La lanceuse de disque, porte-drapeau de la délégation français aux JO, et champion olympique de para-triathlon étaient les invités de franceinfo, samedi 14 septembre 2024.
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00:00Effectivement, Alexianquin Can, empereur du paratriathlon, six fois champion du monde,
00:05champion d'Europe, double champion paralympique, Mélina Romer-Bichon bien sûr, reine du disque,
00:11vice-championne olympique à Rio 2016, vice-championne du monde à Moscou 2013, sept Olympiades,
00:16ça c'est quand même à noter.
00:17Bonjour à vous deux, merci d'être avec nous ce matin.
00:20Bonjour.
00:21Alors, on ne vous demande pas si vous êtes heureux d'être là aujourd'hui pour cette
00:25parade sur les Champs-Elysées ? Je vous le demande quand même ceci dit.
00:28Oui, là forcément, je pense qu'il n'y a pas de doute.
00:31On est content de prolonger encore un petit peu la fête, surtout de se retrouver tous
00:35ensemble, olympique, paralympique, parce qu'on a pu se croiser un petit peu, mais là on
00:40va pouvoir vraiment profiter tous ensemble.
00:41Il y a un côté retrouvaille de Colau.
00:43Exactement.
00:44Oui, il y a un côté retrouvaille et puis finalement, c'est aussi de tourner définitivement
00:48la page de Paris 2024, puisqu'on a tous vraiment adoré cette période, mais bon, il va falloir
00:53forcément fermer le livre, donc c'est le moment.
00:56Est-ce que vous savez un petit peu comment ça va se passer ? Vous allez littéralement
01:01défiler ? Enfin, comment ? On vous a dit d'ailleurs ce que vous alliez faire.
01:05Je pense qu'on n'a pas beaucoup plus d'infos que vous, mais c'est aussi...
01:08Vous avez rendez-vous à quelle heure et où ?
01:09Le début est à 17h, donc on a rendez-vous forcément un peu avant le temps de passer
01:16parce qu'il doit y avoir pas mal de sécurité autour de tout ça, donc petit défilé, des
01:21remises, des insignes et puis une petite fête derrière.
01:26Vous n'avez pas oublié votre médaille, Alexia ?
01:28Non, je ne l'ai pas oublié.
01:29Elle est dans ma poche.
01:30Et vous allez venir en chercher une deuxième et vous, Mélina, vous allez remettre une
01:34légende d'honneur, c'est ça ?
01:35Oui, voilà.
01:36Vous savez déjà à qui ?
01:37Non, pas du tout.
01:38C'est la surprise.
01:39Et Alexia, vous avez déjà...
01:40Parce qu'à Tokyo, vous aviez déjà la légende d'honneur.
01:42Oui, bien sûr.
01:43Vous changez de grade.
01:44Oui, c'est ça.
01:45Je change de grade.
01:46Là, je passe ma seconde.
01:48Ça représente quoi ? Comment vous pouvez expliquer, se faire remettre la légende d'honneur
01:52par le président de la République ?
01:53C'est une énorme fierté.
01:55Je sais que c'est quelque chose que je n'avais pas spécialement quantifié à l'époque
01:58à Tokyo.
01:59Je voulais à tout prix cette médaille d'or.
02:00Je ne savais pas finalement qu'on était décoré aussi de la légende d'honneur.
02:02Donc en fait, quand je l'ai découvert, c'était pour moi assez exceptionnel d'être décoré
02:07à l'Elysée dans un cadre, forcément, que je le découvrais aussi.
02:09C'est magique.
02:10Et puis voilà, finalement, c'est un peu la reconnaissance de la nation vis-à-vis de
02:15cette épreuve, vis-à-vis de toute cette préparation.
02:17Et bien sûr, c'est assez exceptionnel à vivre.
02:21Alors, ça s'est passé comment pour vous, Alexis Anquin, depuis votre victoire, la fin
02:26des Jeux ? Qu'est-ce qui se passe après ? Qu'est-ce qu'on a envie de faire une fois
02:30que ça s'arrête ?
02:31En fait, c'est un triathlon perpétuel, puisque là, on a beaucoup enchaîné.
02:37On a beaucoup enchaîné les médias, beaucoup enchaîné les sollicitations.
02:40J'ai aussi été pas mal encourager les athlètes sur la fin de ces Jeux paralympiques.
02:44Et puis là, le retour à la maison, finalement, il se fait pas vraiment, puisque je repars,
02:47je reviens, je repars, je reviens.
02:49Mais voilà, on sait que les vacances, ça viendra après.
02:52Là, on savait qu'il fallait surfer sur cette vague.
