• il y a 2 mois
Quand le monde s'effondre - Il s'agit d'un film sur la créativité et la survie pendant la Grande Dépression des années 1930, avec des parallèles frappants avec aujourd'hui. La vie et l'art de l'époque de la Grande Dépression prennent vie grâce à des extraits de films rares et des récits personnels de survivants.

Category

Personnes
Transcription
00:00:30Quand le monde s'effondre
00:01:00Quand le monde s'effondre
00:01:07Quand le monde s'effondre
00:01:14Quand le monde s'effondre
00:01:22Quand le monde s'effondre
00:01:30Quand le monde s'effondre
00:01:37Quand le monde s'effondre
00:01:44Quand le monde s'effondre
00:01:52Quand le monde s'effondre
00:02:00Quand le monde s'effondre
00:02:08Quand le monde s'effondre
00:02:16Quand le monde s'effondre
00:02:23Quand le monde s'effondre
00:02:32Quand le monde s'effondre
00:02:40Quand le monde s'effondre
00:02:47Quand le monde s'effondre
00:02:58Quand le monde s'effondre
00:03:07Quand le monde s'effondre
00:03:15Quand le monde s'effondre
00:03:45Quand le monde s'effondre
00:03:54Quand le monde s'effondre
00:04:03Quand le monde s'effondre
00:04:11Quand le monde s'effondre
00:04:20Quand le monde s'effondre
00:04:29Quand le monde s'effondre
00:04:37Quand le monde s'effondre
00:04:46Quand le monde s'effondre
00:04:55Quand le monde s'effondre
00:05:03Quand le monde s'effondre
00:05:12Quand le monde s'effondre
00:05:21Quand le monde s'effondre
00:05:29Quand le monde s'effondre
00:05:38Quand le monde s'effondre
00:05:47Quand le monde s'effondre
00:05:55Quand le monde s'effondre
00:06:04Quand le monde s'effondre
00:06:13Quand le monde s'effondre
00:06:21Quand le monde s'effondre
00:06:32Quand le monde s'effondre
00:06:42Quand le monde s'effondre
00:06:53Quand le monde s'effondre
00:07:03Quand le monde s'effondre
00:07:14Quand le monde s'effondre
00:07:24Quand le monde s'effondre
00:07:35Quand le monde s'effondre
00:07:45Quand le monde s'effondre
00:07:56Quand le monde s'effondre
00:08:06Quand le monde s'effondre
00:08:18Quand le monde s'effondre
00:08:28Quand le monde s'effondre
00:08:39Quand le monde s'effondre
00:08:49Quand le monde s'effondre
00:09:00Quand le monde s'effondre
00:09:10Quand le monde s'effondre
00:09:21Quand le monde s'effondre
00:09:31Quand le monde s'effondre
00:09:42Quand le monde s'effondre
00:09:53Je me souviens de ma naissance, et donc parfaitement de ma vie entière.
00:10:00Lorsque j'avais 19 ans, en allant prendre le bus de Greyhound,
00:10:06j'ai vu dans la vitrine du United Cigar Store un exemplaire du livre Les Raisins de la Colère,
00:10:12de John Steinbeck.
00:10:16Je l'ai acheté, puis je suis monté dans le bus.
00:10:19J'ai traversé tout le Dust Bowl sur la route 66 en le lisant.
00:10:25Ce livre, c'était quelque chose. Steinbeck me parlait.
00:10:30Alors, quand j'ai écrit Chroniques martiennes, j'ai emprunté les idées de mon recueil à Les Raisins de la Colère.
00:10:39Je me souviens d'avoir essayé de réfléchir à la manière dont je pourrais ajouter des ailes à ma bicyclette
00:10:44afin d'obtenir un peu de portance lorsque je pédalais.
00:10:50Je construisais aussi des cockpits à l'aide de caisses d'orange, de canettes et d'autres trucs pour que ça ressemble à l'accélérateur.
00:10:59Je n'étais jamais monté dans un avion, mais je me l'imaginais en quelque sorte.
00:11:10À cette époque, on écoutait The Shadow et The Cracking Door.
00:11:16La télévision n'influençait pas notre imagination. Nous devions la stimuler nous-mêmes.
00:11:23Le plus surprenant en ces temps-là, une chose que nous ne reverrons plus jamais, c'est que les gens étaient héroïquement passifs.
00:11:34Ils prenaient la vie comme elle venait. Ils respectaient la loi autant que possible, sauf lorsqu'il s'agissait de nourrir leur famille.
00:11:42Dans ce cas, ils volaient ou faisaient tout ce qu'il fallait pour survivre.
00:11:47Chapitre 2. Quoi qu'il en soit.
00:11:50Je me souviens avoir volé de la nourriture pour la ramener à la maison.
00:11:54D'avoir regardé derrière les étals du marché ou dans les poubelles à la recherche d'une tête de laitue dont il restait encore quelques bonnes feuilles.
00:12:01Nous faisions tout cela pour survivre.
00:12:10Puis mon père est parti et ma mère s'est remariée.
00:12:16Mon beau-père était de ceux qui estiment que l'homme doit travailler et la femme faire la cuisine.
00:12:24Cependant, il n'y avait pas de travail et cela a eu un impact sur lui.
00:12:29Il est devenu vicieux, souffrant de cette situation.
00:12:35Toute la famille en fait en a souffert à bien des égards.
00:12:41La Grande Dépression de 1930 n'était pas qu'une simple bulle sur les matières premières ou les prix.
00:12:47Si elle a été si profonde et a duré si longtemps, c'est parce qu'il y a eu une convergence de plusieurs choses.
00:12:53Certes, il y a eu la grande bulle sur les prix des actions dans les années 1920 dues au crash boursier,
00:12:59mais nous en avons vu d'une ampleur comparable sans le grand chaos économique qui s'en est suivi.
00:13:05Quelque chose de plus et de plus profond s'est donc produit dans les années 1930.
00:13:10Et pour être honnête, les historiens économistes ne parviennent toujours pas à s'accorder sur ce qui s'est réellement passé.
00:13:16Je me souviens que lorsque les banques ont fermé en 1932, ma mère nous a appelé, mon frère et moi,
00:13:22nous jouions dans la cour et elle a dit « j'ai de mauvaises nouvelles, j'ai pensé que peut-être un parent proche était mort » ou quelque chose comme ça.
00:13:29Et elle a dit « les banques ont fermé, nous ne reverrons plus l'argent que nous avons à la banque parce qu'on ne le récupérera probablement jamais ».
00:13:36Nous n'avions pas de sécurité sociale, nous n'avions pas toutes ces choses que les gens ont aujourd'hui pour les guider dans les moments difficiles.
00:13:41On était donc totalement livrés à nous-mêmes.
00:13:47J'avais 11 ans en 1936 quand un tas de gens venant de l'Oklahoma est arrivé en Californie durant le Dust Bowl.
00:13:56En grandissant dans la région, comme certains de nos amis, nous aimions dire « nous sommes pauvres, mais nous ne le savons pas » parce que tout le monde était pauvre.
00:14:05Les O'Kees sont peut-être parvenus à force de détermination, mais si vous n'aviez pas d'argent ni de voiture, comment pouviez-vous vous lancer dans une telle entreprise ?
00:14:14C'était trop dur.
00:14:16Toutefois, je connais une famille au Canada qui est très bien parvenue et qui m'a raconté comment elle avait entassé, je crois, 5 ou 6 enfants, la mère et le père,
00:14:25plus toutes leurs affaires de base dans la voiture avec des poils suspendus sur les côtés, comme le faisaient toujours les O'Kees.
00:14:32Ils s'arrêtaient dans de petits endroits et, en fin de compte, un fils fut déposé à Regina, un autre à Saskatoon, un autre à Calgary.
00:14:43Chacun a essayé de faire son propre chemin dans différentes parties du Canada.
00:14:47Charles Dickens a écrit « c'est la meilleure des époques, c'est la pire des époques ». Croyez-moi, c'était la pire des époques.
00:14:55Les gens se baladaient dans les rues, affamés.
00:14:57Et du côté des riches très célèbres, inutile de parler de ce qui se passait, de ce qui leur arrivait.
00:15:03Mais en réalité, on avait tous l'impression que le pays était en train de s'effondrer.
00:15:28Nous avons perdu notre maison en 1933 et avons été jetés à la rue.
00:15:37C'est certainement l'un des moments les plus terribles de ma vie.
00:15:43Mon père n'était pas un homme du monde.
00:15:46Quand tout le monde gagnait de l'argent à la bourse et disait « Joe, que fais-tu de ton argent ? »,
00:15:51il répondait « je l'ai avec moi ».
00:15:54Il le cachait à la maison et il lui disait « vous êtes fou, votre maison peut prendre feu, investissez-le ».
00:16:00Il ne savait pas, alors il a investi en 1928.
00:16:05Il me semble qu'il a investi dans Electric Band and Chair et Anaconda Copper.
00:16:12Bien entendu, il a acheté sur marge, comme tout le monde.
00:16:16Tous pensaient que c'était la meilleure façon de procéder et les courtiers les y encourageaient.
00:16:20Quand tout s'est effondré, nous avons tout perdu et mon père n'a plus jamais été le même.
00:16:34Nous étions en plein déjeuner quand un homme qu'ils connaissaient, l'homme de la banque chargé des hypothèques,
00:16:39est entré et a dit « qu'est-ce que vous faites ici ? ».
00:16:42Ma mère a répondu « je ne citerai pas son nom car il a encore de la famille à Wilkesboro ».
00:16:47Monsieur X, nous sommes en train de déjeuner, souhaitez-vous vous asseoir et manger quelque chose ?
00:16:53Il lui a dit « vous ne pouvez pas déjeuner ici, ce n'est pas votre maison, c'est la mienne ».
00:16:58Mon père est parti et ma mère, qui est une femme très forte et très courageuse, a répondu
00:17:03« mais, Monsieur X, c'est notre maison, nous vivons ici, c'est notre maison ».
00:17:07Et lui, d'ajouter « écoutez, ce n'est pas votre maison ».
00:17:12Puis, il a craché sur le tapis.
00:17:16Après ça, tout le monde s'est effondré, la famille s'est effondrée et on nous a expulsé de notre maison.
