Le "8.30 franceinfo" de Sylvain Maillard

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Sylvain Maillard, député "Ensemble pour la République" de Paris, ancien président du groupe macroniste à l’assemblée est l'invité du "8.30 franceinfo"

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00:00Bonjour Sylvain Maillard. Les Insoumis annoncent au moins 150 manifestations partout en France aujourd'hui contre ce que le NFP et même une partie de la Macronie considèrent comme un coup de force voire un déni de démocratie, la nomination d'un homme de droite, un LR, Michel Barnier à Matignon.
00:23Alors vous n'allez pas y aller mais est-ce que vous comprenez cette colère ?
00:26Non c'est sûr que je n'irai pas. Moi ce que je ne comprends pas c'est qu'on puisse avoir autant d'attention à chaque fois sur tout ce que fait la France insoumise.
00:36Ce n'est pas la France insoumise.
00:38Oui, on sait bien que c'est eux qui sont à la manœuvre. Ils ont tout laissé avec une histoire abracadabrantesque sur la constitution d'un gouvernement qu'ils savaient qu'il tomberait le lendemain.
00:51Les socialistes ont suivi et n'ont pas voulu ouvrir le jeu pour permettre de trouver une majorité et puis là alors que Michel Barnier n'a même pas encore dit ce qu'il ferait ou s'est présenté devant le Parlement,
01:03il n'a pas constitué son équipe, ils sont déjà tous en train de manifester. On comprend bien que leur objectif c'est d'organiser le chaos, c'est le cas depuis les élections et ça continue.
01:12Malheureusement pas de nouveautés de ce côté-là.
01:15Pardon Sylvain Maillard, ce matin on avait Nicolas Maillard-Rossignol qui ne manifestera pas non plus, qui est on va dire une partie du Parti Socialiste qui est assez opposée au nouveau Front Populaire et qui a cette colère aussi.
01:26Ce n'est pas que des effets de manche.
01:28J'entends ce que dit le maire de Rouen mais n'oubliez pas que le Parti Socialiste, d'abord il y a les grands élus dont il fait partie mais c'est les députés dont on parle.
01:39Les députés ont décidé majoritairement voire unanimement de rester dans la roue de la France insoumise depuis les élections alors qu'ils savent très bien qu'il y a besoin de stabilité en France
01:51et que nous pouvons constituer un gouvernement qui est demandé par les Français d'union nationale pour trouver des solutions pour les Français.
01:57Donc ils sont restés dans la roue et malheureusement, moi je le regrette et j'espère que dans cette phase de constitution gouvernementale, de constitution de majorité, en tout cas de projet dans les semaines qui viennent,
02:10le Parti Socialiste viendra à la table pour participer, prendre sa part tout simplement.
02:15Le choix de Michel Barnier lui-même est perçu comme une provocation.
02:18Si vous voulez bien on va vous réécouter, vous, ici sur France Info, c'était le 16 juillet, Emmanuel Macron vient d'accepter la démission du gouvernement Attal.
02:27L'idée c'est de pouvoir construire une majorité dans l'arc républicain, c'est-à-dire ni avec le Rassemblement national ni avec la France insoumise.
02:34Voilà, se retrouver 52 jours plus tard avec un Premier ministre qui devra sa survie disons-le au bon vouloir des 126 députés RN, ça ne peut pas vous satisfaire complètement.
02:44Qui a été dans le blocage ? En fait, qui a bougé ?
02:49Ni RN ni Insoumis.
02:51Mais regardez, qui a bougé depuis deux mois ? En réalité ce sont les LR, je le dis d'autant plus librement que je suis moi Renaissance, vous le savez, c'est eux qui ont bougé.
02:59Les socialistes sont restés ancrés et ont décidé d'abord de s'aborder la candidature de Bernard Kasner et deuxièmement de rester dans la roue de LFI alors qu'ils savent très bien que ce n'est pas possible de constituer un gouvernement.
03:12Est-ce qu'on est d'accord ? Michel Barnier a dit hier soir sur TF1 qu'il n'avait pas encore vu Marine Le Pen, qu'il n'avait rien ou pas grand-chose de commun avec les thèses du RN dont acte,
03:21mais Emmanuel Macron, lui, quel genre d'accord a-t-il pu passer avec eux ?
03:25Il n'y a aucun accord.
03:26Pour obtenir qu'ils ne censurent pas le gouvernement ?
