"Il y a une surdélinquance étrangère avérée": l'interview en intégralité de Marion Maréchal

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Marion Maréchal était l'invitée de Tout le monde veut savoir sur BFMTV ce mercredi 28 août 2024.

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Transcript
00:00Alors qu'elle s'installe sur notre plateau, bonsoir Marion Maréchal.
00:03Bonsoir.
00:04Merci beaucoup d'être avec nous ce soir dans Tout le monde veut savoir.
00:07Vous êtes députée européenne, alors on ne sait pas précisément où vous situez,
00:10on y reviendra, puisque c'est plus Reconquête,
00:12vous n'êtes pas non plus Rassemblement National.
00:15Mais d'abord, l'actualité, c'est bien sûr ce drame,
00:17on en parlait il y a un instant,
00:18le gendarme tué à Amougin et l'émotion de sa veuve,
00:21vous avez réagi dans la journée.
00:23Ouvrez les guillemets, oui, la politique de ce gouvernement est criminelle.
00:27La douleur de cette femme ne peut rester sans réponse.
00:31L'émotion, la détresse de cette veuve est absolument bouleversante, incontestable.
00:35Mais Marion Maréchal, très concrètement,
00:36qu'est-ce que vous auriez fait différemment au pouvoir
00:39pour éviter que ce drame n'arrive ?
00:40Écoutez, je viens d'écouter le député du Nouveau Front Populaire
00:43qui s'est exprimé, Monsieur Vico, juste avant,
00:45et je l'entendais dire un peu désarmé,
00:46oui, mais finalement, ça n'est pas anticipable,
00:48donc il n'y a pas grand-chose à faire.
00:49Mais pardonnez-moi, de quoi on parle ?
00:50On parle d'un homme qui a été arrêté et condamné près d'une dizaine de fois,
00:54et pas simplement pour des délits routiers,
00:56pour violence, pour outrage,
00:59notamment évidemment sur personnes dépositaires de l'autorité publique,
01:01pour rébellion.
01:02Donc c'était un délinquant multirécidiviste.
01:04Et malgré tout cela, son titre de séjour a été renouvelé en 2022.
01:07Je rappelle que le renouvellement d'un titre de séjour,
01:09c'est une décision administrative.
01:10Ce que répond Marion Maréchal-Gérald Darmanin à être dans le débat,
01:14c'est de dire qu'avant le vote de la loi Immigration,
01:16il n'y avait pas l'arsenal législatif qui permettait de ne pas expulser cette personne,
01:21notamment parce qu'elle était arrivée jeune sur le territoire.
01:24Mais qu'importe, au-delà de ça, expliquer aujourd'hui que ça n'était pas anticipable,
01:26ça n'est pas vrai.
01:27Moi je considère qu'aujourd'hui,
01:28quand on a un fonctionnement et un octroi de titre de séjour
01:32qui aboutit à ce que des personnes qui soient multi-condamnées
01:34voient leur titre de séjour renouvelé,
01:36c'est une mise en danger de la vie des Français
01:39qui est volontaire et qui est d'une certaine manière subie directement par cette femme.
01:44Mais la loi le permet désormais.
01:45Il n'y a pas sur ce point-là une forme de laxisme.
01:47Non, je vais vous dire, il y a une forme de laxisme pour une raison simple,
01:49c'est qu'aujourd'hui, l'interdiction du territoire français,
01:52donc l'expulsion, n'est pas une peine automatique lorsqu'il y a une condamnation,
01:55mais une peine complémentaire.
01:57Ça signifie qu'elle peut être potentiellement décidée par le juge,
02:02mais elle n'est pas systématique.
02:04Ce qui fait qu'aujourd'hui, nous avons en effet sur le territoire français
02:06des personnes étrangères qui sont parfois multi-condamnées
02:10et qui peuvent continuer, évidemment, de pouvoir rester légalement sur le sol français.
02:13Pour bien comprendre ce que vous dites, Mme Maréchal,
02:14attendez une seconde, ça veut dire que vous considérez que cet individu
02:18avec des délits routiers qui sont de gravité diverse…
02:21Il n'a fait que des délits routiers, des violences.
02:22Il a été condamné pour violences.
02:23Absolument, il aurait dû être automatiquement expulsé.
02:26Son titre de séjour n'aurait pas dû, à minima, être renouvelé en 2022
02:29puisque la plupart des faits étaient antérieurs à 2022.