00:17:23On a sorti nos meubles, tout a été sorti de la maison et jeté dans la rue.
00:17:27Une fois qu'on a sorti nos meubles, on s'est retrouvé dans la rue,
00:17:30et on s'est dit « qu'est-ce que vous faites ici ? ».
00:17:33On a sorti nos meubles, tout a été sorti de la maison et jeté dans la rue.
00:17:37Une grande partie a disparu peu de temps après.
00:17:40Ma mère avait une soeur qui était mariée à un homme très honnête,
00:17:43un ancien socialiste qui ne croyait pas au marché boursier ou au fait de réaliser des profits sur le travail d'autrui.
00:17:49Il avait un petit magasin de meubles à West Pitson, en Pennsylvanie.
00:17:53Nous sommes allés vivre chez eux.
00:17:58Chapitre 3. Se raccrocher les uns aux autres.
00:18:00Je suis né durant la Grande Dépression.
00:18:03Et lorsque vous n'avez aucun élément de comparaison et que tous vos voisins vivent la même chose,
00:18:07vous ne vous rendez pas compte de la gravité de la crise par laquelle vous passez.
00:18:15Mais ce qui nous sauvait, et c'est le cas pour la plupart des gens qui vivaient à cette époque dans une région rurale ou semi-rurale,
00:18:21est que nous avions un très grand jardin, deux fois plus grand que notre maison,
00:18:24dans lequel nous cultivions tout un tas de légumes.
00:18:27Nous vivions donc tout l'été du jardin et avions ainsi gratuitement à manger.
00:18:31Nous avions 25 poulets que nous élevions.
00:18:35Nous les tuions rarement, car nous n'avions pas beaucoup d'œufs.
00:18:40L'une de mes tâches consistait à ramasser quotidiennement tous les œufs.
00:18:44Nous ne consommions pas plus de 6, 8 ou 10 œufs par jour.
00:18:47Du coup, nous les donnions aux voisins.
00:18:50Et ce n'était pas du genre « Je te donne ceci si tu me donnes cela ».
00:18:53C'était juste « Tiens, prends des œufs ».
00:18:56Et parfois, de leur côté, s'ils avaient une vache, ils vous apportaient du lait.
00:18:59C'est comme ça que fonctionnent les programmes dans les pays du tiers-monde.
00:19:02On donne une chèvre à une famille, et ils ont non seulement du lait pour eux,
00:19:05mais ils en ont assez pour leurs voisins.
00:19:08Ça leur permet de faire du troc pour d'autres choses,
00:19:11et parfois même de démarrer une petite entreprise,
00:19:14comme une petite laiterie ou quelque chose d'autre.
00:19:16Cette éthique du travail a soulevé de la curiosité et des défis.
00:19:19Il fallait aller de l'avant et avoir un esprit créatif.
00:19:29Certes, la situation semble assez difficile,
00:19:32mais il n'en sera pas toujours ainsi.
00:19:43La Grande Dépression a été une dépression au sens physique et économique du terme.
00:19:52Mais sur le plan social,
00:19:54culturel et spirituel,
00:19:57elle a été une stimulation.
00:20:01Les difficultés, les conflits,
00:20:04les traumatismes et les tragédies
00:20:07sont les sources de nos plus grandes forces.
00:20:10Selon une pensée évolutionniste courante,
00:20:13nos tendances sociales fondamentales à coopérer,
00:20:16à faire confiance, à nous sacrifier et à donner,
00:20:19sont le fruit de notre socialité collective face aux difficultés.
00:20:22Ainsi, lorsque nous nous sommes retrouvés dans cette période historique
00:20:25de privation des ressources ou de menaces,
00:20:28cela s'est déclenché,
00:20:31et les gens ont eu la sensation d'être dans une situation de routine.
00:20:34Pendant la Grande Dépression, ou en temps de guerre,
00:20:37ou de crise économique,
00:20:40les gens ressentent immédiatement ce besoin à se raccrocher les uns aux autres,
00:20:43et c'est ce qu'ils ressentent.
00:20:46C'est ce qu'ils ressentent.
00:20:48Les gens ressentent immédiatement ce besoin à se raccrocher les uns aux autres
00:20:51qui découle en grande partie des périodes de conflits.
00:20:54Aujourd'hui encore, nous sommes plus déconnectés que divisés.
00:20:57Si nous pouvions juste...
00:21:00Le pouvoir vient de la connexion.
00:21:03Connectez-vous, et vous recevrez de l'énergie.
00:21:06J'aime donc me connecter.
00:21:09J'ai 106 filles,
00:21:12dont le président,
00:21:15dont le président,
00:21:20il est l'un de mes enfants de Dieu.
00:21:23106 que j'écoute,
00:21:26avec qui je prie et à qui je donne des instructions.
00:21:29Je prie avec eux, je parle avec eux,
00:21:32je leur donne des directions.
00:21:35Il faut qu'on redevienne des parents.
00:21:38Mon père et ma mère ne m'ont pas élevé.
00:21:41C'est toute la communauté qui m'a élevé.
00:21:44Je te souviens.
00:21:49En ces temps-là, les gens s'entraidaient.
00:21:52Si une personne avait quelque chose que vous n'aviez pas,
00:21:55vous l'échangiez ou vous le donniez.
00:21:58Cela a vraiment fait ressortir le meilleur des gens.
00:22:01J'ai officiellement ouvert ma première salle de sport à Auckland en 1936.
00:22:05J'ai été le premier à faire travailler des femmes,
00:22:08des personnes âgées et des athlètes avec des haltères.
00:22:14On disait, ce Jack Lalanne est complètement cinglé.
00:22:17Il est fou. Il entraîne des femmes avec des haltères et des athlètes aussi.
00:22:21Ils vont devenir musclés et les vieux auront des crises cardiaques.
00:22:24Vous n'imaginez pas tout ce que j'ai vécu.
00:22:27C'était dur, non seulement pour ouvrir ma première salle de sport,
00:22:30mais aussi pour traverser la Grande Dépression.
00:22:33Les gens n'avaient pas d'argent. Mais j'ai commencé comme ça.
00:22:36Je ne pensais qu'à aider les gens et non à la dépression.
00:22:45En 1929, alors que je venais de terminer mes études secondaires,
00:22:48j'ai trouvé un emploi de coursier chez Salomon Brothers & Hustler.
00:22:51J'ai été l'un des rares à avoir quitté Wall Street à temps.
00:22:54J'ai commencé à travailler au café,
00:22:57à la boutique, à la boutique.
00:23:00J'ai commencé à travailler à la boutique.
00:23:03J'ai commencé à travailler à la boutique.
00:23:06J'ai commencé à travailler à la boutique.
00:23:09J'ai commencé à travailler à la boutique.
00:23:11J'ai été l'un des rares à avoir quitté Wall Street à temps.
00:23:14Car le 1er septembre, je devais entrer à l'université.
00:23:19Je suis donc parti de Wall Street
00:23:22et j'en suis resté éloigné pendant 4 ans.
00:23:25Mon père était courtier et agent d'assurance.
00:23:28Il avait une petite entreprise avec très peu d'employés.
00:23:34Un jour, il est rentré à la maison.
00:23:37Nous nous sommes mis à table pour dîner.
00:23:39Je me suis dit, j'ai dû licencier quelqu'un.
00:23:42Et cela m'a terriblement bouleversé.
00:23:45À ce moment-là, il a fondu en larmes.
00:23:48Je n'ai jamais vu mon père pleurer.
00:23:51À cette époque, les hommes ne pleuraient pas.
00:23:55On n'était pas censé montrer nos émotions ou quoi que ce soit d'autre.
00:23:59Toutes ces absurdités qui prévalaient.
00:24:02Mais je ne les ai jamais oubliées.
00:24:05Cela l'avait énormément bouleversé
00:24:07parce qu'il n'arrivait plus à payer son salaire faute de revenus.
00:24:17Autrement, il n'aurait pas pu ramener assez d'argent à la maison pour nous nourrir.
00:24:26En novembre 1945, je revenais de la guerre
00:24:29et je portais l'uniforme de l'armée de l'air.
00:24:32Je suis rentré chez moi, j'ai vu ma mère et mon père.
00:24:34Nous roulions et soudain, je regarde dans le coin,
00:24:37je vois la banque et juste là,
00:24:40« Monsieur X », j'ai dit,
00:24:43« Vous voulez bien vous arrêter une minute ? »
00:24:46J'avais 23 ans et j'étais en pleine forme.
00:24:49Je suis entré dans la banque et j'ai demandé,
00:24:52« Monsieur X, vous vous souvenez de moi ? »
00:24:55Il a répondu, « Non, qu'est-ce qu'il y a ? »
00:24:58Je suis occupé, j'ai dit, « Juste ça »
00:25:01et je lui ai craché dessus.
00:25:04J'étais complètement fou.
00:25:07J'ai regardé autour de moi et j'ai souri.
00:25:10Tout le monde était comme ça, personne n'a bougé ni ne m'a arrêté.
00:25:13Il était à terre et je lui ai dit,
00:25:16« C'est ce que vous avez fait à ma mère et mon père. »
00:25:19C'était le jour le plus heureux de ma vie, encore aujourd'hui.
00:25:27Il y avait une confiserie en bas de la rue.
00:25:30Elle était toujours animée et était tenue par un homme qui s'appelait Joe.
00:25:32C'était un très bel homme, toujours souriant et bien habillé.
00:25:39Ce qu'il y avait de formidable avec Joe est que, à l'époque,
00:25:42le Daily News coûtait 2 cents
00:25:45et le Dimanche, 1 centime ou quelque chose comme ça.
00:25:48Vous pouviez venir le samedi, vous lisiez la rubrique Brooklyn,
00:25:51mais ne payez le journal qu'une fois le dimanche arrivé.
00:25:58Joe vous laissait toujours lire la rubrique Brooklyn
00:26:00en supposant que vous payeriez le reste du journal le dimanche.
00:26:04C'était l'homme le plus gentil du monde.
00:26:08Un jour, on s'est réveillés et le magasin était fermé.
00:26:11Que se passait-il ?
00:26:13Joe s'était pendu.
00:26:16La même question revenait toujours.
00:26:19Pourquoi ?
