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00:00Notre invitée ce mercredi, ce jeudi pardon, est la députée LR de Haute-Savoie, Virginie Duby-Muller.
00:06Bonjour. Alors Virginie Duby-Muller, votre parti a fait 7% des voix aux européennes en juin dernier,
00:13a terminé quatrième aux législatives en juillet et c'est un Premier ministre LR qui est nommé.
00:19Est-ce que votre parti a réussi le casse du siècle ?
00:22Je crois que c'est une exagération pardon.
00:25Nous avons vécu suite aux élections législatives une période de flottement
00:29pendant laquelle le Président de la République a décidé d'attendre avant de nommer son Premier ministre.
00:34Je crois que sur la période des Jeux Olympiques c'était une bonne décision
00:37parce qu'il ne fallait pas évidemment déstabiliser les ministères régaliens
00:40sur cette séquence importante pour notre pays et qui s'est d'ailleurs très bien déroulée.
00:44Il fallait en sortir car cette période de flottement elle a eu des incidences.
00:48Moi je sentais beaucoup d'angoisse de nos concitoyens et également dans les milieux économiques.
00:53On sentait que plus rien ne se déroulait.
00:56Il n'y a plus d'investissement, beaucoup d'attentive.
00:59Donc il fallait absolument en sortir.
01:01Différentes pistes ont été explorées.
01:03Je ne vais pas revenir sur l'épisode de Lucie Castex pendant l'été.
01:07Il y a eu ensuite la possibilité d'avoir un Premier ministre de gauche en la personne de M. Cazeneuve.
01:12Et là en l'occurrence c'est la gauche qui s'est tiré une balle dans le pied puisqu'ils n'en ont pas voulu.
01:16Alors que nous-mêmes nous avions, j'ai envie de dire, une approche plutôt bienveillante
01:20à l'endroit de sa potentielle nomination.
01:22Et ensuite on est allé vers un Premier ministre de droite
01:27avec d'abord la proposition de Xavier Bertrand et puis ensuite celle de Michel Barnier.
01:33Donc il y a eu, j'ai envie de dire, toute une démarche avant d'en arriver là.
01:37Moi je suis satisfaite de sa nomination parce qu'il a de grandes qualités.
01:41Mais vous comprenez que ça n'en a surpris plus d'un.
01:43On ne vous attendait pas là en fait.
01:45Oui absolument.
01:46Vous non plus peut-être d'ailleurs.
01:47Mais pour autant je crois que le pays fondamentalement est à droite.
01:50Il y a eu évidemment le résultat de ces élections législatives.
01:53Mais si on regarde de façon plus large le résultat des municipales,
01:58le résultat au Sénat et la majorité sénatoriale,
02:02le pays est à droite.
02:04Et au regard du résultat, on voit qu'il y a des attentes fortes
02:07sur notamment les sujets régaliens, l'immigration, la sécurité
02:10qui correspondent à des politiques et des marqueurs de droite.
02:14Alors il y en a beaucoup qui ne pensent pas à ça.
02:16Je vais vous faire écouter Jean-Paul.
02:18C'est un enseignant en lycée et il manifestait samedi dernier à Chambéry
02:22contre la nomination de Michel Barnier.
02:24Ça fait 40 ans que je vote.
02:26Et puis c'est la première fois que j'apprends trois choses.
02:29Quand tu gagnes, en réalité tu perds.
02:31Moi je croyais que le vote c'était une façon de s'exprimer.
02:34Et bien en fait quand tu t'exprimes, on ne t'écoute pas.
02:36Et puis la dernière chose, j'avais cru comprendre que
02:39participer au Front républicain c'était bien.
02:41Et bien là j'ai appris que quand tu fais gagner le Front républicain,
02:45en réalité toi-même, on te chasse de l'arc républicain
02:48parce que tu es de la France insoumise.
02:50Donc belle leçon de démocratie.
02:52Virginie Dubé-Muller, qu'est-ce que vous répondez
02:54à ceux qui pensent comme Jean-Paul ?
02:56En réalité personne n'a gagné cette élection.
02:58On voit bien que le pays est très fracturé
03:00et qu'aujourd'hui on a trois blocs.
03:02Qu'est-ce qu'on fait dans cette situation de blocage ?
03:04Moi je suis contre tout immobilisme.
03:06Au regard des urgences de notre pays en matière de dépenses publiques
03:11et de dettes en matière de pouvoir d'achat.
03:14C'est vraiment une urgence.
03:16Il y a profondément des attentes chez nos concitoyens aujourd'hui
03:19de sécurité et d'immigration.
03:21Et donc nous avons pris nos responsabilités
03:23en disant qu'on est prêt à y aller
03:25avec évidemment certaines conditions,
03:27avec certaines lignes rouges.
