• il y a 2 mois
Alors qu'Emmanuel Macron cherche toujours un nom pour Matignon, Stéphane Zumsteeg, directeur du département politique et opinion à l’Institut de sondage IPSOS, qui vient de publier une nouvelle enquête sur le rapport des Français à la classe politique, répond aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis

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00:00Bonjour Stéphane Zumsteig, on va essayer de comprendre avec vous comment vont les Français en cette rentrée,
00:11quelles sont leurs préoccupations, leurs attentes dans ce contexte politique incertain car voilà 49 jours qu'Emmanuel Macron
00:17peine à nommer un nouveau Premier Ministre, il consulte à tour de bras, des noms reviennent avec insistance dans le débat public
00:24Mais au final toujours pas de fumée blanche, à partir de quand le fait de ne pas avoir de Premier Ministre va devenir un problème pour les Français, pour l'opinion, pour la confiance ?
00:32Ça l'est déjà, ça commence, évidemment on sort de la période estivale, il y a eu les Jeux Olympiques, on en a déjà parlé, ce n'était pas une préoccupation des Français durant l'été,
00:40ça va faire bientôt deux mois, les Français n'ont pas l'impression que la situation a été bloquée depuis deux mois bien sûr,
00:44mais là maintenant on rentre dans le dur et on va probablement passer d'une situation d'incompréhension, ça on l'avait dit,
00:51les Français n'ont toujours pas compris la décision du Président de la République de dissoudre l'Assemblée Nationale,
00:55ils sont contre, ils considèrent que c'est une mauvaise chose ou que ça a été une mauvaise chose pour eux, à de l'impatience maintenant parce que...
01:01Mais vous la mesurez à quoi cette impatience ?
01:03Parce qu'ils nous le disent, tout simplement parce qu'ils nous le disent et qu'ils ne comprennent pas pourquoi,
01:07même si la situation politique explique que c'est très compliqué pour les partis politiques comme pour le Président de la République de trouver la bonne personne,
01:14le Premier Ministre ou le candidat, il douane, mais malgré tout ils reconnaissent quand même le fait que ce n'était pas évident d'emblée.
01:20Ce qu'ils ne comprennent pas aujourd'hui, ce qui pourrait se muer en exaspération, c'est qu'on a un Président de la République qui donne l'impression,
01:27et ça a été particulièrement fort ces deux derniers jours, de jouer un petit peu au jeu du chat et de la souris avec les Français, certes,
01:33mais surtout avec le personnel politique.
01:35On va revenir sur les convocations de Xavier Bartrand et de Bernard Cazeneuve à l'Assemblée, pardon à l'Elysée, pour peut-être devenir Premier Ministre.
01:45On apprend finalement qu'il y a Thierry Baudet qui est le nouveau candidat du jour ou de la semaine, on ne sait pas.
01:49Et ça, quelque part, va concourir, concourt déjà à creuser encore davantage le fossé entre les Français et la classe politique.
01:55On était sur des profils plus politiques, vous l'avez dit, Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand pour la droite et la gauche,
02:00là on parle de Thierry Baudet, Président du Conseil économique, social et environnemental, un inconnu, pas du tout un profil politique.
02:06Vous diriez qu'Emmanuel Macron tire les enseignements de votre étude, 85% des Français ont un jugement négatif des politiques, il faut le rappeler.
02:14Oui, c'est ça, quand on regarde les codes de popularité, on se rend compte qu'aujourd'hui, quand vous êtes en tête d'un palmarès,
02:18c'est le cas de Gabriel Attal, c'est le cas d'Edouard Philippe, c'est le cas de Jordan Bardella ou de Marine Le Pen, vous avez toujours un solde négatif.
02:23Vous avez beaucoup plus de gens qui ont une image négative de vous que de Français qui ont une image positive.
02:27Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, la vie politique est tellement fracturée, il y a une telle polarisation que vous pouvez faire le plein auprès de votre électoral naturel,
02:36mais les autres, je ne vais pas dire vous détestent, mais presque en fait, vous suscitez l'hostilité et le rejet de l'ensemble de la population française qui ne soutient pas vos idées.
02:45Et ça, c'est un vrai problème aujourd'hui, et c'est l'une des raisons aussi pour lesquelles il est très compliqué de dégager une majorité à l'Assemblée nationale,
02:51voire impossible quand on voit le rapport de force actuel, et c'est aussi, même si Emmanuel Macron n'est évidemment pas l'unique responsable,
02:58c'est aussi pour lui quelque chose de compliqué.
03:01On peut critiquer Emmanuel Macron dans la posture qu'il a adoptée depuis quelques jours, et je pense qu'on a raison de le faire,
03:07malgré tout, l'équation pour l'instant semble impossible. Ce n'est pas que Emmanuel Macron qui ne veut pas ou qui ne souhaite pas nommer un Premier ministre.
