Jean-Christophe Couvy, secrétaire national de l’unité, sur la mort de Kamilya suite à un rodéo urbain : «La loi ne prend pas en charge l’émotion, elle est très froide, ce sont seulement les textes. L’accident nous touche tous, l’opinion publique fait bouger les choses, mais la loi permet de libérer le motard».
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00:00Alors effectivement, quand on a des cas qui touchent autant d'émotions,
00:03c'est très compliqué, effectivement, d'apporter la loi
00:06parce que la loi ne prend pas en charge cette émotion.
00:09Elle est très froide et c'est les textes.
00:12Effectivement, on a d'ailleurs, c'est Platon qui disait, il y a l'émotion,
00:15il y a l'opinion et les faits.
00:17Et donc, dans quel cadre on se trouve ?
00:19Donc, des fois, on se trouve dans l'émotion et là, on le voit
00:21parce qu'effectivement, ça nous touche tous parce qu'on est père de famille.
00:25Moi aussi, j'ai deux filles.
00:26Je n'aimerais pas effectivement qu'un imbruti tue ma fille
00:30parce qu'il n'est pas responsable, il se sent responsable de rien.
00:32C'est la liberté.
00:33Il y a après l'opinion publique qui est là pour faire bouger les choses
00:36et interpeller le législateur en disant effectivement,
00:38on en a marre de voir des personnes qui sont interpellées, qu'on voit dans la rue.
00:42Mais à la fin, c'est les faits, c'est-à-dire la loi et la loi le permet.
00:45Donc, en fait, quand le juge, bien sûr, l'opinion va se polariser
00:51sur le juge des libertés de la détention qui a libéré cette personne.
00:54Le problème, si c'est un problème, mais oui, c'est qu'en fait,
00:58c'est la loi qui le permet.
00:59Et donc, c'est le législateur qui doit s'interpeller et s'interroger sur le fait.
01:02Est-ce que la loi aujourd'hui est conforme à l'attente de l'opinion publique
01:06et l'attente des citoyens ? Les citoyens français demandent quoi ?
01:09Ils demandent effectivement que les personnes qui commettent ces actes-là
01:11fassent face, j'allais dire, à la réalité en tant qu'homme.
01:15C'est-à-dire, je suis un homme, donc j'assume ma responsabilité.
01:19Et aujourd'hui, effectivement, je ne peux pas être dehors, entre guillemets,
01:24alors qu'il y a une autre petite personne, une petite fille, qui est dans une boîte
01:26et qui ne sera jamais dehors.
01:28Non, mais quand même.
01:30Mais Mélanie le met, par exemple, la gendarme, la gendarmette
01:33qui avait été renversée en 2020.
01:34Aujourd'hui, effectivement, la personne suspectée de l'avoir tuée est dehors.
01:40Alors oui, il y a un contre judiciaire.
01:42Elle est dehors parce qu'il y a eu un problème dans la procédure
01:45qui a été trop longue et donc le temps légal de détention provisoire
01:49a été dépassé, donc ce n'est pas du laxisme, c'est un problème de responsabilité.
01:53On fait passer quoi comme signaux ?
01:55Et là, c'est pareil, qu'est-ce qu'on fait passer comme signaux ?
01:57Moi, le problème, c'est que ce gamin-là de 19 ans,
02:00c'est un adulte à peine mûr, il a 19 ans et moi, je suis motard.
02:03Je n'ai jamais appris à faire des roues arrière.
02:05Donc ça veut dire que ça, déjà, s'il l'a fait, c'est qu'il l'a déjà fait avant.
02:08Parce que ça ne s'improvise pas, une roue arrière dans la rue comme ça.
02:11Donc ça veut dire qu'on aime bien disgracer.
02:12Et les parents, il faut juste leur expliquer aussi que punir un enfant,
02:15c'est aussi un acte d'amour.
02:17Aujourd'hui, on ne punit pas les enfants, on ne leur met pas de règles.
02:19On a l'impression d'être toujours montré du doigt.
02:21Eh bien, je suis désolé, mais les punir, quand ils le méritent,
02:24c'est prévenir justement pour d'autres choses.