Le Tennis-Fauteuil va peut-être prendre une autre dimension en France grâce au vainqueur de Roland-Garros 1983. Le capitaine de l'Equipe de France masculine de Tennis-Fauteuil aux Jeux Paralympiques 2024, qui auront lieu du 28 août au 8 septembre, est désormais Yannick Noah. L'ancien joueur, âgé aujourd'hui de 63 ans, tentera d'apporter toute son expérience et surtout sa passion pour permettre aux athlètes de ramener une médaille. Surtout, la légende du tennis français va pouvoir utiliser sa popularité pour mettre en avant la discipline et permettre de la faire connaître auprès de tous. Peut-être la plus belle mission de sa carrière. Mercredi soir, au micro de Tennis Actu, ainsi que de nos confrères de chez RMC Sport - BFM TV et Radio France, Capitaine Noah s'est confié sur sa nouvelle fonction. L'Entretien Tennis Actu avec Yannick Noah, c'est maintenant.
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00:00 *Musique*
00:03 *Bruits de pas*
00:07 Y'a un peu de pression ?
00:09 Pas du tout, aucune pression.
00:11 J'ai la pression quand je vous vois.
00:12 Je dis merde ça devient sérieux là.
00:14 Parce que là on était tranquille, on bossait tranquillos.
00:17 Là d'un coup, purée, vous arrivez, j'ai eu la vache.
00:20 Putain ils sont là donc ça doit être important, il doit y avoir un truc sérieux.
00:23 *Musique*
00:27 Yannick Noah, vous le savez, vous le savez parce que vous le connaissez depuis longtemps.
00:32 Mais les gens qui ne le connaissent pas, c'est Laura.
00:36 Ça permet à des joueurs de tennis ou des sportifs d'aller chercher quelque chose
00:40 et de devenir héros malgré eux en fait.
00:43 *Bruits de pas*
00:47 On réalise petit à petit en fait.
00:50 Parce que humainement Yannick il est incroyable et parfois voilà, c'est notre pote quoi.
00:56 A la fin de chaque journée, il y a un temps, pas d'échange parce que du coup c'est un mec qui parle beaucoup
01:01 mais il amène tellement de petites anecdotes, de positifs aussi, il est très positif.
01:10 Évidemment avec Yannick, on a des conseils, on travaille tactiquement,
01:14 on a beaucoup travaillé sur le double pendant ce stage.
01:17 Donc c'était un bon stage, on finit rincé mais on est prêt pour partir sur les prochains tournois.
01:23 Et pour devenir Yannick, pour moi je savais déjà que ça allait mettre une ambiance incroyable.
01:29 *Bruits de pas*
01:34 Oh c'est formidable !
01:36 Oh c'est crevant !
01:38 *Bruits de pas*
01:40 Trois jours en CNE avec les joueurs, comment c'est passé et le bilan que vous en tirez ?
01:45 Bien il y a plusieurs aspects.
01:47 Je me suis un peu imprégné, j'ai appris, commencé à apprendre un peu la spécificité du tennis en fauteuil,
01:54 l'aspect technique, tactique, le matériel.
01:58 Et puis de l'autre côté, apprendre à se connaître.
02:01 Parce que il y a bien sûr l'entraînement mais aussi la motivation, chaque joueur est différent,
02:07 chacun a son parcours, chacun est arrivé au tennis en fauteuil différemment.
02:13 Il y a plein de choses comme ça et la meilleure façon d'avancer c'est de se connaître, d'apprendre à se connaître.
02:20 Perso, moi je me suis vraiment régalé.
02:23 Je suis au CNE, on est à Roland-Garros, on est à la maison.
02:28 Il y a une très bonne atmosphère, on a bien travaillé.
02:34 Le stage permet de relancer un petit peu les joueurs, relancer les énergies.
02:42 Et puis ils continuent, il y en a certains qui sont partis hier en tournoi, d'autres qui partent demain.
02:47 Ce sont des joueurs qui sont semi-pro, voire professionnels.
02:51 Est-ce que vous avez testé un fauteuil sur le court ?
02:55 Oui, j'avais testé il y a longtemps déjà.
02:58 J'avais même commencé avec Pierre Fusalle à l'époque, c'était il y a 40 ans, ça voulait jetons en plus.