03:13Mais ce rejet du politique dont vous nous parlez, c'est un avantage pour des profils comme celui de Thierry Baudet, qui est très méconnu du grand public.
03:21Oui, mais alors après se pose la question d'un gouvernement technique ou d'un gouvernement politique.
03:27On a d'ailleurs bien vu la levée de bouclier qui a pu susciter, notamment auprès de François Bayrou et d'autres responsables politiques,
03:32l'éventualité de prendre un technicien, quelqu'un qui n'est pas connu, mais parce que tout de suite, point, le reproche que l'on pourrait faire à Emmanuel Macron,
03:43en tout cas le soupçon, de vouloir nommer un collaborateur. Et c'est tout l'inverse de ce que veulent les Français aujourd'hui.
03:48C'est en plus qu'un technicien, Thierry Baudet, c'est le président de ce qui est considéré comme une forme de chambre parlementaire, le CESE.
03:55Et c'est quelqu'un qui est très bien introduit dans le monde économique et social, mais pas d'expérience politique. Est-ce que ça joue en sa faveur ?
04:01Pas d'expérience politique. Et je pense que ça ne joue pas en sa faveur auprès du reste de la classe politique, parce qu'on parle des Français,
04:06mais aussi la façon dont les autres partis politiques, l'opposition notamment, les oppositions, pourraient réagir en censurant ou en laissant bénéficier
04:14un nouveau Premier ministre d'une certaine bienveillance ou d'une neutralité de façade. En tout cas, le vrai problème d'un technicien aujourd'hui,
04:22c'est que vous ne pouvez pas, vous ne disposez pas d'un socle électoral, vous ne venez pas d'un parti politique et vous ne pouvez pas compter d'emblée
04:30sur le soutien d'un groupe ou d'un des blocs de l'Assemblée nationale.
04:33Le risque, c'est que Thierry Baudet n'ait pas suffisamment de troupes pour convaincre à l'Assemblée nationale et donc pouvoir discuter avec une partie des députés,
04:41voire même une majorité. On l'a dit, il y a eu les législatives. La dissolution n'a pas été comprise par les Français.
04:49Après les législatives, on pouvait s'attendre à une cohabitation, parce que c'est le mot qui est arrivé dans le débat public, une cohabitation avec Emmanuel Macron.
04:57On n'a pas le sentiment qu'il est prêt à ça. Est-ce qu'on se trompe ?
05:00Je pense que vous avez totalement raison. L'enjeu essentiel pour Emmanuel Macron, c'est d'assurer sa survie politique pour les années qui lui restent à passer
05:07en tant que président de la République. Et pour cela, il fait tout pour contourner les partis politiques, il fait tout pour leur tordre le bras.
05:13L'enjeu essentiel pour lui, c'est de refuser de se faire imposer un nom. On l'a vu avec le rejet assez sec de Lucie Castex.
05:19Mais est-ce qu'il est politiquement possible aujourd'hui qu'Emmanuel Macron ne se fasse pas imposer quelqu'un ?
05:24En tout cas, il fait tout pour l'éviter. Il a réussi, il gagne du temps, ce qui se paiera quelque part dans l'opinion publique. On en parlait à l'instant.
05:32Mais l'idée pour lui, et c'est de la posture, mais ça va au-delà du symbole politique, c'est d'arriver à la fin de cette période, de ce début de crise
05:42en faisant la démonstration que c'est lui qui a proposé le Premier ministre. Pour lui, c'est fondamental. Vous parliez de cohabitation.
05:48Ce que ne veut pas Emmanuel Macron, c'est une cohabitation au sens classique, telle qu'on l'a connue trois fois, en 86, en 93 et en 1997.
05:57Emmanuel Macron ne veut pas d'un opposant politique à Matignon. C'est pourtant ça, une cohabitation. Vous avez le chef de l'opposition qui devient la majorité.
06:06Il n'y a plus de majorité. Il y a plusieurs oppositions et le contexte a totalement changé. Et c'est là-dessus, c'est sur cette nouvelle fracturation de la vie politique
06:14qu'il essaye de jouer. Et c'est pour ça que les choses sont complètement bloquées. Je ne sais pas si on peut parler d'impasse, mais jour après jour, les choses ne progressent pas d'un centimètre.
06:22– Mais à l'Élysée, on parle de coalition. – C'est ce qu'aimerait.
06:26– C'est un nouveau mot, cohabitation, coalition. C'est-à-dire que le Premier ministre doit travailler avec Emmanuel Macron
06:32et en même temps, il doit essayer de trouver une coalition. C'est un mouton à cinq pattes qui cherche.
06:38– Ce qu'Emmanuel Macron voudrait, c'est un Premier ministre ou une Première ministre avec laquelle il y aurait une certaine connivence.
06:42Mais quand on regarde la traduction concrète électorale des dernières élections législatives, les Français ont voulu tout l'inverse.
