Emmanuel Macron continuait de tester les hypothèses Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve à Matignon ce mardi, après les avoir reçus à l'Élysée la veille. D’après son entourage, le président de la République privilégie une “solution politique” au poste de Premier ministre, mettant hors course le président du Conseil économique, social et environnemental, Thierry Beaudet, dont le nom a été évoqué ce lundi.
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00:00Moi, je suis quand même très en colère.
00:01On a voté il y a presque deux mois en France
00:03et on se retrouve avec ce mauvais feuilleton, je suis d'accord.
00:07Et donc, je suis d'abord en colère contre le président de la République,
00:10parce que ce jeu de feuilleton qui confirme le fait
00:13qu'en fait, il veut maintenir le dernier pouvoir qui est le sien,
00:17qui est le pouvoir de nomination.
00:19Donc ça, c'est un énorme problème d'immaturité.
00:22Mais je suis aussi en colère globalement
00:24contre une grande partie de la classe politique
00:27parce qu'on a laissé le président de la République
00:30jouer ce rôle d'arbitre suprême.
00:33Et on se retrouve aujourd'hui dans une question de casting
00:36et quand je vois ces deux photos et qu'on me dit
00:38c'est soit l'un, soit l'autre...
00:39Pas seulement, Jérôme Gagné, de l'une politique aussi.
00:41La politique que vous avez vers France
00:42serait pas la même que celle de Bernard Cazeneuve.
00:43Mais c'est bien, et vous voyez bien qu'il y a bien un problème.
00:45Si l'hésitation du président de la République, c'est de dire
00:47soit je prends un Premier ministre venant,
00:49allez, disons-le, du centre gauche, Bernard Cazeneuve,
00:52soit je prends un Premier ministre venant du centre droit.
00:55Et l'un et l'autre disant je veux quand même
00:57rester fidèle à mes familles politiques respectives.
01:00Sauf qu'on ne sait pas où se place le curseur.
01:03Le drame, et c'est pour ça que je suis en colère,
01:04c'est qu'on discute d'un casting
01:06sans avoir commencé depuis le 8 juillet
01:08à poser la question qui est compliquée dans ce pays
01:11qui n'a pas cette culture politique-là
01:13de qu'est-ce qu'on veut faire
01:15partant de la réalité des élections.
01:18Regardez pendant l'été, qu'est-ce qui s'est passé ?
01:20Chacun des responsables politiques a écrit aux autres.
01:22François Bayrou a eu une bonne formule,
01:23les gens se sont écrits et personne n'a répondu.
01:25Personne ne s'est mis autour de la table en disant
01:27parce que chacun a écrit en disant
01:29bah oui nous on est prêts à discuter
01:30mais voilà notre programme, voilà.
01:32Et les trois, enfin à peu près tout le monde...
01:35Le NFP, vous avez choisi une mauvaise candidate,
01:37vous vous êtes mis dans cette situation aussi de subir.
01:39Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise candidate.
01:40Vous n'avez pas réussi à imposer cette candidate
01:42ni à l'opinion, ni à Emmanuel Macron, ni à d'autres partis politiques.
01:44Il a d'abord fallu se dépouiller de la chape de plomb
01:48de ce qui a été imprimé par Jean-Luc Mélenchon à 20h05
01:51qui était de dire tout le programme, rien que le programme.
01:52Ça c'était une erreur stratégique majeure.
01:54Quand on a ce résultat-là, on dit
01:56on part de la préférence qui a été donnée à la gauche,
01:58on peut ne pas être d'accord avec ça,
01:59mais la logique est institutionnelle,
02:00on part de cette préférence et on lui confie la responsabilité
02:03de construire ce qui n'est pas un gros mot dans la politique
02:06mais la noblesse de la politique.