Jeux paralympiques : Gaël Rivière, l’avocat du cécifoot

Le Point

Gaël Rivière va participer à ses troisième Jeux paralympiques à Paris. Il mène de front sa carrière d'athlète en cécifoot et sa carrière d’avocat d’affaires. Aveugle de naissance, il est né et à grandi à la Réunion où il découvre le foot avec sa famille. Ils enveloppent le ballon d’un sac en plastique afin que Gaël puisse jouer grâce au son. Il poursuit ses études à Paris et s’inscrit dans un club de cécifoot. Malgré sa carrière de sportif à haut-niveau, il ne peut vivre de sa passion. Il continue en parallèle ses études en droit et débute sa carrière d’avocat. Il travaille aujourd’hui dans le cabinet Bredin Prat à Paris. « Je fais deux choses qui me passionnent, mon métier et le foot. Je ne le vis pas du tout comme un sacrifice », explique le jeune avocat de 34 ans. #jeuxparalympiques2024 #paris2024 #cecifoot #france #sport #gaelriviere #football  Suivez nous sur : - Youtube : https://www.youtube.com/c/lepoint/ - Facebook : https://www.facebook.com/lepoint.fr/ - Twitter : https://twitter.com/LePoint - Instagram : https://www.instagram.com/lepointfr - Tik Tok : https://www.tiktok.com/@lepointfr - LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/le-point/posts/ - www.lepoint.fr

Transcript

00:00On peut dire que c'est peut-être des sacrifices, etc.

00:02Moi, je ne le vois pas du tout comme ça, je le vois vraiment comme une chance

00:05parce que je fais deux choses qui me passionnent, mon métier et le foot.

00:09Je m'appelle Gaël Rivière, je suis joueur de l'équipe de France de cécifoot

00:12et nous jouerons aux Jeux Paralympiques à partir du 1er septembre.

00:21J'ai grandi à l'île de la Réunion où je suis né

00:25et j'étais un enfant qui aimait beaucoup jouer au foot déjà quand j'étais petit

00:29puisque je fais partie de ceux qui ont grandi avec l'équipe de France de 98,

00:34qui ont connu leur première émotion sportive avec cette équipe.

00:36Donc j'ai toujours eu un ballon entre les pieds,

00:40un ballon avec un sac plastique pour qu'il fasse du bruit à l'époque

00:44puisque je ne connaissais pas l'existence du cécifoot, etc.

00:46Mais j'avais envie de jouer au foot

00:48et donc j'avais trouvé avec mes voisins et mes cousins

00:50cette petite adaptation pour me permettre de jouer.

00:53Je suis né non voyant, je souffre d'une opacité de la cornée.

00:58L'origine de cette maladie qui est congénitale n'est pas tout à fait déterminée.

01:04Je dois bien avouer qu'à titre personnel,

01:08étant tout à fait à l'aise et tout à fait satisfait,

01:12si je puis dire, de ma vie actuelle,

01:13je n'ai pas engagé de recherches très poussées pour trouver l'origine de cette maladie.

01:21Et c'est lorsque je suis venu en métropole à Paris au lycée

01:26que j'ai découvert à l'Institut National des Jeunes Aveugles

01:30le cécifoot avec ses règles, ses adaptations

01:33et notamment la présence d'un ballon sonore avec des gros loups à l'intérieur qui fait du bruit.

01:38Et on a tous un masque sur les yeux.

01:41Et ce masque a vocation à garantir l'équité sur le terrain.

01:45Alors le cécifoot est un sport qui se joue à quatre joueurs de champ et un gardien dans chaque équipe.

01:50Il y a une règle qui dit que toutes les fois où on se déplace et où on n'a pas le ballon,

01:54quand on fait une action de jeu,

01:55eh bien on doit dire « voye, voye, voye » en se déplaçant

01:58pour éviter les chocs et pour permettre à nos adversaires et à nos coéquipiers

02:03de nous éviter de prendre des décisions relatives au jeu

02:07en étant conscients du placement des adversaires et des autres joueurs.

02:11Ouais !

02:14Bref !

02:16Ouais !

02:17C'est vrai que le cécifoot, paradoxalement, se joue avec le son.

02:22Et on aurait envie de se dire « plus il y a de sons, mieux c'est ».

02:25Et en fait, le son, plus il y en a, plus c'est difficile parce qu'il faut trier les sons.

02:28Pendant un match, il y a les joueurs adverses qui font du bruit,

02:31il y a les coachs adverses qui font du bruit,

02:33il y a les gardiens qui parlent, il y a le ballon qui fait du bruit.

02:37Donc il y a beaucoup, beaucoup de sons.

02:38Et le plus difficile, c'est de trier ces sons.

02:41Oui !

02:43Oui !

02:46En fait, ce qu'il faut bien comprendre, c'est que nous faisons un sport qui n'est pas professionnel.

02:50Donc on est tous amateurs.

02:51Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, on n'est pas en mesure de vivre de la pratique de ce sport,

02:57bien qu'on fasse du sport de haut niveau.

02:58Et donc, ça a passé par la poursuite des études pour ma part.

03:02Et j'ai essayé de faire des études de droit,

03:04puis de poursuivre ma carrière professionnelle en tant qu'avocat,

03:07en parallèle de ma vie de sportif de haut niveau,

03:11avec une balance qui, tantôt, était plus en faveur de l'une ou de l'autre de ces composantes de ma vie.

03:18À l'approche des Jeux, on a eu une discussion avec le cabinet dans lequel je travaille,

03:22où je leur ai fait part de mon envie de préparer les Jeux de Paris,

03:27en consacrant le temps suffisant pour cette préparation.

03:29Et ça a été rendu possible parce que le cabinet a bien voulu consentir à cela.

03:33Et effectivement, sans ce soutien, sans cet effort de leur part,

03:38ça n'aurait pas été possible pour moi de pouvoir concilier la poursuite de ma carrière d'avocat

03:45et la poursuite de cette préparation pour les Jeux Paralympiques.

03:48Ma vie est organisée avec des entraînements tous les jours et une présence au cabinet tous les jours.

03:55Donc je m'entraîne le matin et le soir et je suis présent au cabinet entre 6 et 7 heures par jour.

04:01On peut dire que c'est peut-être des sacrifices, etc.

04:03Moi, je ne le vois pas du tout comme ça.

04:05Je le vois vraiment comme une chance parce que je fais deux choses qui me passionnent,

04:08mon métier et le foot.

04:10Ces deux parties de ma vie contribuent à mon équilibre.

04:14J'ai beaucoup de chance en réalité de pouvoir faire les deux en même temps,

04:16même si, évidemment, au quotidien, parfois ça nécessite un petit jeu d'équilibriste

04:21pour trouver le temps de tout faire.

04:24C'est ma troisième participation aux Jeux avec une bonne partie du collectif.

04:28Je pense que ce qu'on peut nous souhaiter de mieux, c'est de gagner la médaille d'or à Paris.

04:32Si en plus ça pouvait être en battant le Brésil à domicile, ça serait extraordinaire

04:36parce que non seulement ce serait un beau clin d'œil à l'histoire du foot français,

04:40mais aussi parce que le Brésil est dans notre discipline l'équipe la plus redoutable

04:45puisqu'ils ont gagné jusqu'à présent toutes les éditions des Jeux paralympiques depuis 2004.

04:49Donc voilà, notre ambition et notre rêve serait celui-là.

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