06:47Il n'y a pas eu de gagnant, contrairement à ce que certains peuvent dire, lors de ces élections législatives.
06:51Le RN n'a pas gagné, la gauche n'a pas gagné, même si c'est aujourd'hui le bloc le plus important.
06:56Mais finalement, ce n'est qu'entre 20 et 30 députés de plus.
06:59– Le LFP est arrivé en tête. – En tête, certes, mais de peu.
07:02Alors qu'en 2022, même si Emmanuel Macron ne disposait pas d'une majorité absolue, il avait 250 députés.
07:08Il frôlait presque la majorité absolue. On n'est plus dans cette situation.
07:11Aucune des forces aujourd'hui, aucun des blocs ne peut prétendre avoir gagné.
07:14Donc pour lui, il est essentiel effectivement de sauver la face, mais pas uniquement,
07:20parce que quelle que soit la personne qui sera désignée, si c'est Emmanuel Macron en tout cas,
07:24qui désigne cette première ministre, nous ne serons pas dans une situation de cohabitation classique
07:29parce que quel sera le bloc qui soutiendra, quel sera le bloc le plus puissant soutenant ce prochain Premier ministre ?
07:35Eh bien c'est le bloc Emmanuel Macron, ce sont les 166 députés de ce qu'on appelait la majorité présidentielle.
07:41Et c'est en ça que ça ne peut pas être une cohabitation dite classique, sauf à se faire imposer quelqu'un.
07:45La droite a dit non, le RN est hors du jeu et il a fermé la porte à l'hypothèse, à l'usicasté.
07:51Donc à partir de là, on le voit bien, il essaye de tordre le bras de la classe politique.
07:55Les choses ne progressent que très peu ou parfois reculent jour après jour.
07:58Mais une des difficultés pour comprendre la situation actuelle, c'est qu'on a perdu complètement nos repères.
08:02Quand Nicolas Sarkozy, par exemple, il dit que la France n'a jamais été autant à droite,
08:07donc il faut nommer un Premier ministre issu de la droite.
08:10Ça a du sens encore de raisonner comme ça dans une période comme celle-ci, en droite et gauche ?
08:14En tout cas, les Français ne le suivent plus complètement.
08:16Après, sur le glissement à droite de l'opinion publique, je pense qu'il y aurait beaucoup de choses à dire.
08:20Sur le régalien, sur l'immigration, sur l'identité, oui.
08:22Sur les questions économiques et sociales, la France n'est pas de droite.
08:25On aura peut-être l'occasion de reparler tout à l'heure, mais la France a glissé.
08:29Les Français sont plus à droite, en tout cas, se sont un peu plus radicalisés
08:32ou en tout cas crispés sur certains marqueurs très forts comme l'immigration.
08:36Mais ça ne vaut pas pour tous les domaines.
08:38Numérièrement, il compte le Rassemblement national dans le nombre de députés qu'il considère de droite.
08:45C'est ça, en fait, Nicolas Sarkozy, quand il dit que la France est de droite maintenant ?
08:48Oui, bien sûr, mais à partir du moment où le RN, de l'avis unanime du reste de la classe politique,
08:53doit être placé hors du jeu, hors de ses négociations pour constituer un gouvernement
08:57ou pour constituer une majorité, cet argument n'opère pas véritablement.
09:02Il faut rappeler quand même à ce qui s'est passé lors de ces législatives.
09:05L'Assemblée a éclaté en trois blocs, avec le NFP, on l'a dit, en tête.
09:10Rappelons ce qui s'est passé cet été avec Lucie Castet.
09:13Est-ce que dans vos études, est-ce que dans l'opinion, vous avez senti un attrait,
09:17une curiosité des Français pour le profil de Lucie Castet ?
09:20Est-ce que cette candidature-là à Matignon, elle semblait naturelle pour les Français ?
09:24Elle ne semblait pas naturelle dans le sens où elle était une inconnue.
09:28On ne peut pas lui faire injure que de le dire, donc il n'y a pas eu une envie de Lucie Castet.
09:31Après, la question qui se pose, c'est, y a-t-il eu une envie d'un gouvernement de gauche,
09:35d'un véritable gouvernement de gauche, en l'occurrence du nouveau Front Populaire, dans l'ancienne NUPES ?
09:39Là, les choses sont beaucoup plus nuancées.
09:41Les gens de gauche, oui, y compris les gens du centre-gauche,
09:43y compris les sympathisants du Parti Socialiste, trouvaient cette hypothèse intéressante.
09:48Mais à partir du moment où, et je ne parle pas que de la droite, je parle aussi d'Horizon c'est à droite,
09:53mais toute une série de députés ou de responsables de la Macronie ont expliqué qu'il était hors de question
09:58de ne pas censurer un gouvernement où il y aurait des membres de l'FI.
10:01La question d'elle-même s'est fermée.
10:03Et Emmanuel Macron a fermé la porte.