02:54Et c'est très bien aussi que les médias, finalement, aient joué aussi le jeu, que
02:58le public ait répondu présent.
02:59Voilà, on voit qu'il y a un vrai Paris 2024 et maintenant, il faut en profiter.
03:04Et vous, Mélina, la descente, ça remonte à début août, c'est un peu plus loin.
03:09Les paras sont terminés il y a une semaine.
03:12Il y a l'engouement, il y a le côté porte-drapeau.
03:14Il y a une déception sportive.
03:16Oui, il y a plein de sentiments mêlés.
03:19C'est vrai que c'était la déception sportive parce que je n'ai pas fait la finale que
03:23je voulais faire, mais aussi l'envie quand même de profiter, d'encourager les autres aussi.
03:29Alors nous, ça a été une redescente plus en douceur parce que du coup, on a eu les
03:31paras derrière pour faire durer et d'être vraiment...
03:35Je pense que j'ai plus profité finalement des paras parce qu'il y avait cette pression
03:39en moi.
03:40Il y avait vraiment plus le côté plus que les encouragements et de vraiment pouvoir
03:46profiter, encourager les autres.
03:47Vous avez suivi la course d'Alexis ?
03:50Non, je n'étais pas là pour la course d'Alexis, mais j'ai suivi forcément de chez moi et
03:55c'était fou.
03:56Et je trouve que le fait que du coup, ça a été décalé, il y a toutes les courses
03:59qui finalement se sont trouvées le même jour.
04:00Je trouve que ça faisait un enchaînement qui était complètement dingue et à suivre
04:03en tout cas, c'était vraiment chouette.
04:05Alexis, ça change quoi d'être champion olympique à la maison ?
04:07Je n'ai pas forcément encore eu l'occasion.
04:11Par rapport à Tokyo ?
04:12Forcément, le fait d'avoir gagné devant sa famille, déjà, c'est exceptionnel.
04:15À Tokyo, ils étaient seulement restés en France.
04:17Là, ils étaient là dans les tribunes.
04:18J'ai attrapé le drapeau de la main de mes enfants.
04:20Ça, c'est une symbolique assez exceptionnelle.
04:22On va le savoir, je pense, dans les prochaines semaines, puisqu'effectivement, les Jeux
04:25paralympiques viennent juste de se finir.
04:26Donc, je n'ai pas forcément eu le temps de beaucoup me promener, etc.
04:29Mais je pense qu'effectivement, il y a des gens qui ont pu s'identifier des têtes,
04:33des noms sur ces athlètes paralympiques qui étaient méconnus, en tout cas, avant
04:38ça.
04:39Je pense qu'Alexis Oquinquan, honnêtement, les gens connaissent.
04:41Oui, je pense qu'ils ont dû me voir un petit peu.
04:44Et ce n'est pas du manquer de respect que l'équivalent, on va dire, le champion français
04:49avec lequel vous vous entraînez, qui est triathlète chez les Valides.
04:52Oui, oui, c'est sûr.
04:53Qui s'appelle, vous allez le dire.
04:54Il y en a plusieurs.
04:55Il y a les Aubergères, Dorian Coninx, etc.
04:57Ce sont les triathlètes, aujourd'hui, les plus connus en France.
05:00Mais oui, je pense qu'effectivement, on a été quelques-uns comme ça, avec Marie
05:03Ayé, avec Alexandre Léauté, Mathieu Bosse-Rodon, on a été plusieurs à faire des très bons
05:07résultats.
05:08Et c'est très bien que finalement, les gens puissent s'identifier un petit peu à des
05:11athlètes aussi paralympiques parce que je pense qu'on a la même détermination que
05:15les Olympiques.
05:16C'est quoi l'image la plus forte que vous gardez, Alexis Oquinquan ? Il y a eu bien
05:19sûr les relais de la flamme, il y a eu bien sûr votre victoire.
05:23Qu'est-ce que spontanément ? Il y en a beaucoup à sortir, mais bien sûr
05:27que s'il y en a une qui, je pense, symbolise vraiment l'unité de cette équipe, c'est
05:32finalement la cérémonie d'ouverture olympique, puisque je me retrouve avec Marie-Amélie
05:36Le Fur et Nantanin Khaïta dans les derniers relayeurs de la flamme olympique.
05:40Et c'est une première pour des athlètes paralympiques à être inclus dans cette cérémonie
05:44olympique.
05:45Je trouve que la thématique et la symbolique étaient assez exceptionnelles.
05:47Donc voilà, après bien sûr que ma victoire et tout ça, il y a eu beaucoup d'émotions.
05:51On va passer au moment des compliments.
05:54Quel regard, Alexis, vous portez sur le parcours de Mélina Robert-Michon ?
