Michèle Brauer, représentante d'APF France Handicap 73
Michèle Brauer, représentante d'APF France Handicap 73, était l'invitée de France Bleu Pays de Savoie ce lundi.
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00:007h45 sur France Bleu, Pays de Savoie, ça y est c'est terminé, les Jeux Paralympiques de Paris se sont refermés hier soir.
00:06Là on fait le bilan de ces JO avec notre invitée ce matin Isabelle Godin,
00:09puisque vous recevez une représentante de l'association France Handicap en Savoie.
00:12Bonjour Michel Breuer.
00:14Bonjour à toutes.
00:15L'équipe de France termine ses Jeux Paralympiques avec 75 médailles du jamais vu depuis 24 ans.
00:22Beaucoup d'émotions encore hier soir à la cérémonie de clôture.
00:25Qu'est-ce que vous retenez de ces 10 jours d'épreuves ?
00:29Je retiens une ambiance incroyable, une mise en avant, une mise en lumière de tous ces athlètes
00:35qui se sont vraiment investis, qui pour certains n'étaient pas vraiment dans la compétition.
00:42Il y a eu la détection, il y a eu beaucoup de choses.
00:45Ces Jeux Paralympiques c'est vraiment du bonheur.
00:48Je pense que ce qui se dit c'est que j'ai fait les JO de Paris 2024
00:56et c'est une grande fierté pour tous nos athlètes et tous les coachs, toutes les personnes qui sont investies.
01:02On sent l'émotion, on voit aussi vos yeux briller Michel Breuer.
01:07Ces Jeux Paralympiques ont été suivis et médiatisés comme jamais.
01:11Est-ce que vous pensez que ça peut changer notre regard sur le handicap ?
01:15Effectivement, on a des paillettes dans les yeux.
01:18Effectivement, on a eu beaucoup de bonheur et on le souhaite, on l'espère vraiment de tout cœur
01:23que ces Jeux vont changer le regard sur le handicap, montrer que ces athlètes ont des capacités
01:30et que tout un chacun peut, à son niveau, avec les capacités qu'il a, faire de belles choses, travailler.
01:39Vraiment, on espère beaucoup sur ces Jeux, sur le retour de ces Jeux.
01:43Si ces JO ont changé notre regard sur le handicap, appelez-nous.
01:46Dès maintenant, il y a peut-être des sports aussi que vous avez découverts, qu'on ne connaissait pas à travers ces JO.
01:51Venez nous en parler, on vous attend 0806 00 10 10.
01:55Et on va écouter Elisabeth, cette habitante de Labattie a une proposition à nous faire justement.
02:00Ce que j'aimerais moi, je ne sais pas si ça pourrait remonter jusqu'au cojo,
02:04mais enlever ce mot de para-athlète, para-viron, para-tennis,
02:10quand cette deuxième session des JO a commencé, on ne devrait plus dire para,
02:15et bien ce sont des athlètes à part entière, tout simplement.
02:19Michel Breuer, je vous vois réagir, vous êtes d'accord avec Elisabeth, il faudra enlever ce terme para ?
02:25Alors moi je respecte toutes les propositions, mais moi qui suis para, comme on dit,
02:31et bien c'est aussi une identité, notre vie, elle a un petit truc en plus, pour ne pas citer Artus.
02:38Vraiment, on a quelque chose de différent qu'il faut accepter dans la vie,
02:44quand c'est un handicap inné ou acquis, il y a des différences et des étapes à passer,
02:51et paralympique, moi ça ne me choque pas du tout.
02:54Michel Breuer, vous êtes aussi élue en charge du handicap à Aix-les-Bains,
02:58vous pouvez témoigner qu'à Aix en tout cas, les JO ont des effets concrets,
03:02puisque 12 clubs de sport de la ville ont été formés à l'accueil des personnes handisport,
03:07est-ce que vous pouvez nous expliquer ?
03:09Alors effectivement, c'est l'ANS, l'agence nationale du sport,
03:12qui nous a sollicité pour savoir si on voulait investir dans les clubs pour l'accessibilité,
03:19pour la prise en charge, pour la compréhension des besoins particuliers
03:23des personnes en situation de handicap, pour tous les handicaps.
03:27Donc 12 présidents de clubs et un entraîneur ont suivi des formations pendant plus de 6 mois
03:34pour savoir comment se comporter, pour avoir le meilleur accueil possible pour tous les handicaps.
03:40Il y a encore des efforts à faire, là je parle même plus largement pour l'accessibilité,
03:46on entendait encore ce matin sur l'antenne Benjamin Davier, qui est notre champion d'Aviron,
03:51il y a encore des progrès à faire sur l'accessibilité ?
03:54Oui bien sûr, l'accessibilité au quotidien, M.Peyex en parlait à Saint-Gervais,
04:01dans les grandes agglos on a des avantages,
04:04quand vous allez dans les petites communes, il n'y a pratiquement pas de transport, pas de logement accessible.
04:10Donc évidemment il y a encore des choses à faire, bien évidemment,
04:14on a sur Aix-les-Bains par exemple, je parlais de la ville où je travaille, où je suis élue,
04:23sur Aix-les-Bains on a un transport à la demande,
04:25mais par exemple aujourd'hui on a un jeune homme qui est résident du foyer Desirondelles,
04:32donc il a un handicap assez lourd, malheureusement il vient de notre département,
04:37le département n'a pas fait suivre la notification du handicap, il est en fauteuil roulant, je précise.
04:43Et bien le transport à la demande ne le prend pas, il ne bénéficie pas du transport à la demande
04:49parce qu'il ne peut pas présenter ce document, alors qu'il y a fait 10 ans qu'il est en fauteuil roulant.
04:54Il y a beaucoup de choses à faire évoluer, et puis dans tous les domaines,
05:00pas seulement dans le transport ou dans le logement.
05:02– Puisqu'on parlait du transport, Michel Brun, moi je peux citer un exemple,
05:04j'ai vu quelqu'un comme ça qui a eu un fauteuil roulant pendant plusieurs semaines,
05:07les trains par exemple, les nouveaux trains sont bien accessibles,
05:10mais les anciens corail qu'on a, on va dire, recyclés en train TER,
05:16c'est une vraie galère pour monter dedans.
05:18– Alors je peux vous raconter une anecdote, je suis allée au JO à Paris,
05:23j'ai pris le train, donc j'avais bien réservé,
05:26j'y suis allée avec mon fauteuil roulant à la gare directement,
05:29pour être sûre que tout se passe bien, et bien le matin à 5h45,
05:34quand j'ai voulu prendre le train, on m'avait mis en deuxième classe,
05:39alors qu'on est toujours surclassés en première classe,
05:43parce que les secondes dans les TGV ne sont pas accessibles, enfin pas tous.
05:47Je l'avais signalé à la personne, elle n'a pas réagi, et moi je lui ai fait confiance,
05:53je ne suis pas agent de la SNCF, donc le matin on m'a mis,
05:58comme on pouvait avec des amis, et la solidarité joue toujours,
06:02vraiment ça c'est quelque chose de formidable,
06:04donc on m'a porté, on m'a mis dans le train parce qu'il y avait deux marches,
06:07et donc je me suis rendu compte que j'allais faire trois heures de train
06:11sur la plateforme entre deux wagons, puisque je ne pouvais pas rentrer dans le wagon.
06:15Donc à Chambéry je suis ressortie, et heureusement le chef de train nous a arrangé,
06:20mais voilà si j'avais été toute seule...
06:22– C'est l'exemple de galère du quotidien effectivement.