03:28Je le redis, il n'y a aucun accord. Je pourrais reprendre les mêmes propos que j'ai tenus chez vous il y a quelques semaines, que j'ai toujours tenus,
03:35il n'y a aucun travail et il n'y aura pas d'équipe constituée avec ni la France Insoumise ni avec le Rassemblement National.
03:42Pourquoi cette bienveillance du RN, soudain, qu'il n'avait pas à l'égard de Xavier Bertrand et qu'ils ont là vis-à-vis de Michel Barnier ?
03:48Je ne suis pas porte-parole du RN. Ce que j'interprète et ce que j'ai compris, c'est qu'il y a évidemment une bataille dans les Hauts-de-France avec des élus,
03:58que ce soit le député Chenu ou Marine Le Pen, qui sont dans l'opposition permanente à Xavier Bertrand et donc on décidait de lui faire la peau, tout simplement.
04:08Mais ça vous va, cette proximité, cette collaboration, on appelle ça comme vous voulez, avec les députés RN ?
04:16Mais encore une fois, il n'y a aucune collaboration. Je ne comprends pas le sens.
04:21Michel Barnier, en fait, doit trouver une majorité relative qui permette de voter un budget et de permettre d'améliorer la vie des Français.
04:30Il y a des députés qui veulent participer et il y a des députés qui ne veulent pas participer.
04:35Et il y a des députés qui pourraient censurer qui ne le font pas ?
04:39Exactement. Michel Barnier, c'est un LR. Moi, je suis Renaissance. Avec mon groupe, nous avons pris acte, discuté déjà avec Michel Barnier.
04:53Gabriel Attal est allé le voir à deux reprises et donc sur la responsabilité qui est la nôtre d'accompagner Michel Barnier, mais ce n'est pas un blanc-seing.
05:02Nous, on va travailler avec lui parce qu'on veut améliorer la situation et améliorer pour les Français sur différentes thématiques que vous connaissez par cœur, sur la justice sociale, sur la sécurité, la vie des Français.
05:14On n'est pas au théâtre en train de regarder une pièce, on participe. Et moi, je regrette qu'une grande partie des députés ne veulent pas y participer.
05:22Et je vous le redis, le vrai blocage, ce sont les socialistes. J'espère que les socialistes vont prendre leur responsabilité et participer, je l'espère, même au gouvernement de Michel Barnier.
05:31– Travailler avec Michel Barnier, Sylvain Maillard, ça veut dire quoi ? Vous envisagez d'être d'ailleurs vous-même, d'être ministre du gouvernement Barnier ?
05:40– Les discussions et qu'a mené Gabriel Attal au nom de notre groupe, d'ailleurs, on a en permanence des réunions les uns avec les autres sur la situation.
05:48Nous, on a la responsabilité, parce qu'on est le groupe le plus important, un peu moins de 100 députés, d'assurer une stabilité à un gouvernement.
05:57Mais enfin, c'est pas un blanc-seing. – Vous participez au gouvernement, c'est ça que vous nous dites.
06:01– On est prêt à participer au gouvernement s'il correspond à nos orientations.
06:04– Mais vous pouvez aussi censurer, ça s'envisage, ça, que le bloc macroniste s'ensure ?
06:08– Notre idée n'est pas du tout de censurer. Notre idée, c'est d'accompagner un gouvernement et de trouver de la stabilité.
06:13On a besoin d'un budget, vous connaissez la situation aussi financière de la France.
06:18Nous avons besoin d'un budget, nous avons besoin d'orientation, on a besoin de construire du logement, on a besoin d'accompagner un certain nombre de lois.
06:25Et donc nous, nous sommes dans une vision très constructive.
06:28Et on le dit en même temps, ce n'est pas un Premier ministre renaissance.
06:33Donc on accompagne avec bienveillance, mais on regarde avec attention.
06:38– On va revenir justement sur les conditions, les lignes rouges peut-être, sur le fond que vous allez avoir avec Michel Barnier.
06:45On y revient, Sylvain Maillard, dans quelques secondes, juste après le Fil info 8h40, Mathilde Romanian.
06:53– 17 nouvelles femmes accusent l'abbé Pierre de harcèlement et d'agression sexuelle après de premières révélations cet été
07:00selon un rapport du cabinet spécialisé Aiguay.
07:03Les actes présumés ont été commis entre les années 50 et les années 2000.
07:07La fondation Abbé Pierre annonce qu'elle va changer de nom.
07:10Après la nomination du République, Michel Barnier à Matignon-la-Gauche appelle à manifester aujourd'hui dans plus de 150 villes de France
07:18selon les Insoumis, les écologistes et les communistes.