05:59J'ai dit des compliments, peut-être.
06:01Bien sûr.
06:02Vous l'avez dit au départ, cette Olympiade, c'est juste hyper respectable.
06:08Mélina, c'est une énorme championne qui a connu des grossesses, qui est revenue.
06:12On sait la complexité pour une femme active d'avoir cette double casquette.
06:17J'ai beaucoup de respect pour elle et j'ai été déçu forcément pour elle de cette
06:22finale qui n'était pas à son niveau.
06:25Ça prouve aussi, encore une fois, la difficulté d'être au top niveau ce jour-là.
06:29Tous les athlètes sont des morts de faim et ces médailles, elles coûtent très cher.
06:33Donc voilà, je lui tire mon chapeau.
06:36Même question, Mélina, sur le parcours d'Alexis.
06:39Beaucoup de respect sur toute l'évolution qu'il a pu avoir et surtout sur Paris.
06:44Ce qui était impressionnant, c'est qu'il est arrivé avec le statut de favori et il
06:49l'a assumé pleinement.
06:51Donc ça, je trouve que c'est encore plus fort.
06:53Gagner une fois, je trouve que c'est déjà énorme et le plus dur, c'est d'aller gagner
06:56une deuxième fois.
06:57Qu'est-ce qui fait que c'est plus dur ?
07:00Est-ce qu'on s'est habitué ?
07:02On est moins dedans parce qu'on dit ça, je l'ai déjà fait ?
07:08Non, il y a plus d'attentes, je pense.
07:10Après, c'est à lui qu'il faut demander, mais je pense qu'il y a plus d'attentes.
07:14On est aussi de plus en plus exigeants avec nous-mêmes.
07:19Ça peut des fois aussi pousser Alexey à vouloir en faire trop.
07:22Donc il faut trouver le bon équilibre et après, il faut lui demander à rester.
07:26C'est vrai, allez-y Alexey.
07:27Je pense que la difficulté, c'est de ne pas banaliser les victoires.
07:30Je pense qu'effectivement, quand vous avez déjà gagné, qu'est-ce que les adversaires
07:34vont chercher à faire ?
07:35C'est vous déstabiliser et prendre votre place.
07:37Finalement, rester au top, c'est difficile d'arriver au top et c'est encore plus difficile
07:42forcément d'y rester.
07:43Il ne faut surtout pas banaliser ça.
07:46Il a fallu beaucoup de travail pour en arriver là.
07:48Beaucoup de gens ont dit que ça semblait facile d'arriver comme ça sur ce triathlon.
07:51Ça n'a pas été le cas, pas du tout.
07:54C'est vrai qu'avant les Jeux, vous étiez présenté comme le favori, c'est sûr que
07:58ça va le faire, etc.
07:59Ça doit déstabiliser.
08:00Ça met une grosse pression.
08:02Après, moi, je savais que j'étais sûr du travail qu'on avait effectué avec mon
08:05coach Nico Poulot tout l'hiver et tout le printemps.
08:08Donc oui, tous les voyants étaient au vert maintenant.
08:09On n'était jamais à l'abri d'une casse mécanique ou d'une chute, d'une crevaison.
08:13Je suis très content d'avoir répondu présent de cette façon-là, sur cette course-là.
08:18Je pense qu'il y a encore des belles compétitions à vivre et à suivre prochainement.
08:23On va s'interrompre quelques secondes.
08:25Vous restez bien sûr avec nous jusqu'à 9h pratiquement.
08:28D'abord, le fil info, 9h moins 20, Claire Chekaglini.
08:31A l'instar de la musique, avec le 21 juin, le sport pourrait avoir son jour de fête,
08:37le 14 septembre, souhaite Emmanuel Macron, expliqué aux Parisiens.
08:41Le président veut également que la vasque olympique reste le plus longtemps possible
08:45au Jardin des Tuileries à Paris.
08:46Une trentaine de manifestations partout en France en soutien aux victimes de viols, rassemblements
08:51à l'occasion du procès de Dominique Pellicot, accusée d'avoir drogué sa femme pour qu'elle
08:55soit violée par des dizaines d'hommes.
08:57Donald Trump et Kamala Harris renvoyées dos à dos par le pape François.
09:01Selon le souverain pontife, les deux candidats à la Maison-Blanche sont contre la vie, la
09:06démocrate parce qu'elle défend le droit à l'avortement, le républicain en raison
09:09de sa volonté d'expulser en masse des migrants.
09:12Football, suite de la quatrième journée de Ligue 1, avec trois matchs au programme.
09:16Un vaincu cette saison, les Marseillais reçoivent les Aiglons en Isrois à 17h.
09:20Auxerre accueille Monaco à 19h.
