• il y a 3 mois


Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00Nous sommes avec Muriel Gilbert, bonjour madame Gilbert, comment allez-vous ?
00:05Bonjour, bonjour à tous, ça va bien.
00:07Ça me fait plaisir parce que vous venez pour votre nouveau livre,
00:10les 99 fautes que font tous les enfants et le reste de la famille aussi, parfois.
00:16Quelles sont les fautes que vous faites le plus souvent ?
00:18Voilà quelque chose qui m'intéresse beaucoup.
00:21Alors, il y a quelque chose qui me frappe, c'est...
00:25Je vais faire un petit test, tiens.
00:27Je vais demander à monsieur Olivier Guénec.
00:32Oh, comme par hasard, allez on y va, c'est parti.
00:34Si je dis, moi qui viens te voir, comment vous écrivez ?
00:40S
00:41Exactement.
00:42Eh bien, madame Gilbert, maintenant, à chaque fois que...
00:46C'est un pronom ? Qui ? C'est un pronom, hein ?
00:48Moi qui viens te voir, oui.
00:50Eh bien, à chaque fois que les uns et les autres voient le pronom qui,
00:54je pense que c'est la troisième personne du singulier,
00:57et je vois un nombre de gens qui...
00:59C'est exaspérant, ça.
01:01...qui, derrière le qui, mais quoi qu'il arrive...
01:04La troisième personne.
01:05La troisième personne, alors que moi qui viens, c'est effectivement...
01:08Comme c'est moi, on accorde avec la première personne.
01:10Est-ce qu'on peut dire que la grammaire est logique ? Est-ce qu'on peut dire ça ?
01:14Oh, pas toujours. Non, non, non, il ne faut quand même pas exagérer.
01:17C'est bien souvent tout à fait illogique, la langue française.
01:20La grammaire, on pourrait dire logique, mais finalement...
01:22Il est logique, moi, la grammaire.
01:24Je trouve que le vocabulaire ne l'est pas, mais je trouve que la grammaire est logique.
01:28Il y a une certaine logique, enfin, l'accord du participe passé,
01:30avec le complément d'objet direct quand il est placé,
01:32avant, avec l'auxiliaire avant.
01:34Il ne faut quand même pas exagérer, il n'y a pas que de la logique,
01:36il y a quand même un petit peu de fantaisie aussi.
01:38L'idée avec ce livre, écrivez-vous, c'est de s'amuser
01:40à en faire le moins possible, parce que tout le monde fait des fautes,
01:42bien évidemment, grâce à des trucs simples.
01:44Enfin, le moins possible, des fautes, pas du travail.
01:46Oui, bien sûr. Alors, pourquoi le reste de la famille ?
01:49Parce que, figure-toi que tes parents, grands-parents,
01:51grandes-sœurs, grands-frères, commettent aussi
01:53certaines de ces erreurs.
01:55Vérifie... Alors, tiens, ça, c'est formidable.
01:57Si je dis, toujours à monsieur Olivier Gueney,
02:01vérifie ta copie.
02:03Comment tu écris vérifie ?
02:05Ah oui ! Mais pourquoi tout le monde met un S à l'impératif ?
02:08C'est très fort !
02:10C'est ça, il est excellent.
02:12C'est pas mal.
02:14Moi, je reçois des textos,
02:16donne-moi ton numéro,
02:18avec un S, ça donne.
02:20Pourquoi tout le monde met-il, à l'impératif,
02:22deuxième personne du singulier,
02:24un S, alors qu'il n'y en a pas ?
02:26Alors, parce qu'il y en a, pour tous les verbes,
02:28qui ne sont pas du premier groupe.
02:30C'est-à-dire que pour les verbes d'ordinaire,
02:32on pourrait dire que l'impératif, c'est la même chose
02:34que le présent de l'indicatif.
02:36Sauf pour les verbes du premier groupe,
02:38qui représentent quand même 75% des verbes français.
02:40Et donc, effectivement, pas de S.
02:42Ça, c'est une des fautes les plus courantes.
02:44Est-ce que vous trouvez que c'est une des fautes ?
02:46C'est une des fautes les plus courantes, effectivement.
02:48Quelles sont les fautes les plus courantes ?
02:50On a parlé de l'accord du participe passé,
02:52là, il y a quand même quelques excuses.
02:54Je ferai A.I.
02:56Muriel, parlez bien dans le micro.
02:58Je parle mal dans le micro.
