PARALYMPIQUES - Yannick Noah est l'invité de RTL Soir

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Après le succès des Jeux olympiques, les Jeux paralympiques débutent mercredi 28 août avec la cérémonie d'ouverture qui se déroulera place de la Concorde. Yannick Noah est le capitaine de l'équipe de France de tennis fauteuil. La légende du tennis, qui n'a jamais participé aux JO, mettra son expérience de joueur et de coach au profit de l'équipe, en espérant une pluie de médailles sur terre battue. Il est l'invité de Yves Calvi et de Agnès Bonfillon.
Regardez L'invité de Yves Calvi avec Yves Calvi du 27 août 2024.

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Transcript
00:00RTL Soir, Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
00:04Bonsoir Yannick Noah.
00:05Bonsoir.
00:06Merci beaucoup d'être avec nous ce soir.
00:08A vos côtés, ma camarade Isabelle Langer, notre spécialiste tennis depuis le Club France.
00:13Yannick, vous êtes capitaine de l'équipe de France masculine de tennis fauteuil.
00:17Nous parlons évidemment des Jeux Paralympiques qui démarrent donc demain, et ce jusqu'au
00:218 septembre.
00:22Je le rappelle, à suivre sur RTL, bien entendu, vos athlètes font leur entrée en lice vendredi
00:27dans un lieu que vous connaissez un tout petit peu.
00:29Roland-Garros, est-ce que c'est une émotion particulière ?
00:32Disons que l'émotion, je la vis beaucoup plus à travers eux.
00:37C'est eux qui vont être sur le terrain, c'est eux qui vont vibrer, et c'est le public qui
00:43vient les voir.
00:44C'est particulier parce qu'on s'entraîne, pour la plupart, ils s'entraînent souvent
00:50à Roland-Garros l'été, ils ont joué le tournoi de Roland-Garros, mais là c'est quand
00:57même différent dans la mesure où il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde.
01:01Ça c'est complètement nouveau.
01:04Donc on se prépare à ça, il y a un engouement, on sait très bien que forcément c'est une
01:11compétition unique, dans un moment unique, on vibre, on va essayer de canaliser toutes
01:18ces émotions et de performer.
01:20En fait, vous emmenez des camarades dans votre jardin, même s'il est enterre-battu, non ?
01:24Écoutez, c'est un peu ça, mais comme je vous l'ai dit juste avant, ils connaissent le terrain.
01:31Ce qu'on essaie de faire, c'est un petit peu anticiper le fait qu'on a l'habitude de jouer
01:37sur le 12, le 13, dans une ambiance un peu intimiste, se retrouver sur le Central ou
01:43sur le Langley avec 15 000 supporters qui envoient leur amour, c'est quelque chose qui
01:48peut être tellement puissant qu'il faut s'en servir comme bonne énergie.
01:53C'est un peu là-dessus qu'on travaille en ce moment.
01:57On est en stage depuis 15 jours, mais là, c'est vrai que là, c'est un petit peu les petits
02:01détails, plus gérer les émotions et gérer tout ça.
02:04C'est passionnant ce que vous nous dites parce qu'on comprend que vous êtes aussi par
02:07définition un coach mental.
02:10Je suis assis, je ne fais rien, je n'ai rien d'autre à faire.
02:14Je n'ai rien d'autre à faire, non, mais forcément, s'il s'agissait de juste dire
02:19allez, bouge-toi, ça serait plus simple.
02:22Mais c'est ce qui me passionne, c'est ce qui me passionne.
02:24Voilà, je suis responsable de ces quatre joueurs, donc quatre responsabilités
02:30différentes, quatre parcours différents, quatre niveaux différents.
02:35Et c'est surtout le coach.
02:38Il y en a qui gèrent la pression de manière différente.
02:43Il y en a qui la subissent, l'autre qui adore ça.
02:46Mais à moi de faire en sorte que chacun arrive le jour J dans les meilleures
02:51dispositions. C'est mon job et c'est ce qui me passionne.
02:54Alors, il faut qu'on les cite Stéphane Oudet, Frédéric Cataneo, Guilhem Laguet et Gaëtan
03:00Menghi. Ce sont tous des sportifs de haut niveau.