09:22Les Brestois se déplacent au Parc des Princes pour affronter le PSG à 21h.
09:26Et puis défaite hier de Lille, 1 à 0 face à Saint-Etienne dans le Chaudron Stéphanois
09:32alors que le LOSC joue la semaine prochaine contre les Portugais du Sporting en Ligue
09:35des Champions.
09:36En compagnie ce matin d'Alexia Anquincon, 6 fois championne du monde d'Europe de Paris
09:49à triathlon et double championne paralympique et Mélina Robert-Michon vice-championne d'Europe
09:54d'Olympique à Rio en disque et vice-championne du monde à Moscou 2013 et on le disait tout
10:00à l'heure, sept Olympiades, ce qui quand même vous donne une certaine expérience
10:03de tout ça.
10:04Je voudrais qu'on poursuit sur les Jeux paralympiques parce que tout le monde s'est réjoui de l'engouement
10:08à juste titre d'ailleurs.
10:09Dans tout ce que vous avez vu l'un et l'autre pendant ces 11 jours, qu'est-ce qui vous
10:14donne le plus d'espoir et qu'est-ce qui vous déçoit peut-être si c'est le cas ?
10:18Moi j'avais une grosse crainte que finalement cette temporalité des Jeux paralympiques
10:24pose problème pour les spectateurs puisque sur une rentrée scolaire, tous les actifs
10:29avaient repris, tous les enfants avaient repris l'école aussi donc j'avais peur.
10:33C'est pas toujours comme ça ?
10:34C'est souvent sur la fin août en fait et je pense que la période paralympique est
10:39souvent un petit peu pas forcément adéquate sur le fait qu'il y ait un maximum de personnes
10:43et finalement je me suis trompé puisque là les stades étaient quand même pleins malgré
10:46la rentrée.
10:47Vous pouvez m'expliquer ?
10:48Est-ce que c'est les gens qui ont fui la capitale sur les Jeux et qui se sont dit
10:55on a loupé la fête et on veut se rattraper sur les paras ? Peut-être, je sais pas.
10:58Il y a eu aussi beaucoup d'écoles, moi du coup j'étais dans les tribunes et il y avait
11:03aussi justement beaucoup d'écoles, beaucoup de jeunes et ça c'était chouette aussi
11:07de se dire que ces gamins-là ils ont vécu quelque chose et que ça va aussi leur aider
11:11à changer leur regard sur le sport, sur le handicap, sur plein de choses.
11:15Alexis, vous dites dans le film de Thierry de Maizière et Albantorio, que j'invite
11:18tout le monde à regarder en replay d'ailleurs à corps perdu, que vous détestez le mot
11:21handicapé, que ça s'est toujours associé à un peu de pitié.
11:24Est-ce que là dans la vision du handicap, dans la façon dont on en parlait, quelque
11:31chose a changé pour vous ?
11:32Oui, je pense que c'est essentiel en fait, le handicap ça ne veut plus rien dire.
11:35Au jour d'aujourd'hui, on est tous handicapés de quelque chose, par contre effectivement
11:38on peut déceler des différences puisque là sur les Jeux Paralympiques, une grosse majorité
11:43qui vont faire des athlètes des grosses performances avec une prothèse, avec un fauteuil roulant
11:46ou avec un guide, mais finalement en fait on est tous différents les uns des autres
11:50et je pense que là, le parasport était méconnu en France, on a prouvé par ces Jeux Paralympiques
11:55qu'il y avait de la performance en fait.
11:56En aucun cas, ces athlètes ne sont là pour de la pitié, ils sont là pour le dépassement
12:00de soi, pour le goût de la victoire et en fait, je pense que c'était une vraie découverte
12:05pour le public français du parasport en général et voilà, on a vu que c'était une réussite
12:09donc maintenant forcément, j'espère que ça suivra pour les prochaines années, pour
12:14proposer de plus en plus.
12:15Et comment justement on fait pour que ça ne retombe pas cet engouement, cette visibilité
12:19etc ? Est-ce que vous y croyez déjà au fait que ça ne retombe pas ?
12:22Bien sûr que j'y crois maintenant, chacun a un rôle à jouer pour ça, c'est-à-dire
12:26que vous Média, vous devez proposer des résultats, des résultats sportifs, tous les ans il y
12:29aura des championnats d'Europe, des championnats du monde de plein de disciplines, ces parasportifs
12:33ne vont pas s'arrêter parce que Paris 2024 s'est arrêté donc voilà, je pense que les
12:37informations doivent être relayées, le public a répondu présent sur ces Jeux Paralympiques
12:41donc je suis persuadé que si vous proposez demain de l'actualité sur les parasports,
12:44les gens vont s'y intéresser, vont vouloir suivre.