03:00Je ferai A.I. ou je ferai A.I.S,
03:02conditionnel ou futur, ça c'est aussi
03:04une erreur très fréquente.
03:06Et puis, après, c'est des erreurs d'orthographe,
03:08qui sont plus vénielles, je dirais.
03:10Alors, l'orthographe, voilà, parce que l'orthographe
03:12est illogique, d'une certaine manière.
03:14Par exemple, je crois qu'on dit imbécile avec A.L.
03:16et imbécilité avec deux L.
03:18Oui, c'est ça.
03:20Certains de ces illogismes,
03:22peut-on dire illogismes,
03:24de ces choses illogiques,
03:26ont été revus par la
03:28réforme de l'orthographe de 1990,
03:30qui permet d'avoir les deux orthographes.
03:32Celle qui est un peu plus logique,
03:34et celle qui l'est moins.
03:36Vous êtes correctrice, évidemment, dans un grand journal qui s'appelle
03:38Le Monde,
03:40et donc vous avez un oeil particulier
03:42sur la ponctuation aussi.
03:44Il y a quelque chose, moi je m'interroge toujours,
03:46lorsqu'il y a des guillemets,
03:48bon, le point,
03:50je le mets à l'intérieur des guillemets
03:52quand j'ai terminé la phrase,
03:54ou je le mets à l'extérieur des guillemets ?
03:56Et ça dépend.
03:58C'est pour ça que vous hésitez.
04:00Je vais vous expliquer.
04:02Si ce qui est entre guillemets est une phrase complète,
04:04il a dit, deux points, ouvrez les guillemets,
04:06je viendrai demain,
04:08la phrase est complète, le je viendrai demain,
04:10vous mettez le point avant de refermer les guillemets.
04:12Il a dit qu'il
04:14viendrait demain,
04:16entre guillemets,
04:18il a dit qu'il ouvrait les guillemets, viendrait demain,
04:20fermez les guillemets,
04:22là vous mettez le point à l'extérieur.
04:24Parce que la phrase que vous citez n'est pas complète,
04:26n'est pas la phrase complète de ce que la personne a dit.
04:28Il y a des petites questions aussi qu'on se pose tous.
04:30Ça c'est des petites choses, pour les enfants à l'école primaire,
04:32on s'en fiche un peu, franchement.
04:34Il y a des questions en revanche qu'on se pose tous.
04:36Les villes.
04:38Paris c'est du masculin ou c'est du féminin ?
04:40Paris brûle-t-il ?
04:42Paris c'est du masculin ou c'est du féminin ?
04:44Paris brûle-t-il ? Paris est une blonde.
04:46En fait,
04:48le genre des villes,
04:50c'est très fluctuant.
04:52On peut dire que Paris,
04:54on peut traiter Paris au féminin quand il s'agit de
04:56la ville de Paris, si on vient de dire
04:58la ville de Paris,
05:00on peut tout à fait continuer au féminin.
05:02Paris est forcément masculin,
05:04en revanche, quand Paris représente
05:06le gouvernement, Paris a décidé
05:08qu'il n'enterrinerait pas les accords
05:10d'Oslo.
05:12Il y a certains cas où c'est obligatoirement masculin,
05:14mais autrement, en français,
05:16on dit plutôt qu'une ville qui se termine
05:18par un E muet,
05:20comme Marseille, serait plutôt féminin.
05:22Mais enfin, tout ça,
05:24ça reste...
05:26On dit la France et le Luxembourg.
05:28La France c'est l'Amérique,
05:30l'Amérique c'est du masculin, la France c'est du féminin.
05:32L'Amérique c'est du féminin.
05:34L'Amérique, évidemment,
05:36c'est du féminin.
05:38Mais alors, comment dire,
05:40les villes et les pays, moi j'ai l'impression
05:42qu'effectivement, quand un pays ou quand une ville,
05:44c'est ce que je disais, en tout cas mes enfants se terminent par un E,
05:46c'est du féminin.
05:48Et tous les autres, c'est du masculin.
05:50On peut le considérer comme ça, mais on n'est pas obligé.
05:52C'est un peu plus fictueux que ça,
05:54sauf quand il s'agit, comme je le disais, des gouvernements.
05:56Alors, je lis votre livre,
05:58on confond souvent traité-insulté, à l'inverse de
06:00traité-insulté se construit tout court,
06:02on dit on m'a insulté, point.