00:26:21Ça, je ne le sais pas.
00:26:23Peut-être n'arrivait-il plus à payer le loyer ?
00:26:26Quoi qu'il en soit,
00:26:27c'est autant de choses qui sont arrivées à bien des gens à cette époque.
00:26:35Tout le monde avait une histoire.
00:26:40Chapitre 4. Parfeu.
00:26:44À partir du moment où les États-Unis sont entrés dans l'ère de la révolution industrielle,
00:26:48au début du XIXe siècle,
00:26:50le cycle économique a connu des fluctuations périodiques gigantesques
00:26:53que l'on appelait communément des dépressions.
00:26:55Une en 1930, une en 50, une en 70, en 90
00:27:00et une autre un peu plus importante en 1921,
00:27:03bien qu'elle était assez brève.
00:27:05La Grande Dépression de 1930 n'avait donc rien d'inhabituel
00:27:08si ce n'était qu'elle était de plus grande ampleur
00:27:10et a duré plus longtemps que les précédents.
00:27:12On n'a jamais rien vu de comparable depuis.
00:27:15Ce fut une période épouvantable,
00:27:17pratiquement une décennie de perdues.
00:27:19Beaucoup de travailleurs au sommet de leur vie active
00:27:21ont perdu 10, 12, voire 15 ans d'expérience professionnelle à cause de ça.
00:27:25C'était un peu comme une intrigue policière.
00:27:28Nous avons tous nos polars préférés
00:27:31et la Grande Dépression, c'était genre
00:27:33« Qui a tué l'économie ? »
00:27:36Toute une génération de grands économistes a embrassé cette profession
00:27:40précisément parce qu'elles considéraient que quelque chose clochait
00:27:42dans notre système économique
00:27:44et voulaient comprendre à quel niveau se situait le problème
00:27:47et, par ailleurs, essayer de trouver une solution
00:27:49pour que ce genre de choses ne se reproduisent plus.
00:27:56La clé pour éviter toute nouvelle Grande Dépression
00:27:59est de concevoir notre système financier
00:28:01de manière à être à l'épreuve du feu,
00:28:03si l'on peut le dire ainsi.
00:28:05Autrefois, nous construisions nos villes entièrement en bois.
00:28:08Tout le monde s'y entassait
00:28:10et il s'y produisait des événements
00:28:12comme le grand incendie de Londres à la fin du XVIIe siècle
00:28:15qui a dévasté une grande partie de la ville.
00:28:17De nombreuses personnes ont perdu des vies
00:28:19et de nombreux ont perdu de l'argent.
00:28:21C'est ce qu'on appelle l'incendie.
00:28:22Il a fallu construire des villes un peu plus modernes
00:28:24avec différents types de structures,
00:28:26davantage de coupe-feu, de casernes et de camions de pompiers.
00:28:28C'est ce qu'il convenait aussi de faire avec notre système financier.
00:28:30Il n'existe pas de processus naturel
00:28:32de mise à jour de nos réglementations.
00:28:34Par le passé,
00:28:36c'est lorsque quelque chose tourne mal
00:28:38que nous nous rendons compte
00:28:40que la réglementation a pris du retard.
00:28:42En ces temps de crise,
00:28:44il est particulièrement important
00:28:46d'évaluer la situation
00:28:48et d'évaluer les moyens
00:28:49de régler les marchés financiers, etc.
00:28:51La plupart des débats de politique économique
00:28:53se concentrent sur la manière
00:28:55de réguler les marchés financiers, etc.
00:28:57C'est très important,
00:28:59mais il faut aller au-delà
00:29:01et se demander comment créer
00:29:03une société plus durable
00:29:05dans laquelle, en cas de crise,
00:29:07on dispose d'un meilleur filet de sécurité
00:29:09pour préserver la vie des gens.
00:29:11C'est ce qu'on a fait.
00:29:13C'est ce qu'on a fait.
00:29:15C'est ce qu'on a fait.
00:29:17C'est ce qu'on a fait.
00:29:19C'est ce qu'on a fait.
00:29:21C'est ce qu'on a fait.
00:29:23Pour bien fonctionner,
00:29:25il faut être sûr de certaines choses.
00:29:27Savoir à qui l'on fait confiance,
00:29:29qui nous aime,
00:29:31d'où viendra le prochain repas
00:29:33et ce que l'on fera en cas de pluie.
00:29:35Il faut être certain de tout ça
00:29:37pour pouvoir prendre des risques,
00:29:39évoluer et accomplir toutes ces choses
00:29:41qui nous procurent du plaisir.
00:29:43Car lorsque l'on chamboule tout ça,
00:29:45c'est terrible sur le plan physique
00:29:47et émotionnel.
00:29:49C'est terrible
00:29:51sur le plan physique
00:29:53et émotionnel.
00:29:56Dans le cadre d'une formidable étude,
00:29:58des équipes de chercheurs ont parcouru le pays
00:30:00et mené des entretiens approfondis
00:30:02pour tenter de découvrir toutes sortes de choses
00:30:04sur la façon dont la dépression
00:30:06a affecté les gens sur le plan psychologique.
00:30:08Il est régulièrement rapporté dans cette étude
00:30:10que, dans tous les cas,
00:30:12les chômeurs se sentent personnellement responsables,
00:30:14honteux, mortifiés, embarrassés, humiliés,
00:30:17de se retrouver dans une telle situation.
00:30:19Aujourd'hui, avec le recul
00:30:21et d'un point de vue historique,
00:30:23on peut se dire que si ce chômeur
00:30:25avait regardé autour de lui,
00:30:27il aurait vu qu'il y avait 12 999 999 autres chômeurs
00:30:30et ce n'était pas dû au fait
00:30:32qu'il avait soudainement failli à sa tâche
00:30:34ou qu'il avait perdu sa fibre morale.
00:30:36Mais le réflexe de tout chômeur
00:30:38est de se blâmer lui
00:30:40et non le système pour sa situation.
00:30:42C'était un obstacle
00:30:44à une action politique collective.
00:30:49Ce qui constituait un véritable frein
00:30:51à l'action politique collective.
00:30:53Franklin Roosevelt, la maintre prise,
00:30:55fait remarquer à son entourage
00:30:57au cours de la campagne présidentielle de 1932.
00:30:59Il a déclaré
00:31:01« C'est la pire crise que ce pays ait connue
00:31:03depuis la guerre de sécession.
00:31:05Pourquoi les gens ne sont-ils pas dans la rue ?
00:31:07Pourquoi il n'y a pas des meutes ?
00:31:09Pourquoi n'existe-t-il pas
00:31:11une réponse politique à cette situation ? »
00:31:13Contrairement à l'idée reçue
00:31:15selon laquelle la population est restée
00:31:17en grande partie passive
00:31:20à Chicago par exemple,
00:31:22parmi les Afro-Américains,
00:31:24il n'était pas rare
00:31:26au cours de la première année complète
00:31:28de la dépression de 1930
00:31:30de voir des centaines d'hommes noirs
00:31:32se rassembler au Washington Park
00:31:34dans le South Side
00:31:36pour discuter de leur situation
00:31:38et de ce qu'ils devaient faire pour y remédier.
00:31:40En août 1931,
00:31:42plus de 1000 personnes,
00:31:44voire 5000,
00:31:46ont marché sur une maison
00:31:47et ont été expulsées par la police
00:31:49et les huissiers du shérif.
00:31:52Et ces milliers de personnes
00:31:54ont empêché que son mobilier
00:31:56soit mis à la rue.
00:31:59Malheureusement,
00:32:01une bagarre a éclaté.
00:32:03La police a fait usage d'armes
00:32:05et a tué trois des manifestants.
00:32:08Les Blancs se sont joints aux Noirs
00:32:10pour une grande marche
00:32:12dans South State Street.
00:32:14Plus de 30 000 personnes
00:32:15ont été tuées
00:32:17pendant le funérarium
00:32:19où reposaient les corps
00:32:21des trois personnes décédées.
00:32:23Si l'on associe
00:32:25ces marches interraciales
00:32:27aux efforts déployés
00:32:29au milieu des années 1930
00:32:31par les syndicats
00:32:33qui se regroupaient
00:32:35au sein des industries
00:32:37de production de masse,
00:32:39on obtient un mélange d'intérêts
00:32:41et le dépassement,
00:32:43temporaire du moins,
00:32:45de la population.
00:32:47Au cours des années 1930,
00:32:49cette situation a en quelque sorte
00:32:51permis de poser les jalons
00:32:53du succès de Dr King dans le Nord.
00:32:55Nous avons, dans un sens,
00:32:57créé des institutions parallèles,
00:32:59à la fois sociales,
00:33:01politiques, économiques
00:33:03et culturelles
00:33:05qui ont donné aux plus jeunes
00:33:07d'entre nous le sentiment
00:33:09qu'ils pouvaient s'amuser
00:33:11et que, s'ils envisageaient
00:33:13sérieusement leur avenir,
00:33:15ils n'en auraient pas besoin.
00:33:19Nous étions pauvres,
00:33:21mais pas indigents.
00:33:23Là est toute la différence.
00:33:25L'une est une condition
00:33:27dans laquelle vous vous trouvez,
00:33:29l'autre est une attitude
00:33:31qui consiste à penser
00:33:33qu'un jour les choses changeront
00:33:35et vous en bénéficierez,
00:33:37à condition de continuer
00:33:39à éviter les ennuis
00:33:41et d'acquérir les qualifications,
00:33:43éducation et autres
00:33:45nécessaires pour changer
00:33:47votre position.
00:33:49C'est ce que la plupart d'entre nous
00:33:51de cette génération
00:33:53avons fait à l'époque.
00:33:58Du berceau à la tombe,
00:34:00nous avons été confrontés
00:34:02à la ségrégation.
00:34:04Et cela ne se traduisait pas
00:34:06que par cette mise à l'écart.
00:34:08Cela impliquait aussi
00:34:10des restrictions d'accès
00:34:12à l'éducation, aux soins médicaux,
00:34:13aux emplois et au développement.
00:34:15Nous avons donc vécu
00:34:17dans l'ombre de la Grande Dépression.