10:05Alors, il a fermé la porte, il a fait acte d'autorité.
10:07La gauche considère cette attitude comme inacceptable et on peut la comprendre.
10:10Maintenant, je ne vois pas comment la gauche seule pourrait disposer de la majorité.
10:15Tout ce que fait Emmanuel Macron, c'est rester au centre du jeu.
10:17Faire en sorte qu'il ne soit pas évincé.
10:19Faire en sorte qu'il reste, quelque part, le chef de l'État, l'homme politique le plus puissant du paysage politique français.
10:25Dans votre dernière enquête Ipsos, votre enquête électorale, vous avez interrogé 11 000 personnes.
10:30C'est très étayé. Vous zoomez spécifiquement sur la France insoumise.
10:34D'abord, d'un mot, pourquoi ce parti ?
10:36Parce que c'est le parti dont on parle le plus, dont on a le plus parlé ces dernières années.
10:42C'est un parti, quand on reprend un peu l'historique, c'est le score, le très bon score de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle.
10:47C'est la divine surprise de la création de la NUPES et de 150 députés de gauche,
10:51alors que la gauche était quand même réduite à un étiage bien moindre auparavant.
10:55C'est une coalition, c'est un cartel électoral plus qu'une alliance, très honnêtement.
10:59C'est avant tout comment on fait pour sauver...
11:01C'est le nouveau front populaire.
11:03Après, il y a LFI, sur lequel vous avez étudié spécifiquement le vote des Français, les opinions.
11:07Sur LFI, ce qui est intéressant, c'est un parti récent qui a enregistré des succès,
11:11notamment par le biais des candidatures de Jean-Luc Mélenchon, des succès électoraux importants,
11:15en tout cas des progressions importantes.
11:17Et c'est un parti qui, d'un coup, du fait de la personnalité de Jean-Luc Mélenchon,
11:21mais pas que, a vu son image se détériorer à très très grande vitesse.
11:25On ne va pas revenir sur les éléments.
11:27Il y a eu Gaza, il y a eu ce qu'on a appelé à l'époque la bordélisation à l'Assemblée nationale
11:31lors des débats sur le projet de réforme des retraites.
11:33Ce qui est intéressant, et c'est pour ça qu'on s'y intéresse, aujourd'hui, pendant 40 ans,
11:37le parti dangereux pour la démocratie, ça a été, de l'avis des Français,
11:41le Front National puis le Rassemblement National.
11:43L'hydre, c'était Jean-Marie Le Pen, c'était le spectre de l'extrême droite.
11:46À partir du moment où un parti a choisi une politique à gauche,
11:50alors extrême gauche, gauche radicale, les termes, on peut tous les utiliser,
11:54a décidé, dans sa tactique, de mettre en place une conflictualité permanente
12:00et assez brutale, mais ça reste de la politique.
12:02Le terme brutale n'est pas une critique, dans ma juge.
12:05On voit bien que, pour une partie des Français, en tout cas, et c'est fondamental,
12:10le parti dangereux aujourd'hui pour la démocratie,
12:13le parti qui, aujourd'hui, fait peur, c'est beaucoup plus la France insoumise
12:16que le Rassemblement National, et ça, ça a des traductions concrètes
12:19dans la respectabilité, dans l'institutionnalisation du Rassemblement National.
12:23Je ne vais pas exagérer de dire que LFI a joué le rôle de l'idiot utile pour l'ORN,
12:27mais quelque part, un petit peu.
12:29Donc ça a changé au niveau de la perception de la France insoumise,
12:31mais si on prend l'image globale de l'Assemblée nationale,
12:34je l'ai dit, une assemblée morcelée, trois blocs,
12:37on n'en a pas l'habitude, en France, là où nos voisins allemands, eux, savent faire.
12:42Est-ce qu'il n'y a pas un problème de mentalité de nos politiques français,
12:45qui ne savent pas travailler ensemble, et qui sont tout le temps
12:48en train de se chamailler, incapables de trouver des compromis ?
12:51– Mais oui, depuis 1958, on a une constitution et un mode de scrutin
12:55aux élections législatives qui fait que tout a été organisé
12:58autour d'une bipolarisation de la vie politique, une gauche, une droite.
13:01Emmanuel Macron est venu et a dynamité ce schéma très classique
13:06qui perdurait depuis des décennies.
13:08À partir du moment où vous n'avez plus deux gros blocs,
13:11toujours avec ce scrutin majoritaire à deux tours,
13:14vous avez une assemblée qui n'est plus aussi facilement gouvernable qu'auparavant.
13:18C'est le résultat de cette stratégie, finalement, d'essayer de mettre à mort,
13:23d'effacer les Républicains ou d'effacer le Parti socialiste
13:26qu'a entrepris Emmanuel Macron depuis 2017.