12:46On prend le conseil.
12:47Voilà, donc...
12:48De ce que vous entendez, des échos que vous avez, il vous semble qu'il y a quelque chose
12:51qui bouge là-dessus, est-ce que ça bouge sur les sponsors, est-ce que ça bouge dans
12:53les inscriptions de clubs par exemple ?
12:55Alors les sponsors, je pense qu'ils étaient déjà là avant les Jeux Paralympiques.
12:57Sur les paras, beaucoup ?
12:58Oui, il y a eu beaucoup de teams qui se sont créés avec de la mixité justement, la plupart
13:02des teams voulaient une mixité parfaite, hommes-femmes, handicap-parhandicap, olympique-paralympique,
13:08donc ça je ne suis pas forcément inquiet là-dessus, mais en tout cas c'était vraiment
13:11de mettre en avant ce mouvement paralympique et je pense que là ça a été le cas.
13:15Vous parlez de mixité, Mélina Robert-Michon, est-ce que pour vous ça passe par éventuellement
13:21organiser en même temps, conjointement, les JO et les Jeux Paralympiques ? Il y a débat
13:25là-dessus ?
13:26Enfin moi je ne pense pas que ce soit la solution parce que là on l'a vu, le fait
13:32que ce soit en décalé, il y a eu une exposition qui n'aurait certainement pas eu s'il
13:36se retrouvait un petit peu noyé dans les JO et je pense que ça ce n'est pas forcément
13:42la solution.
13:43Par contre, c'est proposer autant d'images qu'il y a pu y avoir sur les JO à égalité
13:49entre paralympiques et olympiques et là je pense qu'on en parlait tout à l'heure,
13:53pour moi une image vaut mille mots, c'est-à-dire qu'un gamin qui va voir un champion qui
13:57a une prothèse comme lui et qui est capable de faire du sprint, qui est capable de faire
14:00finalement tous les sports que peut-être il se refusait à faire parce qu'il pensait
14:03que ce n'était pas possible, et bien ça c'est beaucoup plus parlant que d'aller
14:07lui expliquer.
14:08Je pense que les images c'est important et c'est pour ça qu'Alexis disait vous
14:12en tant que média il faut que vous continuez ça parce que ces images-là c'est ce qui
14:16est le plus fort et c'est ce qui parle le plus.
14:17Dans les idées qui sont lancées régulièrement aussi, il y a par exemple faire un seul classement
14:20de médailles à la fin, tout additionné, est-ce que ça vous semble pertinent ça Alexis ?
14:23Oui c'est des réflexions mais encore une fois…
14:26Que la force de la nation France elle serait…
14:28Oui bien sûr, on dit finalement qu'on est une seule et même équipe donc c'est vrai
14:31que représenter un seul tableau de médailles pourquoi pas, maintenant je rejoins totalement
14:35les propos de Mélina et vouloir des Jeux olympiques et paralympiques en même temps
14:39je ne suis pas sûr que ça serve finalement au mouvement, par contre on peut peut-être
14:42réfléchir à décaler un tout petit peu les dates pour que ça puisse coller sur vraiment
14:46un été estival et qu'on soit moins sur un mois de rentrée en septembre pour que
14:50justement on ait un maximum de personnes je pense.
14:52Ce qu'on a pu voir aussi pendant ces Jeux paras, c'est le retard dans le sport paralympique
14:59féminin, notamment côté français d'ailleurs, comment vous l'expliquez Alexis Anquin ?
15:04Je pense, encore une fois ce n'est pas du tout autre chose que je vais dire, mais le
15:09sport féminin finalement que ça soit olympique ou paralympique est en deçà des quotas masculins,
15:14c'est une réalité, moi je l'ai vu dans ma team Normandie, à l'époque ils ont voulu
15:17faire une mixité parfaite et finalement ils se sont rendu compte qu'il y avait beaucoup
15:20plus d'hommes que de femmes, c'est une réalité, c'est un constat, donc effectivement il faut
15:23juste essayer de comprendre d'où ça vient, est-ce que c'est à l'adolescence finalement
15:27que les filles arrêtent de pratiquer le sport, mais voilà donc ça l'est encore plus sur
15:31du paras.
15:32Mais c'est plus en France qu'ailleurs, il y a 30% de françaises chez les paras, 45%
15:37en moyenne sur l'entente des Jeux.
15:39Il faut se servir de ces Jeux justement pour motiver les filles à voir comment continuer.
15:43Qu'est-ce qu'ils font dans les OPI qu'on ne fait pas, Mélina ?
