Trois correspondants de nuit prennent leur poste à Montélimar, volonté de la municipalité pour prévenir la délinquance dans l'hypercentre ville.
Category
🗞
NewsTranscription
00:008h moins le quart, le maire de Montélimar veut ramener du calme dans l'hypercentre de la ville.
00:11Il vient d'embaucher trois correspondants de rue, Julien Cornillet est avec nous, Emmanuel Champal.
00:15Bonjour Julien Cornillet.
00:16Bonjour à vous.
00:17À quoi vont servir ces correspondants de rue précisément ?
00:19Ils vont nous permettre non pas de remettre le calme, mais de continuer à remettre de la vie dans le centre-ville de Montélimar.
00:26Parce que depuis quatre ans, c'est réellement la volonté de notre équipe municipale,
00:29c'est d'animer ce centre-ville, de refaire vivre Montélimar dans sa dynamique qui va dans le bon sens.
00:34Il n'y a aucun problème de sécurité dans le centre-ville ?
00:36Connaissez-vous un seul endroit en France où il n'y a pas de problème de sécurité ?
00:39La réponse est non.
00:40La vraie question est de savoir comment on étudie, comment on va dans le bon sens par rapport à ce problème de sécurité.
00:45Il y a la police, et on en reparlera plus tard, mais il y a aussi l'anticipation, l'accompagnement.
00:50Et là, avec ces trois correspondants de nuit, c'est la volonté.
00:53C'est d'aller chercher des gens qui ne sont pas dans une situation délictuelle,
00:56il n'y a pas besoin de faire venir la police, mais il y a besoin de tisser du lien,
01:00pouvoir anticiper les problèmes.
01:02Vous avez certaines personnes qui sont en errance, il faut pouvoir les connaître,
01:05les accompagner vers les structures sociales qui peuvent les aider.
01:08C'est quoi ? On s'adresse là à la population marginale, dite marginale ?
01:12Les personnes qui sont sur le domaine public.
01:14Nous avons une réelle volonté politique de maîtriser ce domaine public, la reconquête du domaine public,
01:18et ça va par ici.
01:19Ça peut être des gens, des marginaux, comme vous le dites très justement,
01:22mais plus souvent ce sont quand même des gens qui habitent sur la ville de Montélimar
01:26que nous devons aller traiter.
01:27Cet accompagnement va aussi avec des investissements du centre communal d'action sociale
01:31que nous allons devoir faire pour accompagner ces gens,
01:33parce qu'à Montélimar, il y a eu, comme dans de nombreuses villes,
01:36une paupérisation du centre-ville,
01:38et ce n'est pas en détournant le regard que vous soignez les problèmes.
01:40Ces correspondants de rue, ils commencent à travailler effectivement quand sur le terrain,
01:44et sur quelles horaires ?
01:45Ils ont commencé hier, et ils vont travailler de façon répétée dans le centre-ville de Montélimar,
01:50dès le milieu d'après-midi, vers 15h30, jusqu'à 23h30,
01:54pour être dans l'accompagnement, c'est-à-dire pouvoir identifier où sont les endroits,
01:58pouvoir être des vigies aussi, pouvoir indiquer à notre police administrative
02:03s'il y a des endroits où il y a des squats, pour ne pas laisser prendre.
02:06Voilà, la réelle volonté, c'est qu'on reprend le domaine public,
02:09et on ne laisse pas des quartiers sans droits ou avec des problématiques.
02:12Il y avait déjà des éducateurs de rue à Montélimar ?
02:14Oui, on avait des médiateurs, mais ce n'est pas le même public.
02:17On n'est pas sur la même volonté.
02:19Vous savez, c'est comme pour la police municipale, on augmente nos effectifs,
02:22on donne de nouveaux moyens.
02:24Pour la médiation, l'accompagnement, c'est la même chose.
02:26Vous ne pouvez pas vous contenter de dire « j'ai une assistante sociale »,
02:29oui, c'est très bien, mais si on n'arrive pas à mettre les deux là avec, ça ne fonctionne pas.
02:32Correspondant de rue, ils sont trois, donc on l'a dit,
02:35un est assistant de ville, l'autre adjoint de sécurité, un dernier assistant de justice.
02:41Est-ce que ce n'était pas plus simple de recruter directement trois éducateurs,
02:44dont c'est vraiment le métier ?
02:45Non, parce que vous devez avoir ces trois spécialisations.
02:48C'est important que chacun des trois puisse enrichir les autres, c'est ça.
02:52Vous savez, à force de vouloir faire des couteaux suisses de tout,
02:54vous avez quelqu'un de très moyen et bon dans rien.
02:57À Montémart, on préfère se spécialiser pour avoir des vrais bons aux bons endroits.
03:01C'est ce que l'on fait également au niveau de l'économie.
03:03On a créé des structures avec des vrais bons pour pouvoir investir,
03:06et c'est 120 millions d'euros qui vont être investis dans le tissu économique montélien,
03:10parce qu'on a su créer les bonnes structures.
03:12Vos correspondants de rue, ils seront accompagnés par la police municipale ou pas du tout ?
03:15Non, c'est pas le même public.