13:28Alors ces partis ne sont pas morts, ils reviennent,
13:30ils reprennent du poil de la bête, mais malgré tout, ça ne fonctionne pas.
13:33Les institutions ne fonctionnent plus quand vous avez trois forces,
13:35voire trois forces et demie si on compte la droite républicaine.
13:37– On a encore beaucoup de questions à vous poser sur l'état d'esprit des Français
13:40dans cette période si particulière.
13:41Stéphane Zumsteig, directeur du département politique et opinion,
13:43vous êtes avec nous jusqu'à 9h.
13:45On laisse passer le fil info puisqu'il est 8h46.
13:47Maureen Spignard.
13:49– Cela faisait 12 ans que DF attendait cela.
13:52L'Energéticien annonce que les équipes de l'EPR de Flamanville dans la Manche
13:55démarrent les opérations.
13:57Mais il faudra attendre encore trois mois de plus
13:59pour que le raccordement de l'EPR au réseau électrique soit effectif.
14:03Cela doit être l'être fin décembre.
14:06Le déficit public de la France risque de grimper à 5,6% du PIB cette année.
14:10L'alerte vient du ministre de l'économie démissionnaire.
14:13Bruno Le Maire affirme que cela est en grande partie
14:16dû aux dépenses des collectivités territoriales.
14:1816 milliards d'euros en plus.
14:20C'est aussi pour maintenir un niveau de service public et d'investissement,
14:23se défend sur France Info le vice-président de l'Association des maires de France.
14:27L'armée américaine affirme que le sauvetage d'un pétrolier
14:31toujours en feu en mer rouge est en cours.
14:33Un navire qui a été attaqué par les rebelles Houthis au large du Yémen.
14:36Il transporte 150 000 tonnes de pétrole brut
14:39et risque de causer une catastrophe environnementale.
14:42On a des audiences de plusieurs millions de téléspectateurs.
14:45C'est assez inédit.
14:46Se réjouit sur France Info le directeur général délégué du COJO,
14:49le comité d'organisation des Jeux Olympiques.
14:52Et c'est sûrement grâce aux performances de l'équipe de France Paralympique.
14:55Déjà 11 titres autant qu'à Tokyo il y a trois ans.
15:00France Info
15:04Le 8.30, France Info, Jérôme Chapuis, Salia Brakia
15:08Toujours avec Stéphane Zumsteig, directeur du département politique et opinion
15:11de l'institut de sondage Ipsos.
15:13On parlait de la difficulté de trouver un nouveau Premier ministre
15:16pour Emmanuel Macron vu l'état de l'Assemblée nationale aujourd'hui morcelé.
15:21Vous entendez ces politiques de droite comme de gauche qui disent
15:24« Moi j'y vais pas. J'y vais pas dans un gouvernement avec Emmanuel Macron
15:27parce que si je vais maintenant, notamment les grosses personnalités politiques,
15:31si je vais maintenant travailler avec Emmanuel Macron, c'est fini pour moi en 2027. »
15:35Vous entendez ?
15:36Oui bien sûr, mais ça c'est toujours un petit peu la perversion du système politique en France
15:40et pas qu'en France d'ailleurs.
15:42Et c'est ce qui concourt aussi à l'incompréhension des Français
15:44parce qu'on a beaucoup parlé de la responsabilité, elle est grande, d'Emmanuel Macron
15:47dans la situation actuelle, mais il y a aussi le reste de la classe politique.
15:50Quand vous voyez par exemple Laurent Wauquiez qui parle d'une sorte de neutralité,
15:53qui parle d'un pacte législatif, mais qui refuse d'y aller lui personnellement
15:58ou de participer aux politiques, ou les Républicains en disant
16:01« Nous refuserons de participer, nous ne rentrerons pas dans un gouvernement.
16:04Mais nous sommes prêts, peut-être pas à le soutenir, mais en tout cas à ne pas voter de censure. »
16:07Vous voyez bien le calcul politique.
16:09C'est toujours le problème de cette organisation du système politique
16:13et du système électoral en France.
16:14C'est la tactique qui vous prend le dessus.
16:15Voilà, c'est la présidentielle, on ne pense qu'à la présidentielle.
16:17On constitue des écuries présidentielles, on met des carrières entières
16:20même si les carrières se sont accélérées.
16:21On n'est plus à l'époque Mitterrand ou Chirac.
16:23Mais en gros, il n'y a qu'un seul objectif, c'est qui sera président de la République.
16:27Il y a un argument qui peut tenir la route quand même.
16:29Quand ces personnalités de droite ou de gauche disent
16:31« Si on se met à travailler ensemble là, sous Emmanuel Macron,
16:34la principale opposition demain en 2027, ce sera le Rassemblement national. »
16:37Et donc Marine Le Pen aura un boulevard pour elle en 2027.
16:40Mais c'est déjà la principale opposition, le Rassemblement national.
16:42Même si le Rassemblement national se fait discret, son silence est assez assourdissant.