07:21L'élection législative a été volée.
07:23Les trois partis dénoncent un coup de force d'Emmanuel Macron.
07:27La capsule Starliner de Boeing est revenue sur Terre avec succès.
07:30Elle a atterri ce matin aux Etats-Unis, mais sans les astronautes emmenés vers la Station spatiale internationale
07:38face à des inquiétudes de la NASA sur la sûreté de l'appareil.
07:41Ouverture hier soir du Festival du cinéma américain de Deauville pour cette 50e édition.
07:46Un prix d'honneur a été remis à Michael Douglas pour l'ensemble de sa carrière.
07:5114 films sont en compétition cette année.
08:06Michel Barnier parle clairement de rupture depuis la passation de pouvoir et encore hier sur TF1.
08:12Rompre avec le macronisme quand on est soi-même macroniste, est-ce que c'est acceptable ?
08:18C'est une rupture, c'est un changement évidemment de gouvernement.
08:21C'est un changement, il y aura forcément des orientations différentes.
08:24On a entendu aussi le résultat des élections.
08:27Je l'ai dit, on a perdu les élections, personne ne les a gagnées.
08:30Mais nous, nous les avons perdues.
08:32Et donc nous devons, sur les attentes des Français, j'ai fait campagne moi-même,
08:36j'ai bien pu entendre ce que nous disaient les Français.
08:39Il y a des points qui sont essentiels sur lesquels nous avons travaillé.
08:43Mais les Français ne perçoivent pas les résultats ou en tout cas estiment que nous ne sommes pas,
08:48nous n'avons pas été à la hauteur de certaines attentes de leur part.
08:51Donc à nous de se mettre à cette hauteur.
08:54Vous aviez dit, on ne touche pas à la réforme des retraites.
08:56Lui, il veut rouvrir le débat sur l'amélioration de cette loi pour les plus fragiles.
09:01Ça, c'est acceptable pour vous ?
09:04Pareil, la ligne rouge, pourquoi on a fait la réforme des retraites qui est une réforme impopulaire ?
09:08On l'a faite pour assurer des pensions pour les retraités, maintenant et à l'avenir.
09:14Si on n'a pas d'équilibre financier, les pensions vont s'écrouler.
09:17Et donc nous l'avons faite, je crois courageusement.
09:20Après, rien n'est bloqué, il y aura d'autres réformes des retraites, il y aura des évolutions évidemment.
09:24Mais notre ligne rouge, c'est qu'il faut garder une orthodoxie financière,
09:28sinon le système ne tiendra pas.
09:30Pour discuter, pour faire joli, il ne faut pas y aller.
09:33Lui, il dit clairement qu'on va rouvrir le débat.
09:35Il ne dit pas qu'on va revoir toute la réforme.
09:37Il remet le texte sur la table, c'est pour en discuter clairement.
09:41Je vous le redis, il faut garder un équilibre financier pour assurer des pensions pour nos retraités.
09:46Sinon, tout le reste, c'est des discussions.
09:48Toutes les discussions fragiliseront le système.
09:51Et je vous le dis, on a une démographie telle,
09:54ce n'est pas qu'en France, dans tous les autres pays occidentaux,
09:58on a une démographie telle que si nous n'assurons pas un financement,
10:01vous savez quoi, les pensions baisseront mécaniquement.
10:04Vous n'êtes pas particulièrement emballé par l'idée de remettre cette réforme sur l'ouvrage.
10:10La réforme des retraites, de toute façon, il y a eu des réformes de retraite,
10:13il y en aura d'autres à l'avenir.
10:15Je le dis juste, nous avons eu le courage de faire cette réforme des retraites,
10:19qui était impopulaire.
10:20Pourquoi nous l'avons fait ?
10:22Je crois que vraiment, il faut entendre.
10:24On ne l'a pas fait pour se faire plaisir,
10:26c'est pour garantir qu'il y ait des pensions payées dans les années qui viennent.
10:29Il faut de l'argent, il faut qu'il y ait des rentrées
10:32pour qu'il puisse y avoir des sorties.
10:34On peut toujours la faire évoluer.
10:36On avait un index senior dans la réforme qui a été enlevé, qui a été censuré.
10:41Il y a des choses sur lesquelles on voulait aller plus loin
10:44et nous n'avons pas trouvé de majorité.
10:46Je vous rappelle qu'on était en majorité relative.