00:34:19Durant cette période,
00:34:21la plupart des Noirs
00:34:23avaient des grands-parents
00:34:25qui étaient tenus en esclavage
00:34:27ou bien beaucoup d'anciens esclaves
00:34:29encore en vie.
00:34:31Ce sont donc les personnes
00:34:33les moins éduquées
00:34:35et les plus vulnérables
00:34:37qui ont été les plus durement touchées.
00:34:39Les gens qui essayent
00:34:41de refaire l'histoire
00:34:43ne peuvent pas le faire.
00:34:45Tout est lié.
00:34:50Chapitre 5.
00:34:52L'enfant au tambour.
00:34:57Une grande partie de l'art des années 30,
00:34:59qu'il s'agisse de littérature
00:35:01ou d'art visuel,
00:35:03repose sur la volonté
00:35:05de comprendre ce qui s'est passé
00:35:07pendant la Grande Dépression.
00:35:09Notamment au tout début,
00:35:11lorsque 25% des Américains
00:35:13ont été victimes de la Grande Dépression.
00:35:15C'est une forme qui a eu
00:35:17un effet dévastateur
00:35:19sur la vie des gens.
00:35:21Les artistes ont réagi
00:35:23face à cette situation,
00:35:25y compris les artistes issus
00:35:27des années 1920
00:35:29comme Ernest Hemingway
00:35:31qui en est peut-être
00:35:33le meilleur exemple.
00:35:35Hemingway écrivait
00:35:37sur les individus
00:35:39dans les années 1920
00:35:41et sur les problèmes
00:35:43qu'il évoquait dans
00:35:45Le Glas,
00:35:47et en avoir ou pas.
00:35:49Dans lequel le personnage principal
00:35:51conclut,
00:35:53après de terribles événements
00:35:55survenus tout le long du roman,
00:35:57qu'un homme seul
00:35:59n'a aucune chance.
00:36:01Le sens du collectif,
00:36:03le besoin de certaines personnes
00:36:05de pouvoir compter sur leurs semblables
00:36:07sont autant de thèmes
00:36:09qui apparaissent dans cette littérature
00:36:11et même dans celle des gens
00:36:13comme Hemingway
00:36:15qui sont venus des années 1920.
00:36:17C'est très évident
00:36:19dans la littérature de Steinbeck
00:36:21qui est probablement
00:36:23l'écrivain le plus important
00:36:25ou celui qui caractérise
00:36:27et, d'une certaine manière,
00:36:29caricature le mieux
00:36:31toute la culture des années 1930.
00:36:37L'une des rares chansons
00:36:39de l'époque,
00:36:41du moins parmi les chansons
00:36:43de Steinbeck et
00:36:45Brother,
00:36:47can you spare a dime ?
00:36:49Une chanson très puissante
00:36:51écrite par Yip Harburg
00:36:53et Jay Gourney.
00:36:55Tous deux étaient des communistes patentés.
00:36:57Et je ne dis pas cela
00:36:59de manière désobligeante,
00:37:01c'est juste un fait.
00:37:03Ils étaient à Central Park
00:37:05essayant de trouver un sujet de chanson
00:37:07et ils sont tombés sur un homme
00:37:09qui avait de toute évidence
00:37:11fait des études à Harvard,
00:37:13et une soirée,
00:37:15il s'est approché d'eux
00:37:17et les a surpris en leur demandant
00:37:19« Frère, tu n'aurais pas une pièce ? »
00:37:21et ils se sont dit
00:37:23que ça ferait un bon titre.
00:37:25C'est comme ça que tout a commencé.
00:37:27C'est une excellente chanson
00:37:29à bien des égards.
00:37:31En effet,
00:37:33elle raconte l'histoire
00:37:35d'un soldat de la Première Guerre mondiale.
00:37:37Vous savez que le gouvernement américain
00:37:39a vraiment contribué
00:37:41à salir la réputation des soldats.
00:37:43C'est la fameuse Bonus Army
00:37:45qui a traversé tout le pays
00:37:47et a installé ses tentes devant la Maison Blanche
00:37:49puis s'est fait brutalement chasser par l'armée.
00:38:03Vêtu de costume khaki,
00:38:05comme nous étions beaux,
00:38:07plein de ce Yankee Doodle Dum,
00:38:09un demi-million de bottes marchant vers l'enfer
00:38:11et j'étais l'enfant au tambour.
00:38:13Je me souviens de ce passage.
00:38:15« Dis, tu ne te souviens pas ? »
00:38:17Il m'appelait Hal.
00:38:19Un détail intéressant,
00:38:21il m'appelait Hal.
00:38:23C'était Hal tout le temps.
00:38:25« Dis, tu ne te souviens pas ? »
00:38:27« Je suis ton pote. »
00:38:29« Frère, tu n'aurais pas une pièce ? »
00:38:31Une chanson très puissante, en effet,
00:38:33sur une mélodie juive d'Europe de l'Est
00:38:35en tonalité mineure.
00:38:37Bien entendu,
00:38:39Harburg a ensuite écrit
00:38:41un morceau plus aérien,
00:38:43mais en tant qu'auteur-compositeur,
00:38:45ils peuvent écrire toutes sortes de choses.
00:39:00Les gens ont continué à chanter cette chanson
00:39:02de façon très joyeuse.
00:39:08Mais en fait,
00:39:10les paroles sont sombrement très touchantes.
00:39:14Et le couplet
00:39:16dont personne ne se souvient
00:39:18est celui-ci.
00:39:44Et puis ça continue avec.
00:39:51« Si je suis avec mon chéri,
00:39:53si on se serre les coudes
00:39:55et qu'on a du cran,
00:39:57on y arrivera. »
00:39:59C'est ce qui ressort de cette musique,
00:40:01bien plus que je ne l'avais imaginé.
00:40:05Je me rends compte que lors de mes spectacles,
00:40:07à mi-parcours,
00:40:09je disais à tout le monde
00:40:11« Vous savez,
00:40:13cette fois,
00:40:15c'est ça qui a permis à tout le monde
00:40:17de traverser la dépression. »
00:40:22« Où habitez-vous ?
00:40:24Nous avons déménagé.
00:40:26D'où ?
00:40:28Près de la maison de ma tante.
00:40:30Voyez-vous,
00:40:32ma tante vivait un peu plus loin de chez nous.
00:40:34Elle est veuve.
00:40:36Son mari est mort
00:40:38et c'est ainsi qu'elle est devenue veuve.
00:40:40La bourse ne l'a pas tuée.
00:40:41Non.
00:40:43C'est un de ceux que la bourse n'a pas tué.
00:40:45Il est mort en septembre,
00:40:47avant le crash.
00:40:49Un homme très malade.
00:40:51Il a eu le diabète à 45 ans.
00:40:53Ce qui n'est rien,
00:40:55parce que moi j'ai eu Chrysler à 110 ans.
00:40:58Eddie Cantor est devenu l'une des personnes
00:41:00qui ont vraiment changé nos vies.
00:41:02Il passait à la radio le dimanche soir à 20h.
00:41:07Et quand il passait à l'antenne,
00:41:09au plus fort de la dépression,
00:41:11les gens n'avaient plus d'emploi.
00:41:13Il n'y avait plus rien à manger sur la table.
00:41:16Il chantait,
00:41:18les pommes de terre sont moins chères,
00:41:20les tomates sont moins chères,
00:41:22c'est le moment de tomber amoureux.
00:41:24Il encourageait les gens à tomber amoureux.
00:41:26Ce qui était très bien.
00:41:28Mais lui a lui-même traversé une période très difficile.
00:41:30Il a perdu sa maison et son argent.
00:41:32On a mis les meubles de sa maison à la rue
00:41:34et il est quand même passé à la radio
00:41:36pour encourager les gens.
00:41:38Pendant les quelques minutes
00:41:39avant de voir ces hommes en action,
00:41:41nous étions tous remplis d'espoir.
00:41:49Sa prestige, ça me rappelle quelque chose
00:41:51dont j'ai oublié de me souvenir.
00:41:53La prochaine fois que vous devrez offrir
00:41:55un cadeau à des mariés,
00:41:57faites en sorte que ce soit une lampe à pétrole aladin.
00:41:59Ils pourront ainsi se faire la cour dans le noir
00:42:01avant de se marier.
00:42:03Au bout d'un moment,
00:42:05ils en auront marre et voudront un peu de lumière.
00:42:07J'ai reçu une lettre d'un gars
00:42:09qui dit qu'il voulait que je chante
00:42:11« I only want a buddy, not a sweetheart ».
00:42:14Je le ferai,
00:42:16mais je parie un dollar qu'il changera d'avis.
00:42:26Qu'est-ce que la romance ?
00:42:28Si ce n'est prendre un risque.
00:42:30Jouer avec.
00:42:32Ceci est un bon exemple
00:42:34de tout premier broadcasting
00:42:36qu'on appelait émission syndiquée.
00:42:37Elles étaient de 15 pouces,
00:42:39de 15 minutes par face.
00:42:43Elles étaient gravées
00:42:45par la personne qui les publiait
00:42:47pour les sponsors.
00:42:49Elles étaient envoyées
00:42:51à toutes les stations de radio
00:42:53qui s'étaient abonnées
00:42:55et qui souhaitaient diffuser ces émissions.
00:42:57Il était évident que ces émissions
00:42:59s'adressaient à une population rurale
00:43:01qui souhaitait acheter des lampes
00:43:03car elle n'avait pas d'électricité à l'époque.
00:43:08Voici l'extrait d'un spectacle
00:43:10au Coconut Groove Orchestra
00:43:12ici à Los Angeles.
00:43:15C'était assurément
00:43:17la boîte de nuit la plus en vue
00:43:19de la côte ouest,
00:43:21voire l'une des plus réputées du monde.
00:43:24Voici, pour ainsi dire,
00:43:26ce que la grande majorité écoutait.
00:43:30Cette musique enchantée
00:43:32s'a fait vibrer votre star préférée
00:43:34et a guidé ses pieds dansant
00:43:35dans une fantaisie gay.
00:43:47Quand, à la campagne,
00:43:49certaines personnes devaient s'éclairer à la lampe,
00:43:51ici à Los Angeles
00:43:53et dans d'autres métropoles,
00:43:55même au plus fort de la dépression,
00:43:57les gens continuaient à s'amuser.