16:46Mais c'est sa tactique depuis deux ans, c'est la tactique de Marine Le Pen.
16:49C'est de dire « Finalement, à la fin, c'est nous qui ramasserons la mise.
16:52Le reste de la classe politique va s'étriper. »
16:55C'est un peu ce qui se passe, c'est ce qui se passe depuis 2022.
16:57L'URN a été assez absent malgré tous les débats sur la réforme des retraites,
17:01même sur la loi immigration.
17:02Marine Le Pen et Jordane Bardella ont pris tout le monde au contre-pied
17:05en se disant que finalement, nous, on va voter, on s'abstient.
17:08C'était pas assez, mais on vote quand même.
17:09Comment ? Pardon ?
17:10C'était pas assez, mais on vote quand même.
17:11C'était pas assez, mais ça va dans le bon sens.
17:12Et ce serait stupide de ne pas voter.
17:14C'est une stratégie à la fois pour rassurer les Français,
17:17même si ça a échoué lors des législatives
17:19et pour les raisons que l'on connaît pour le barrage républicain.
17:21Mais oui, l'URN reste la principale opposition.
17:24Maintenant, vous avez raison de le dire.
17:25Il y a tous les personnages politiques les plus éminents
17:28qui jouent la carte 2027 ou la carte de la prochaine élection présidentielle
17:33ne veulent certainement pas se griller.
17:34Enfin, l'histoire est faite de tous ces premiers ministres de cohabitation
17:37qui ont échoué assez lamentablement.
17:39Jacques Chirac en 1988, Édouard Balladur, on sait comment ça s'est passé en 1995,
17:43et Lionel Jospin en 2002.
17:45C'est très compliqué.
17:46Dans ce contexte d'impopularité de toute la classe politique,
17:51quand vous êtes premier ministre, c'est vous qui essuyez les pattes,
17:53c'est vous qui êtes critiqué.
17:54Quel est l'intérêt aujourd'hui pour quelqu'un qui ne rêve qu'à la présidentielle,
17:57quelle qu'il soit, on ne va pas donner de nom,
17:58quel est l'intérêt d'aller s'abîmer, d'aller abîmer son image
18:01et de perdre toutes ses chances ?
18:02D'autant que la tâche est vraiment très compliquée.
18:04Il y a ce débat, évidemment, parce que pendant ce temps,
18:06il faut prendre des décisions, et notamment les décisions budgétaires.
18:09Hier, Bercy a indiqué qu'on allait peut-être encore voir
18:13le déficit dériver en 2024, 5,6% contre 5,1% qui était prévu jusqu'à présent.
18:20D'abord, dans l'opinion, les Français, ils en ont quelque chose à faire, du déficit.
18:23Il y a quelques années ou quelques décennies, rappelez-vous,
18:26dépenses publiques, nombre de fonctionnaires, déficit, c'était des gros mots.
18:29Alors, ça parlait plus à la droite, à la droite conservatrice, certes,
18:33mais malgré tout, c'était une préoccupation.
18:34Depuis, qu'est-ce qui s'est passé ?
18:35Il y a eu le Covid, il y a eu l'inflation, il y a eu les boucliers tarifaires,
18:38et tout ça a permis de réhabiliter l'idée de la dépense publique.
18:42La dépense publique, peut-être trop importante, parfois le quoi qu'il en coûte,
18:46pour reprendre un terme d'Emmanuel Macron, a rassuré les Français,
18:51ça a réhabilité cette dépense.
18:52Tout ça pour vous dire que dans la liste des principales préoccupations des Français,
18:55une fois qu'on a parlé du pouvoir d'achat, de l'immigration, de l'environnement,
18:58du délitement des services publics, la dette arrive en milieu, voire en fin de classement.
19:02Ce n'est pas quelque chose qui parle, et ce n'est certainement pas quelque chose
19:04qui parle aux Français de gauche.
19:06Ça parlera au moment où il faudra couper dans certaines dépenses
19:09ou remonter certains impôts.
19:10Bien sûr, mais pour l'instant, quand un ministre de l'économie,
19:13et c'est la deuxième fois qu'il le fait aussi bruyamment, Bruno Le Maire,
19:16parle de ça, parle d'un dérapage et de la nécessité de faire des économies,
19:20tout ça ne parle pas véritablement aux Français.
19:22Et si ça devait leur parler, à un moment donné, ce serait plus pour les effrayer,
19:26parce que là encore, la dépense publique, je le répète,
19:28c'est quelque chose de positif dans l'esprit de plein de Français,
19:30compte tenu des années compliquées qu'on a vécues depuis trois ou quatre ans.
19:34Et le fait qu'on n'ait potentiellement pas de budget votable,
19:38à l'automne qui vient, ça ne suscite aucune inquiétude.
19:42Vous ne voyez pas dans vos barreaux...