03:03 Ça fait longtemps, mais c'est très compliqué.
03:07 C'est très dur parce que tennis sans fauteuil, bien sûr, il y a le coup de raquette, on le maîtrise.
03:13 Mais c'est surtout le mouvement.
03:15 Apprendre à bouger, à anticiper les rebonds, c'est très compliqué.
03:22 Et Jean-Philippe Fleurian, qui est lui responsable du côté tennis sans fauteuil de la Fedé depuis quelques années,
03:32 a mis au point un siège où nous, valides, on peut jouer.
03:37 Et c'est vrai que c'est un jeu différent, on est beaucoup plus bas, les angles sont différents.
03:41 Mais ça permet aussi de pouvoir jouer contre eux.
03:44 D'abord pour ressentir le jeu, mais aussi parfois faire venir des joueurs valides qui sont de très haut niveau.
03:50 Parce qu'ils sont très peu nombreux, ils jouent souvent entre eux.
03:54 Et c'est bien aussi qu'ils puissent avoir d'autres jeux, d'autres techniques, d'autres joueurs en face.
03:59 Et ça bouge bien.
04:01 Gilles a mis une belle énergie ici.
04:05 Vous avez vu, les gars sont là au milieu des joueurs valides.
04:09 Il y a le jeune Cazot qui passe, il y a Hugo Humbert qui est arrivé hier.
04:16 Il venait de Marseille avant-hier.
04:18 Donc il y a une bonne énergie et c'est bien de pouvoir se mélanger justement avec les jeunes et les joueurs validés.
04:23 Et du coup, pour moi c'était très instructif et très positif.
04:28 Finalement vous avez comblé un manque, parce que vous n'avez jamais participé à des jeux, que ce soit joueurs ou entraîneurs.
04:34 Non, mais à mon époque, les Jeux Olympiques c'était pour les amateurs.
04:40 Et nous on était, le tennis à mon époque a été proposé comme un genre de grosse exhibition.
04:49 Et bon, le joueur que j'étais à l'époque, et le mec que je suis aujourd'hui, c'est que je trouvais qu'on...
04:56 Je ne sais pas, qu'il y a le sport olympique, un gars qui se qualifie ou une fille qui se qualifie pour les Jeux Olympiques, c'est l'histoire d'une vie.
05:04 Et moi ça me dérangeait de venir prendre un petit peu de lumière pour ces gens qui avaient tous les 4 ans la possibilité de se faire voir et performer.
05:13 Donc ouais, ça me gênait d'aller entre Wimbledon, US Open et la Coupe Davis, aller prendre un peu de lumière.
05:19 Voilà, c'était mon état d'esprit du moment.
05:21 Je pense que aujourd'hui j'aurais fait différemment, parce que maintenant beaucoup d'athlètes aux Jeux Olympiques sont professionnels,
05:27 donc ça a plus de sens, mais à l'époque ça n'avait pas de sens.
05:30 Et du coup, voilà, le destin veut que... Parce que moi je suis fan des Jeux, hein.
05:34 Moi j'adore les Jeux en tant que spectateur.
05:36 J'y suis allé à Barcelone à l'époque, à Atlanta, puis devant ma télé, j'adore les Jeux.
05:42 C'est bourré d'émotion, j'adore ça, je suis fan.
05:45 Et donc là, bon, sachant que les Jeux arrivaient ici à Paris, il y a quelques années, on a failli, c'était une grosse déception.
05:53 Là cette fois-ci les Jeux sont à Paris.
05:55 Et du coup, déjà, à mon équipe c'est énorme, c'est énorme de motivation.
06:00 Ça permet de... Voilà, ça donne une envie, ça stimule.
06:05 Et puis, bien sûr c'est une étape, mais après ça va continuer.
06:08 Donc je suis très content de participer.
06:11 Et en plus de ça, avec cette équipe-là.
06:14 Mais vous n'avez plus rien à prouver Yannick, non ?
06:16 Pourquoi vous avez accepté ce rôle, alors, finalement ?
06:18 Vous avez tout gagné, vous avez tout vécu, vous avez tout gagné.
06:20 Vous avez tout vu. Et vous l'avez accepté pourquoi ?