00:44:01Ce n'était pas comme si c'était tout le monde
00:44:03qui était démuni ou quoi que ce soit de ce genre.
00:44:05Certaines personnes ont été
00:44:07plus touchées que d'autres.
00:44:10À l'époque, mon oncle était auteur-compositeur.
00:44:12Il s'appelait Stanley Demerelle.
00:44:14Au plus fort de la dépression
00:44:16de 1930 en Angleterre,
00:44:18il a composé des chansons
00:44:20qui permettaient de s'évader complètement.
00:44:22Encore aujourd'hui,
00:44:24on chante quelques-unes d'entre elles comme
00:44:26Lady of Spain, I Adore You
00:44:28et Let's All Sing Like the Birdies Sing.
00:44:31Un jour, il m'a expliqué
00:44:33pourquoi il avait écrit ces chansons.
00:44:35Il m'a dit que mon partenaire et moi
00:44:37ne pouvions pas rivaliser
00:44:39avec ces chansons d'amour américaines
00:44:41dont l'action semblait toujours se dérouler
00:44:43sur un canapé à l'intérieur.
00:44:45Alors, nous avons décidé
00:44:47qu'il fallait faire des chansons
00:44:49sur le monde extérieur,
00:44:51comme Lady of Spain.
00:44:53Mon oncle m'a raconté
00:44:55que les choses allaient si mal
00:44:57que certains de ses collègues
00:44:59auteurs-compositeurs écoutaient
00:45:01très attentivement
00:45:03et étaient obligés
00:45:05d'en faire quelques-unes.
00:45:07Chapitre 6.
00:45:09Châteaux en ruines d'une époque révolue.
00:45:25Sur les cimes escarpées
00:45:27surplombant le col de Borgo,
00:45:29se dressent les ruines
00:45:31des châteaux d'une époque révolue.
00:45:36À cette époque,
00:45:38Hollywood n'était qu'une petite ville de campagne.
00:45:43Et c'était merveilleux.
00:45:45J'adorais ça.
00:45:48On continuait à tourner des films
00:45:50car les gens avaient besoin de se distraire,
00:45:52de penser à autre chose
00:45:54qu'à la tragédie qu'ils vivent chaque jour
00:45:56jusqu'à ce qu'ils retrouvent de l'emploi.
00:46:06Chapitre 7.
00:46:10On payait 6 cents pour les enfants
00:46:12et 11 cents pour les adultes.
00:46:14Il y avait une taxe d'un penny.
00:46:16Je me souviens que nous nous tenions devant le cinéma
00:46:19et lorsqu'un adulte entrait avec ses 15 cents
00:46:21et qu'on lui rendait 4 pennies,
00:46:23nous disions
00:46:25« Est-ce que je peux avoir un de vos pennies, monsieur,
00:46:27pour aller voir le film ? »
00:46:30La plupart vous le donnaient.
00:46:35D'autres fois,
00:46:37un grand sportif vous donnait 4 cents
00:46:39et là vous aviez largement de quoi rentrer voir le film.
00:46:42Bien entendu, une fois à l'intérieur,
00:46:44on ouvrait la porte du fond
00:46:46et on laissait entrer deux ou trois de vos amis.
00:46:49C'était toujours un peu la cohue
00:46:51parce que quand on ouvrait la porte,
00:46:53la lumière de l'extérieur,
00:46:55car généralement c'était en matinée,
00:46:57entrait et les placeurs se précipitaient
00:46:59pour trouver les enfants qui venaient d'entrer.
00:47:02Il y avait les attractions à venir
00:47:03que nous avons toujours.
00:47:05C'est tout ce qu'il nous reste
00:47:07de la façon dont les gens allaient au cinéma.
00:47:09Mais à l'époque,
00:47:11ils voyaient des courts-métrages
00:47:13comme des comédies avec Laurel et Hardy.
00:47:15Ils pouvaient voir un chapitre de série,
00:47:17un western qui se poursuivait la semaine suivante.
00:47:19Ils pouvaient voir un film d'actualité,
00:47:21un dessin animé.
00:47:23Il y avait des carnets de voyage.
00:47:25Il y avait toutes sortes de sujets.
00:47:27Les gens étaient habitués à ça,
00:47:29à voir toute une série de courts-métrages différents.
00:47:31Puis le grand tableau,
00:47:33c'était le cinéma.
00:47:35Dans les années 30,
00:47:37les films allaient de l'extrême pauvreté
00:47:39à l'extrême pauvreté.
00:47:41Certains réalisaient des westerns pour 900 dollars.
00:47:43Il y avait de grands films comme
00:47:45« Autant en emporte le vent »
00:47:47qui coûtaient plusieurs millions.
00:47:49Les studios tournaient
00:47:5140, 50, 60 films par an.
00:47:53Une star pouvait faire
00:47:552, 3 ou 4 films par an.
00:47:57Les réalisateurs étaient les mêmes.
00:47:59Aujourd'hui, un cinéaste peut faire
00:48:01un film tous les 2 ou 3 ans.
00:48:03C'est pour ça qu'il y a eu
00:48:05la création d'un film de 1940
00:48:07qui a réalisé six grands classiques
00:48:09qui sont considérés aujourd'hui comme tels.
00:48:11« Young Mr. Lincoln »,
00:48:13« The Mohawk »,
00:48:15« Grapes of Wrath »,
00:48:17« How Green Was My Wallet »,
00:48:19« Stagecoach ».
00:48:21Tout ça en un laps de temps.
00:48:23Et bien sûr,
00:48:25les comédies musicales aussi.
00:48:27Les « Chercheurs d'or » de 1932 et 1933.
00:48:29Ces filles sortaient
00:48:31et avaient toutes des cheveux blonds
00:48:33très glamours.
00:48:35Nous avons tous grandi
00:48:37dans ce monde imaginaire.
00:48:43Les films étaient importants.
00:48:45J'ai vu « Things to Come ».
00:48:47C'est un film de H.G. Wells.
00:48:49Il est sorti en 1936.
00:48:51Quand j'ai vu ce film,
00:48:53je suis sorti de là en titubant
00:48:55et je me suis dit
00:48:57« L'avenir m'appartiendra.
00:48:59Je vais créer l'avenir. »
00:49:01Oh Dieu !
00:49:03Le bonheur,
00:49:05n'y aura-t-il jamais de repos ?
00:49:07Le repos est suffisant pour l'homme individuel.
00:49:09Trop et trop tôt.
00:49:11Et nous l'appelons la mort.
00:49:13Mais pour l'homme,
00:49:15il n'y a pas de repos ni fin.
00:49:17Il doit continuer, conquête après conquête.
00:49:19Pauvre humanité si fragile,
00:49:21si faible,
00:49:23petite bête.
00:49:25Petite bête.
00:49:27Si nous ne sommes que des animaux,
00:49:29nous devons arracher
00:49:31chaque petite parcelle de bonheur
00:49:33dans l'univers.
00:49:35C'est ça ou ça.
00:49:37Tout l'univers ou le néant.
00:49:39Qu'est-ce qui se passera ?
00:49:53L'une des choses qui ont été mal expliquées
00:49:55par le passé à propos des films des années 30,
00:49:57c'est qu'ils permettaient de s'évader.
00:50:00Fred Astaire,
00:50:01la comédie musicale,
00:50:03W.C. Field,
00:50:05Bob Hope et les Marx Brothers
00:50:07sont autant de divertissements
00:50:09qui permettaient de s'évader.
00:50:11De quoi parle l'émission ?
00:50:13Tout est question de la dépression.
00:50:15Nous n'aurons pas à répéter.
00:50:17Il existe sans doute de nombreux films
00:50:19qui traitaient les réalités de la Grande Dépression.
00:50:21Mais ce ne sont pas eux
00:50:23qui ont été remis au goût du jour,
00:50:25car certains assez sinistres.
00:50:32Le Magicien d'Oz,
00:50:34le livre et surtout le film
00:50:36traitaient également de la politique monétaire,
00:50:38de la déflation, du manque d'argent.
00:50:41Le nom Oz est l'abréviation d'once.
00:50:45Il y a la route de brique jaune,
00:50:47la question de l'or qui était si importante à cette époque.
00:50:52La partie très sombre du début,
00:50:54la partie en noir et blanc.
00:50:56Concernant le politique monétaire,
00:50:58les gens savaient qu'il n'y avait pas assez d'argent
00:50:59et que c'était comparable à la météo.
00:51:01Ils ne pouvaient rien y faire.
00:51:03C'était comme une tempête qui s'annonçait.
00:51:06Et ils n'avaient qu'à faire face à la tempête.
00:51:08Le personnage de Dorothy trouve sa propre voie.
00:51:10Dans cette situation désastreuse,
00:51:12elle parvient par chance
00:51:14à tuer au moins une sorcière,
00:51:16puis une autre grâce à son intelligence.
00:51:19Et elle parvient à apprivoiser le magicien,
00:51:21apprivoiser l'argent.
00:51:23C'était une sorte de fantaisie.
00:51:25Tout le monde considère les années 1930
00:51:27comme l'âge d'or du cinéma.
00:51:31Mais n'oubliez pas que les grands cinéastes des années 30
00:51:34ont appris leur métier des films muets,
00:51:36l'art de la narration visuelle.
00:51:44Je me souviens que mon mentor,
00:51:46Alfred Hitchcock,
00:51:48avait appris la narration visuelle
00:51:50à l'âge d'or.
00:51:52Je me souviens que mon mentor,
00:51:54Alfred Hitchcock,
00:51:56disait qu'avec l'événement du son,
00:51:58nous avions perdu l'art de l'image en mouvement.
00:52:05Avec l'arrivée du cinéma parlant,
00:52:07le réalisme s'est imposé.
00:52:10Les films muets étaient presque oniriques
00:52:12dans la façon dont ils présentaient leurs histoires.
00:52:16Le son a apporté du réalisme aux films.
00:52:18Cela s'est traduit par des films de gangsters
00:52:19et de drames en coulisses.
00:52:21On voyait aussi plus d'histoires
00:52:23sur les gens de la classe ouvrière,
00:52:25ainsi que des évasions fantastiques
00:52:27avec des gens riches en danger.