03:16Si quand vous essayez de faire du dialogue avec les gens, vous arrivez avec une matraque,
03:19c'est pas tout de suite la meilleure des façons.
03:21En revanche, la police municipale est à disposition.
03:24Montémart, c'est 180 caméras que nous avons mis depuis le début de mon mandat,
03:28donc il y a un réel beau maillage qui est fait, une réaction.
03:31Mais il y a quand même des difficultés, il y a quand même de la délinquance.
03:34Tout à fait, mais nous allons, j'allais dire, être malheureusement acteurs de cette délinquance.
03:38Pourquoi ? Parce que vous regardez les chiffres, moi aussi je les regarde.
03:41Quand je demande à ma police municipale d'être piéton au centre-ville,
03:44500 patrouilles depuis le mois de février jusqu'au mois d'août,
03:47c'est bien sûr une augmentation du nombre d'arrestations.
03:49Parce que quand vous détournez le regard, il n'y a pas de problème.
03:52Mais quand vous mettez la police et que vous dites, on ne laisse plus occuper le domaine public,
03:56vous prenez un arrêté municipal pour interdire aux gens de fumer dans une aire de jeu,
04:00quand vous faites semblant de ne pas voir qu'il y a des jeunes en train de fumer des joints dans une aire de jeu,
04:03il n'y a pas de problème.
04:04Quand vous prenez l'arrêté municipal et que vous êtes ferme dessus,
04:07et que vous les interpelez, ça fait des infractions.
04:10– Julien Cornier, vous êtes maire de Montélimar,
04:11vous ne niez pas les difficultés de sécurité dans le centre-ville,
04:15on a aussi beaucoup entendu parler du quartier Duplan à Montélimar,
04:19on a entendu dire que le quartier avait été fermé par des barricades,
04:23c'est vrai ça ou pas ?
04:24– Oui, il faut l'assumer et il faut le dire.
04:27Oui, aujourd'hui il y a eu des problèmes sur ce quartier
04:30où des jeunes ont mis des barrières au milieu pour fermer.
04:32Mais il faut remonter un petit peu, il y a deux semaines,
04:35qu'est-ce qui s'est passé il y a deux semaines ?
04:37Un des jeunes du quartier qui était connu pour vendre des produits de drogue
04:40dans le quartier a été identifié en train de voler une moto.
04:43La vidéosurveillance l'a identifié.
04:45Nous avons pu voir qu'il était dans le quartier, ça c'est le vendredi.
04:47Le samedi en début d'après-midi, ma police municipale s'est déplacée
04:51avec brigade de moto, deux voitures,
04:53nous avons pu l'interpeller à la suite d'une course-poursuite.
04:56Il a été déféré au commissariat, le commissariat l'a déféré le lundi matin
05:00et cette personne a été condamnée dès le lundi après-midi.
05:03Donc oui, ça marche bien.
05:05Oui, je remercie le travail qui est fait avec la commandante police,
05:08le procureur de la République, nos nouveaux présidents du tribunal
05:11et le préfet parce que nous sommes dans une réelle volonté de coordination.
05:14Le souci n'est pas au niveau local, il est au niveau national.
05:17Vous êtes certain que c'est vraiment réglé l'histoire du plan ?
05:19Mais monsieur, vous savez tout à fait qu'est-ce qui se passe dans ce milieu-là.
05:22Quand vous enlevez un trafiquant, il revient tout de suite après,
05:25il est repris, pourquoi ? Parce qu'il y a des consommateurs, il y a de l'argent.
05:28La réalité c'est que la police nationale doit me donner plus de moyens.
05:31Montélimar, c'est 30% de plus d'habitants en 20 ans
05:34et je n'ai pas eu un effectif supplémentaire.
05:37Donc vous avez pu le constater, nous sommes très heureux de voir que les JO se sont bien passées.
05:40Vous m'avez invité il y a cinq mois, j'avais déjà alerté sur ce problème.
05:43Quand on met les moyens de police, à Paris ça s'est bien passé,
05:46mais à Montélimar, nous avons besoin de plus de moyens
05:49parce qu'avec plus de moyens, c'est reconquérir le domaine public.
05:52En tout cas, ce que vous dites ce matin aux habitants du quartier du Plan
05:55et ces habitants sont bien là et vivent ces situations,
05:58ils subissent ces situations, vous leur dites vous pouvez sortir tranquille,
06:01on est là et on s'occupe de vous.
06:04Mais je n'ai pas besoin de venir à votre radio pour leur dire, j'y étais encore hier après-midi
06:07pour y aller directement, pour le montrer, mais il ne faut pas nier les problèmes.
06:10Oui il y a un problème, oui nous allons continuer à y être,
06:13mais les mêmes habitants constatent également que c'est 5,4 millions
06:16d'investissements dans le territoire, sur leurs bâtiments,
06:19pour reconquérir ce domaine public.
06:22Sanctionner mais aussi prévenir, c'est votre message ce matin,
06:25le premier maire de Montélimar avec la mise en place de ces trois correspondants de rue
06:28qui prendront leur poste, qui ont même déjà pris leur poste hier,
06:31nous disiez-vous tout à l'heure. Merci à vous, passez une bonne journée.
06:34Merci beaucoup à vous, au revoir.