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Julien Cornillet, maire de Montélimar, invité de France Bleu Drôme Ardèche ce mardi 17 octobre. Il veut être informé si des personnes fichées S vivent sur sa commune : "pour éviter de les mettre en contact avec notre population"

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Transcription
00:00 le 6/9, France Bleu de Romardèche.
00:02 7h44 sur France Bleu de Romardèche, c'est un coup de gueule ce matin, celui du maire
00:06 de Montélimar après l'attentat à Arras, il se dit mal informé.
00:10 Il y a un autre invité ce matin, Alexandre Bertheau.
00:12 Bonjour Julien Cornier.
00:13 Bonjour à vous.
00:14 Vous voulez avoir accès au dossier des personnes fichées S à Montélimar dans votre ville,
00:19 pourquoi ? Déjà pour indiquer à l'ensemble de vos auditeurs et à mes habitants que nous
00:24 n'avons pas à ce jour accès à ce fichier.
00:27 C'est un vrai problème quand vous êtes maire parce que votre volonté c'est de protéger
00:30 les Montiliens et les Montiliennes tout comme l'ensemble des 36 000 maires de France.
00:34 Et vous vous retrouvez dans une situation où éventuellement vous allez employer quelqu'un
00:38 au sein de votre collectivité ou travailler en partenariat avec un organisme qui pourrait
00:43 être une source de problème pour l'avenir.
00:45 Qu'est-ce que vous en feriez de ce fichier des personnes fichées S, donc sûreté, qui
00:49 peuvent être dangereuses ?
00:50 C'est déjà être informé pour ne pas les mettre forcément en contact avec notre population
00:55 ou réfléchir à ce travail que nous devons mettre en pratique avec la police nationale,
01:00 la police municipale.
01:01 Parce que nous sommes tout à fait conscients que la police nationale, les renseignements
01:04 territoriaux font un très bon travail, un travail d'ampleur.
01:07 Mais faut-il encore que le maillon qui est le plus près de nos concitoyens puisse rentrer,
01:11 rentrer directement et de façon active dans cette guerre contre le terrorisme qui doit
01:15 protéger l'ensemble de nos concitoyens.
01:17 On parle de l'attentat d'Aras, Julien Cornier, la personne avait été contrôlée la veille
01:21 par les renseignements généraux, par des personnes de la DGSI.
01:26 Est-ce que vous pensez sincèrement que ça changerait quelque chose que le maire de la
01:30 ville d'Aras ou que vous étiez informé, soit informé des personnes fichées S ?
01:35 Là vous prenez un cas très précis et on voit bien avec le travail que vous faites
01:39 que c'est le cas sur lequel vous réagissez.
01:41 Oui, mais il y a une volonté sur toute l'historique avec cette personne-là.
01:45 Ce que je suis en train de dire, c'est que l'échelon qui est municipal doit rentrer
01:50 et prendre toute notre place dans la protection de nos concitoyens.
01:52 Aujourd'hui, nous mettons des moyens significatifs.
01:55 A Montémart, nous avons réparé la vidéoprotection, nous avons augmenté la vidéoprotection.
01:59 J'ai eu trois faits majeurs de délinquance sur Montémart.
02:03 Ils ont pu être résolus grâce aux caméras, c'est-à-dire que les contribuables montilliens
02:06 ont participé à cet effort.
02:08 Peut-être penser que les fichiers S soient rentrés dans un logiciel pour qu'on puisse
02:12 avoir une reconnaissance faciale.
02:14 Si je retrouve quelqu'un qui arrive de façon répétée près d'un lycée, près d'un
02:18 siège, peut-être que l'info ne doit pas être donnée au niveau du maire, mais au
02:21 moins que les services de renseignement puissent utiliser mes outils, mon investissement sur
02:26 ma ville pour protéger mes habitants.
02:28 Donc une personne fichée S, admettons que vous ayez accès à ce fichier et que vous
02:32 fassiez des reconnaissances faciales.
02:35 Une personne ne peut plus se balader où elle veut sans que vous ne prévoyez les forces
02:38 de l'ordre.
02:39 Je ne suis pas en train de vous dire que ce soit forcément à mon niveau.
02:41 Et c'est ce qui avait pu être échangé avec le ministre de l'Intérieur.
02:43 On comprend potentiel que le dossier ne soit pas donné à l'ensemble des 36 000 maires
02:48 de France.
02:49 On peut l'entendre.
02:50 Ce que je suis en train de dire, c'est que le maillon qui est municipal doit être un
02:52 vrai maillon fort pour protéger nos habitants.
02:54 Nous sommes au plus près.
02:55 Nous avons besoin de pouvoir informer nos forces de l'ordre, de faire attention, de
03:00 pouvoir être ceux qui sont les primo actions.
03:03 C'est les Montiliens, c'est ma police municipale qui est sur le territoire.
03:07 C'est ma police municipale qui peut faire remonter des infos.
