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Hospitalisé mardi pour des problèmes intestinaux, Dominique Pelicot est apparu ce mercredi 11 septembre brièvement dans le box, manifestement atteint. Une expertise médico-légale est ordonnée par la cour.

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Transcription
00:00Nous sommes ce matin en direct avec son avocate. Bonjour Maître Zavarro.
00:06Bonjour Monsieur.
00:07Merci d'avoir accepté notre invitation ce matin.
00:10Première question toute simple, est-ce que votre client, est-ce que Dominique Pellicot sera à l'audience lundi ?
00:17Écoutez, c'est je crois la grande question que tout le monde se pose.
00:21J'ai adressé ce matin des mails acquis de droit pour avoir des nouvelles de sa situation et avoir la possibilité d'aller le rencontrer.
00:30Nous espérons tous qu'il soit là parce que ça relève de la justice et du procès qui doit se tenir en sa présence, c'est impératif.
00:37Donc nous espérons qu'il soit présent.
00:40Comme l'a dit le Président hier, il peut, si son état nécessite une suspension de 24-48 heures supplémentaires, la suspension sera d'autant.
00:51En revanche, si le corps médical nous disait que son état était beaucoup plus préoccupant et que son indisponibilité serait durable,
00:58il y aurait certainement un risque de renvoi.
01:00Mais j'ose espérer que nous n'en ne sommes pas là et que nous pourrons effectivement avoir Monsieur Pellicot lundi ou mardi au plus tard dans la salle d'audience.
01:09Mais où est votre client ce matin ? Est-ce que vous le savez ?
01:14Ben justement, c'est la question que je me pose.
01:17Je ne sais pas s'il est en unité médicale de la prison dans laquelle il est incarcéré
01:24ou si en revanche il est dans une unité hospitalière pour recevoir des soins.
01:28C'est la question à laquelle je n'ai pas de réponse pour l'heure.
01:31Pardon, mais ça me semble curieux et ça peut sembler curieux sans doute à beaucoup de nos téléspectateurs
01:36que vous, avocate, ne soyez pas au courant de l'endroit où se trouve votre client, éventuellement de son état de santé précis ?
01:46Ben écoutez, j'entends votre interrogation, c'est la mienne également.
01:51Maintenant il faut savoir quand même que nous avons deux structures qui sont totalement indépendantes,
01:55l'administration pénitentiaire d'un côté, le corps médical de l'autre,
01:58que parfois les informations ne circulent pas forcément limpidement.
02:03Moi j'attends, j'ai adressé un mail ce matin très tôt pour avoir une réponse à cette question.
02:09J'ose espérer que je l'aurai d'ici quelques instants.
02:12Mais quand lui avez-vous parlé pour la dernière fois et dans quel état est-ce qu'il était à ce moment-là ?
02:17Ben je l'y ai parlé la dernière fois, c'était le mercredi matin,
02:23quand il est arrivé au geôle du palais de justice,
02:28que je l'ai vu qu'il était tordu de douleur, qu'il n'était pas bien du tout.
02:32Donc j'ai alerté immédiatement le président pour la visée d'un état de santé
02:36qui ne me semblait pas du tout compatible avec sa présence à l'audience
02:40et notamment la possibilité pour lui de répondre aux questions qui doivent lui être posées.
02:45Donc le président, en toute sagesse, a décidé de sa suspension d'audience
02:50et a ordonné une expertise médicale qui nous a alerté le soir sur un état de santé qui était préoccupant.
02:56Donc pour répondre à votre question, la dernière fois que je l'ai rencontré,
02:59c'est mercredi matin dans les geôles du palais de justice.
03:03Mais je sais mettre qu'il a évidemment le secret médical.
03:06Néanmoins, est-ce que vous pouvez nous dire de quoi souffre Dominique Pellicot ?
03:11Je peux vous en dire ce que le président a annoncé à l'audience directement.
03:16C'est-à-dire qu'il a dit qu'il souffrait d'une infection, voire d'une surinfection.
03:21Au-delà de ça, nous n'en savons pas davantage.
03:23Et je peux supposer que le traitement préconisé est une antibiotérapie,
03:27comme généralement dans ce cas précis.
03:30Mais au-delà de ça, je n'ai pas plus d'informations pour l'instant.
03:33Il avait prévenu notamment l'administration pénitentiaire, Dominique Pellicot, qu'il n'allait pas bien ?
03:40Ce qu'il m'en dit, c'est que dès le vendredi soir, il a fait comme il pouvait, du fond de sa cellule,
03:49mis des papiers en demandant à ce qu'il puisse être vu par un médecin.
03:55Et manifestement, il n'a pas été entendu.
04:00Les questions des responsabilités, la question de la responsabilité se posera, assurément.
04:06Mais je crois qu'aujourd'hui, nous devons surtout nous préoccuper de savoir si son état sera compatible avec sa présence à l'audience,
04:13ce qui me semble être le point le plus important.
04:16Mais de toute façon, à un moment donné ou à un autre, et j'ai déjà un petit peu œuvré en ce sens,
04:22à un moment donné ou à un autre, la question des responsabilités se posera, effectivement.
04:26Le Président disait que s'il devait y avoir une absence prolongée et que le procès devait être reporté,
04:31ce serait une catastrophe. Sans Dominique Pellicot, le procès doit s'arrêter ?
04:38Assurément. Assurément. Dominique Pellicot est le dénominateur commun des scènes qui sont sur ces vidéos,
04:47en présence des personnes, des accusés renvoyés dans la juridiction de jugement.
04:52Il ne peut pas y avoir de procès d'assis s'il n'y a pas Dominique Pellicot.