06:23 J'ai jamais fait ça, j'ai jamais gagné.
06:25 J'ai jamais gagné avec cette équipe-là.
06:27 J'ai jamais coaché de tennis en fauteuil, comme au début.
06:32 Je n'avais jamais coaché de fille.
06:33 C'est une belle aventure en fait.
06:35 Ce qui me plaît, c'est notre camaraderie, c'est l'amitié.
06:40 Ce sont des souvenirs, des liens qui se tissent.
06:42 C'est l'aventure humaine qui compte par-dessus tout.
06:46 Et c'est vrai que Stéphane Houdet m'a proposé ça il y a quelques années.
06:50 Il y a un peu tôt, parce que je n'avais pas le temps de me préparer.
06:53 Les jeux arrivaient très très vite.
06:55 Les accréditations, c'était un peu court.
06:57 Et puis il m'a relancé, en me disant, écoute, voilà, comme vous dites,
07:01 tu as fait ça, tu as fait ci, tu as fait ça, mais on est des dingues, tu ne viendrais pas.
07:06 Moi, quand j'ai fini de lire le texto, ça me paraissait tellement évident pour moi,
07:12 et en plus excitant.
07:14 C'est quelque chose qui me plaît.
07:16 Je suis avec des joueurs que j'ai appris à connaître, que je connais bien maintenant.
07:20 Et puis on bosse tous les jours.
07:22 Chaque entraînement, on essaie de progresser, progresser.
07:25 On a, quoi, je ne sais plus, 100, 200 jours avant les premiers matchs.
07:30 C'est très très stimulant d'avoir cet objectif, d'avoir les Jeux,
07:34 de jouer devant les potes, de jouer pour son pays, de jouer en France,
07:41 de jouer devant sa famille, de jouer devant son public.
07:44 C'est unique.
07:46 Et voilà, vivre ça auprès d'eux, ça va être très très fort comme aventure humaine.
07:52 Et après, ça continue.
07:55 Mais en tout cas, c'est une étape qui est vraiment très très importante.
07:59 Après, bien sûr, quand on joue à un match, on compte les points,
08:03 et quand on joue à un match, on essaie de le gagner, forcément.
08:06 Mais par-dessus tout, il faut bosser, il faut s'améliorer.
08:10 - En tant qu'entendu, ces derniers jours, de pousser un petit coup de gueule,
08:13 il faut arrêter de râler, il faut arrêter de râler.
08:15 Tu as dit ça au confrère de France, à propos de Paris 2024.
08:18 Ça t'agace tout ça, ce climat qu'il y a actuellement ?
08:21 - Je ne sais pas, je pense que, un, ce n'est pas un coup de gueule,
08:25 et deux, je pense que c'est un sentiment qui est partagé par beaucoup.
08:29 Je pense que c'est un peu à la mode de critiquer.
08:33 Alors que moi, mon véritable sentiment, c'est que c'est une chance énorme
08:39 pour tous les athlètes, déjà qui vont participer, français,
08:43 et tous les gens qui bossent autour des Jeux,
08:47 des gens qu'on ne voit pas, pour lesquels il y a une vraie motivation.
08:53 Je trouve que c'est très beau, c'est mon sentiment.
08:58 C'est peut-être que l'artiste que je suis, moi, je vois ce qui est joli.
09:02 Je ne trie pas à aller chercher la petite bête, ce qui ne va pas.
09:06 Oui, il y a des travaux, mais il faut faire des travaux,
09:10 parce qu'il va y avoir beaucoup de monde, le monde entier qui va venir à Paris,
09:13 et qu'il faut qu'on s'adapte.
09:15 Mais c'est normal, tous les Jeux, vous avez participé, vu,
09:20 les Jeux olympiques ailleurs, c'est comme ça que ça se passe partout.
09:25 Non, c'est plutôt une fierté, je suis content,
09:28 parce que je pense que Paris va être mis en lumière.
09:32 Ça va être très beau, ça va être très joli, déjà,
09:36 au niveau des images qu'il va y avoir.
09:38 Et puis encore une fois, il y a des gamins, des familles,
09:42 des athlètes qui vont participer, des familles qui vont regarder ça à Paris,
09:47 parce qu'ils ont la possibilité de le faire en France,
09:50 et c'est merveilleux, je trouve que c'est merveilleux.