15:45Là j'avoue que je n'ai pas la solution mais on a les mêmes problèmes en fait pour
15:49le coup paraolis et le sport féminin, on sait qu'il y a beaucoup d'adolescentes qui
15:54arrêtent le sport pour plein de raisons et on essaie justement d'identifier ça pour
15:58y remédier parce qu'on perd plein de championnes à ce moment-là, parce qu'au moment du choix
16:02des études, peut-être que les femmes préfèrent assurer les études plutôt que le sport,
16:08il y a tout ça à remettre en cause et je pense que là-dessus on a beaucoup à progresser
16:13pour pouvoir avoir de plus en plus de femmes aussi.
16:14Vous qui avez fait cette Olympiade, Mélina Robert-Michon, la place, la vision des femmes
16:19dans le monde olympique, est-ce que vous avez vu des changements ou est-ce que c'était
16:22déjà pareil ?
16:23Non, heureusement, ça a beaucoup évolué, après il y a encore beaucoup à faire.
16:27À quel point de vue ?
16:28C'est-à-dire que l'exposition médiatique, on en revient pareil, on voit beaucoup plus,
16:35alors le sport féminin je trouve qu'à force, mais on voit de plus en plus de femmes, petit
16:42à petit, mais on partait de tellement loin, j'ai envie de dire, qu'on ne pouvait que progresser,
16:47mais il ne faut pas s'arrêter là, il faut continuer aussi, et c'est aussi encore une
16:49fois ces images-là qui vont permettre de dire, tiens, une gamine qui voit une fille
16:53qui lance le disque, qui joue au foot, elle va se dire, ah oui, mais tiens, en fait, c'est
16:58possible.
16:59Pour moi, ces images-là, elles sont hyper importantes, plus que tous les discours qu'on
17:02peut faire.
17:03Et pour autant, Alexis le disait, un de vos grands combats, ça a été la maternité
17:07en carrière, il y a eu pendant ces Jeux, une sabreuse égyptienne qui a fait un peu
17:11le buzz, un peu polémique, en annonçant qu'elle était enceinte de 7 mois, juste
17:13après avoir perdu, c'était en huitième de finale, je crois, on en est quand même
17:20toujours là.
17:21C'était un problème manifestement pour certains, qu'elle…
17:23Oui, mais de toute façon, il y a toujours des problèmes de partout, si on veut, voilà,
17:26je pense qu'on a aussi à y vouloir jouer là-dessus.
17:28Ça vous a réjoui, ça ?
17:29Oui, mais en fait, ce qui est important, moi, c'est ce que je dis souvent, c'est
17:33tous les combats que je peux mener, c'est pas que toutes les femmes aient des enfants
17:37pendant leur carrière, c'est juste qu'elles sachent qu'elles aient le choix, et en reviant
17:40même, là, elles doivent être libres de leur choix, en fait, si elles veulent le faire
17:45et qu'elles peuvent le faire, qu'elles le fassent, en fait.
17:47Et je pense que ça, c'est vraiment important, et là-dessus, on a vraiment à progresser
17:51aussi parce que je pense que la maternité chez les sportifs, c'est aussi ce qui peut
17:55être un frein pour aller faire du haut niveau, parce qu'il y a des athlètes qui se disent
17:58« moi, je veux une vie de famille, je veux tout ça, et si je fais du sport de haut
18:02niveau, je ne pourrais pas avoir tout ça ».
18:03Encore aujourd'hui ?
18:04Oui, on a beaucoup évolué, mais c'est pareil, en fait, je pense que ça fait partie
18:08aussi de… on disait pourquoi il y a moins de femmes qui font du haut niveau, tout ça,
18:11ça en fait aussi partie.
18:12Donc, il faut aussi continuer à banaliser un petit peu tout ça, à dire que c'est
18:16possible et qu'il y a des choses qui se mettent en place au fur et à mesure parce
18:21que, pour moi, ça peut être encore un frein, malheureusement.
18:24Mélina Robert-Michon, Alexianne Quincan, vous restez, bien sûr, avec nous, on va parler
18:28notamment de l'effet J-O, juste après le Fil info de 8h50, Claire Chez Caglini.
18:35Le Vatican savait, le pape François a admis avoir été au courant des accusations pesant
18:40sur l'abbé Pierre, mais après la mort du fondateur d'Emmaüs.
18:42Le souverain pontife ignore quand les plus hautes instances de l'Eglise ont été averties.
18:47Près de 2000 élevages atteints par la fièvre catarale, selon le ministère de l'Agriculture,
18:52ce nombre a quasi triplé en seulement une semaine.
18:54Désormais, l'épidémie de cette maladie, dite de la langue bleue, touche 22 départements.