03:10 Et c'est pour cela que je pense qu'il est essentiel qu'il y ait une meilleure coordination
03:13 entre le niveau du ministre de l'Intérieur et les élus locaux.
03:16 Et franchement, c'est une question, je pense, qui va devoir être posée lors du Congrès
03:20 des maires.
03:21 Quel rôle doit avoir le maire dans le maillon de défense au niveau national et au niveau
03:25 de notre protection locale ? Parce que les gens, vous savez, ils demandent quoi ? Ils
03:28 demandent que leur maire les protège, anticipe les problèmes.
03:31 On n'est pas que là pour penser aux bancs et aux problèmes de luminaires.
03:34 On est là aussi pour penser à leur protection.
03:36 - Julien Cornier, vous êtes le maire de Montélimar.
03:38 On a entendu le maire de Valence dans le journal de 7h30 qui est d'accord avec vous, qui demande
03:43 un accès un peu plus large aux fichiers des personnes fichées S et aux fichiers des personnes
03:50 radicalisées.
03:51 La maire de Romand qui avait fait la même demande.
03:52 C'est quoi ? C'est une marotte des maires de droite ?
03:54 - Non, j'allais vous dire clairement.
03:56 La question, vous parlez d'I.E.
03:58 Darras.
03:59 C'est la même taille, la même strata que Montélimar.
04:01 C'est un peu plus de 40 000 habitants.
04:03 Quelle que soit notre couleur politique, je vous parle de maires qui veulent protéger
04:07 ses concitoyens.
04:08 Vous avez vu des faits malheureux dans des villages à 2000 personnes où un prêtre s'était
04:12 fait égorger.
04:13 La maire d'un petit village a les mêmes problématiques.
04:15 L'ensemble des maires, à mon avis, tout maire est assez cohérent pour comprendre que nous
04:19 devons passer une étape supplémentaire parce que la menace a augmenté.
04:23 Et cela, ce n'est pas être de droite, ce n'est pas être de gauche que de penser à
04:26 défendre ses concitoyens.
04:27 Moi, quand je fais ça, il n'y a pas d'idéologie politique derrière.
04:30 C'est simplement que quand il y a un fait malheureux, la personne, si elle doit être
04:33 attaquée, on ne me demandera pas de savoir si elle était de droite ou de gauche.
04:37 Elle est simplement de protéger.
04:38 Quand je protège un de mes collèges, quand Laurent Wauquiez protège les lycées avec
04:42 des portiques de sécurité, on dit que c'est une proposition de mec de droite.
04:46 Peut-être.
04:47 Mais au résultat, c'est juste une protection pour l'ensemble de nos lycéens.
04:50 Et donc, je pense que ce clivage droite-gauche pour la sécurité n'est plus de ce temps.
04:55 L'État a donné des consignes aux maires suite à l'attentat d'Arras.
04:59 Julien Cornier, est-ce que ça a changé quelque chose dans votre commune ?
05:02 C'est normal que l'État nous donne des consignes pour aller.
05:04 Mais faut-il encore avoir les moyens ? Franchement, mettre deux barrières Arras devant une école,
05:10 est-ce que vous pensez vraiment que ça va arrêter un terroriste ?
05:13 Est-ce que ça va déjouer ?
05:14 Mais qu'est-ce qui va l'arrêter alors ?
05:16 C'est bien ça le problème.
05:18 C'est qu'on ne peut pas faire porter la protection au dernier maillon que je suis,
05:22 le maillon le plus près auprès de mes concitoyens, et de faire croire que c'est nous qui avons
05:26 les moyens.
05:27 Au niveau de la ville de Montélimar, je demande plus de moyens de police nationale.
05:30 Pourquoi ? Pour pouvoir avoir cette brigade, pouvoir anticiper.
05:33 Ce n'est pas au dernier maillon d'être à ce niveau-là de protection.
05:37 Je ne vais pas mettre des agents municipaux pour pouvoir filtrer l'entrée d'une école,
05:41 alors qu'ils n'ont ni les moyens de demander les pièces d'identité, ni les moyens d'interposer
05:45 quelqu'un et d'empêcher quelqu'un de passer à un endroit.
05:47 Voilà, on ne peut pas faire croire qu'un maire a tous les pouvoirs.
05:51 Je ne suis pas en train de dire que les maires doivent être des super-shériffes, ce n'est
05:54 pas ça.
05:55 Nous sommes dans un État de droit et je le défends.
05:57 Mais ce que je suis en train de dire, c'est que l'État doit mieux nous accompagner.
06:00 Nous devons redéfinir directement notre doctrine de défense face à cette guerre.
06:04 Vous voulez être mieux informé et vous voulez plus de moyens.
06:07 On vous a bien entendu, Julien Cornier, ce matin.
06:09 Merci d'avoir été notre invité sur France Bleu dans Mardesh.
06:11 Une journée où vous retrouvez dans quelques instants sur France Bleu.fr et l'appli ici
06:15 par France Bleu et France 3, 8h moins 10.

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