09:53 Quand des gens n'ont pas cette vision-là, je ne suis juste pas d'accord,
09:59 je vais me faire un coup de gueule, ils ne me feront pas changer d'avis.
10:02 On a vu vos joueurs, ils nous ont dit que ça va être un plus,
10:05 parce qu'en plus, il va impressionner les délégations d'en face.
10:08 Vous pensez vraiment que ça peut jouer, votre prestance, votre nom ?
10:12 Ça, je ne sais pas. Je ne sais pas, je suis plus dans le présent,
10:18 je ne me projette pas, je ne me rends pas compte.
10:21 On va aller à Antalya au mois de début mai,
10:25 ça va être les champions du monde, ça va être la première fois
10:29 que je vais me retrouver physiquement face à nos adversaires,
10:33 que je ne vois qu'en vidéo pour l'instant, rencontrer les gens,
10:37 rencontrer les autres entraîneurs, vraiment rentrer dans le bain,
10:41 être assis auprès des joueurs, aux changements de côté,
10:44 pour savoir un peu comment ils réagissent, tout ça.
10:46 Je suis plus dans le présent, on finit le stage à la minute,
10:50 on devait continuer, mais on a été interrompus par vous, la presse.
10:54 Qui nous a empêchés de bosser.
10:58 Mais bon, ça fait partie du truc, la com !
11:01 Sincèrement, je suis dans l'action.
11:07 Dans l'action, il y a quelques jours, j'ai découvert vraiment beaucoup de choses,
11:12 donc je ne me projette pas à ce niveau-là.
11:15 Et puis on verra, de toute façon, tout ce qui pourra aider les joueurs,
11:18 tout ce qui pourra aider mon équipe, essayer de les protéger,
11:21 de les faire performer, et puis s'il y a ce côté-là, c'est bien.
11:25 Mais en tout cas, ce que j'espère, c'est de mettre un éclairage,
11:33 porter un éclairage sur le sport en fauteuil,
11:36 parce qu'on a beaucoup de personnes handicapées en France,
11:40 et il y en a très très peu qui font du sport, je crois que c'est 3%.
11:44 Donc c'est très très peu, je crois que c'est ça le chiffre.
11:48 Et je suis persuadé que le fait qu'ils voient que d'autres personnes
11:55 peuvent s'intéresser au tennis ou au sport en fauteuil,
11:58 ça peut peut-être motiver des mômes,
12:00 parce que que ce soit en valide ou en fauteuil, le sport est une magnifique thérapie.
12:09 Est-ce que ces joueurs et ces joueuses, malgré leur handicap,
12:12 vous donnent à vous une leçon de vie, quelque part ?
12:16 Carrément, si on parle de courage, on l'a devant les yeux tous les jours.
12:21 Ce sont des gens qui ont vécu des choses très très difficiles,
12:26 physiquement et moralement du coup,
12:29 qui ont des gros bouleversements dans leur façon de voir la vie,
12:35 la façon d'être vu par la société, c'est vraiment beaucoup de choses.
12:39 Et c'est vrai que tout d'un coup on se retrouve sur un cours,
12:44 et là on a ce lien, et on travaille, et puis on rate une balle,
12:51 et puis on rate, et puis on trouve une solution technique,
12:53 et puis tout d'un coup on progresse, etc.
12:55 Et là tout d'un coup il y a le cœur qui bat différemment,
12:58 et il y a un lien qui se tisse, et à la fin, je pense que ce sont des personnes,
13:05 ce sont des aventures qui doivent être connues, parce que ça donne du courage.
13:10 Est-ce que vous arrivez à oublier leur fauteuil ?
13:14 Parce que ce sont des joueurs de tennis, vous êtes joueur de tennis,
13:18 et ce sont avant tout des joueurs de tennis.
13:20 Est-ce que vous arrivez à oublier leur fauteuil, leur handicap ?
13:23 Oui, oui, complètement. Le fauteuil on l'oublie très très vite.
13:27 Parce qu'après on échange, je l'échange avec des mecs qui sont intelligents,
13:32 qui sont drôles, qui déconnent, qui flippent,
13:36 comme quand je travaillais en Fête Cup ou en Coupe des Vies,
13:42 c'est vraiment exactement pareil.