02:32Donc je veux dire, moi, je ne comprends pas.
02:33C'est qu'aujourd'hui, nous avons, en effet, c'est ce que je dis,
02:35et c'est ce que je comprends d'ailleurs des propos de cette femme,
02:37un gouvernement qui mène des politiques qui aboutissent à être criminels.
02:40Parce que quand on organise le cocktail explosif, d'une part,
02:43d'une impunité généralisée, d'un laxisme judiciaire,
02:46qui fait qu'aujourd'hui, près de 4 personnes condamnées à de la prison ferme
02:50sur 10 ne mettent jamais les pieds en prison.
02:52Et qu'en parallèle de ça, vous avez une politique migratoire,
02:54non seulement en partie hors de contrôle,
02:56mais aussi organisée pour des raisons idéologiques.
02:58Et quand on connaît le poids de la surdélinquance étrangère,
03:01oui, je le dis, c'est donc une mise en danger volontaire de la vie des Français.
03:05Et cette femme a raison quand elle dit que le gouvernement est responsable.
03:08Dans le cas d'espèce, le suspect est capverdien,
03:11avec effectivement un titre de séjour qui avait été renouvelé en 2022.
03:14Il y a aussi toute une série de refus d'obtempérer,
03:16qui sont le fait de Français nés en France.
03:18Dans ce cas-là, qu'est-ce que vous proposez ?
03:20Est-ce qu'il suffit de dire qu'on va passer la peine de 2 ans de prison
03:24à 3, 4, 5 pour empêcher ces refus d'obtempérer ?
03:27Au fond, sans polémiquer parce que le sujet est trop grave,
03:30est-ce que vraiment, il y a l'émotion bouleversante de cette veuve ?
03:33Mais quand on est responsable politique,
03:35est-ce que vraiment on peut arriver sur un plateau de télévision
03:37et considérer que d'un claquement de doigts, les choses arrêtent ?
03:39Non, mais monsieur Duhamel, excusez-moi, c'est pas polémiquer,
03:42ça n'est pas seulement le sujet d'un refus d'obtempérer dont on parle là,
03:45c'est un sujet plus général, qui est celui, je le rappelle,
03:48de la surdélinquance étrangère.
03:49Vous avez raison, il y a dans tous les pays,
03:51quels qu'ils soient et fort malheureusement,
03:53une criminalité qui perdurera toujours
03:55et qui malheureusement fera des victimes, c'est inéluctable.
03:58Mais là, on parle de personnes qui, en l'occurrence,
04:01n'avaient rien à faire sur le sol français,
04:03c'est-à-dire des personnes qui ne sont pas des citoyens français,
04:05à qui on accorde l'hospitalité pour différentes raisons,
04:07qu'il faudra peut-être réformer, vous avez raison,
04:09et qui abusent de cette hospitalité en violant la loi française
04:12et en s'en prenant à des personnes.
04:13Donc c'est quand même un sujet totalement différent.
04:15Maintenant, il y a donc deux réponses.
04:17La première, selon moi, je vous en ai parlé,
04:19puisque j'ai parlé des deux raisons, me semble-t-il, principales
04:21qui aboutissent à ce genre de drame.
04:22D'une part, en effet, le fait que nous ayons
04:24une politique d'accueil excessivement généreuse,
04:28Madame parlera de tolérance, en l'occurrence,
04:31l'épouse de ce gendarme, puisque nous avons
04:333,8 millions de titres de séjour fin 2022
04:36qui étaient accordés sur le sol français,
04:38c'est un record historique.
04:39Et 323 000 premiers titres de séjour en 2024,
04:42c'est deux fois plus.
04:44Il n'y a pas un lien direct, automatique,
04:46entre les titres de séjour qui sont délivrés
04:47et ce genre de drame.
04:48Si, Monsieur Duhamel, s'il y a aujourd'hui
04:50une surdélinquance avérée des étrangers
04:53dans notre pays, pas tous,
04:55mais il y a une surreprésentation.
04:57Mais ce n'est pas moi qui le dis,
04:58ce sont les chiffres du ministère de l'Intérieur.
04:59Quand plus de 50 % de la délinquance
05:01à Nice, à Paris, à Marseille
05:03est commise par des étrangers,
05:04quand 20 % des détenus dans les prisons françaises
05:07sont de nationalités étrangères
05:08alors qu'ils sont censés représenter
05:098 % de la population,
05:10c'est un fait.