19:43Pas de l'inquiétude, mais de l'exaspération, là encore,
19:45c'est ce qu'on disait au début, l'exaspération d'une classe politique
19:47ou d'un président de la République qui sont incapables de se mettre d'accord
19:50pour quelque chose qui, a priori, dans l'esprit des Français,
19:52quand on voit ce qui s'est passé ces dernières décennies,
19:54est censé être facile.
19:55Normalement, les gens se battent pour accéder à Matignon,
19:57et tout d'un coup, tout a changé, tout a explosé.
20:01Et la réaction des Français, c'est finalement
20:03d'en vouloir avant tout au président de la République.
20:05Parce que ce n'est pas aussi...
20:06Il y a effectivement le poste de Premier ministre
20:08qui n'est plus aussi prestigieux qu'avant.
20:10On en parlait, de la défiance des Français envers les politiques.
20:14Il y a aussi la perception qu'ont les Français d'Emmanuel Macron.
20:17Dans votre enquête électorale, 51% des sondés se disent favorables
20:21à la démission du président de la République.
20:24C'est un désamour complet.
20:25Oui, l'image d'Emmanuel Macron, elle est abîmée
20:28dès le début de son second quinquennat.
20:30C'est assez inédit.
20:31Emmanuel Macron, rappelez-vous, il gagne assez brillamment
20:33il y a deux ans, il y a 17 points d'avance avec Marine Le Pen.
20:36Et pourtant, il va être impopulaire dès le début.
20:38Et tout ça va de plus en plus s'aggraver,
20:40notamment au moment des débats sur le projet de loi de réforme des retraites.
20:44Aujourd'hui, il y a très très peu de catégories de Français
20:46qui lui sont restées fidèles ou loyales.
20:48Vous pouvez avoir les retraités, vous pouvez avoir une partie des gens,
20:50autrefois des anciens modérés, de centre droit.
20:52Ensuite, ailleurs, quand vous regardez dans toutes les catégories politiques,
20:55l'impopularité, voire l'hostilité, elle est profonde.
20:57Il y a encore plus grave que le profil politique,
20:59c'est le profil sociologique des Français.
21:03Quand on voit aujourd'hui, Emmanuel Macron a été élu sur un projet
21:06de changement, de réforme en 2017.
21:08Il était populaire auprès des jeunes.
21:09Aujourd'hui, sa code de popularité auprès de la jeunesse,
21:11alors les jeunes ça peut être les moins de 25 ans, les moins de 30 ans,
21:13les moins de 50 ans, comme vous voulez.
21:15Mais malgré tout, il y a très très peu de Français non âgés
21:18qui lui font toujours confiance.
21:19Il y a une vraie rupture, là, générationnelle,
21:21dans son socle de popularité.
21:24C'est un vrai problème.
21:25Oui, il est aujourd'hui plongé dans les affres de l'impopularité.
21:28Ça ne date pas de la dissolution, mais ça a évidemment aggravé les choses.
21:31Mais ça s'explique comment ?
21:32Ça veut dire qu'ils attendent autre chose que le rôle qu'il est en train de jouer ?
21:35Vous nous disiez tout à l'heure, il ne veut pas vraiment lâcher la main
21:37sur la nomination du Premier ministre.
21:39Ils attendent autre chose du Président ?
21:41Oui, mais je pense que ce qu'ils attendent d'Emmanuel Macron,
21:43c'est qu'il reconnaisse sa défaite lors des élections législatives
21:46et que tout cela se traduise, au-delà de la simple posture,
21:49par une réelle inflexion de la politique gouvernementale.
21:51Ça, on n'en a pas encore parlé.
21:52Certes, on ne sait pas si le gouvernement sera de centre-gauche, de centre-droite,
21:56si ce sera un profil technique au-dessus des partis ou à politique,
21:59mais ce que veulent les Français, c'est qu'il y ait une traduction concrète
22:02dans la conduite de la politique publique en France,
22:05dans un sens ou dans un autre, selon les camps politiques dont ils viennent,
22:08mais que ça change et qu'on en finisse en même temps
22:11et qu'on en finisse avec cette posture, non pas depuis sept ans,
22:14mais depuis deux ans, d'Emmanuel Macron,
22:16qui, de l'avis d'un certain nombre de Français,
22:18a tout fait pour fracturer non pas que la classe politique,
22:20mais aussi la société française,
22:22avec des projets de loi trop disruptifs, quelque part,
22:25et qui ont suscité finalement trop d'hostilité,
22:28retraite et immigration étant évidemment les deux principaux exemples.
22:32Mais j'insiste, si un nouveau gouvernement,
22:34un nouveau Premier ministre devait être trouvé,
22:35un gouvernement devait être constitué,
22:37la première préoccupation des Français serait de faire que ce Premier ministre
22:42fasse la démonstration que les choses changent
22:45et qu'il y a une vraie inflexion et que, quelque part,
22:48c'en est fini du en même temps.