10:48Le sub, pourquoi pas regarder, bien sûr.
10:50Par contre, il faut garder l'équilibre financier.
10:52Un des autres thèmes que Michel Barnier met vraiment sur le haut de la pile,
10:54c'est celui de l'immigration.
10:56Il a redit hier soir, les Français ont le sentiment que les frontières sont des passoires.
11:00Il faut maîtriser l'immigration de manière rigoureuse et humaniste.
11:04Il a aussi laissé entendre qu'il se baserait pour cela
11:07plutôt sur les mesures proposées par LR.
11:10Qu'est-ce que vous en dites ?
11:12D'abord, nous avons voté une loi immigration en fin d'année.
11:16Ça n'a pas l'air de lui apparaître suffisant.
11:18Elle doit être pleinement mise en place.
11:21Les premières mesures montrent que les reconduits à la frontière sont beaucoup plus efficaces.
11:27Après, ce sera le choix du nouveau Premier ministre de faire évoluer.
11:33Les lois sont là aussi pour évoluer.
11:36En tout cas, ce qui est certain, c'est que les Français nous demandent plus de sécurité.
11:39Je l'ai pu le voir et le constater pendant la campagne.
11:42Plus de sécurité, de faire en sorte qu'au fond,
11:46les lois de la République soient appliquées tout le temps, partout.
11:49Ce sera aussi le travail du nouveau gouvernement.
11:52Vous l'avez entendu pendant sa campagne pour les primaires, il y a trois ans.
11:55Il allait très loin sur ce sujet-là.
11:57Fin de la ME, sauf exception.
11:59Là, vous signez, c'était un texte qui était resté en suspens,
12:01qu'Elisabeth Borne avait laissé en suspens.
12:03Non, sur la ME, on est très clair.
12:05Il voulait une aide médicale d'urgence pour l'ensemble des auditeurs.
12:10Pour nous, c'est essentiel de la conserver.
12:12On peut regarder toujours le panier de soins,
12:14discuter sur le panier de soins,
12:16discuter sur l'opportunité de tel ou tel soin.
12:18Pour nous, c'est une politique essentielle.
12:21Ça, c'est non, s'il revient avec ça.
12:23Je vous le dis très clairement, on peut discuter sur le panier de soins
12:25qu'on a modifié déjà.
12:27Sous le gouvernement d'Edouard Philippe, on l'a déjà modifié.
12:29On peut regarder les conditions d'accès.
12:31Il y a sûrement des choses qu'on peut améliorer.
12:33Mais pour nous, il est essentiel.
12:35En réalité, en ayant beaucoup travaillé sur la ME,
12:38même en supprimant,
12:40le budget serait dépensé à travers l'hôpital public,
12:45à travers les médecins,
12:47parce que les médecins soignent de toute façon.
12:49Il faut être efficace.
12:51Est-ce que c'est une pompe aspirante
12:53pour que des clandestins viennent en France ?
12:55Nous pensons que non.
12:57Par contre, est-ce qu'il doit être plus efficace et revoir le panier de soins ?
12:59Pourquoi pas, regardons.
13:01Pour rétablir les comptes publics, autre priorité de Michel Barnier,
13:03et la vôtre, on l'a compris,
13:05il dit hier soir,
13:07attention quand même,
13:09il dit son attachement au service public.
13:11Est-ce qu'il faut faire des coupes ?
13:13On sait que la France est sous le coup d'une procédure européenne
13:15pour déficit excessif,
13:17et que c'est même pire que ce qu'on pensait,
13:19du PIB cette année.
13:21Mais si on garde les services publics, ça coûte.
13:23Moi je pense qu'il faudra faire des choix,
13:25surtout.
13:27Probablement pas des coups de rabot,
13:29mais des choix. Il faudra faire des choix dans la politique.
13:31C'est-à-dire ?
13:33On en discutera, notre groupe en discutera
13:35avec, évidemment,
13:37le gouvernement, mais il faudra faire des choix,
13:39parce qu'il nous faudra trouver des...
13:41D'abord, il faut que nous dépensions moins.
13:43Nous dépensons trop. Nous avons un pays
13:45qui dépense probablement trop.
13:47Et je n'entends que des Français qui me disent
13:49qu'on a un sentiment qu'on n'en a pas
13:51pour notre argent.
13:53Donc à un moment, c'est aussi, très concrètement,
13:55comment on est plus efficace sur la santé,
13:57sur la justice,
13:59sur la police, sur les services régaliens,
14:01sur l'école, comment on est plus efficace.