05:11Voilà, ça peut plaire, ça peut déplaire,
05:12c'est un fait.
05:13Et je suis désolée de vous dire
05:14que les chiffres dont je vous parle à l'instant,
05:17derrière ces chiffres,
05:18il y a des drames monstrueux.
05:20Évidemment, le drame vécu par cette femme
05:23et ses deux orphelins,
05:24mais on pourrait parler à Carpentra
05:26du viol, cette année,
05:27du viol de cette femme de 22 ans
05:29en pleine rue par un Tunisien multirécidiviste
05:31qui était légalement sur le sol français.
05:33On pourrait parler en Seine-et-Marne
05:34de cette femme qui a été éventrée
05:36par un Algérien multirécidiviste.
05:39Sur ces plateaux et souvent dans des interviews,
05:41on a parlé sans aucun tabou
05:42de la question de l'immigration et de la délinquance.
05:44Là, le cas d'espèce était sur la question
05:46des refus d'obtempérer.
05:47Je voudrais vous poser une question sur...
05:48Je vais vous répondre sur la partie judiciaire.
05:50Je vais vous répondre sur la partie judiciaire.
05:51Allez-y rapidement,
05:52parce qu'après, j'aimerais poser une autre question
05:53sur ce cas.
05:54Au-delà des refus d'obtempérer,
05:55moi, je vous le dis,
05:56la loi française n'est pas une loi laxiste.
05:58Ça n'est pas le code pénal, le problème.
06:00C'est le code de procédure pénale,
06:02qui est beaucoup trop lourd et qui complexifie.
06:04C'est l'effectivité et la célérité de la sanction.
06:08Il y a aujourd'hui,
06:09ça a été dit d'ailleurs par vos experts,
06:11en tournant rond depuis des années,
06:12la réalité, c'est qu'on le sait.
06:13Voilà, on le sait.
06:14Tous les rapports le disent
06:16et aucun gouvernement ne s'y attend.
06:17Il n'y a pas assez de place en prison.
06:19Il n'y a pas assez de moyens
06:20accordés à la justice.
06:21Vous savez ce qui se passe, Mme Maréchal ?
06:22Dès qu'une prison doit être construite quelque part,
06:24la collectivité, souvent élue de droite comme de gauche,
06:26ne veut pas que des centres pénitentiaires soient construits.
06:28Pour le coup, quand on a une vague d'immigration
06:30et qu'il s'agit de tous les loger,
06:31il n'y a pas de problème.
06:32Quand il s'agit de faire appliquer la loi en France
06:33et de punir des violeurs et des meurtriers,
06:36là, on ne trouve pas de solution.
06:37Moi, je vous dis, c'est un manque de volonté politique
06:39parce que derrière ça, il y a une idéologie.
06:41L'idéologie qui sévit aujourd'hui
06:43dans la société française
06:44et pas dans la société française d'ailleurs,
06:45pas auprès des Français,
06:46dans les gouvernements,
06:47c'est de dire la prison,
06:48c'est l'école de la récidive.
06:50Et donc, qu'ont fait tous ces gouvernements
06:51depuis des années de droite...
06:52C'est quoi l'idéologie ?
06:53C'est les juges, c'est ça ?
06:55Oui, entre autres choses.
06:56De droite comme de juge,
06:57ceux du syndicat de la magistrature peut-être
06:58qui vont, vous savez, à la fête de l'humanité.
07:00Il n'y a jamais eu autant de gens
07:02incarcérés dans les prisons
07:03et en même temps,
07:04vous dites que la justice est la justice.
07:05Mais monsieur Duhamel,
07:06parce qu'il n'y a jamais eu autant
07:07de crimes et de délits dans notre pays.
07:08Voilà, c'est ça la réalité.
07:09Et donc, mécaniquement et statistiquement,
07:10ça augmente.
07:11Maintenant, je vous le dis,
07:12le problème, c'est l'effectivité de la réponse.
07:13J'ai donné un chiffre tout à l'heure.
07:14Quatre personnes condamnées
07:15à de la prison de ferme sur dix
07:16ne mettent jamais les pieds en prison
07:17parce que les gouvernements,
07:18ces dernières années,
07:19ils ont fait quoi ?