03:04Nous sommes d'accord.
03:06Quand on est en équipe de France des sportifs de haut niveau, alors il y en a qui
03:09jouent depuis moins longtemps que d'autres.
03:11Stéphane, il y en a qui jouaient au tennis avant leur accident.
03:16Il y en a qui ont découvert le tennis après leur accident, donc ils n'ont pas du tout
03:23le même rapport avec le jeu.
03:25Et alors, ça donne quoi ? Expliquez nous, c'est intéressant cette divergence, si je
03:29puis dire.
03:30Ça donne que forcément, l'œil est plus aiguisé lorsque ça fait 20 ans qu'on joue,
03:37parce qu'on arrive à anticiper les trajectoires beaucoup plus rapidement.
03:44On joue plus juste, je ne sais pas si ça vous parle, mais on joue le coup qu'il faut au bon
03:52moment, parce qu'il ne s'agit pas juste de taper, taper des balles.
03:55Des fois, on peut taper une balle de qualité, mais si elle vient de trop loin, l'adversaire
04:00a le temps de s'organiser.
04:00Il faut savoir que le tennis en fauteuil, tel que je le conçois, c'est un peu comme les
04:07échecs. C'est le placement, comment on se place sur le terrain.
04:12Il y a la frappe de balle, il y a le mouvement très important, il y a le matériel, parce
04:17que le fauteuil est essentiel, la qualité du fauteuil, d'accord.
04:21Et puis surtout, un fauteuil adapté précisément à son handicap, adapté à la surface, parce
04:27que ce sont des joueurs qui jouent sur toutes les surfaces.
04:30Donc, il y a plein de choses qui rentrent en ligne de compte.
04:35Mais en tout cas, pour rester au tennis, purement tennis, on voit très bien ceux qui
04:43ont joué avant, en tout cas ceux qui jouent depuis longtemps.
04:47Comment vous êtes-vous adapté vous-même ?
04:49C'est très particulier l'entraînement que vous leur proposez et le travail que vous
04:53faites avec ces athlètes.
04:56Disons qu'il n'y a pas de grande révolution.
04:59J'essaye de, moi, avec mon oeil neuf, je crois que c'est important de temps en temps
05:03d'arriver de l'extérieur et avoir un regard neuf.
05:07Et oui, j'essaye d'adapter la tactique aux spécificités des uns et des autres, parce
05:15qu'ils ont tous des techniques différentes.
05:17Ils ont tous... Notre joueur le plus léger fait 35 kilos et le plus lourd en fait 85.
05:25Donc forcément, au niveau du mouvement, ce n'est pas pareil.
05:28Au niveau des frappes de balle, ce n'est pas pareil.
05:31Et forcément, pour ceux qui connaissent le tennis, on n'entraîne pas Alcaraz comme
05:39on entraîne Fabrice Santoro, parce que Fabrice, lui, se servait par exemple de la vitesse
05:44de la balle de l'adversaire et prenait la balle tôt, avait un jeu varié, alors que
05:49d'autres vont peut-être jouer en force.
05:51Donc le tout, c'est pour moi de trouver et adapter, déjà comprendre le potentiel des
05:57uns et des autres et puis ensuite les conseiller pour qu'ils progressent.
06:00Dites-moi, si on met Raphaël Nadal, Novak Djokovic ou vous-même dans un fauteuil,
06:05qu'est-ce qui se passe ?
06:08Mais vous blaguez là-haut ?
06:09Non.
06:10Non, parce que si vous me mettez moi, je ne fais pas un jeu.
06:14Si vous mettez Nadal, il y a peut-être un match.
06:17Il y a peut-être un match, parce que moi, je l'explique, je suis un vieux papy, je n'avance
06:22plus du tout et moi, j'ai joué au tennis des années 80.
06:26Alors, le souci, à l'époque, j'ai joué en fauteuil.
06:32J'avais un ami, notamment Pierre Fusat, qui était numéro un français à l'époque,
06:39ça fait 40 ans.
06:40Donc, vous avez essayé ?
06:41Oui, beaucoup, souvent.
06:44Qu'est-ce qui est le plus difficile ?
06:46C'est de bouger.
06:49C'est logique.