03:29Mais on ne peut pas rester un moment donné comme observateur
03:31et voir la situation se déliter.
03:34Donc le Président de la République a pris ses dispositions
03:37et a choisi de nommer Michel Barnier.
03:41Et les élus de la droite républicaine autour de Laurent Wauquiez
03:45ont évolué aussi sur leur position.
03:47Moi j'ai été élu au mois de juillet.
03:49Je peux vous dire qu'il y a eu aussi beaucoup de débats en interne
03:52sur le fait d'y aller ou de ne pas y aller.
03:54Et donc il y a eu tout un cheminement avant d'en arriver là
03:57durant l'été et au regard aussi de la situation qui s'est dégradée.
04:01Et moi je ne vous cache pas que parmi nos électeurs
04:03il y avait aussi beaucoup d'angoisse d'avoir un Premier ministre d'extrême gauche.
04:07Moi j'ai pu vivre pendant le dernier mandat
04:10leurs outrances, leurs comportements dans l'hémicycle,
04:13leurs provocations.
04:15Et ce n'est pas de nature, j'ai envie de dire, à apaiser le pays.
04:18Et depuis la nomination de Michel Barnier,
04:20c'est un mot que j'entends beaucoup, l'apaisement.
04:22Je crois que les Français ont besoin de personnalités expérimentées
04:26qui vont se poser, qui vont approcher et aborder
04:29les différentes problématiques de sécurité, d'immigration, de pouvoir d'achat
04:33avec hauteur pour apporter des solutions concrètes
04:36dont nos citoyens ont besoin.
04:38Donc je crois qu'il y a une véritable urgence.
04:407h49 sur France Bleu, Pays de Savoie.
04:42Si vous voulez réagir dans un instant, l'antenne est à vous.
04:44Est-ce que le futur gouvernement Barnier
04:46doit être un reflet de l'Assemblée Nationale
04:48avec des ministres allant de la gauche
04:50jusqu'au Rassemblement National ?
04:52Vous nous appelez 0806 0010 10.
04:54Virginie Dubé-Muller, vous dites apaisement.
04:57Laurent Wauquiez hier a dit
04:59ok pour que des ministres LR aillent au gouvernement
05:02mais à condition qu'on applique une vraie politique de droite.
05:07Est-ce que dans ce contexte, vu vos résultats, je rappelle 47 députés LR,
05:11est-ce qu'on ne pourrait pas se passer de ce genre de phrases
05:14qui crispent vraiment les gens comme Jean-Paul
05:17ou les nombreuses personnes qui pensent qu'elles se sont fait voler l'élection ?
05:21Les Républicains, justement, après l'élection législative
05:25ont porté un pacte républicain
05:27avec un certain nombre de propositions.
05:30Ensuite, ce sera évidemment au Premier ministre
05:33de décider de la ligne de sa politique,
05:36de sa feuille de route.
05:38Nous n'avons pas encore entendu sa déclaration de politique générale.
05:41Et là, encore une fois, c'est au Premier ministre.
05:43Donc on espère évidemment qu'il va s'inspirer du plus grand nombre de nos propositions.
05:47Mais comme cela a été rappelé,
05:49il faudra aussi tenir compte des différentes composantes
05:53de l'Assemblée Nationale notamment
05:55pour ne pas être bloqué, ne pas être censuré.
05:59Et je crois qu'il a d'ailleurs eu raison, le Premier ministre,
06:02de dire qu'il aurait besoin d'un gouvernement d'ouverture.
06:05Au regard de la configuration actuelle de l'Assemblée Nationale,
06:08il faudra évidemment compter sur les différentes composantes.
06:12Et ensuite, il y aura des débats, il y aura des négociations.
06:16On vous dit d'ouverture, vous voyez de où à où ?
06:18Pour vous, qui doit rentrer ?
06:20Pas des noms, mais quel parti ?
06:22Mais clairement, moi je pense qu'il faut rester sur l'arc républicain.
06:25Et Laurent Wauquiez a exprimé que pour nous,
06:28LFI était une ligne rouge.
06:30Et également le Rassemblement National.
06:32Je rappelle que pour la plupart des députés des pays de Savoie,
06:35nous avons été élus contre le Rassemblement National.
06:38Donc il faut aussi, j'ai envie de dire, de la cohérence en politique.
06:41Nous n'avons pas forcément les mêmes projets et les mêmes programmes.
06:47Et que donc, à ce titre, on ne peut pas gouverner ensemble.
06:50Virginie Dubé-Muller, députée LR de la 4e circonscription de la Haute-Savoie,
06:53est notre invité, vous restez en studio.
06:55Et tout de suite, l'antenne est à vous.
