La rentrée des classes se fait lundi prochain, une rentrée au sein d'une école voulue "inclusive" par la ministre de l'Éducation démissionnaire, Nicole Belloubet. Et parmi eux, quelque 490.000 élèves en situation de handicap. 24.000 enfants, alerte l'association Unapei, ne pourront pas être accueillis en institut médico-éducatif (IME), faute de places. Alors, ils iront à l'école "classique"... mais là encore, le chemin est semé d'embûches.
Regardez RTL Evènement avec Lise Tavelet du 30 août 2024.
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00:00Alors qu'on s'enthousiasme pour les Jeux Paralympiques, que l'on se prend à rêver
00:07d'un monde d'après où les personnes handicapées pourraient vivre sans galérer, la réalité
00:11nous rattrape déjà avec la rentrée scolaire et tous ces enfants qui ne vont pas pouvoir
00:16aller à l'école comme les autres dès lundi.
00:18Il faut savoir qu'aujourd'hui en France, il y a 490 000 élèves en situation de handicap,
00:235% du total des élèves et pour une grande partie d'entre eux, aller à l'école va
00:27une nouvelle fois être très très compliqué, faute de moyens, faute d'aide.
00:31Bonjour Lise Tavelet.
00:32Bonjour Amandine.
00:33Bonjour Thomas.
00:34Vous avez rencontré la maman de l'un d'entre eux.
00:35Oui, à trois jours de la rentrée, Aurélie attend toujours la confirmation que son fils
00:39Khaïl pourra bien se rendre à l'école, même si pour l'instant…
00:43Eh bien lundi il va venir avec moi au travail, il va jouer, je vais l'emmener avec moi.
00:47Mardi, il ira certainement à l'école Ulysse parce qu'il y a la rentrée etc.
00:51Et je ne sais pas encore à quelle sauce on va être mangé.
00:52L'école Ulysse, c'est-à-dire un dispositif spécial au sein de l'établissement qui
00:57permet à une douzaine d'élèves handicapés de bénéficier d'une scolarisation adaptée.
01:01C'est le cas du fils d'Aurélie.
01:03Khaïl a 8 ans, il est handicapé à 80%.
01:06Son double handicap physique et mental risque de ne pas pouvoir être pris en charge par
01:11la structure, faute de moyens.
01:12La maîtresse est très très gentille, elle adore mon fils et ça se passe bien.
01:15Avec elle, le problème c'est qu'elle est désemparée parce qu'elle a une classe
01:17que d'enfants porteurs d'handicap.
01:18Khaïl, même s'il a une chaise roulante, c'est un enfant qui hurle pour qu'on le
01:21sorte parce que vu qu'il a quand même de la moustricité, il ne reste pas en place.
01:24Il a besoin de manipuler, il a besoin de jeter des choses.
01:27C'est comme ça.
01:28Donc il lui faut vraiment quelqu'un derrière lui et une personne pour lui.
01:31Le fils d'Aurélie a besoin d'une AESH, une personne dédiée à l'accompagnement
01:36scolaire des élèves handicapés.
01:37On en compte 132 000 en France, elles sont précieuses pour aider les élèves à apprendre
01:41leur poésie par cœur, à corriger leurs devoirs.
01:43Aurélie a fait la demande auprès de la maison départementale des personnes handicapées
01:47à 48 heures de la sonnerie de la rentrée, toujours pas de réponse.
01:50Mais Mélisse, le gouvernement a pourtant annoncé la création de 3 000 postes.
01:533 000 postes d'AESH, 3 000 postes en plus.
01:56Alors ça, c'est pour la théorie parce que sur le terrain, c'est visiblement plus compliqué.
02:00Oui, Daphné exerce ce métier depuis 15 ans à Agen et à chaque rentrée, c'est la même musique.
02:05Il part du principe que si on n'a pas de nouvelles, on doit aller dans l'école où on était l'année dernière.
02:09Et à ce moment-là, on nous dit si oui ou non, on est prévus dans cet établissement.
02:12Quand j'ai commencé il y a 15 ans, j'accompagnais un seul élève.
02:15C'était la règle.
02:16Maintenant, il peut y avoir des collègues qui ont 5, 6, 7 élèves à accompagner.
02:205, 6 élèves qui étudient dans des établissements parfois à 30 kilomètres de distance.
02:24Comme tous les accompagnants, Daphné est à temps partiel payée 800-900 euros par mois
02:29pour des contrats de 23 heures.
02:30Il faut dire que ça fait 2-3 heures par-ci, par-là pour chaque élève, donc ça ne sert à rien.
02:34C'est de la garderie en quelque sorte.
02:36À partir du moment où ils ont une heure d'accompagnement dans la semaine,
02:38ils rentrent dans les statistiques des élèves accompagnés.
02:40J'avoue, moi j'allais avec l'élève qui voulait travailler.
02:43Il y en a un qui ne voulait rien faire.
02:45Après, on se débrouille avec sa conscience.
02:47Et c'est le cas un peu partout en France, comme dans le Val-de-Marne
02:50où le collectif AESH en action estime qu'il faudrait à peu près 1 500 à 2 000 AESH de plus
02:56pour couvrir toutes les demandes d'accompagnement, en primaire, au collège et au lycée.
03:00Soit le double du nombre actuel.