13:44 Après on passe des moments ensemble hors du cours,
13:48 le soir on va rester ensemble et on apprend à se connaître,
13:51 et non, là l'handicap est complètement oublié.
13:54 On dirait que vous leur racontez des vieilles anecdotes de Tonton Yann.
13:58 On essaie de se marrer.
14:00 Vous vous en souvenez du moment ?
14:02 Enfin je les connais toutes.
14:04 Non, bon voilà, on se marrait, on essaie de casser un petit peu ce mur de Yannick Noir, machin.
14:11 Je suis leur vieux pote et puis je raconte des conneries.
14:14 C'est bien de se marrer aussi, parce que c'est bien de travailler dans la joie et la bonne humeur.
14:20 On parle de Jeux Olympiques, donc on parle d'objectifs, donc on parle de médailles.
14:23 Est-ce que vous avez un objectif à ce niveau-là, des podiums, de titres ?
14:30 On n'est pas dans les meilleures nations de tennis en fauteuil.
14:34 On a Stéphane qui est très bon, Stéphane Houdet, en simple et en double.
14:41 En simple, l'idée là c'est qu'on a du temps,
14:49 et vraiment on a une vraie marge de progression,
14:55 et ça c'est ça qui compte par-dessus tout.
14:58 En parlant avec les uns et les autres, par rapport à ce qui a été mis en place ici,
15:03 c'est un objectif de moyen à long terme.
15:06 Il y a deux ans, rien n'existait pour ces joueurs-là.
15:10 Donc maintenant il y a des bourses, il y a des sponsors,
15:13 il y a des gens qui s'intéressent à eux, il y a des gens qui les aident.
15:15 Il y a ce lieu qui est parfait pour eux, parce qu'il y a tout.
15:20 Il y a bien sûr les cours mis à dispo, le matériel, il y a la salle de gym, il y a les soins.
15:27 Ils n'ont pas besoin de se déplacer pour aller avoir des soins ou de la récupération, il y a tout sur place.
15:32 Donc bien entendu, ça c'est pour avoir une vision,
15:34 de ramener de plus en plus de gamins et de jeunes, ou de moins jeunes, à pratiquer.
15:41 Ensuite, parce qu'une fois qu'on a ça à la fédé,
15:44 l'idée c'est aussi de faire en sorte que ça soit aperçu, bien perçu,
15:49 et mis en avant dans les clubs, qu'il y ait le plus de gamins possibles qui jouent.
15:54 Et ça c'est vraiment le vrai projet.
15:58 Après, il y a les Jeux, donc on va faire le maximum.
16:01 On n'est pas dans les classements, dans les meilleurs,
16:04 mais on va essayer de...
16:07 Ça doit être quelque chose de monter sur le podium, ça doit être fort, ça serait bien.
16:14 Vous redoutez votre baptême du feu, ce sera au début mai,
16:17 les championnats du monde par équipe en Turquie.
16:20 Ce baptême du feu, vous le redoutez ou ça va se passer correctement à votre avis ?
16:25 Comment vous l'appréhendez ce baptême du feu ?
16:28 Je ne l'appréhende pas, mais je vais être concentré, je vais me préparer.
16:36 Je pense que pour bien performer, il faut être optimiste.
16:41 Il faut être optimiste, il faut y aller, il faut aller de l'avant,
16:44 que ce soit au niveau du jeu, mais aussi au niveau de l'état d'esprit.
16:48 Et si je veux inculquer cet état d'esprit, il ne faut pas que...
16:52 Et je n'ai pas de doute à ce niveau-là, ça va bien se passer.
16:56 Le discours que vous aviez en Coupe Davis et en Fête Cup,
16:59 ce sera le même que celui que vous allez donner aux joueurs en fauteuil ?
17:06 Je ne sais pas, je ne sais pas.
17:09 Le discours que je tenais il y a 33 ans avec Forger et Lecombe, donc il y a longtemps.
17:15 J'avais 30 ans, maintenant j'en ai 64, forcément mon discours est différent.
17:19 Forcément, je pense que j'ai évolué d'une certaine manière, j'ai appris des choses.
