Mathieu Mahéo, secrétaire académique du SNES-FSU de Bretagne

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00:00Le 6-9, France Blanc-Armoric, 100% proximité.
00:04Il est 8h moins le quart, les choses sérieuses commencent demain matin pour les élèves de terminale avec le début du bac
00:10et puis les élèves de seconde, eux, débutent leur stage de 15 jours ce matin, Valentin.
00:14L'actualité chargée dans le secteur de l'éducation dont on parle avec notre invité ce matin, le secrétaire académique du SNES-FSU en Bretagne.
00:21Bonjour Mathieu Maillot.
00:22Bonjour.
00:23En Bretagne, un peu plus de 26 000 élèves de seconde sont donc censés débuter un stage de 15 jours en entreprise ce matin.
00:29Mais en réalité, on est loin du compte.
00:31Oui, effectivement, on voit bien qu'il y a une grande partie des élèves qui n'ont pas trouvé de stage ou qui feront des stages sur quelques jours.
00:39On est un petit peu dans la chronique d'un fiasco annoncé.
00:42On savait que cette obligation serait très difficile à mettre en œuvre et ça augmente les inégalités entre les élèves qui ont,
00:48par leurs réseaux familiaux ou par leurs moyens financiers, parce qu'ils peuvent parfois partir faire des séjours à l'étranger,
00:53et ceux qui sont un petit peu plus en difficulté, qui ne parviennent pas à trouver des stages,
00:58se rajoute la difficulté entre les milieux urbains où on a, on va dire, trois quarts des élèves qui ont trouvé des stages,
01:07qui ont signé des conventions en tout cas, et les retours qu'on a d'établissements qui sont un petit peu plus isolés,
01:12où on a une petite majorité des élèves qui ont signé des conventions.
01:16Alors signer des conventions, ça ne veut pas dire non plus faire des stages.
01:19Vous avez des chiffres sur l'ensemble de la Bretagne ?
01:21Alors, on n'a pas encore de chiffres, puisqu'il y a des conventions qui ont encore été signées jusqu'en fin de semaine dernière.
01:26Pour l'agriculture nationale, on parle de 70% des élèves de zone qui auraient un stage ce matin ?
01:30Oui, nous ce que l'on voit, c'est qu'effectivement, dans les centres urbains, on est sur du 75-80%,
01:36mais on a aussi des retours d'établissements plus isolés où on peine à atteindre les 50%.
01:43Et après, ce n'est pas parce qu'il y a une convention, ce sont les conventions qui sont signées.
01:48Derrière, on sait qu'il y a des familles qui ont signé des conventions fictives
01:51par peur de ce que pouvait donner une absence de stage.
01:54Et puis, on a aussi des élèves qui ont signé des conventions pour deux jours.
01:57Ceux qui n'ont pas de stage ce matin, ils font quoi ?
02:00Eh bien, il y a une partie des élèves qui sont chez eux, tout simplement,
02:03puisqu'il n'y a pas forcément la possibilité de les accueillir dans les établissements.
02:07Si on ne les accueille pas au mois de juin, si la fin des cours est un peu plus tôt pour les élèves de seconde,
02:13c'est bien parce qu'il y a des épreuves de bac à organiser.
02:16Parfois, ils vont être accueillis dans les établissements,
02:18et pour les autres, ce sera la maison, tout simplement.
02:22C'était trop ambitieux, selon vous, d'imposer ce stage aux élèves de seconde en plus des troisièmes ?
02:26Eh bien, il y a une difficulté de trouver des lieux de stage pour tous les élèves en même temps,
02:31alors qu'à côté de ça, il y a des élèves de BTS, de bac pro qui sont aussi en période de stage.
02:37Le fait de le rendre obligatoire pour tous les élèves de seconde,
02:39on savait dès le départ que ce ne serait pas faisable.
02:41Mathieu Mahéo, secrétaire académique du SNES-FSU de Bretagne,
02:45on directe avec nous ce matin sur France Bleu Armorique.
02:47C'est la semaine du bac, on le disait pour les élèves de terminale.
02:49La philo commence demain matin à 8 heures, puis les épreuves de spécialité,
02:53et puis le grand oral dans la foulée.
02:55Ils sont plus de 19 000 candidats en Bretagne au bac général,
02:57et du côté des enseignants, si le retour des épreuves en juin est une bonne chose,
03:01ça se complique en revanche pour la correction, pourquoi ?
03:04Oui, effectivement, nous, on avait demandé le retour des épreuves finales au mois de juin.
03:08On est plutôt satisfait de la manière dont les choses se passent.
03:11La difficulté, c'est le grand oral qui coïncide avec les périodes de correction,
03:15puisque les épreuves sont cette semaine, ça c'est une très bonne chose.
03:18Le grand oral, en revanche, après les épreuves, c'est quelque chose qu'il faudra revoir.
03:24On voit bien que ce calendrier n'est pas tenable.
03:26Alors, la philosophie même du grand oral interroge,
03:28puisqu'il n'y a pas de temps, même quasiment, pour préparer cette épreuve, peu de contenu.
03:35Donc, manifestement, cette épreuve-là devra être revue.
03:37La rentrée, elle se présente comment dans les établissements en Bretagne ?
03:40Il faudra embaucher des contractuels, comme c'était le cas les années précédentes ?
03:44Est-ce qu'il y aura un professeur devant chaque classe ?
03:46Ça, effectivement, c'est une vraie question.
03:47On a une crise de recrutement, une crise d'attractivité de nos métiers,
03:51qui fait que là, on sait d'ores et déjà qu'on manque d'enseignants en Bretagne.
03:55On manque d'enseignants dans certains secteurs, dans certaines disciplines,
03:58en particulier en lettres et puis en mathématiques.
04:02On a déjà des difficultés, là, à assurer le remplacement.
04:05Il y a des collègues qui ne sont pas remplacés depuis plusieurs mois.
04:08Et avec la réforme du choc des savoirs qui a été proposée,
04:13on voit bien que la rentrée risque d'être très tendue.
04:16Alors maintenant, on va voir cette réforme, ce qu'elle va devenir dans les semaines qui viennent.
04:20Vous demandez justement de la souplesse au recteur de l'Académie sur cette réforme des savoirs,
04:24à savoir, c'est le cas de le dire, des groupes de niveau mis en place dès la sixième.
04:29Alors nous, ce que l'on souhaite, c'est l'abandon, très clairement, du choc des savoirs.
04:33Les mesures de tri social qui sont mises en œuvre dans cette annonce de Gabriel Attal,
04:38elles sont rejetées par l'ensemble de la communauté éducative.
04:40Là, il y a normalement des marges d'autonomie dans les établissements pour appliquer les réformes.
04:45Le réseau privé catholique, lui, crie sur tous les toits qu'il n'appliquera pas à faute de moyens.
04:50Mais le réseau public n'a pas plus de moyens pour l'appliquer.
04:53Donc nous, ce que l'on demande, c'est qu'il n'y ait pas deux poids, deux mesures.
04:56On s'est adressé au recteur dans ce sens,
04:58que l'ensemble des établissements puissent avoir les mêmes marges de manœuvre.
05:02Merci beaucoup, Mathieu Maéau, secrétaire académique du CNES-FSU,
05:05d'être venu ce matin sur France Blanc.
05:06Monsieur Jean-Maurice, bonne journée à vous.

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