Cyril Hanouna - Si Donald Trump est réélu, «nous craignons qu'il fasse un deal avec Poutine au détriment des européens», affirme un général français
Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete
Category
🗞
NewsTranscript
00:00J'aimerais qu'on passe très rapidement à ce sujet qui a tendu tout le monde, alors il a angoissé tout le monde aujourd'hui ce sujet
00:06voilà c'est le général Thierry Burckhardt qui a dit au MEDEF, donc au grand patron,
00:11qui a dit il faut se préparer à des temps assez durs pour l'Occident. Le chef d'état-major des armées françaises
00:17était devant le dit grand groupe français, il faut se préparer à des temps assez durs sinon très durs pour l'Occident.
00:23Alors on sait pas ce qu'il a voulu dire Gilles Vernez mais ça a fait flipper énormément de monde, on a vu que l'info avait été
00:30énormément lue sur le site d'Europe 1 et j'aimerais qu'on en parle avec nos auditeurs
00:35Réagissez01803921, on va voir Jérôme Pellistrandi, général
00:40Jérôme Pellistrandi qui va être avec nous dans un instant, rédacteur en chef de la revue Défense Nationale qui va nous en dire un peu plus
00:46mais c'est vrai
00:47bonjour, bonjour mon général, merci d'être là.
00:51Merci d'être avec nous sur Europe 1. Tous les auditeurs d'Europe 1, je l'ai vu, ont énormément
00:56lu cette
00:58cette brève, il faut se préparer à des temps assez durs pour l'Occident, voire très durs, c'est ce qu'a dit le chef d'état-major
01:05des armées françaises, qu'est ce que ça veut dire ça général ?
01:08En fait le chef d'état-major des armées, le général Burkhardt, fait le constat, mais comme je dirais ses prédécesseurs, je pense au général
01:15Lecoin, voire même le général de Villiers, c'est que le monde autour de nous a changé, que
01:21nous sommes
01:23confrontés, et quand je dis nous, c'est en quelque sorte le monde occidental au sens large,
01:28confrontés à une autre partie du monde qui récuse désormais le modèle que nous avons
01:35progressivement construit après 1945 et puis après la chute du mur, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
01:40l'histoire est redevenue tragique, on le voit avec ce qui se passe en Ukraine, on le voit avec ce qui se passe au Proche et
01:46Moyen-Orient, et donc les risques géopolitiques
01:49sont majeurs, d'où ce constat que le chef d'état-major des armées a adressé en début de semaine.
01:56Général, est-ce que, je pose une question qui est peut-être idiote, est-ce que le nom du prochain président
02:02américain peut
02:05influencer ses craintes ou pas ?
02:09Vous avez raison, parce qu'on voit bien que l'élection du 5 novembre aux Etats-Unis
02:15va être déterminante.
02:17Est-ce que ce sera un Donald Trump, est-ce que ce sera un Kamala Harris, dont on voit bien sûr que les positions ne sont pas
02:23les mêmes, et notamment dans la relation avec, on va dire, les nouveaux
02:29empires.
02:32Exactement, donc par exemple, c'est vrai que nous, au sens large, nous craignons, par exemple,
02:38donc si Donald Trump revenait à la Maison Blanche, il voudrait en quelque sorte faire un deal dans le sens
02:44business, avec Vladimir Poutine, au détriment des Européens. Voilà, donc c'est ça ce qu'il faut bien voir.
02:51Cette élection américaine va être extrêmement importante, mais pour autant,
02:55même si c'est Kamala Harris qui l'emporte, de toute façon, on voit bien qu'aujourd'hui, il y a une remise en cause de l'ordre international.
03:03Général, on a l'impression, parce qu'on le sait, je le dis souvent dans mes émissions, la France, bien sûr, c'est un grand pays,
03:11mais
03:12la Chine et les Etats-Unis, quand même, voilà, contrôlent un petit peu le monde, et on a l'impression que la Chine, ils sont
03:18énormément en retrait, on a l'impression qu'ils attendent quelque chose.
03:21Alors, en fait, ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la Chine, d'abord, c'est un empire
03:26majeur, sur le plan économique, et qu'elle a réussi à créer des liens de dépendance avec les Etats-Unis,
03:31mais également avec l'Europe, et qu'elle s'inscrit dans le temps long. Vous savez, Xi Jinping, lui, son objectif,
03:38c'est que la Chine soit la première puissance au monde, en 2049, au moment du centenaire de la République populaire de Chine.
03:47Vous voyez, je fais une comparaison
03:49très simple, c'est que, nous, aujourd'hui, notre échéance, c'est peut-être ce week-end, pour savoir qui sera Premier ministre, en Chine,
03:552049. Et, pour autant, ça veut dire la montée en puissance de la puissance militaire chinoise, et la compétition,
04:03presque, d'ailleurs, violente, dans le Sud-Est. Il y a des accrochages tous les jours, par exemple, entre des bateaux philippins et des
04:11chalutiers chinois. Donc, oui, la Chine a des ambitions qui sont quasiment impérialistes.
04:16Dites-moi, Général, quel est, aujourd'hui,
04:20vraiment
04:21l'état de nos forces militaires, et
04:24des forces militaires françaises ? On nous dit toujours qu'on est une énorme puissance militaire. Bon, bien sûr, on possède, voilà,
04:31l'arme nucléaire, mais est-ce qu'on a une vraie puissance militaire, aujourd'hui, la France ? Ou est-ce qu'aujourd'hui, on n'est pas près du tout
04:37d'un conflit armé avec n'importe quel pays, ou d'entrer dans un conflit armé avec d'autres pays ?
04:43Alors, très sincèrement, sans faire de langue de bois, on a des forces armées qui sont vraiment à un niveau
04:49absolument exceptionnel de professionnalisme.
04:52Il faut aussi rappeler que, depuis, en fait, dix ans, depuis 2014,
04:57suite avec les attaques terroristes du Bataclan, et ainsi de suite, il y a eu une inversion du
05:04budget, c'est-à-dire que, depuis 2014, qu'à soit Jean-Yves Le Drian, Florence Pinly et Sébastien Lecornu,
05:10il y a eu une remontée en puissance des armées, et qui se voit très concrètement. En plus, il faut rajouter à la remontée en puissance
05:17de nouveaux véhicules blindés, de nouveaux sous-marins nucléaires d'attaque,
05:20le fait que nos armées sont engagées en opération en permanence, y compris pour assurer la sécurité des Jeux olympiques.
05:27Donc, on est une armée très professionnelle, très efficace. Maintenant, ce qui est impératif, c'est de poursuivre
05:33les efforts dans les années à venir, parce que, penser qu'on pourrait faire quelques économies,
05:38c'est prendre un risque majeur pour les années à venir, et c'est ce qu'a rappelé, donc, le général Burkhardt, donc, cette semaine.
05:43Exactement. Merci, général, d'avoir été avec nous, rédacteur en chef de la revue Défense Nationale. C'était extrêmement intéressant ce que vous avez dit
05:49sur l'antenne d'Europe 1, dans Marche sur la Tête, et je pense que nos auditeurs d'Europe 1
05:52ont appris énormément de choses grâce à vous, et vous avez été extrêmement clair. Merci. Vous nous avez un petit peu rassuré, d'ailleurs,
05:59parce que je ne pensais pas que, je pensais que militairement, je pensais qu'on était plus mal que ça.
06:03Non, on est bon, on est bon. La France est bonne. Voilà, il faut continuer l'effort.