07:20Ils ont passé leur temps
07:21à faire voter des lois
07:22qui permettaient aux personnes
07:23d'échapper effectivement à la prison.
07:25Ceux qui n'en gardent...
07:26Les peines alternatives.
07:27On appelle ça les peines alternatives.
07:28Ceux qui n'en gardent
07:29feront ce qu'on appelle
07:30en mauvais français,
07:31du fact-checking.
07:32Oui, sans problème.
07:33Un certain nombre de circulaires pénales
07:34ont été pressés l'année dernière
07:35pour précisément diminuer
07:36l'effet des remises de peine.
07:37Mais là encore,
07:38les uns et les autres vérifieront.
07:39Moi, je remets maintenant en cause
07:40l'existence même du juge
07:41d'application des peines.
07:47Une question très précise
07:48sur la phrase prononcée
07:49par la veuve d'Éric Comine
07:50qui dit la chose suivante.
07:511981 n'aurait pas dû exister
07:52en référence donc à l'abolition
07:54de la peine de mort
07:55par François Mitterrand
07:56et Robert Badinter.
07:57Est-ce que vous êtes d'accord avec elle ?
07:58Moi, je ne suis pas
07:59pour la restauration
08:00de la peine de mort.
08:01Je suis pour l'application
08:02de la perpétuité réelle.
08:03Je considère que
08:04quand on commet des crimes
08:05très graves,
08:06on doit pouvoir avoir des cas
08:07où les personnes meurent en prison.
08:08Voilà.
08:09Elles ne sont jamais amenées à sortir.
08:10Et elle met le doigt d'ailleurs
08:11sur l'effondrement
08:12de l'échelle des peines.
08:13C'est ça.
08:14Ce qu'elle dit,
08:15et à juste titre pour le coup,
08:16c'est que la disparition
08:17de la peine de mort
08:18a fait que mécaniquement,
08:19les peines se sont effondrées.
08:21Il n'y a plus aujourd'hui
08:22dans notre pays
08:23de perpétuité réelle.
08:24Ça n'existe plus.
08:25Ça n'est même plus légal.
08:26Mais donc, pas de débat
08:27sur la peine de mort ?
08:28Non, je ne crois pas
08:29que ce soit le sujet de l'entrave.
08:30Une fois de plus,
08:31si nous avions des peines effectives,
08:32des peines rapides,
08:33des peines systématiques,
08:34y compris d'ailleurs
08:35des peines de prison
08:36pour des délits
08:38et qui font échapper
08:39totalement à la prison,
08:40je crois qu'il n'y aurait plus
08:41ce sentiment d'impunité.
08:42Je vais même au-delà de ça.
08:43Je vais vous dire,
08:44au-delà de la question
08:45même de la réponse pénale,
08:46il y a un discours politique
08:47problématique dans notre pays.
08:48Revenons sur l'histoire
08:49de l'affaire Nahel.
08:50L'affaire Nahel,
08:51ça a été une organisation
08:52par la gauche
08:53de décrédibilisation
08:54et d'attaque
08:55sans précédent
08:56de l'honneur
08:57et de la crédibilité
08:58de la police.
08:59À travers cette affaire,
09:00il y a eu un drame de fait
09:01puisque un jeune homme est mort.
09:02Un jeune homme,
09:03rappelons-le,
09:04qui était un jeune homme délinquant
09:05face à un membre
09:06des forces de l'ordre
09:07qui avait un état de service
09:08exemplaire.
09:09Un jeune qui est mort,
09:10une enquête qui est en cours,
09:11il y aura un procès.
09:12D'accord.
09:13Et avant même…
09:14Vous en parlez bien
09:15de quel principe
09:16vous voulez parler ?
09:17Et bien absolument,
09:18monsieur Duhamel,
09:19vous mettez le point
09:20sur le problème.
09:21C'est-à-dire qu'avant même
09:22que cette enquête est aboutie
09:23et qu'on sache exactement
09:24ce qui s'est passé,
09:25eh bien on a eu
09:26tout un discours
09:27absolument immonde
09:28expliquant que dans notre pays,
09:29la police tue.
09:30Voilà, c'est ça
09:31le discours aujourd'hui de gauche
09:32qui a dominé
09:33le nombre, malheureusement,
09:34de médias
09:35et qui a contribué,
09:36finalement,
09:37à un discours victimaire
09:38auprès de délinquants
09:39qui considèrent
09:40ne pas avoir à respecter
09:41la police
09:42et d'ailleurs
09:43l'autorité de l'État en général.
