La délégué générale de SOS Education, Sophie Audugé, était l’invitée de Midi News, ce mardi 10 septembre, sur CNEWS. Elle s’est exprimée sur la généralisation des évaluations d’élèves du CP au CM2 : «Ce sont toujours les mêmes syndicats qui s’opposent à des réformes utiles. Ces évaluations sont nécessaires, l’objectif étant d’identifier des enfants qui vont devoir prendre un autre chemin pour accéder aux savoirs fondamentaux».
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00:00Après, je voudrais quand même préciser que ce n'est pas une réforme récente.
00:02En fait, les évaluations ont commencé autour de 2010,
00:06elles ont été interrompues par François Hollande sous la pression des syndicats comme d'habitude.
00:10Là, ce sont toujours les mêmes syndicats qui vont s'opposer à des réformes qui sont utiles.
00:16Elles ont été remises notamment par Jean-Michel Blanquer.
00:19C'était d'ailleurs intéressant, je veux souligner qu'il y a des syndicats qui sont favorables,
00:22puisque la personne qui est intervenue, c'est le SNE, donc c'est un syndicat qui est favorable.
00:27Cette réforme provient d'un travail de lien avec le Conseil supérieur de l'éducation nationale
00:33et notamment les travaux et les recherches en neurosciences.
00:37Les premières évaluations qui ont été mises en place concernaient l'ECP et l'ECE1
00:41avec un objectif d'évaluer l'ECP à l'entrée, l'ECP en milieu d'année et l'ECE1 en entrée.
00:48Pourquoi ? Parce que c'est entre 6 et 7 ans qu'on peut voir se développer des pathologies de dyslexie notamment.
00:56Et donc, c'est seulement par une mesure extrêmement efficiente d'éléments de capacités cognitives précis
01:03que l'éducation nationale, en l'occurrence les professeurs, peuvent identifier potentiellement un enfant
01:09qui va avoir un trouble du développement, ce qui n'a rien à voir avec ses capacités intellectuelles
01:14qui sont absolument intactes, mais le chemin de traitement de l'information à la lecture
01:18ou à l'écriture ou au rapport aux mathématiques, ce qu'on appelle les proto-mathématiques, vont s'évaluer à ce moment-là.
01:24C'est pour ça que ces évaluations sont fondamentales, qu'elles sont essentielles et qu'elles sont déjà anciennes.
01:29L'objectif étant d'identifier des enfants qui, de toute façon, vont devoir prendre un autre chemin
01:34pour accéder à des apprentissages fondamentaux que sont la lecture, l'écriture et le sens du nombre.
01:39Mais c'est fondamental alors ?
01:40C'est fondamental.
01:41Si c'est à partir de ce moment-là, de ces évaluations, que vous pouvez faire prendre un autre chemin pour le bien,
01:46évidemment, et le bien nature de l'enfant, c'est qu'elles sont plus que salutaires.
01:50Bien sûr, mais nous, quand Jean-Michel Blanquer les a instaurées en 2019,
01:54nous, on avait fait un travail, quand moi je suis arrivée chez SOS Education,
01:58on avait demandé à des professionnels, notamment des orthophonistes et des spécialistes de ces pathologies-là,
02:04d'étudier les évaluations.
02:06Et donc, effectivement, le point de vue était très favorable.
02:09Alors après, est-ce que les professeurs ont été formés pour comprendre, évidemment, l'enjeu de ces évaluations
02:14et pour les analyser, c'est un autre sujet.
02:16Après, et vous avez raison Céline, ont été ajoutées d'autres évaluations.
02:23Sont arrivées l'ECM2 et la 6e.
02:25La 6e, parce qu'on s'est rendu compte que 50% des enfants entraient en 6e sans savoir lire, écrire, compter parfaitement,
02:30ce qui faisait effectivement une incapacité à suivre un collège unique.
02:34Donc, les évaluations de 6e étaient également utiles.
02:36Et ensuite, ils se sont mis à les faire sur chacun des niveaux, ce qui est le cas cette année,
02:40puisque cette année, ils ont rajouté l'ECM2 et ils ont rajouté également 5e et 3e.
02:47La grosse différence entre les évaluations qui sont en primaire et celles du collège,
02:51c'est qu'en primaire, elles sont faites sur du matériau papier
02:54et que c'est au professeur de rentrer les résultats des élèves pour ensuite que soient traités, évidemment, les données.
03:00Donc, ça leur fait un travail supplémentaire qui ne leur plaît pas et qui les ennuie.
03:04Mais c'est une évaluation qui ennuie les professeurs, mais qui ne nuit pas aux élèves.
03:08Il faudrait quand même rappeler que l'école est là pour prendre des positions éducatives
03:12dans l'intérêt des enfants et de leur instruction.
03:14Par contre, sur le collège où personne n'en parle,
03:16où il y a des évaluations 6e, 5e, 4e, 3e,
03:19vu que les élèves le font directement sur l'ordinateur,
03:21les profs n'ont rien à faire, a priori, ça ne pose pas de problème.
03:24Donc, je pense qu'il faut quand même rappeler ces éléments-là.
03:26Je crois que c'est utile et ça devient effectivement une vraie question
03:31quand vous avez de plus en plus de profs qui manquent en primaire,
03:34des profs de moins en moins formés et où on n'a plus de santé scolaire
03:38et où on n'a plus d'orthophonistes en France.
03:40C'est-à-dire que, effectivement, ces évaluations-là sont utiles,
03:43mais il faut que tout le reste suive derrière.
03:44C'est-à-dire que quand on identifie un enfant qui, a priori,
03:47a une difficulté d'accès à l'écriture ou à la lecture,
03:50il faut qu'il puisse être pris en charge tout de suite.
03:52De manière, effectivement, à se dire qu'il faut poser un diagnostic
03:56et si on est dans une pathologie de dyslexie, de dyspraxie, etc.,
04:01faire tout un système d'accompagnement avec des outils de compensation
04:04pour qu'il accède à toutes les connaissances fondamentales.