis pour la révolution, je ne serai jamais pour la terreur.
00:12Je suis plus Émile Zola que Robespierre.
00:14Donc je pense qu'on peut défendre la révolution et considérer que c'est aussi notre devoir,
00:20justement parce qu'on y croit, de protéger ceux qui n'y sont pour rien et qui sont emportés dans ce tourbillon.
00:26Et vous connaissez aussi les chiffres.
00:28Une immense majorité de viols d'agressions sexuelles n'aboutissent pas sur des plaintes, n'aboutissent pas sur des condamnations.
00:35Vous me le dites à moi, je le dis dans mon livre.
00:37Je connais ces chiffres. Comme féministe, je veux aussi les améliorer.
00:40Le fait que la parole se libère, ça fait aussi qu'il y a de plus en plus de plaintes, parfois pour des faits prescrits.
00:46Donc c'est normal que le taux reste très élevé, mais je le regrette.
00:49J'aimerais que la justice passe plus, qu'elle passe plus souvent.
00:51Je veux continuer à soutenir la parole des victimes.
00:54Mais quand on dit, préférons je t'écoute à un je te crois absolu,
00:58évidemment que j'ai conscience que je sais bien d'où il vient ce je te crois.
01:01Et moi aussi, j'ai fait partie de celles qui l'ont entendu.
01:04Il ne faut pas remettre en cause la parole des victimes et je ne la remets pas en cause.
01:07On écoute toujours les victimes.
01:09De toute façon, une dénonciation, elle ne vient jamais de nulle part.
01:13Elle peut être déplacée, elle peut être provoquée par une mémoire traumatique.
01:16Elle peut être exagérée, mais elle ne vient jamais de nulle part.
01:19Je suis arrivée à la conclusion qu'on ne pouvait pas en tout cas condamner quelqu'un à la moindre accusation
01:25parce que malheureusement, après MeToo, beaucoup plus qu'avant MeToo,
01:29il existe des situations où effectivement il y a des dénonciations exagérées ou déplacées.
01:34Et pour ne pas salir MeToo, pardon, parce que je sais bien que c'est quelque chose
01:39qui est difficile à comprendre pour ceux qui le vivent et dont le métier n'est pas d'essayer d'anticiper.
01:45Mon métier à moi, c'est d'essayer d'anticiper les retours de bâtons.