00:52:50Les gens s'attendaient
00:52:52à ce que leur séance de cinéma
00:52:54soit accompagnée d'un dessin animé.
00:52:56On pouvait se passer du journal télévisé
00:52:58ou des films à deux bobines,
00:53:00mais il fallait un dessin animé.
00:53:03Il existe même une chanson
00:53:05des années 1930 intitulée
00:53:07« What? No No Mickey Mouse?
00:53:09What kind of program is this? »
00:53:20Cette chanson était très populaire
00:53:22car il s'agissait d'un théâtre.
00:53:24Le théâtre ne montrait pas de dessin animé.
00:53:26Disney est quitté d'un style appelé
00:53:28« tuyau en caoutchouc foufou »
00:53:30à une narration plus réaliste.
00:53:32Et tous les autres studios l'ont suivi.
00:53:34Mais au début des années 1930,
00:53:36au plus fort de la dépression,
00:53:38ces dessins animés étaient particulièrement psychédéliques.
00:53:40C'était époustouflant.
00:53:50Il n'y avait aucun réalisme.
00:53:52Ces gars inventaient les histoires
00:53:54au fur et à mesure qu'ils avançaient.
00:53:56La narration,
00:53:58même dans un court dessin animé,
00:54:00n'était pas aussi complexe
00:54:02qu'elle le deviendrait dix ans plus tard
00:54:04avec Bugs Bunny et Daffy Duck.
00:54:06Au début des années 1930,
00:54:08ils commençaient l'histoire à un endroit,
00:54:10allaient à l'extérieur,
00:54:12puis soudainement ils allaient ailleurs.
00:54:14Ils venaient avec des histoires
00:54:16et se mettaient à dessiner librement
00:54:17sans courant de conscience.
00:54:19C'est comme ça que ça fonctionnait.
00:54:25J'ai eu mon tout premier bulletin de salaire
00:54:27à Walt Disney Studios.
00:54:32J'ai passé trois ans et demi sur Bambi.
00:54:35C'était idéal.
00:54:39Je n'ai pas reçu une grande rémunération,
00:54:41mais j'ai adoré faire ce travail.
00:54:48Chapitre 7.
00:54:50L'art public.
00:54:52Pour en revenir à la WPA,
00:54:54je me souviens de S. Macdonald,
00:54:56Stanton Macdonald White,
00:54:58le directeur.
00:55:00J'ai apporté ma peinture et je lui ai montré.
00:55:02On nous payait 96 dollars par mois.
00:55:04Nous devions soumettre deux peintures à l'huile
00:55:06et deux aquarelles ou quatre lithographies.
00:55:09C'était comme passer par la WPA.
00:55:11C'est une bonne chose.
00:55:13Cela a sauvé beaucoup d'artistes de la fin.
00:55:17Les doigts délicats des artistes
00:55:19n'étaient pas du tout adaptés au travail manuel.
00:55:21Et en trouvant un travail approprié
00:55:23pour les musiciens et autres artistes,
00:55:25la WPA a grandement contribué à la culture américaine.
00:55:28Les peintres, eux aussi,
00:55:30ont permis à faire du programme d'œuvre
00:55:32un succès réel et durable.
00:55:34Ces reproductions de la scène américaine d'aujourd'hui
00:55:36en feront l'une des périodes
00:55:38les plus fertiles de l'art de notre pays.
00:55:43Une partie de ces travaux se faisait sur la toile,
00:55:45mais une autre était représentée
00:55:47par des bâtiments publics scolaires
00:55:49et autres bâtiments publics
00:55:51sous forme de peintures murales.
00:55:53L'idée du gouvernement
00:55:55de faire travailler des personnes créatives
00:55:57pour réaliser un bien public
00:55:59a été pilotée ici,
00:56:01à la Coye Tower de San Francisco.
00:56:03C'est ce programme pilote
00:56:05qui a permis de recourir à des artistes
00:56:07grâce à la WPA,
00:56:09Works Progress Administration.
00:56:11Les 26 artistes qui se sont impliqués
00:56:13et ont été chargés
00:56:15de créer ces peintures murales
00:56:17ici à la Coye Tower
00:56:19étaient vraiment les pionniers.
00:56:22Ce fut en quelque sorte
00:56:24une expérience réussie.
00:56:26Elle a permis à l'art public
00:56:28de se répandre dans tout le pays.
00:56:31Il s'agit d'une école d'art
00:56:33appelée réalisme social
00:56:35dont la plupart des œuvres
00:56:37sont représentées sur ces peintures murales.
00:56:39Le réalisme social consiste
00:56:41à capturer la vie quotidienne
00:56:43et à raconter l'histoire du citoyen moyen
00:56:45par opposition à ce que les actualités
00:56:47et les médias mettent en avant
00:56:49à l'époque et encore aujourd'hui,
00:56:51c'est-à-dire l'histoire des grands hommes,
00:56:59les capitaines d'industrie.
00:57:03Et il est possible de créer une communauté
00:57:05lorsqu'il s'agit d'art public.
00:57:06C'est certainement la philosophie
00:57:08qui a présidé à la réalisation
00:57:10de nombreuses peintures murales
00:57:12commandées par la Commission des arts
00:57:14au fil des ans ici à San Francisco.
00:57:21Nous sommes à la Lucy Flower High School
00:57:24et voici le foyer de l'école.
00:57:26Cette peinture murale a été réalisée
00:57:28entre 1938 et 1940 par Edward Millman.
00:57:33C'était un artiste,
00:57:34membre de la WPA.
00:57:36Il voulait créer une fresque
00:57:38sur des femmes américaines exceptionnelles.
00:57:41Parallèlement, il étudiait
00:57:43beaucoup le mouvement muraliste mexicain.
00:57:46Avant de créer cette œuvre,
00:57:48il s'était rendu au Mexique
00:57:50et s'est formé aux côtés de Diego Rivera en 1934.
00:57:54En élaborant l'agenda pour peindre cette fresque,
00:57:56il a voulu promouvoir ce réalisme social
00:57:58dans ce temple que vous voyez ici.
00:58:05Il lui a fallu deux ans
00:58:07pour réaliser cette image.
00:58:09Un an plus tard,
00:58:11le Conseil de l'éducation
00:58:13l'a jugée misérable et déprimante.
00:58:17Ils l'ont blanchie à la chaude
00:58:19un an plus tard.
00:58:21Cette image est probablement
00:58:23la plus controversée de la ville de Chicago
00:58:25parce qu'elle était très lourde de sens.
00:58:27Il abordait tellement de vérités fondamentales
00:58:29par rapport à ce qui se passait à l'époque.
00:58:35Ce qu'il faut retenir,
00:58:37c'est que les artistes importants
00:58:39sont comme un baromètre de ce qu'il se passe.
00:58:41Ils enregistrent ce qu'il se passe,
00:58:43ils racontent ces histoires
00:58:45de manière créative et imaginative.
00:58:47Et lorsque ce type de créativité
00:58:49philosophique et intellectuelle est occulté,
00:58:51c'est quelque chose de vraiment difficile à accepter.
00:58:58Lorsque l'on entrait dans cette pièce,
00:59:00elle était donc complètement blanche en 1996.
00:59:01Nous avons donc procédé
00:59:03à des essais successifs
00:59:05pour essayer de trouver le moyen
00:59:07de dévoiler cette image puissante.
00:59:10C'était une période assez magique pour nous.
00:59:12C'était en 1997.
00:59:14Il nous a fallu environ neuf mois
00:59:16pour parcourir toute la pièce,
00:59:18puis nous avons organisé
00:59:20une cérémonie de dévoilement.
00:59:22Il s'agissait de dévoiler
00:59:24l'histoire qu'elle renfermait.
00:59:26Alors oui,
00:59:28cette pièce était très précieuse pour nous
00:59:29et c'est toujours le cas.
00:59:34L'un des principaux thèmes
00:59:36qui se dégagent de l'art et de la culture des années 30
00:59:38est celui de Hemingway,
00:59:40fini par aboutir,
00:59:42à savoir que l'individu seul
00:59:44n'a aucune chance de s'en sortir.
00:59:51Autrement dit,
00:59:53les gens ont besoin des autres.
00:59:56L'individu peut certes être brisé,
00:59:57mais il peut aussi devenir plus fort.
00:59:59Une grande partie de l'art de l'époque
01:00:01évolue vers un sens de la nécessité publique
01:00:03de l'empathie,
01:00:05de l'attention,
01:00:07de la fraternité,
01:00:09de l'action collective,
01:00:11qu'il s'agisse de grèves
01:00:13ou de la mise en place
01:00:15d'un système de sécurité sociale.
01:00:22En même temps,
01:00:24un tout autre ensemble politique
01:00:25s'y oppose fortement.
01:00:27Les années 30 deviennent donc
01:00:29une période très polarisée
01:00:31sur le plan politique,
01:00:33entre ces notions collectivistes
01:00:35et d'individualistes
01:00:37encore très présentes dans le pays.
01:00:51Chapitre 8. La bonne affaire.
01:00:56Vous, et vous, et vous, et vous, et vous,
01:00:58avez un président maintenant.
01:01:00Il a donné à la terre un nouveau marché.
01:01:02Vous avez les cartes en main.
01:01:04À vous de jouer.
01:01:06Vous, et vous, et vous, mettez l'épaule à la roue.
01:01:08Il nous a donné ce que nous avons demandé,
01:01:10maintenant remboursez-le d'une manière ou d'une autre.
01:01:12Prenez-les devant,
01:01:14reculez devant le président
01:01:16et donnez du travail à un homme.
01:01:20L'exploit de Franklin Roosevelt
01:01:22est d'autant plus remarquable
01:01:23parce qu'il a dû non seulement
01:01:25inventer les outils nécessaires
01:01:27pour lutter contre la dépression,
01:01:29mais aussi convaincre les gens
01:01:31qu'il était légitime de faire quoi que ce soit.
01:01:33Or, beaucoup de gens étaient très sceptiques
01:01:35quant à la nécessité de faire autre chose
01:01:37que de laisser la situation se dégrader
01:01:39et finir par s'arranger d'elle-même.
