L'ECO & YOU - Le succès de l'apprentissage ne se dément pas
Le baromètre de l'apprentissage ISM/MAAF nous apprend que le nombre d'apprentis dans l'artisanat a encore augmenté de 5% l'an dernier. Un succès remarquable en 6 ans. On ne considère plus la filière comme une voie de garage. Alors pourquoi chercher à faire des économies sur l'apprentissage dans le prochain budget ?
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00:00L'apprentissage continue à progresser fortement, c'est ce que vous allez nous révéler dans quelques secondes avec le baromètre de l'Institut supérieur du travail et de la MAF.
00:08D'abord, qu'est-ce qu'on met derrière le mot apprentissage ?
00:11Oui, parce que ça a beaucoup grossi, ça va du CAP, qu'on connaît, bac pro BTS, mais jusqu'au bachelor, master, donc après le bac, des universités, des écoles de commerce s'y sont mises d'ailleurs.
00:21903 410 jeunes en tout, ils sont âgés de 16 à 29 ans, ça aussi ça fait partie de la réforme, dont 203 570 dans l'artisanat, ça fait plus 36% depuis 2018.
00:35Ce sont les métiers de bouche bien sûr, la réparation automobile, le bâtiment, la coiffure, mais pas que.
00:40Il y a beaucoup d'apprentis après le bac ?
00:41Alors, on a plus que doublé le nombre d'apprentis en études supérieures depuis 2018.
00:46Ça représente un apprenti sur cinq aujourd'hui.
00:48C'est souvent une reconversion après une expérience professionnelle malheureuse pour ceux qui ont entre 25 et 29 ans.
00:55Et quels sont les secteurs qui séduisent le plus les apprentis ?
00:57Parmi les métiers qui ont la cote, on trouve les brasseurs régionaux, les petits brasseurs, les ambulanciers, les décorateurs intérieurs, les maroquiniers, les réparateurs d'ordinateurs, les prothésistes dentaires.
01:10Gros, gros succès ! Les chocolatiers, bref, des métiers techniques qui nécessitent une formation plus longue.
01:16Et est-ce qu'on a changé notre regard sur l'apprentissage ?
01:18Oui, d'abord parce que c'est une porte d'entrée vers le monde du travail.
01:21Deux apprentis sur trois ont un emploi dans les six mois qui suivent leur diplôme.
01:25C'est quand même mieux que de traverser la rue.
01:27Et dans les métiers comme la photographie, les prothèses dentaires ou la pâtisserie, on trouve aussi une majorité de femmes apprenties désormais.
01:34Et ce n'est pas si fréquent dans le monde industriel.
01:36Alors c'est merveilleux et pourtant on parle de renier sur les aides à l'apprentissage pour faire des économies dans le prochain budget.
01:41Et c'est ça qui est incompréhensible.
01:43L'apprentissage, c'est un formidable succès des années Macron.
01:46Ce n'est plus la voie de garage pour les élèves en échec scolaire.
01:50On se rapproche du modèle allemand ou suisse.
01:52On valorise donc les métiers techniques grâce à des émissions comme Top Chef à la télé.
01:56On forme des jeunes à des métiers dont les entreprises ont vraiment besoin.
02:00C'est mieux que des contingents d'étudiants en fac de sociologie.
02:03Alors pourquoi tout détruire maintenant ?
02:06Et qu'est-ce qu'il y a dans les tuyaux alors ?
02:07On verra ce que fera le nouveau gouvernement.
02:09Mais on parlait jusqu'ici de supprimer l'aide financière de l'État.
02:125 000 euros par apprenti pour les bacs plus 3 ou bacs plus 5.
02:15L'argument avancé, il trouverait de toute façon du travail sans ce coup de pouce.
02:19Et on l'entend déjà ceux qui hurlent une nouvelle fois contre ce nouveau cadeau fait aux entreprises milliardaires.
02:24Oui mais on cherche des milliards pour boucler le budget, vous savez.
02:27Oui c'est vrai.
02:29Mais quand les bachelors ou les masters en bacs plus 3 ou bacs plus 5 sont en apprentissage,
02:33en fait on tire tout le monde vers le haut.
02:35Alors peut-être qu'on peut réduire l'aide accordée à une multinationale.
02:38Mais globalement on a réussi à donner une perspective à toute la filière de l'apprentissage depuis 6 ans.
02:4440% des apprentis qui obtiennent un CAP ou un bac pro poursuivent leurs études après.
02:49On a réparé l'ascenseur social.
02:51L'apprentissage c'est un investissement.
02:53On ne prépare pas l'avenir quand on fait des économies sur sa jeunesse.