04:56C'est simplement en sa qualité de dénominateur commun, en sa qualité d'époux de Madame Pellicot
05:02que, bien évidemment, il doit être là. Et personne ne pourra, je pense, tolérer
05:08un procès qui se tienne hors la présence de Dominique Pellicot, bien évidemment.
05:12Vous avez sans doute entendu les commentaires venus des journalistes, mais aussi d'avocats présents à ce procès,
05:19pour pointer du doigt le caractère décousu de ce procès,
05:23où on passe d'un accusé à un autre, d'un expert à un autre, puis on revient au premier accusé, etc.
05:28Ça ajoute encore à ce côté décousu le fait que Dominique Pellicot soit absent ?
05:34Non, je ne suis pas certaine qu'il faille parler d'un caractère décousu du planning.
05:40Je crois que la Cour a pensé un planning qui semblait être compatible avec les intervenants,
05:48parce qu'il y en a beaucoup. Il y a des experts psychiatres, des experts psychologues,
05:52des enquêteurs de personnalité, que chacun a ses obligations également,
05:57et on ne pouvait pas, je suppose que la Cour a considéré qu'on ne pouvait pas les faire venir
06:01tous azimuts un jour et puis pas l'autre, etc.
06:04Donc il fallait faire un planning qui soit cohérent aussi avec leurs obligations professionnelles.
06:08Donc je ne parlerai pas d'un caractère décousu du planning, absolument pas.
06:12En revanche, encore une fois, l'absence de Dominique Pellicot perturbe le rôle de cette audience, fatalement.
06:21Mais ne parlons pas de caractère décousu, parce que ça serait jeter l'eau propre, il n'y a pas matière à ça.
06:28Ce n'est pas ça. C'est un procès qui est, on l'a dit souvent, hors normes.
06:32C'est un procès qui justifie, qui induit la présence de 50 accusés, plus les avocats, plus les témoins.
06:41Donc c'est quelque chose qu'il faut organiser, penser, et très sincèrement,
06:46je ne jette pas du tout la pierre sur le planning qui a été établi par la Cour.
06:50Je pense que M. le Président et la Cour ont fait comme ils ont pu pour essayer de considérer les obligations professionnelles de chacun.
06:58Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui ont pu dire ces dernières heures que votre client n'aurait pas supporté,
07:02d'une certaine manière, d'être confronté à ce qu'il a commis et aux horreurs qu'il a fait subir, et que son corps l'aurait lâché ?
07:08Je dirais que c'est que Dominique Pellicot, depuis que je le rencontre à peu près une centaine de fois,
07:19depuis que j'ai fait sa connaissance en mars 21, est un homme qui m'a toujours dit qu'il attendait son procès,
07:26qu'il voulait parler, qu'il voulait être confronté à son épouse et ses enfants,
07:32qu'il voulait leur dire exactement ce qu'il s'était passé, qu'il en avait honte,
07:37qu'il leur demandait pardon. La position de certains de venir nous dire que Dominique Pellicot a sciemment décidé de son indisponibilité
07:46me semble être tout à fait inopportune. Après, il y a une angoisse, c'est certain.
07:54On ne peut pas dire qu'on est venu à ce procès en toute légèreté, les mains dans les poches, pas du tout.
07:59M. Pellicot est un homme qui était très angoissé à l'idée de ce procès, mais c'était un homme qui avait décidé de parler,
08:05c'est un homme qui a décidé de parler et qui parlera. J'en suis certaine, je n'ai aucun doute là-dessus.
08:12Il faut simplement laisser le temps à celui-ci de se rétablir. Je crois qu'on ne peut pas choisir volontairement d'avoir une infection.
08:22A un moment donné ou à un autre, effectivement, si le corps a parlé, le corps a parlé.
08:27Mais ce n'est pas avec une volonté assumée de ne pas vouloir comparaître à son procès.
08:36Au contraire, c'est un moment qu'il attendait terriblement. C'est un moment qui a été déjà compliqué quand son épouse est venue à la barre
08:43dans une dignité et une mesure absolue, ce qu'il a reconnu d'ailleurs. Dominique Pellicot sera là à un moment donné ou à un autre,
08:52mais il sera là et il répondra aux questions que la Cour légitimement lui posera.
08:56Une toute dernière question. Il y a une mobilisation qui se prépare demain un peu partout en France.
09:01Comment vous réagissez-vous avec notamment ce mot d'ordre ? La honte doit changer de camp.
09:06Est-ce que c'est ce qui est en train de se produire à ce procès ? Est-ce que vous-même, avocate de Dominique Pellicot, vous le dites aussi ?
09:15Je suis avocate de Dominique Pellicot. Je suis d'abord avocat avant d'être, pardonnez-moi, une femme.
09:23C'est-à-dire que j'ai ma robe d'avocat. Je défends Dominique Pellicot. J'entends ce que Madame Pellicot a indiqué,
09:28à savoir que la honte devait changer de camp et je crois que c'est grâce à ça ou grâce à cette formule-là qu'elle a décidé
09:34de ne pas solliciter le huis clos à la Cour criminelle. Je respecte parfaitement ce que Madame Pellicot a décidé de dire
09:43et a décidé d'acter dans cette Cour criminelle. Au-delà de ça, je n'ai pas mon mot à dire sur les mouvements qui vont se créer
09:52dans les différentes places de la France. C'est un soutien qui me semble être normal et légitime et je ne peux pas,
10:00en ma qualité d'avocat de Dominique Pellicot, faire un moindre jugement sur cette mobilisation.
10:06Elle me semble, encore une fois, légitime, eu égard à ce que nous savons de ce dossier et eu égard à ce que Dominique Pellicot reconnaît
10:13dans le cadre de cette procédure.

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