01:01:54L'administration Roosevelt avait engagé une femme,
01:01:56Lorena Hickok,
01:01:58pour parcourir le pays et rediriger des rapports
01:02:00sur la manière dont les gens géraient
01:02:02les difficultés économiques.
01:02:04Et vous savez,
01:02:06ce qu'elle en est venue à constater,
01:02:08en particulier dans la Farm Belt
01:02:10et dans d'autres régions du pays,
01:02:12sentiments de désespoir prédominants.
01:02:14Les gens devenaient apathiques
01:02:16et dans une certaine mesure,
01:02:18le New Deal a joué un grand moment
01:02:20pour faire comprendre aux gens
01:02:21que nous n'allions pas laisser les choses
01:02:23continuer comme elles l'ont fait.
01:02:25Nous allions essayer d'améliorer la situation.
01:02:27Cela a touché de nombreuses personnes.
01:02:30Je me rappelle que toute la famille
01:02:32était assise près de la radio
01:02:34pour écouter une causerie
01:02:36au coin du feu avec Roosevelt.
01:02:39Pour réaffirmer ma conviction
01:02:41que la seule chose que nous devons craindre,
01:02:43c'est la peur de soi.
01:02:51...
01:03:18Docteur,
01:03:22voilà votre docteur.
01:03:37Monsieur le Président,
01:03:39qu'est-ce qui pourrait guérir de la dépression ?
01:03:42La confiance peut arriver
01:03:44à bout de cette vieille dépression.
01:03:46La confiance, c'est notre salut.
01:03:48Prêchez-la, ventez-la, criez-la.
01:03:49La confiance, ayez confiance.
01:03:51...
01:04:13...
01:04:39Je pense que nous gagnerons,
01:04:41non pas grâce à notre gouvernement
01:04:43ni même grâce à nos dirigeants,
01:04:47mais parce qu'en tant que peuple,
01:04:49nous avons eu une vision,
01:04:51nous avons travaillé pour elle
01:04:53et nous l'avons menée à bien.
01:04:55Je vous remercie.
01:04:57Le président des États-Unis,
01:04:59inspiré par sa femme,
01:05:01Eleanor, que dis-je,
01:05:03dirigée par Eleanor,
01:05:05avait tendance à vouloir donner
01:05:07à la communauté des opportunités
01:05:08plus grandes que celles dont il jouissait.
01:05:14Je m'engage en faveur d'une nouvelle donne
01:05:16pour le peuple américain.
01:05:18Cela a ouvert des possibilités de réflexion
01:05:20sur la question de savoir si,
01:05:22à partir du New Deal,
01:05:24nous pouvions envisager un véritable accord.
01:05:28Certains estiment que c'est grâce au FDR
01:05:30que nous avons pu éviter une révolution dans le pays,
01:05:32car il fournissait du travail avec la WPA
01:05:34et tous ses différents projets.
01:05:36Si cela n'avait pas été le cas,
01:05:38certains prétendaient que nous aurions connu
01:05:40une révolution sanglante.
01:05:42Il y avait donc beaucoup d'agitation sociale à l'époque.
01:05:44Ce n'était pas nécessairement le cas en Europe,
01:05:46mais beaucoup de gens étaient au chômage.
01:05:48Ils avaient faim.
01:05:50Ils se sont tournés vers le fascisme ou le communisme,
01:05:52qui leur ont donné une chance,
01:05:54une opportunité peut-être de gravir les échelons.
01:05:56Il y a peut-être quelque chose
01:05:58qui ne va pas dans notre système.
01:06:00Peut-être que nous devrions faire cela.
01:06:02Tout jeune déjà, vous étiez confronté à ça.
01:06:04Je me rappelle de disputes entre mon père
01:06:06et d'autres personnes sur des sujets politiques de ce genre.
01:06:08Il n'agissait pas tant de la politique de Washington
01:06:10que de ce que la situation devait être.
01:06:12Nous devrions suivre la voie européenne.
01:06:14En d'autres termes, soit le fascisme,
01:06:16soit le communisme,
01:06:18parce que c'était la meilleure façon de faire les choses.
01:06:20Le New Deal, malgré toutes ses conséquences historiques,
01:06:23n'a pas réussi à mettre fin à la Grande Dépression.
01:06:25Mais il a contribué à accomplir autre chose,
01:06:27et je pense que cela fait partie
01:06:29d'un calcul politique visionnaire
01:06:31de très haut niveau que Roosevelt avait en tête.
01:06:35Il a profité de cette crise persistante
01:06:36pour mettre en place un ensemble de réformes majeures
01:06:38visant à réorganiser
01:06:40l'ensemble du paysage social et économique,
01:06:42ce qui a permis à stabiliser l'économie
01:06:44une fois qu'elle s'est redressée
01:06:46avec la Seconde Guerre mondiale
01:06:48et a fourni le treillis ou l'échafaudage
01:06:50sur lequel l'économie américaine
01:06:52et même l'économie internationale
01:06:54ont connu une croissance folle
01:06:56pendant un demi-siècle
01:06:58après la Seconde Guerre mondiale.
01:07:00Il y aura toujours des périodes
01:07:02d'expansion et de récession.
01:07:04Cela n'est souhaitable pour personne.
01:07:06C'est un problème dans une certaine mesure,
01:07:08mais on ne veut non plus
01:07:10qu'elle se transforme en grande dépression.
01:07:12C'est-à-dire que la production chute fortement
01:07:14sans pouvoir remonter
01:07:16et qu'on a du mal à nous en remettre.
01:07:18Vous perdriez une décennie.
01:07:20Et nous savons,
01:07:22grâce à l'expérience japonaise récente,
01:07:24que cela peut se produire même aujourd'hui
01:07:26dans des pays relativement riches.
01:07:28Je ne pense donc pas qu'il faille présumer
01:07:30que nous sommes sortis des dépressions.
01:07:32Nous avons peut-être appris des choses
01:07:34sur la façon de les éviter,
01:07:36mais ce n'est pas un titre neuf.
01:07:38Génération perdue.
01:07:40Nous craignons que tout le secteur financier,
01:07:42les banques et les sociétés de sécurité
01:07:44ne s'effondrent.
01:07:47La décennie perdue est une période
01:07:49de croissance extrêmement faible
01:07:51pour l'économie japonaise.
01:07:54Les affaires n'allaient pas très bien
01:07:56dans l'ensemble.
01:07:59La norme voulait que,
01:08:01une fois diplômé de l'université,
01:08:03on intégrerait une grande entreprise
01:08:04et on l'employerait à vie.
01:08:15Vous étiez donc sur la bonne voie
01:08:17et vous pouvez planifier votre vie
01:08:19à 22 ans.
01:08:21Telle était la vision habituelle.
01:08:24En raison du système d'emploi à vie,
01:08:26les entreprises japonaises
01:08:28ne peuvent pas licencier
01:08:30les travailleurs de base.
01:08:32C'est pourquoi,
01:08:34certains d'entre elles ont gardé
01:08:36leurs employés de base
01:08:38de sorte à les maintenir dans le système
01:08:40mais ont cessé d'embaucher.
01:08:43Les premiers touchés
01:08:45n'étaient pas les employés
01:08:47mais les étudiants fraîchement
01:08:49sortis de l'université
01:08:51qui n'arrivaient pas à trouver
01:08:53ce fameux emploi à vie.
01:08:55Nous sommes à l'origine
01:08:57de cette génération perdue.
01:09:00L'appartenance à une organisation communautaire,
01:09:02qu'il s'agisse d'une famille,
01:09:04d'une entreprise ou d'une école
01:09:06est extrêmement importante.
01:09:10Les entreprises japonaises
01:09:12ont d'ailleurs fait quelque chose
01:09:14de très important.
01:09:16Elles sont en grande partie
01:09:18responsables du maintien
01:09:20de la sécurité sociale
01:09:22ou de l'importance de la société
01:09:24par rapport au gouvernement.
01:09:26Mais la génération perdue
01:09:28n'a pas eu la chance
01:09:30d'appartenir à ce type de société.
01:09:35J'ai 35 ans.
01:09:37Il y a 20 ans,
01:09:39lorsque j'étais lycéen,
01:09:41rien ne laissait présager
01:09:43un déclin économique au Japon.
01:09:57Notre manuel d'éducation
01:09:59nous expliquait
01:10:01qu'il fallait
01:10:03qu'il y ait
01:10:05une croissance économique continue
01:10:07pour les années à venir.
01:10:15Nous nous attendions donc
01:10:17à poursuivre dans cette voie.
01:10:22Mais en réalité,
01:10:24après l'obtention de notre diplôme,
01:10:26cette stabilité n'était plus
01:10:28qu'un lointain souvenir.
01:10:33Une société stable et développée
01:10:35ou une croissance saine et stable,
01:10:37nous devons reconstruire
01:10:39ce type de communauté.
01:10:42C'est un véritable défi
01:10:44que nous devons relever
01:10:46et la solution ne consiste pas
01:10:48à revenir à n'importe quel
01:10:50ancien système.
01:10:52Nous devons repenser
01:10:54les concepts de société
01:10:56et d'emploi ou de travail.
01:10:59Tel est notre défi
01:11:00et nous avons besoin
01:11:02de faire preuve de créativité.
01:11:16Pour éviter
01:11:18ce qui s'est passé au Japon
01:11:20et une nouvelle décennie
01:11:22de perdus aux États-Unis,
01:11:24ce qui à ce stade
01:11:26est probablement inévitable,
01:11:28nous devons vraiment
01:11:30faire preuve de créativité.
01:11:32La question est
01:11:34d'où cela va-t-il venir ?
01:11:36L'économie repose
01:11:38sur quatre domaines fondamentaux
01:11:40qui sont les moteurs
01:11:42de la croissance économique.
01:11:44Aux États-Unis,
01:11:46environ 70% de la croissance économique
01:11:48vient des consommateurs.
01:11:50Or, les consommateurs
01:11:52voient la valeur
01:11:54de leur maison
01:11:56et de leur portefeuille
01:11:58d'actions diminuer
01:12:00et la reprise
01:12:02ne sera jamais au rendez-vous.
01:12:04Et étant donné
01:12:06qu'elle représente 70%
01:12:08de notre économie,
01:12:10nous devons compenser
01:12:12ce gros morceau
01:12:14par d'autres moyens.