09:44J'aimerais qu'on parle
09:45de la situation politique,
09:46crise politique.
09:47Certains parlent de crise de régime,
09:48les consultations continuent.
09:49Mais toujours pas
09:50de Premier ministre.
09:51La gauche dénonce
09:52un déni de démocratie,
09:53la droite propose
09:54un pacte législatif.
09:55Vous, vous regardez
09:56passer les trains ?
09:57Je n'attends rien
10:00de la nomination
10:01d'un nouveau Premier ministre.
10:02En même temps,
10:03on ne vous demande pas
10:04votre avis.
10:05Doublement, ça tombe bien,
10:06j'ai envie de vous dire.
10:07Mais en revanche,
10:08ce qui est dommage,
10:09c'est qu'on ne demande pas
10:10vraiment l'avis des Français.
10:11Parce qu'on a un pays
10:12qui n'a jamais autant voté
10:13à droite.
10:14Je rappelle que
10:15les voix cumulées
10:16des Français qui ont voté
10:17à la fois pour
10:18le Rassemblement national
10:19allié à Éric Sotti,
10:20c'est 11 millions de voix.
10:21Et des Français
10:22qui ont massivement fait barrage
10:23au second taux
10:24de l'électivité
10:25au Rassemblement national.
10:26Contre 8 millions
10:27pour le nouveau Front populaire.
10:28Je vous laisse faire le calcul.
10:29La droite est majoritaire
10:32c'est-à-dire que
10:33plus le pays vote à droite...
10:34Le Rassemblement national
10:35a perdu au second taux.
10:36D'accord.
10:37Je vais y venir juste après.
10:38Ça veut dire qu'il y a
10:39un problème institutionnel.
10:40En revanche,
10:41ce qui est fascinant,
10:42c'est qu'on a un pays
10:43qui n'a jamais autant
10:44voté à droite
10:45et on est en train
10:46de discuter tous les jours
10:47de savoir quel est
10:48le Premier ministre de gauche
10:49qu'on va mettre aux affaires.
10:50Parce que c'est ça en fait
10:51ce qui est en train de se passer.
10:52Je vais vous dire,
10:53je n'en attends rien.
10:54Emmanuel Macron a dit
10:55que ce ne sera pas
10:56du nouveau Front populaire.
10:57Oui d'accord,
10:58mais quel ministre de gauche
11:00De toute façon,
11:01ce sera un Premier ministre
11:02qui aura très peu de marge de manœuvre.
11:03Ne nous l'aurons pas.
11:04Je vais vous dire,
11:05à la limite,
11:06la seule chose...
11:07C'est quoi la solution institutionnelle
11:08proposée par Emmanuel Macron ?
11:09Je ne crois pas qu'on pourra
11:10attendre beaucoup de réformes
11:11de ce gouvernement
11:12parce que de toute façon
11:13la France serait ingouvernable.
11:14Emmanuel Macron nous a mis
11:15dans une impasse
11:16et il est terriblement responsable.
11:17En revanche,
11:18ce qu'on peut attendre éventuellement
11:19de ce gouvernement transitoire
11:20c'est de tirer les leçons
11:21de la crise institutionnelle
11:23et démocratique majeure
11:24que nous sommes en train de vivre.
11:25La seule chose,
11:26j'ai envie de dire,
11:27qui devrait mobiliser
11:28le prochain gouvernement
11:29quels que soient finalement
11:30les couleurs politiques
11:31des uns et des autres,
11:32c'est la mise en place
11:33d'une proportionnelle intégrale à un tour
11:35ou d'un scrutin uni nominal à un tour
11:37mais en fait,
11:38de faire en sorte
11:39que nous ne retrouvons plus
11:40dans cette situation.
11:41C'est-à-dire finalement des élus
11:42et une Assemblée nationale
11:43qui n'est pas représentative aujourd'hui
11:44des idées majoritaires dans le pays.
11:46Est-ce que vous considérez
11:47comme la gauche
11:48qu'il y a un déni de démocratie
11:49en ce moment,
11:50qu'Emmanuel Macron prend trop de temps,
11:51qu'il aurait dû aller plus vite
11:53et nommer un Premier ministre ?
