Anouar Ben Hellal, secrétaire national adjoint SNPHARE, rebondit sur l’allocution de Michel Barnier lors de son déplacement à l’hôpital Necker : «On ne veut pas de miracles et on sait qu’il n’y en aura pas».
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00:00Oui, vous savez, les soignants en général, ils n'attendent pas des miracles.
00:04Ce qu'ils veulent, c'est des perspectives.
00:06Ce qu'ils veulent, c'est un projet pour le système de soins.
00:09C'est mettre des moyens d'action dans la durée, une certaine stabilité,
00:13pas des gestions à court terme, pour termistes.
00:16On a eu déjà sept ministres de la Santé depuis sept ans.
00:20Il y a une stabilité, c'est-à-dire que quand on travaille avec l'un,
00:24en quelques mois, on change et beaucoup de choses changent.
00:27On a vraiment besoin de stabilité et d'une sorte de plan Marshall
00:30pour les années à venir, parce qu'il y a beaucoup de soucis
00:33et beaucoup de problèmes à résoudre.
00:36Et on est dans du pragmatisme, nous aussi.
00:39On est prêt à travailler avec le ministre de la Santé,
00:41le futur ministre de la Santé, pour améliorer les choses.
00:44Et ça ne coûtera pas forcément plus.
00:46Il faut des orientations claires, il faut être pragmatique.
00:49Et c'est ça qu'on veut, on ne veut pas de miracles.
00:52Et on sait qu'il n'y en aura pas de miracles.
00:53Donc on attend de ce futur gouvernement,
00:56qu'il y ait une loi de programmation de santé qui soit adéquate
00:59avec les besoins de santé de la population,
01:01qu'il y ait une revalorisation de l'ONDAM,
01:03des établissements qui soient adéquats également,
01:06et qu'il y ait un choc d'attractivité qui est nécessaire
01:08pour le monde de la santé globalement.
01:10Donc tous ces éléments-là sont importants pour nous.
01:13Et c'est ça qu'on attend, c'est du pragmatisme.
01:15Et s'il y a besoin de passer par des progrès qui soient progressifs,
01:19nous, on est preneurs.
01:20Mais il faut que ça avance, c'est-à-dire moins de communication,
01:23mais plus d'action.
01:24Donc vous rejoignez finalement cette nouvelle méthode
01:27qui est mise en avant par le nouveau Premier ministre,
01:30parce que c'est ce qu'il n'a cessé de répéter justement.
01:33Je ne suis pas là pour vous mettre de la poudre aux yeux,
01:37pas d'esbrouffe et pas d'effet d'annonce,
01:39c'est ce qu'a dit Michel Barnier lorsqu'il est arrivé.
01:43Cela nous va très bien, c'est-à-dire que si on peut discuter,
01:46solutionner des choses et avancer, c'est ça qu'on veut.
01:49On veut du pragmatisme, on veut de l'action.
01:52Surtout s'éloigner de la communication qui est stérile
01:55et de l'immobilisme qu'on a vécu parfois,
01:58et une incompréhension de beaucoup de soignants.
02:01C'est l'absence de perspective, vous savez,
02:02qui fait fuir les soignants de l'hôpital public
02:04et qui met notre système de soins à genoux.
02:07C'est l'absence de projet qui nous met en difficulté.
02:11C'est vraiment ça dont on a besoin.
02:13Et nous, nous représentons à peu près 65 000 praticiens hospitaliers
02:18à travers toute la France.
02:20On a besoin de résoudre un certain nombre d'éléments.
02:22L'offre de soins, la permanence des soins,
02:24c'est-à-dire le système de santé, comment il fonctionne la nuit et les week-ends.
02:28C'est un vrai chantier qu'on demande à mettre sur la table
02:31depuis quelques années et qui n'est pas mis sur la table.
02:34Et pourtant, il est essentiel.
02:36On demande à lutter contre la pénibilité
02:38et à améliorer les conditions de travail des soignants en général
02:42et notamment des praticiens hospitaliers à travers leur temps de travail.
02:45Et ça, ça n'est pas discuté.
02:47Donc voilà, il y a des choses à faire.
02:49Nous, on est preneurs, c'est-à-dire que s'ils nous invitent,
02:51nous irons et on a envie de faire progresser les choses
02:54pour la santé des patients les plus fragiles.
02:57Donc c'est vraiment important et on s'inscrit dans ce cadre-là.