01:12:16Les trois autres sources
01:12:18sont les investissements
01:12:20des entreprises,
01:12:22la croissance des exportations
01:12:24et les dépenses publiques.
01:12:26Les entreprises
01:12:28n'investiront pas
01:12:30dans l'ensemble
01:12:32de l'économie américaine.
01:12:34Enfin,
01:12:36la dernière solution
01:12:38qui s'offre à nous
01:12:40est de faire appel
01:12:42aux dépenses publiques
01:12:44pour créer une demande économique.
01:12:46C'est exactement
01:12:48ce que nous avons fait
01:12:50pendant la Grande Dépression.
01:12:52C'est quelque chose
01:12:54à laquelle nous n'avons pas eu
01:12:56besoin de faire recours
01:12:58aujourd'hui
01:13:00mais c'est certainement
01:13:02le cas dans le domaine
01:13:04de la science.
01:13:06Ça nous est bénéfique
01:13:08jusqu'au moment où,
01:13:10tout d'un coup,
01:13:12ça ne fonctionne plus,
01:13:14tout s'effondre.
01:13:16Dès lors,
01:13:18on ne sait plus comment
01:13:20faire pour y remédier
01:13:22petit à petit.
01:13:24On doit simplement
01:13:26attendre l'iceberg.
01:13:28Puis il se passe
01:13:30à la question
01:13:32de ce qu'est-ce que
01:13:34notre monde est vraiment comme.
01:13:36L'une de nos ressources
01:13:38nationales les plus importantes
01:13:40est notre créativité.
01:13:42À condition de pouvoir
01:13:44véritablement la déployer,
01:13:46les solutions à nos problèmes
01:13:48économiques, à bien des égards,
01:13:50ne viendront peut-être pas
01:13:52du Congrès ou de la Chambre
01:13:54des représentants,
01:13:56ni des grandes entreprises
01:13:58ou de la réserve fédérale,
01:14:00mais d'autres choses
01:14:02importantes se passent
01:14:04sur le terrain.
01:14:06Je pense que c'est une
01:14:08caractéristique innée
01:14:10des Américains que
01:14:12d'avoir tendance à bricoler
01:14:14et à innover lorsqu'ils
01:14:16ne sont pas satisfaits
01:14:18des systèmes existants
01:14:20ou obsolètes.
01:14:22Par le passé,
01:14:24de nombreuses entreprises
01:14:26solides ont été créées
01:14:28lors d'un ralentissement
01:14:30d'un certain nombre
01:14:32d'heures par semaine.
01:14:34Je n'aurais jamais eu
01:14:36le temps de me lancer
01:14:38dans une telle entreprise.
01:14:40Une fois que j'ai été licencié,
01:14:42l'emploi du temps s'est libéré
01:14:44et je me suis dit,
01:14:46c'est le moment ou jamais.
01:14:48Tous les emplois
01:14:50semblent si difficiles
01:14:52à obtenir aujourd'hui
01:14:54que les gens se lancent
01:14:56davantage dans ce qui
01:14:58les passionne,
01:15:00et qu'il y a un lien
01:15:02entre les périodes
01:15:04d'expansion et de ralentissement.
01:15:06Nous verrons bien.
01:15:08Les gens ont tendance
01:15:10à avoir la mémoire courte,
01:15:12surtout lorsque les temps
01:15:14commencent à s'améliorer.
01:15:16Bienvenue à New York,
01:15:18la capitale financière du monde
01:15:20et à Wall Street,
01:15:22le cœur du capitalisme américain.
01:15:24J'ai été vice-président
01:15:26de la Dutch Bank.
01:15:28J'y ai contribué
01:15:30et j'ai perdu mon emploi.
01:15:32C'est Adam Smith,
01:15:34la main invisible qui me frappe
01:15:36et me place dans un autre secteur
01:15:38de l'économie.
01:15:40Mais en ce qui me concerne,
01:15:42je suis très heureux
01:15:44de ce que je fais aujourd'hui.
01:15:46Faire visiter Wall Street aux gens,
01:15:48leur raconter mon histoire,
01:15:50j'aime enseigner.
01:15:52J'inspire certaines personnes
01:15:54qui disent,
01:15:56hé, voilà un gars
01:15:58qui fait de la limonade
01:16:00et qui fait de l'alcool.
01:16:02Il y a deux ans,
01:16:04j'étais totalement absorbée
01:16:06par l'industrie financière
01:16:08que j'aimais et adorais
01:16:10et pratiquais depuis la fin
01:16:12de mes études.
01:16:14Petit à petit,
01:16:16j'ai commencé à voir
01:16:18toutes ces énormes explosions
01:16:20qui se produisaient
01:16:22sur les marchés financiers.
01:16:24C'est alors que j'ai reçu
01:16:26ma lettre de licenciement
01:16:28et que je me suis fait licencier.
01:16:30Les gens affirment
01:16:32que ces parents ont survécu
01:16:34à la Grande Dépression.
01:16:36Par contre,
01:16:38ils ont dû faire des choses folles,
01:16:40comme vendre de l'alcool de contrebande.
01:16:42Ils ont aussi hébergé
01:16:44des gens qui venaient d'Europe
01:16:46et qui avaient besoin
01:16:48d'un logement supplémentaire.
01:16:50Mais je réfléchissais toujours
01:16:52à différentes façons
01:16:54d'être plus maligne,
01:16:56de gagner de l'argent
01:16:58et d'économiser leur argent.
01:17:01J'espérais des choses en retour.
01:17:03Mais aujourd'hui,
01:17:05c'est de nouveau l'intelligence
01:17:07et la créativité qui prédominent.
01:17:09Aujourd'hui, on assiste
01:17:11à une émergence
01:17:13de jeunes entrepreneurs
01:17:15avec des entreprises
01:17:17socialement conscientes.
01:17:19Actuellement,
01:17:21nous sommes en plein échange
01:17:23pour savoir comment mener
01:17:25le travail à bien
01:17:27et faire un défilé de mode
01:17:28formidable dont on peut faire partie.
01:17:31Épilogue
01:17:40Feng, mon mari,
01:17:42était tellement radin
01:17:44qu'une fois,
01:17:46il nous a emmenés,
01:17:48les enfants et moi,
01:17:50prendre un café
01:17:52et manger des beignets.
01:17:55Les enfants ont adoré
01:17:56car ils n'avaient jamais
01:17:58donné leur sang auparavant.
01:18:04Sacrée blague !
01:18:09Rétrospectivement,
01:18:11cela peut sembler être
01:18:13une bonne chose qui s'est produite
01:18:15et qui était nécessaire
01:18:17pour nous remettre sur la bonne voie.
01:18:19Car après tout,
01:18:21chacun d'entre nous
01:18:23fait partie de l'évolution humaine.
01:18:27Et nous emportons avec nous
01:18:29la technologie
01:18:31et nous avançons à toute vitesse
01:18:33dans l'univers.
01:18:35L'expérience que vous avez eue
01:18:37en traversant ces périodes
01:18:39vous soutient.
01:18:41Elle vous rend plus fort
01:18:43après avoir été mis à l'épreuve
01:18:45dans un creuset de feu.
01:18:48La dépression a abattu les gens.
01:18:50Il est donc quelque peu merveilleux
01:18:52et mouvant de se dire
01:18:54« Regardez comment ces gens
01:18:56ont réussi à faire quelque chose
01:18:58de leur vie ».
01:19:00Mais il y a aussi cette autre moitié
01:19:02de la population
01:19:04qui n'a pas réussi à le faire.
01:19:06Ils ont été tellement abattus
01:19:08par la dépression
01:19:10que cela a affecté
01:19:12leur état d'esprit,
01:19:14leur entourage,
01:19:16leur famille,
01:19:18durant des années et des années.
01:19:20À moins que vous n'ayez
01:19:22le courage de continuer,
01:19:24ces premiers jours
01:19:26nous ont rendus plus forts.
01:19:28Je dirais plutôt
01:19:30qu'elle nous a rendus libres.
01:19:32Elle nous a rendus plus confiants
01:19:34lorsque tout semblait fini
01:19:36et dans notre capacité à survivre.
01:19:38Ça, c'est vrai.
01:19:40Mais elle n'a pas rendu
01:19:42nos croyances plus fortes.
01:19:44Elle les a plutôt détruites.
01:19:46Elle n'a pas renforcé
01:19:48nos systèmes familiaux.
01:19:50Elle les a plutôt fragilisés.
01:19:52Encore moins notre système économique
01:19:54ou politique
01:19:56nous a renforcés librement
01:19:58et à nouveau à nos vies,
01:20:00à la manière dont nous jugeons
01:20:02désormais la vérité,
01:20:04dont nous communiquerons
01:20:06les uns avec les autres,
01:20:08à la confiance et à l'absence de confiance.
01:20:10Maintenant, c'est généralement
01:20:12accompagné de nausées.
01:20:14Nous sommes si souvent sauvés
01:20:16malgré nous.
01:20:18Arnold Toynbee,
01:20:20un grand historien
01:20:22qui n'avait rien d'un homme mystique
01:20:24mais était quelqu'un
01:20:26d'un homme de l'humanité.
01:20:28Cela l'a conduit à la conclusion
01:20:30que chaque fois que la flaque
01:20:32des affaires humaines était
01:20:34sur le point de se figer complètement,
01:20:36le doigt de Dieu descendait
01:20:38et l'a remué.
01:20:40Je me suis dit,
01:20:42c'est parfois comme ça.
01:20:44L'une des beautés de cette période
01:20:46est que, bien que nous n'ayons pas d'argent,
01:20:48sauf pour les 5 ou 6% de la population
01:20:50qui se jetaient par la fenêtre
01:20:52ou se suicidaient
01:20:54parce qu'ils ne pouvaient pas
01:20:56s'occuper d'eux-mêmes.
01:20:58Et cela, encore une fois,
01:21:00est un facteur qui fait partie
01:21:02de la vie et du rêve américain.
01:21:04Nous pouvons le supporter
01:21:06parce que les choses vont s'améliorer
01:21:08quand le monde s'effondre.
01:21:26Sous-titrage MFP.
01:21:56...
01:22:26...
01:22:56...
01:23:26...
01:23:56...

Recommandations