14:03Donc il va falloir faire des choix.
14:05Il manque des profs dans 56% des collèges et lycées.
14:07Il va falloir faire des choix politiques sur des dépenses que nous faisons,
14:09des dépenses habituelles que nous faisons,
14:11et qui ne sont pas suffisamment efficaces.
14:13Mais sur quoi ? Vous parlez de l'éducation.
14:15Dans 56% des collèges et des lycées,
14:17c'est une étude du SNES et FSU publiée hier.
14:19On ne peut pas couper là.
14:21Il en manque.
14:23Et par exemple, quand vous regardez,
14:25il y a probablement un redéploiement à faire,
14:27parce qu'on a dans les écoles,
14:29écoles primaires, probablement des enseignants
14:31qu'il va falloir redéployer,
14:33réorganiser l'éducation.
14:35Nous avons beaucoup moins d'élèves
14:37en primaire que ce que nous avions
14:39dans les précédentes décennies.
14:41On voit qu'il n'y a pas suffisamment d'évolution.
14:43On a fait le dédoublement des classes,
14:45je pense que ça a été très efficace,
14:47mais il va falloir trouver.
14:49Sur les profs, on a plein de postes ouverts.
14:51Moi-même, ici, à l'Académie de Paris,
14:53j'ai des postes ouverts.
14:55A Seine-Saint-Denis, on a des postes ouverts,
14:57mais on a du mal à trouver des enseignants.
14:59Les budgets sont là, mais nous avons du mal à recruter.
15:01L'objectif que nous devons, c'est de redonner
15:03un peu plus d'attractivité au métier d'enseignant.
15:05On a déjà commencé, on a déjà revalorisé.
15:07Il faudra continuer sur cette voie.
15:09Une question d'actualité,
15:11Sylvain Maillard, la Fondation Abbé Pierre
15:13révèle 17 nouvelles accusations
15:15de violences sexuelles contre le fondateur
15:17d'Emmaüs et va même retirer
15:19son nom
15:21de son intitulé.
15:23Quelle réflexion ça vous inspire ?
15:25Je crois, comme tous les Français,
15:27l'abbé Pierre est une icône.
15:29D'apprendre ce que nous apprenons
15:31au fur et à mesure, depuis quelques mois,
15:33pour nous, il est tombé
15:35de son piédestal et c'est extrêmement dur.
15:37D'abord, il faut entendre la parole
15:39des victimes.
15:41Ce qu'elles disent est en grand nombre
15:43et profondément choquant.
15:45Au fond, ce qu'a décidé,
15:47je crois, la Fondation
15:49d'Abbé Pierre, d'enlever leur nom,
15:51de changer de nom, d'Emmaüs aussi.
15:53Je crois que c'est
15:55le minimum qu'on puisse leur demander.
15:57Mais je crois que pour la France entière,
15:59c'est un choc.
16:01Comment a-t-on pu ne rien voir, ne rien entendre
16:03pendant 50 ans ?
16:05Je n'en sais rien.
16:07Je n'en sais rien, mais je suis
16:09très heureux que la parole se libère.
16:11Partout, y compris
16:13autour de l'abbé Pierre.
16:15C'est une très bonne nouvelle pour ça.
16:17Mais ça veut dire l'effroyable
16:19vérité qui a été
16:21pendant des décennies,
16:23peut-être qui continue d'ailleurs dans tel ou tel secteur
16:25à l'heure actuelle, et donc
16:27il faut libérer la parole. Il faut que les paroles
16:29se libèrent pour que
16:31ces comportements n'existent plus dans notre société.
16:33Quel peut être le rôle d'un parlementaire, justement,
16:35pour éviter que ça puisse encore arriver ?
16:37C'est encore récent concernant l'abbé Pierre.
16:39J'avais, il y a quelques
16:41semaines, reçu
16:43Judith Godrej sur les violences
16:45sur les mineurs dans le milieu du cinéma.
16:47Donc nous avions lancé,
16:49juste avant la dissolution,
16:51une commission d'enquête sur
16:53le cinéma et
16:55le théâtre,
16:57de façon plus générale,
16:59sur les enfants et le comportement.
17:01Je crois qu'il faut vite reprendre cette commission d'enquête.
17:03Voilà ce que peut faire un parlementaire.
17:05Merci Sylvain Maillard, député.
17:07Ensemble pour la République de Paris,
17:09d'avoir été l'invité du 8.30 France Info.

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