18:59Aux Etats-Unis, la direction de Boeing, sous pression, reprise des négociations avec le
19:04puissant syndicat des machinistes lundi.
19:06Les usines de l'avionneur dans la région de Seattle sont à l'arrêt en raison d'une
19:10grève massive des salariés.
19:12Ils réclament de meilleures rémunérations.
19:145000 exposants, professionnels et vendeurs d'un week-end pour le plus grand vide-grenier
19:19d'Europe.
19:20Ouverture des stands de la grande braderie de Lille ce matin, il devrait attirer 2 millions
19:24et demi de curieux.
19:26France Info, le 8.30, France Info, Bérangère Bonte, Adrien Bec, Alexia Incancan est là,
19:35Mélina Robert-Michon également, Emmanuel Macron veut fêter le sport tous les ans,
19:40tous les 14 septembre, vous prenez ? Bonne idée.
19:43Merci Mélina, je pense que c'est une bonne chose, le sport a été souvent mis un peu
19:53de côté aussi.
19:54Et là aujourd'hui, vouloir mettre le sport en avance, il faut...
19:58Ça a été mis de côté vous dites ?
19:59Je pense qu'on a souvent peut-être été perçus comme une nation pas très sportive
20:07finalement.
20:08Et là, on a des très bons résultats de médailles, on a depuis quelques années maintenant
20:12des moyens pour s'exprimer de pleine manière en fait, donc voilà, je pense qu'il faut
20:17juste remettre le sport là où il doit être.
20:19On a vu pendant plus d'un mois des gens avec le sourire sur les visages, avec de la bienveillance,
20:24avec du bonheur, et finalement c'est ça aussi la puissance du sport et je pense qu'il
20:27faut en profiter.
20:28Vous avez vu que ça a surpris la presse étrangère notamment, qui ont dit « mais ces français
20:31ils savent sourire, ils savent faire autre chose que faire la tête ».
20:34Mais je pense qu'en fait, on montre exactement qu'il y a longtemps, nous en tant que sportifs,
20:39qu'on dit que le sport c'est bien plus que du sport, et qu'on peut faire plein de choses
20:42à travers le sport, que ce soit dans l'éducation, que ce soit dans la mixité, que ce soit justement
20:45dans le vivre ensemble.
20:47Et là, c'est l'exemple parfait de montrer que oui, le sport ça peut faire plein de choses
20:52et il faut qu'on aille plus loin.
20:53Je pense qu'on n'utilise pas assez le sport en France, que ce soit dans l'éducation,
20:59dans plein de choses, et on se rend compte que oui, ça peut ouvrir plein de choses.
21:03Et à mon avis, le sport n'a pas en France la place qu'il devrait.
21:08C'est-à-dire ? Vous imaginez quoi ? Qu'on devrait pratiquer peut-être plus le sport
21:11à l'école ?
21:12Au-delà de la pratique, je pense que c'est vraiment, une fois que tu mets le pied dans
21:18un club, tu rencontres déjà des gens que tu ne rencontrerais dans aucun autre contexte.
21:23Donc ça fait se mélanger les gens, ça fait se rencontrer les gens, ça apprend plein
21:31de choses.
21:32Je veux dire, des gamins qui sont des fois dans des familles compliquées, ça leur apporte
21:35une structure, ça leur apporte un but, ça les valorise aussi, des gamins qui peuvent
21:38des fois être en échec scolaire, ça les valorise, ça les remet aussi en se disant
21:44« oui, je vaux quelque chose, je suis capable de faire quelque chose même si je ne suis
21:46pas bon à l'école ».
21:47Donc il y a plein de choses en fait, il y a plein de valeurs dans le sport et je trouve
21:49que c'est un petit peu sous-exploité.
21:51L'héritage des JO quand on en parle, question très concrète, les anneaux sur la tour Eiffel,
21:55on garde ou pas ? Alexis, en tout cas.
21:58Vous aimeriez vous passer dans la tour Eiffel et pouvoir vous souvenir ?
22:01Moi personnellement, je ne suis pas spécialement sûr que ce soit une bonne idée qu'il reste
22:05ces anneaux sur la tour Eiffel.
22:06Maintenant, encore une fois, si ces anneaux doivent rester sur la tour Eiffel, les agithos
22:10doivent rester sur l'argue de tri.
22:11Alors les deux, d'accord.
22:12Mais pour moi, je pense qu'ils peuvent continuer.
22:14Les agithos qui font le sigle des paras.
22:16Peu importe s'ils doivent rester ou pas les deux, en tout cas, ils doivent.
22:19S'il y en a un, il y en a un pour un, il y en a un pour l'autre.
22:22Mélina ?
22:23Pareil, après moi, j'avoue que oui, ça passe en fait.