11:54Est-ce que vous reprenez
11:55cette interprétation-là ?
11:56Je ne dirais pas un déni de démocratie,
11:58je dirais un aveu dramatique.
12:00C'est-à-dire qu'on est en train
12:01de nous faire la démonstration
12:02au prétexte des JO
12:04que finalement la France
12:06qui n'est pas gouvernée,
12:07ce n'est pas si dramatique que ça.
12:09Ça fait un mois
12:10que la France n'a plus de gouvernement,
12:11on ne vit pas si mal finalement,
12:13on ne voit pas de grands changements
12:14et donc moi j'y vois une révélation,
12:16c'est-à-dire qu'en réalité,
12:17on se rend compte
12:18que depuis des années maintenant,
12:19les gouvernements, c'est vrai,
12:21gèrent les affaires courantes,
12:22font de la communication,
12:24pavoisent, paressent,
12:26organisent leur mise en scène
12:28d'autorité, de réponse,
12:29de consultation
12:30et donc finalement,
12:31quand ce gouvernement n'est plus actif,
12:34on ne voit pas tellement la différence.
12:35Mais c'est étonnant Mme Rachal,
12:36vous êtes d'une sévérité
12:37dans votre rôle d'opposante politique,
12:39vous avez fait à peine 5% aux européennes,
12:42au second tour des élections législatives,
12:44le Rassemblement national a été victime
12:46d'un barrage républicain.
12:48Si les choses étaient aussi évidentes
12:49que vous le dites,
12:50pourquoi est-ce que les Français
12:51ne plébiscitent pas
12:52les idées que vous portez ?
12:53Non mais excusez-moi,
12:54on a été face malgré tout,
12:55vous ne pouvez pas le nier,
12:56à des combines politiciennes
12:58qui ont abouti
12:59à ce que les millions de Français,
13:01y compris ceux que vous dénigrez un peu
13:03en disant vous avez fait 5%
13:04Ah je ne dénigre pas,
13:05je rappelle des chiffres,
13:06j'aurais pu aussi donner
13:07le score de Marie Poussin,
13:08la candidate économiste,
13:10d'autres ont pu se mûrir ici.
13:11Il y a 1,5 million,
13:13cumulé d'ailleurs
13:14à plusieurs dizaines de millions,
13:16en effet,
13:17les 11 millions pardon,
13:18de ceux de l'alliance du RN
13:20qui se sont exprimés
13:21et qu'on a voulu faire taire
13:22à tout prix.
13:23Très bien,
13:24ça marche, vous savez,
13:25depuis des années,
13:26c'est d'ailleurs ce qui conduit
13:27aujourd'hui à ce qu'on est
13:28une colère sous-jacente,
13:30un désespoir
13:32et en même temps un dégoût
13:33de la politique
13:34qui je pense ne rend service
13:35à personne.
13:36Mais vous avez une préférence
13:37sur le profil du Premier ministre ?
13:38On entend Bernard Cazeneuve,
13:39Xavier Bertrand,
13:40la nomination d'un profil technique,
13:41pourquoi pas Didier Migaud ?
13:43Je me fiche de savoir
13:44quel sera le courtisan
13:46qui arrivera à obtenir ce poste
13:49pour se faire valoir.
13:50Il n'aura de toute façon
13:51aucune marge de manœuvre.
13:52Je vous le dis,
13:53je n'ai pas un scoop
13:54en disant cela.
13:55Et donc c'est quoi ?
13:56Dissolution dans un an,
13:57démission du Président de la République ?
13:58Ce que je dis,
13:59c'est que la seule chose pour moi
14:00que peut espérer faire
14:01ce gouvernement,
14:02en effet,
14:03c'est une réponse institutionnelle.
14:04Ce n'est pas des grandes réformes
14:05idéologiques,
14:06qu'elles soient de droite ou de gauche
14:07puisque de toute façon
14:08l'Assemblée nationale
14:09est bloquée du fait
14:10du Président de la République.
14:11Pour terminer,
14:12Mario Maréchal,
14:13sur votre rôle politique,
14:14je le disais,
14:15on vous a quitté cet été,
14:16vous avez claqué la porte
14:18Est-ce que vous continuez
14:19d'espérer la possibilité
14:20de rejoindre Marine Le Pen
14:21et Jordan Bardella ?
14:22Est-ce que vous avez fait
14:23le deuil de cela ?