06:04Si on veut préciser ce que
06:06cette mâle élevée
06:08a dit, alors on ajoute
06:10elle m'a traité d'andouille, elle m'a traité de
06:12crapaud. L'erreur à ne pas faire, c'est de mélanger
06:14les deux verbes. En résumé, on insulte tout court,
06:16mais on traite de quelque chose.
06:18Voilà, ce qu'on entend tout le temps, c'est il a traité ma mère.
06:20On ne traite pas la mère
06:22de quelqu'un. Bien sûr.
06:24L'impératif se mode, désordre, déconseil,
06:26mouche tournée, fais un bisou,
06:28atatata, se conjugue simplement, exactement
06:30comme le présent de l'indicatif. Tu fais un bisou,
06:32atatata, donne, fais un bisou, atatata,
06:34impératif. Malheureusement, il y a
06:36une grosse exception aux verbes du premier groupe.
06:38C'est ce qu'on vient de dire, bien sûr.
06:40Bon, normalement, l'adjectif s'accorde avec
06:42le nom auquel il se rapporte. Mes parents ont une voiture verte.
06:44Oui, alors mais
06:46s'ils ont une voiture vert foncée,
06:48vous entendez bien que je n'ai pas dit une voiture
06:50verte foncée, c'est-à-dire que
06:52dès que l'adjectif ne comporte plus d'un
06:54mot, l'adjectif de couleur ne comporte plus
06:56d'un mot, tout à coup on n'accorde plus. C'est pour ça
06:58qu'on a des yeux bleus avec un S, mais des yeux
07:00bleus clairs, sans S à bleu ni à clair.
07:02Attention, ne pas se tromper de liaison,
07:04écrivez-vous. Les mots qui se terminent par
07:06un N entraînent une
07:08liaison en N, un
07:10non, un euro, ce qui se termine...
07:12Un euro, s'il vous plaît, c'est vraiment la faute
07:14qui m'énerve le plus. Un euro,
07:16ou bien quand on dit deux euros, on doit dire
07:18deux euros, bien sûr, la liaison avec les euros.
07:20Et ceux qui se terminent par un S
07:22ou un X entraînent
07:24une liaison en Z.
07:26Deux ans.
07:28Deux euros. Mais ceux qui se terminent
07:30par un T entraînent une liaison en T.
07:32Vingt ans. Vingt
07:34euros. Voilà, on dit vingt ans, donc on dit
07:36vingt euros. On dit deux ans, donc on dit deux euros.
07:38Bon, est-ce que vous avez le sentiment, alors
07:40vous, vous corrigez des journalistes, ça fait
07:42quelques années. Oui, ça fait quelques années. Bon,
07:44ces journalistes, à priori, ils sont plutôt formés.
07:46Est-ce que vous diriez que l'orthographe et la grammaire
07:48ils sont moins formés qu'ils ne l'étaient il y a
07:50vingt ans ? Il me semble
07:52que les plus jeunes journalistes
07:54sont un peu moins respectueux de l'orthographe.
07:56Après, c'est une tendance.
07:58Il y a des jeunes qui écrivent très très bien,
08:00des anciens moins bien.
08:02Il me semble qu'il y a sans doute un peu moins d'attention
08:04qui est donnée à l'orthographe dans les jeunes
08:06générations. Néanmoins, quand on corrige des journalistes,
08:08on a quand même affaire à des gens qui savent écrire.
08:10Bon, je vais essayer de piéger Olivier Guénin,
08:12parce que je ne suis pas réussi.
08:14Là, il y a une faute également courante.
08:16Si je dis, on n'a pas fini.
08:18On n'a pas fini.
08:20Non.
08:22Ce n'est pas du tout le cas.
08:24Alors, d'abord,
08:26est-ce que vous pouvez m'épler
08:28chaque mot de on n'a pas fini ?
08:30Bien sûr.
08:32Ok, ok, je vois le piège.
08:34Alors, on, ensuite
08:36n apostrophe a, non ?
08:38Bien sûr.
08:40Il est très fort.
08:42Je ne me trompe jamais.
08:44Il y a beaucoup de gens, on n'a pas fini, qui enlèvent le n apostrophe.
08:46Et oui, parce que
08:48comme on dit on a fini,
08:50on entend la même chose,
08:52on entend n'a, mais le n'a qu'on entend,
08:54c'est la liaison entre
08:56le n de on et le a qui suit.
08:58Et donc, on n'a pas fini,
09:00il faut bien remettre la négation, qui est un n apostrophe.