22:49– Quand vous dites qu'il faut que les choses changent,
22:51est-ce que ça veut dire que les Français sont plus sur la ligne NFP,
22:55par exemple sur les questions de pouvoir d'achat,
22:58un SMIC à 1600, l'abrogation de la réforme des retraites ?
23:02– Oui, mais c'est bien ça le problème.
23:05– Ces mesures économiques-là, ou autre chose peut-être à droite ?
23:08– Les attentes sont fortes, mais elles sont radicalement différentes
23:10selon le camp où l'on vient, c'est ça.
23:12– Et c'est ça le problème, le point précis, par exemple,
23:14de l'abrogation de la réforme des retraites.
23:16– Pour la gauche, c'est très clair.
23:17– Oui, mais pour l'ensemble des Français, quand on fait les comptes,
23:19est-ce qu'ils sont plutôt favorables, défavorables ?
23:21Est-ce qu'ils veulent une suspension ?
23:22Est-ce qu'ils veulent une autre réforme des retraites ?
23:24– Mais là encore, c'est une autre illustration du blocage politique actuel,
23:27c'est que les Français sont très polarisés sur ces questions-là.
23:30Oui, les gens de gauche sont pour l'abrogation,
23:32l'abrogation sans condition immédiate ou en quelques mois
23:34de la loi sur les retraites.
23:37Mais à droite, ce n'est pas du tout la même chose.
23:39C'est quoi le cœur aujourd'hui de l'électorat de droite ?
23:41Ce sont des personnes plutôt âgées, moins concernées, évidemment,
23:44par le départ à l'âge de la retraite, des gens plutôt aisés,
23:46donc qui seraient moins impactés financièrement.
23:48Oui, il y a des clivages là, et c'est un vrai problème.
23:50Comment voulez-vous constituer un gouvernement de gauche
23:53en jouant sur l'abrogation des retraites ?
23:55Ce qui avait été annoncé le soir de la présentation du programme
23:59du Nouveau Front Populaire, sachant que vous serez censurés immédiatement
24:02par l'intégralité des députés de droite
24:04et par une très grande partie sans doute,
24:06voire l'intégralité des députés du bloc macroniste.
24:08Et à droite, ce que l'on veut, c'est, vous parliez des dépenses publiques,
24:10mais un durcissement sur l'immigration,
24:12un durcissement sur les questions régaliennes
24:14dont ne veulent pas les Français de gauche.
24:16Est-ce que vous nous décrivez, là, depuis presque une demi-heure maintenant,
24:18Stéphane Zoumtzek, c'est un pays ingouvernable ?
24:20Pour l'instant, en tout cas, ce n'est pas possible.
24:22Oui, c'est ingouvernable, ça ne va pas forcément durer une éternité.
24:26Après, j'insiste sur un point, il y a un gouvernement démissionnaire,
24:28c'est inédit, qui gère les affaires courantes,
24:30rien ne dit que la situation soit réglée dans deux jours, dans trois jours,
24:34ou dans quelques semaines.
24:36Constitutionnellement, rien n'interdit au président de la République
24:39de ne pas nommer un Premier ministre,
24:41parce qu'il n'y a pas de solution, pour l'instant.
24:43Mais c'est vrai que tout ça, le vrai risque,
24:45vous en parliez tout à l'heure, c'est cette fracture
24:47qui ne fait que se creuser entre les Français et la classe politique,
24:49avec une force politique majeure
24:51qui reste à tonnes,
24:53ou plus exactement qui se manifeste
24:55par un silence assourdissant,
24:57et qui, on le dit à chaque fois,
24:59mais cette fois-ci devrait vraiment en profiter
25:01lors des prochaines échéances électorales.
25:03Je finis juste par une chose, rien ne serait pire
25:05qu'une année pour rien là, perdue auprès de l'opinion publique,
25:07en se disant vivement, le mois de juin ou le mois de juillet prochain,
25:09puisqu'il y aura une nouvelle dissolution.
25:11Il faut absolument qu'il y ait une inflexion
25:13de la politique publique en France.
25:15Autrement, je pense que tout ça ne pourra profiter qu'aux extrêmes.
25:17Portrait de l'opinion dans une France en crise.
25:19Merci beaucoup Stéphane Zumsteig,
25:21directeur du département politique et opinion
25:23de l'institut de sondage Ipsos.
25:25Je vous laisse en compagnie de Saliha Brakia.
25:27Le programme des informés dans 5 minutes.
25:29On en parlait avec Stéphane Zumsteig,
25:31une personnalité inconnue, issue de la société civile.
25:33Pour Matignon, c'est peut-être la solution
25:35trouvée par Emmanuel Macron,
25:37pour qu'il fasse une assemblée morcelée et très remontée.
25:39On en parle dans un instant avec Renaud Delis et ses informés.
25:41A tout de suite sur France 1.

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