06:50C'est de bouger, parce que d'un côté, aller sur la balle, c'est compliqué, se retrouver
07:01dans la bonne position pour pouvoir lancer un coup.
07:04Alors, moi, je peux me débrouiller, donc je remets la balle, mais par contre, lancer
07:08un coup, pour ça, il faut être vraiment bien placé.
07:10D'où les entraînements qu'ils font quasi quotidiennement, de mouvements, d'entraînements
07:16physiques, pour les placements, les freinages, reculer, avancer, c'est très compliqué.
07:22Vous, qui êtes par définition psychologue et sensible par ailleurs, j'imagine qu'il
07:27faut leur parler de leur performance plus que de leur handicap.
07:30Et d'ailleurs, ça vaut pour tout le monde, y compris nous, les médias.
07:33Non, on peut parler de tout.
07:35En fait, au départ, j'étais un petit peu, voilà, il y a une espèce de timidité.
07:39Oui, c'est normal, c'est normal, c'est un monde, c'est une pudeur à tout à fait.
07:47Mais tout de suite, la glace est brisée, ils n'arrêtent pas de déconner, ils n'arrêtent
07:51pas de déconner, donc on est vraiment très détendu par rapport à tout ça.
07:55Et puis, bon, il faut dire que notre relation ne s'arrête pas au cours, donc on a passé
08:00pas mal de temps, donc on voyage ensemble, on prend l'avion ensemble, je vois un petit
08:04peu comment ça se passe, la vie, lorsqu'on est en fauteuil.
08:07Et du coup, voilà, lorsqu'on se retrouve sur le terrain à bosser, bon, voilà, la
08:14communication est fluide.
08:15Yannick Noas, ce sont vos premiers Jeux Olympiques et je me dis qu'après une carrière aussi
08:19riche que la vôtre, voilà, il y a quand même, vous abordez quelque chose de nouveau ?
08:23C'est nouveau, j'aime le challenge, mais vous savez, on s'entraîne, j'ai entraîné
08:28l'équipe de Coupe Davis pendant des années, l'équipe de Fête Club pendant des années.
08:33Quand je me retrouve à entraîner l'équipe de tennis en fauteuil, c'est exactement
08:38la même chose, ce sont les émotions, une balle de break, une balle de set, une balle
08:42de match, c'est pareil, on vibre pareil, le public, la préparation, ce qu'on mange,
08:49se reposer, les soins après l'entraînement, enfin bref, les petits bobos ici et là, c'est
08:56vraiment pareil, quoi, et puis voilà, le tout, c'est de pouvoir oser et oser au moment
09:02où, voilà, on a l'opportunité, donc ouais, c'est un challenge qui me plaît, c'est nouveau
09:09pour moi, mais quelque part, je ne suis pas perdu, quoi.
09:122 millions de milliers, je le rappelle, vendus à la veille de la cérémonie d'ouverture,
09:15il reste des places, donc il faut qu'on vienne vous voir, vous encourager dans ce lieu magique.
09:20Avant de nous séparer, on me souffre que vous allez être papa ?
09:23Ah bon ? Oui, c'est officiel, c'est officiel, ouais, c'est officiel.
09:32Félicitations, et d'ailleurs, c'est le cas de votre fils aussi, alors là, je vous
09:36félicite sur deux générations.
09:37Oui, oui, je vais avoir une fille et mon fils va avoir un garçon, ils vont naître ensemble,
09:41ça va être merveilleux.
09:42On vous dit notre affection, on était très heureux de vous entendre et on pense à vous
09:45pour cette nouvelle compétition.
09:47Merci, allez les bleus, allez les bleus, ouais, merci.
09:50Merci, chère Yannick, bonne soirée, merci infiniment.
09:53Merci, vous aussi, bonne soirée.
09:54A tout bientôt, au revoir.
09:55Il est 18h25, dans un instant, à l'essentiel de l'actualité avec Agnès Bonfillon et une
10:00immersion exceptionnelle, nous serons au cœur d'un peloton de gendarmerie, en plein contrôle
10:04routier alors qu'un militaire, vous le savez, est décédé hier à Mougins après un refus
10:08d'obtempérer.
10:09A tout de suite sur RTL.

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