La bande de “Julie jusqu’à minuit” réagit au maintien en détention du fondateur de Sea Shepherd décidée par la justice du Groenland.
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00:00Raquel Garrido, lui s'appelle Paul Watson. C'est un militant écologiste, défenseur des baleines, et il est maintenu en détention au Groenland jusqu'au 2 octobre, détention prolongée de 28 jours.
00:12Absolument. On a vu aujourd'hui une grande mobilisation en France de tous les côtés politiques. D'ailleurs, Paul Watson est soutenu dans le monde entier, mais surtout par les Français.
00:24Il aurait reçu aujourd'hui en prison un peu plus de 1 200 courriers, dont 960 en provenance de Français. Il habite en France, donc il est de facto un peu français, et c'est vrai que sa cause est approuvée par l'essentiel des Français.
00:43Il lutte contre la pêche des baleines.
00:45Il se bat pour qu'on préserve les baleines de la chasse, de la pêche. Aujourd'hui, il n'y a plus que trois pays dans le monde qui pratiquent cette pêche-là. Ce sont les Japonais, les Islandais et les Norvégiens.
00:59Et les Japonais ont grignoté au fil des années des espaces nouveaux, des pratiques nouvelles, à contrario de l'évolution du droit international, puisqu'il y a une convention internationale sur la protection des baleines.
01:13Et le phénomène baleinier a reculé. On n'est pas à l'époque du début du XXe siècle ou du XIXe siècle, le Moby Dick, ou même dans le Pacifique Sud au Chili, par exemple.
01:23C'était quelque chose qui était très important, des ports baleiniers. C'est une activité très importante.
01:27Aujourd'hui, les marins français bretons qui partaient à la pêche à la baleine ont tout ça reculé pour préserver les différentes espèces.
01:36Et Paul Watson, avec son association Sea Shepherd, s'est engagé.
01:41Ce que reprochent concrètement les Japonais à Paul Watson, ce serait d'avoir en 2012...
01:48En 2010, je crois bien.
01:50En 2010, oui, c'est l'ordre d'arrêt Interpol, je crois, qui a été fait en 2012.
01:56Pour les informations que j'ai pu dire, je me trompe, le Japon accuse Paul Watson d'être co-responsable de dommages et de blessures à bord d'un navire baleinier japonais en 2010, dans le cadre d'une campagne menée par Sea Shepherd.
02:10C'est ça. Cette action-là a été filmée à l'époque.
02:14Et une des choses qui ont été plaidées aujourd'hui devant le tribunal de Nuuk au Groenland, c'est que Tom Watson dit « moi, j'ai la vidéo qui me disculpe ».
02:25Et les Japonais disent « non, nous, on a une autre vidéo, au contraire, qui prouve sa culpabilité ».
02:31Et le tribunal aurait refusé, tout simplement, de visionner la vidéo susceptible de le disculper.
02:37Donc, il se retrouve avec une prolongation de sa détention provisoire.
02:42L'association Sea Shepherd semble dire que c'est en fait une espèce de mascarade de justice et que le Danemark est enclin à livrer Tom Watson aux Japonais,
02:54dans le cadre d'une demande d'extradition, ce qui impliquerait une détention longue de plusieurs années.
03:00Le Danemark qui examine effectivement la demande d'extradition de la part du...
03:05La mobilisation est nécessaire, elle doit s'amplifier et continuer parce que le risque est vraiment très sérieux.
03:12Effectivement, quand on entend cette histoire, on se dit « mais il ne fait que défendre des baleines ».
03:17Même si ces méthodes ont pu être contestées, je pense que le prolonger en détention, c'est aussi le protéger,
03:23parce que ça permet à cette procédure de continuer et de trouver peut-être un vise de forme dans la demande d'extradition.
03:27Ce n'est pas simple pour un État qui a un accord d'extradition d'y déroger.
03:30Donc, il faut trouver une issue pour ça.
03:32Mais la France y avait dérogé.
03:33La France y avait dérogé pendant toutes les années à partir de 2010.
03:36Le président Hollande, pour le coup, avait dit « non, on n'extrade pas Paul Watson ».
03:40Mais la France, ce n'est pas le Danemark.
03:42On a un peu plus de puissance diplomatique, on est membre du Conseil de sécurité.
03:45Donc, le Danemark cherche peut-être une issue positive.
03:47C'est un peu comme dire du mal des gens de la Rosaire.
03:49Je ne dis pas du mal, je dis du bien des Danois.
03:52Même s'il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark, comme dit Hamlet.
03:55Hamlet, être ou ne pas être prison, grave là.
03:56C'est un pays qui ne peut peut-être pas jouer le rapport de force comme nous.
03:59Donc, il faut qu'il trouve un moyen.
04:00Cela dit, pour ce genre de cas, les lanceurs d'alerte ou les grandes causes,
04:04où on a l'impression que si les méthodes sont contestables, la cause est bonne,
04:07peut-être qu'il faudrait inventer une justice arbitrale internationale
04:11qui puisse mettre de chaque côté les différentes parties pour voir comment on transige.
04:16Mais ça existe, ça s'appelle l'accord international de justice.
04:18Et il me semble que, justement, en la matière, il y a eu des décisions.
04:21Et des décisions aussi en Australie.
04:22Et à chaque fois, le Japon a perdu.
04:24Oui, c'est ça. Mais elle n'est pas arbitrale, elle est différente.
04:26Enfin, il y a aussi la Cour internationale de justice.
04:28Il y a une possibilité d'évoluer.
04:30Il y a aussi, là-bas, à l'AE, des cours arbitrales.
04:32Et souvent, les conventions internationales sont assorties
04:36de modalités de règlement des conflits qui sont d'ordre arbitral.
04:40Ça existe beaucoup.
04:41Simplement, là, en l'occurrence, le Japon, vraiment, très clairement,
04:46ignore toutes ces décisions de justice qu'elle conçoit.
04:50Le Danemark est quand même un pays de l'Union européenne.
04:53Je pense que ce serait le moment que l'Union européenne montre ce qu'elle est.
04:56Qu'elle serve, enfin, que le machin arrive à fonctionner.
05:00Et qu'elle dise, quand même, à son membre,
05:04certes important, petit, mais important.
05:07Vous savez, les amis, ce n'est pas bien de faire ça.
05:10Ramenez-le au Danemark, Danemark.
05:12Et ne le laissez pas au milieu de l'Atlantique.
05:15Et puis, on en discutera entre nous, tout ça.
05:18C'est un pays qui peut l'accueillir.
05:20Il ne faut pas en faire quelque chose de spectaculaire.
05:22Non, non, c'est le genre de choses qui se règlent, en effet, en sous-main,
05:27par une pression, mais il faut que la pression soit puissante
05:30et qu'elle vienne des différents pays qui peuvent, éventuellement, faire plier.
05:34C'est la seule solution.