14:24Où est-ce que vous allez ?
14:25Où est-ce que vous vous situez ?
14:26Monsieur Duhamel,
14:27permettez-moi de préciser
14:28quand même vos propos
14:29qui ne sont pas tout à fait exacts
14:30puisque je n'ai pas claqué
14:31la porte de reconquête,
14:32j'ai été exclue par Éric Zemmour
14:33parce que nous avions
14:34un désaccord politique.
14:35Je souhaitais soutenir
14:36la coalition quoi qu'il arrive
14:37et il a souhaité présenter
14:38des candidats à reconquête
14:39quoi qu'il arrive
14:40contre l'Assemblée nationale
14:41et Éric Ciotti.
14:42Des accords politiques
14:43qui a conduit à une rupture.
14:44Deuxième chose qui est inexacte,
14:45je ne suis pas allée frapper
14:46à la porte du Rassemblement national.
14:47Je n'ai pas souhaité
14:48retourner au Rassemblement national.
14:49J'ai le souvenir d'une réunion
14:50avec Marine Le Pen,
14:51d'un espoir qu'il puisse y avoir
14:52un accord et à la fin
14:53de Marine Le Pen
14:54et Jordan Bardella
14:55disant que les conditions
14:56n'étaient pas réunies.
14:57Vous l'avez noté,
14:58en effet c'était un travail
14:59sur un accord avec reconquête
15:00à l'époque.
15:01Je vous le rappelle,
15:02j'étais mandatée pour négocier
15:03pour reconquête.
15:04Cet accord en effet
15:05n'a pas eu lieu
15:06pour différentes raisons
15:07d'opposition
15:08entre Éric Zemmour
15:09et Marine Le Pen.
15:10Et donc,
15:11la situation aujourd'hui
15:12c'est que je travaille activement
15:13à la manière
15:14dont je vais continuer
15:15de défendre les idées
15:16qui sont les miennes
15:17et de porter la voix
15:18des millions de Français
15:19en effet qui m'ont fait confiance
15:20également aux élections
15:21européennes.
15:22Ça veut dire quoi ?
15:23C'est-à-dire créer un parti politique ?
15:24Vous en saurez plus
15:25d'ici quelques semaines.
15:26Voilà.
15:27Un parti politique
15:28qui serait allié
15:29avec Marine Le Pen
15:30et Jordan Bardella ?
15:31Vous savez,
15:32moi je continue
15:33à travailler
15:34avec Marine Le Pen
15:35et Jordan Bardella.
15:36Vous savez,
15:37moi je continue
15:38et je continuerai
15:39et j'ai toujours défendu
15:40l'Union des droites.
15:41Je le faisais déjà
15:42quand j'étais au Rassemblement national
15:43à l'époque.
15:44Je l'ai fait à Reconquête.
15:45J'ai considéré être fidèle
15:46d'ailleurs à cette promesse
15:47de Reconquête
15:48en soutenant la coalition
15:49donc je n'ai pas changé d'avis
15:50et je n'ai pas changé d'idée
15:51donc je continuerai
15:52à les défendre du mieux possible.
15:53Vous avez eu des échanges
15:54avec Marine Le Pen
15:55ou Éric Zemmour cet été ?
15:56Je n'ai pas eu d'échanges
15:57avec Éric Zemmour.
15:58Je ne vais pas vous rappeler
16:00assez violente.
16:01Je n'ai pas voulu alimenter
16:02et répondre à tout ce qui a été dit
16:04mais enfin voilà, c'est ainsi.
16:05Et quant à Marine Le Pen,
16:06évidemment j'ai été en contact.
16:08J'ai eu un contact politique,
16:09un contact personnel
16:10et j'espère bien pouvoir
16:11faire en sorte de continuer
16:12en effet à faire avancer
16:13le camp national
16:14puisque c'est vrai que l'une des leçons
16:15que nous devons tirer
16:16de ces élections législatives
16:17c'est qu'il y a malgré tout
16:18encore un travail évidemment
16:19pour aller vers la victoire.
16:20Merci Marie-Machel
16:21d'avoir été l'invité
16:22de Tout le monde veut savoir
16:23et donc on vous réinvitera
16:24dans quelques semaines
16:25pour que vous nous annonciez
16:26la création d'un parti politique
16:27avec plaisir et je dirai bien
16:28ce que j'ai envie de dire.

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