17:26 J'ai encore des choses à apprendre justement par rapport au tennis en fauteuil,
17:29 mais c'est vrai qu'on parle à des êtres humains, et alors tu parles à un groupe,
17:34 mais le groupe est fait d'individualités.
17:37 Il y a le simple, il y a le double, il y a les remplaçants,
17:42 il y a tous les joueurs qui s'approchent.
17:46 Donc, chacun a son parcours.
17:51 Avec le temps, à ce niveau-là, j'ai de l'expérience.
17:58 Il y a un peu de pression ?
18:02 Pas du tout, aucune pression.
18:04 J'ai l'impression que quand je vous vois, je dis "merde, ça devient sérieux là".
18:07 Parce que là, on a été tranquille, on bossait tranquillos,
18:10 et d'un coup, vous arrivez, je dis "ouh la vache, ils sont là,
18:14 donc ça doit être important, il doit y avoir un truc sérieux".
18:17 Non, je ne sens aucune pression, et puis ça fait plaisir de vous voir.
18:21 Non, c'est cool, ça va, vraiment bien.
18:24 On est chez nous, on a fait des préparations ici pour la Coupe d'Évices.
18:31 La dernière fois que j'ai fait une vraie préparation,
18:33 on se préparait pour l'Espagne en demi-finale de la Coupe d'Évices.
18:36 Il y a quelques années.
18:38 Je pars dans ma vie, je reviens, j'ai l'impression que c'était avant-hier.
18:42 Je m'en vais dans les bureaux, je connais tout le monde,
18:44 enfin on est chez la maison, il n'y a aucune pression.
18:46 Grâce à votre présence, il y a un énorme coup de projecteur.
18:49 Il ne faut pas se le cacher.
18:51 Sur les Jeux Paralympiques et le tennis en particulier.
18:55 Ça, ça vous agace ?
18:57 Ou quelque part, vous prenez ce costume, vous prenez cette responsabilité ?
19:00 Non, ça ne m'agace pas du tout.
19:03 Ça fait complètement partie du projet.
19:07 Ce qui est important, c'est de les écouter.
19:10 Moi, je suis un passeur de relais.
19:12 C'est important d'écouter leurs histoires, d'apprendre à les connaître.
19:17 Il y a des gamins qui vont regarder les interviews.
19:21 Je ne sais pas, vous avez parlé tout à l'heure, je pense,
19:25 avec Guilhem et Alex.
19:28 Enfin, je ne sais plus à qui vous avez parlé.
19:30 Il dit "Tiens, il joue, ça a l'air bien, j'ai envie de me mettre au sport".
19:34 Si je peux participer à ça, ça fait partie de l'objectif ?
19:38 Pas du tout, ça ne m'agace pas du tout.
19:40 Au contraire, c'est le but aussi.
19:46 Que ce soit en tennis ou dans les autres disciplines des Jeux Paralympiques.
19:50 Parce que vous allez être, en quelque sorte, l'attraction, même si ce n'est pas péjoratif.
19:54 Non, mais je pense que le problème, c'est que le handicap est méconnu.
20:01 Les gens ont des jugements préconçus, négatifs parfois,
20:07 mais par ignorance, les gens ne savent pas ce que toutes ces personnes ont vécu.
20:12 Par exemple, il y a quelques temps, j'étais à Charletti,
20:15 il y avait Champion du monde d'athlétisme para.
20:19 J'avais fait le concert d'ouverture et je suis resté deux jours scotché.
20:25 Parce que l'émotion est la même, exactement la même.
20:29 Et puis les performances sont incroyables.
20:31 Il y a cette énergie-là, et je suis fan de sport, j'ai vraiment adoré.
20:36 Et du coup, être là, à cette place, je suis honoré.
20:42 Mon sentiment premier, c'est que je suis honoré d'être là.
20:47 Je me dis que j'ai beaucoup de chance de pouvoir avoir cette place.
20:51 Et en plus de ça, j'ai le sentiment que je peux être utile.
20:55 Tout ça est aligné, tout ça est juste, et je suis vraiment serein.
21:00 Parfait.
21:03 Oh, c'est formidable.
21:04 Oh, c'est crevant.
21:05 Ah oui ?
21:07 [Rire]
21:09 [Musique]