09:02Bon, et puis alors, il y a
09:04évidemment les pièges après-après-que,
09:06c'est tellement facile, après-après-que,
09:08c'est l'indicatif. Mais là aussi, c'est logique.
09:10Parce que par définition, c'est passé.
09:12Ça ne peut pas être le subjonctif.
09:14C'est vrai. C'est quand même difficile pour les enfants,
09:16parce qu'on fait tellement souvent l'erreur qu'ils l'entendent
09:18et qu'ils ont tendance à appliquer.
09:20Bon, et on dit après
09:22qu'il...
09:24Après que tu seras venu, après que tu seras arrivé.
09:26Et oui, alors ça choque parfois.
09:28Ça choque l'oreille, parce qu'on entend très souvent
09:30après que tu sois,
09:32ce qui est une erreur.
09:34Bon, j'avais souvent cité qu'il y avait
09:36entre commencer et débuter,
09:38on ne débute pas quelque chose, débuter
09:40est un transitif. On rappelle que transitif,
09:42il y a un complément d'objet direct,
09:44un transitif, il n'y a pas de complément d'objet direct.
09:46Donc on commence quelque chose,
09:48mais on ne débute pas quelque chose.
09:50On ne débute pas le match, par exemple.
09:52On ne débute pas une conversation.
09:54Mais on débute à 20h.
09:56Et puis le match débute.
09:58Éventuellement.
10:00Une question indiscrète peut-être,
10:02mais est-ce que vous êtes corrigé, vous,
10:04pour vos chroniques dans le JDD ?
10:06Non seulement je suis corrigé,
10:08mais comme j'aime bien ça
10:10et que malgré tout je fais des fautes,
10:12quand je revois la copie
10:14corrigée, je me dis, j'ai encore fait une faute.
10:16Je ne l'ai pas vue.
10:18Ce qui est très dur, par exemple,
10:20ils se sont parlé.
10:22Vous écrivez comment parler la terminaison ?
10:24Je dirais S.
10:26C'est bien quand même.
10:28Non, mais ils se sont parlé.
10:30Pourquoi ?
10:32Pourquoi ils se sont parlé ?
10:34La règle mnémotechnique que je fais là-dessus,
10:36c'est qu'ils ont parlé à qui ? A ceux.
10:38Et c'est complément d'objet indirect, donc j'accorde pas.
10:40Mais c'est dans ma tête que je fais ça.
10:42Avec les verbes pronominaux,
10:44c'est une des grandes difficultés
10:46de l'accord du participe passé.
10:48On dit d'ailleurs, il y a cette phrase,
10:50ils se sont vus, U.S.
10:52Ils se sont plus, U.
10:54Ils se sont aimés, E.S.
10:56Ils se sont parlé, E.
10:58Ils ont parlé à qui, effectivement,
11:00donc c'est pas ils ont parlé qui,
11:02donc il n'y a pas de complément d'objet direct,
11:04il n'y a qu'un complément d'objet indirect.
11:06Une erreur également que je vois beaucoup,
11:08lorsque quelqu'un vient de mourir,
11:10Alain Delon nous a quittés,
11:12je vous assure,
11:14quand je vois quitter E,
11:16je me dis, on est en CM2,
11:18c'est E.S. !
11:20C'est vrai que c'est embêtant.
11:22Il a quitté qui, nous, en état curiel,
11:24donc forcément E.S.
11:26Il nous a quittés, quand même, E.S.
11:28Là, on est en CM2.
11:30On rappelle votre livre.
11:32Il est très illustré, il faut quand même dire ça.
11:34Il y a beaucoup de petits dessins
11:36pour que les enfants puissent
11:38s'amuser en apprenant.
11:40On n'amène pas un objet, on le porte,
11:42je rappelle, courir ne prend que deux R,
11:44un au milieu, un à la fin,
11:46rappelle-toi deux R, comme les deux jambes
11:48qu'il faut pour courir. Dans le temps,
11:50on a eu plein de choses mnémotechniques,
11:52mes parents disaient par exemple,
11:54les signes ne vont pas éclairer.
11:56C'est ce qu'on me disait quand j'étais psy.
11:58Si je serais, si j'aurais, ça ne va pas ensemble.
12:00Si j'aurais su, j'aurais pas venu,
12:02disaient mes parents.
12:04Les signes ne vont pas éclairer.
12:06Écoutez, merci beaucoup Muriel Gilbette.

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