06:57Est-ce que ce gouvernement doit refléter le résultat des urnes ?
07:00C'est un peu la question générale qu'on vous pose ce matin.
07:02Vous avez la parole, 0806 00 10 10.
07:07Et on a Bernard, qui nous appelle à la mode cerveau et l'expert.
07:11Donc bonjour Bernard !
07:12Oui, bonjour.
07:13Écoutez, moi je me suis réjoui quand j'ai su que c'était Michel Barnier qui venait.
07:18Et enfin quelqu'un qui ne fait pas de politique pour la politique,
07:22mais pour le bien de tout le monde.
07:24Et ça, c'est fabuleux.
07:27Je me souviens aussi qu'un certain Raymond Barre était sorti,
07:31non pas d'un parti politique, mais c'était quelqu'un,
07:34c'était une personnalité de l'enseignement.
07:36Mais alors merci beaucoup Bernard, je suis désolée,
07:38c'est qu'on vous entend très très mal,
07:40mais on a bien compris votre point de vue sur une personnalité un peu consensuelle,
07:44selon vous, qui est Michel Barnier.
07:47On a Lionel avec nous, bonjour Lionel !
07:50Oui, bonjour à tous les auditeurs.
07:52De Saint-Béron peut-être, Lionel, vous non ?
07:54Oui, et moi je suis beaucoup moins réjoui que Bernard, malheureusement.
07:59Voilà, on est dans une situation qui aujourd'hui demande du changement.
08:04Alors moi je ne fais pas d'amalgame entre les électeurs du Front Populaire
08:09et du Rassemblement National.
08:11Ce que je sais, c'est qu'au niveau des électeurs,
08:13c'est le mécontentement qui a fait qu'ils ont voté.
08:18Voilà, aujourd'hui, comme vous l'avez dit,
08:21on nous met un Premier ministre qui sort d'un parti qui a 49 députés,
08:28c'est un déni de démocratie.
08:31Voilà, il est nommé Premier ministre adoubé par le Rassemblement National,
08:37du moins par ses dirigeants,
08:40parce qu'autrement il y aurait une motion de censure
08:43entre la gauche et l'extrême droite.
08:47Donc on sait qu'avec Michel Barnier, il n'y aura pas de politique de changement.
08:51Avant de prendre mon poste, je suis accompagnant à la vie sociale
08:59pour des personnes âgées à domicile.
09:01Je viens de livrer deux colis alimentaires pour des retraités.
09:04On nous annonce 50 euros d'augmentation des retraites minimum.
09:10Pour moi, c'est du foutage de gueule.
09:14On nous annonce 10% de baisse de l'électricité au mois de février,
09:18mais c'est maintenant qu'il faut le baisser,
09:20c'est maintenant qu'il faut arrêter les prélèvements chez les plus pauvres.
09:24On a compris.
09:25Merci beaucoup Lionel.
09:27Et on va aussi laisser répondre quand même Virginie Duby-Muller à Lionel,
09:30si vous avez un commentaire à rajouter.
09:33Moi je comprends évidemment ses remarques,
09:36mais nous étions dans une période de flottement, il fallait en sortir.
09:39Il fallait absolument à un moment donné désigner un Premier ministre.
09:43Et je ne vais pas revenir sur ce qui s'est passé à gauche en interne.
09:47On est à la limite de l'explosion au sein de la gauche
09:50entre l'EPS, M. Ford et d'autres personnalités historiques comme M. Cazeneuve.
09:55Sur les questions évidemment de pouvoir d'achat, de difficultés,
09:59moi je les connais bien sûr, je les ressens aussi au quotidien.
10:02Je rappelle que je suis élue sur le secteur du Genevois,
10:05et qu'Annemas est une des villes dans laquelle il y a le plus d'écarts.
10:09Et aujourd'hui on constate qu'on a un déclassement de nos populations
10:13qui ont de plus en plus de difficultés à vivre au quotidien.
10:17Effectivement il y a eu beaucoup de hausses,
10:19notamment des loyers, du panier alimentaire, etc.
10:24Et donc il faut absolument les aider pour que les personnes
10:27qui vivent sur nos territoires, qui vivent en France,
10:29vivent dignement de notre travail.
10:31Et ce sera évidemment un des axes prioritaires
10:33qui sera mis en place, je l'espère, par Michel Barnier.
10:35Merci beaucoup Virginie Duby-Muller.
10:37Malheureusement on n'a pas le temps de prendre Florent.
10:41Le but c'est d'avancer ensemble, tous dans le même sens,
10:44pour l'intérêt des Français et de la France.
10:46Désolée Florent, merci d'avoir appelé,
10:48mais c'est vrai que ça passe très très vite.
10:50Interview que vous retrouvez bien évidemment en replay sur francebleu.fr