22:29C'est-à-dire que oui, il y a eu les Jeux à Paris, mais je ne pense pas que ce soit
22:32un truc forcément obligatoire.
22:35Après la flamme, je serais plus sur la Vasque parce que finalement, c'est un peu justement
22:41garder quelque chose de ces JO un peu exceptionnel et qui représentait plus Paris.
22:47Et le truc qui a été apporté à Paris, c'était ça.
22:49Et voilà, je pense que je serais plus pour la Vasque que pour les anneaux.
22:52Une forme de décor qu'autre chose, alors que la Vasque faisait partie des Jeux.
22:55Oui, en fait, la tour Eiffel s'est mise un peu en mode olympique le temps des JO.
22:59Et puis, je pense que s'il doit rester quelque chose, moi, je serais plus pour la Vasque.
23:03Ce qui va rester, c'est aussi qu'on peut nager dans la Seine.
23:05Vous l'avez fait, Alexis.
23:06C'était comment ?
23:07Alors là, c'était comment ? Je l'ai fait plusieurs fois, d'ailleurs.
23:09Vous avez vu, je n'ai pas de problème de peau.
23:11Certains ont dit qu'ils avaient été un peu griffés.
23:13C'était à vous, pas de souci ?
23:14Non, aucun problème.
23:15C'était comment ?
23:16Alors, je comprends toute la problématique qu'il y a eu autour de cette Seine, etc.
23:20Je pense que c'est juste un moment, il faut se réapproprier ce fleuve.
23:23Bien sûr qu'il ne faut pas en boire des litres, mais en aucun cas, elle n'est pas baignable.
23:27On l'a fait plusieurs fois cet été.
23:29Et franchement, c'est comment ?
23:30C'est juste exceptionnel de nager au pied de la tour Eiffel.
23:34Voilà, c'est assez grandiose.
23:35Et finalement, ça a été banalisé il y a quelques années.
23:38Enfin, il y a une bonne cinquantaine d'années.
23:40À l'époque, la Seine, on pouvait aller facilement dedans.
23:43Et je pense que c'est une bonne chose, finalement, d'avoir eu ces travaux dedans.
23:47Nous, personnellement, on n'a jamais demandé à nager dans la Seine.
23:49Ça a été proposé par Paris 2024.
23:51Et une fois qu'on nous a dit que ça serait dans la Seine, en fait, on était content d'y aller.
23:54En juillet 2028, vous serez où l'un et l'autre ?
23:58À Los Angeles ?
24:00Bah, juillet, moi, je n'y serai pas encore.
24:01Si c'est les Jeux Paras, du coup, je n'y serai pas en juillet.
24:04Moi, je ne sais pas encore.
24:05J'avoue que j'ai dit que je n'y serai pas.
24:07Voilà, j'ai déjà encore une saison en cours.
24:11Et je pense que ça va me permettre de voir un petit peu où j'en suis, si j'ai le niveau.
24:14Parce que le but de refaire des Jeux, ça veut dire que je suis compétitive.
24:17C'est pas y aller pour y aller.
24:18Ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse.
24:19Donc, je vais faire le point sur l'année qui arrive.
24:23Et vous, Alexia, en quinquant, vous n'avez pas répondu à la question.
24:26Je l'ai laissé à Mélina.
24:28Vous êtes une autre personne.
24:29Oui, bien sûr.
24:30Non, non, c'est sûr que quand je vois la course que je réalise ici, à Paris,
24:33ça donne envie d'aller à Los Angeles.
24:36Maintenant, il va falloir laisser un petit peu le temps de se reposer un peu.
24:39Mais bien sûr que ça pourrait être un dernier challenge pour moi d'aller à Los Angeles.
24:42Et vous disiez juste hors antenne, juste avant qu'on commence,
24:45que vous commenciez aussi à songer à de l'Ironman, à d'autres distances.
24:49Ça, c'est une chose à la fois.
24:50Oui, c'est essayer de casser un peu la monotonie,
24:52parce qu'effectivement, la préparation olympique et paralympique, c'est monotone.
24:56C'est très intense, plutôt monotone.
24:58Et là, du coup, basculer un peu, ça peut être bien.
24:59Alexis Henquin-Camp, champion paralympique de paratriathlète, de triathlon,
25:05de paratriathlon, pardon, je vais y arriver.
25:07Et Mélina Robert-Michon, vice-championne olympique,
25:11il y a quelques années également, en lancée de disque.
25:14Merci à vous d'avoir été avec nous ce matin sur France Info.
25:17Effectivement, profitez bien de ce défilé tout à l'heure sur les Champs-Élysées.
25:22Restez avec nous sur France Info.