Alors qu'Emmanuel Macron teste désormais l'option Xavier Bertrand à Matignon, le Rassemblement national et Éric Ciotti ont d'ores déjà brandi la menace d'une motion de censure, tout comme le Nouveau front populaire. De leur côté, les ténors républicains posent deux conditions à cette nomination: que le président de la République s'assure de la non-censurabilité du président du conseil régional des Hauts-de-France et que ce dernier puisse appliquer le pacte législatif proposé par Laurent Wauquiez durant l'été.
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00:00Nous, on émet deux conditions.
00:02La première, c'est qu'effectivement, le Premier ministre aussitôt nommé ne soit pas censuré.
00:05Donc si on a l'assurance qu'il sera censuré,
00:09ça ne sert à rien qu'on avance plus loin dans cette hypothèse.
00:11Et la deuxième condition, c'est qu'il ait les moyens de sa politique,
00:15c'est-à-dire les moyens de mettre en œuvre ce fameux pacte législatif,
00:18c'est-à-dire cette ambition de mieux rémunérer le travail,
00:21de baisser l'immigration, de défendre le nucléaire
00:25et de s'assurer qu'il n'y ait pas d'augmentation d'impôts,
00:27mais surtout de la baisse de la dépense publique.
00:28Le meilleur moyen, c'est d'aller au gouvernement quand même, de faire partie de l'équipe.
00:31Mais je suis d'accord.
00:32À une condition, Christophe Barbier,
00:36c'est que nous ayons en face un interlocuteur, le président de la République,
00:41qui ne fasse pas semblant,
00:43n'impose pas en fait cet en même temps mortifère
00:46qui nous a menés dans le mur pendant sept ans
00:48et qui fait qu'on a augmenté la dette de mille milliards d'euros
00:51et qu'il y a mille agressions par jour en France,
00:53mais nous disent, chiche, le pacte législatif, il ne l'a jamais dit.
00:58Il ne l'a jamais dit, chiche, le pacte législatif de droite.
01:01Je tente avec vous de le mettre en œuvre.
01:03S'il y a cette inflexion de la part d'Emmanuel Macron,
01:06ne serait-ce que parce qu'il serait acculé à le faire,
01:09eh bien, allons-y.
01:11On ne va pas évidemment refuser de mettre en œuvre une politique de droite,
01:13si on le peut.
01:15Mais le problème, débattait Macron, c'est qu'il n'a jamais,
01:18et ça, il faut que nos téléspectateurs le sachent bien,
01:20il n'a jamais voulu mettre en place une vraie coalition,
01:25c'est-à-dire une vraie politique où il concède de ne plus avoir, lui, la main,
01:31mais que d'autres, et ça deviendrait une cohabitation de droite,
01:34puissent mettre en œuvre sa politique.
01:36C'est bien tout l'enjeu, une coalition,
01:40ce n'est pas j'arrive avec mon pacte législatif,
01:42vous avez été député européen, vous le savez,
01:45ce n'est pas j'arrive avec un pacte et vous venez chez moi
01:48et vous prenez tout ce que j'ai à vous proposer.
01:50Une coalition, c'est on s'installe, on discute,
01:53on prend un peu de notre pacte législatif,
01:55on prend un peu de ce que vous avez à proposer, là, en l'État,
01:58et c'est bien ça qui est terrible dans la séquence qu'on est en train de voir,
02:01c'est qu'il y a une forme, et vos collègues au Parlement
02:04vous l'ont certainement dit, comme ils me l'ont dit pendant des années,
02:06d'immaturité politique en France,
02:09à être capable de concevoir l'essence même d'une coalition.
02:12Donc le pacte législatif, en vrai, c'est une cohabitation que vous proposez,
02:16ce n'est pas du tout une coalition.
02:17En fait, ce que je veux vous dire, c'est que d'abord,
02:19il faut qu'on s'assure qu'autour de la table, nous ayons les mêmes valeurs.
02:22C'est pour ça que nous avons toujours dit non à la possibilité
02:25d'avoir un gouvernement avec des ministres Léphy.
02:27Et grâce à nous, et grâce à la pression qu'on a mise sur Macron et sur Mélenchon,
02:32ils ont dû renoncer à l'option casse-tête qui comprenait des ministres Léphy.
02:36Ensuite, on veut bien se mettre autour d'une table,
02:38mais Emmanuel Macron a toujours fait semblant de vouloir discuter avec nous.
02:42Il n'a jamais pris son téléphone, il est obsédé par les débauchages.
02:46Il n'a jamais pris son téléphone et a dit à un président des Républicains,
02:50et ce depuis 2017, on va vraiment discuter sur le fond,
02:53comme le font par exemple les Allemands, où ils construisent des coalitions,
02:56comme nous, on le faisait au Parlement européen,
02:58où effectivement, on construit texte par texte des majorités.
03:01Mais là, évidemment, ça prend trois mois, trois mois et demi, quatre mois.
03:03Mais est-ce qu'il a passé par exemple les deux derniers mois à faire ça
03:05et à discuter sur le fond ? Jamais.
03:07Donc nous, nous avons été pour le coup constructifs sur le fond,
03:11en mettant sur la table au moins des propositions,
03:13quitte à en discuter avec d'autres, mais qui partagent nos valeurs.
03:16Et bien même ça, Macron n'a pas voulu.